[RIC POUR LES GILETS JAUNES (et les autres)] Les mœurs des
«journalistes» en France, en 2018, avec les vrais opposants, c’est 2 qui
tiennent et 3 qui cognent… et un bâillon pour qu’il se taise… Je
demande le droit de nous défendre loyalement : en direct et en
face-à-face.
Je me fais une très haute idée de la fonction de
journaliste. J’ai été très marqué par l’imaginaire de l’époque de la
Révolution française, où les journalistes étaient considérés comme « les
sentinelles du peuple ». Déjà, à Athènes, il y a 2500 ans, les
citoyens, pour pouvoir tous jouer le rôle de « sentinelles de la
démocratie », tenaient plus que tout à l’iségoria (droit de parole pour
tous, à tout moment et à tout propos) car ce droit de parole permettait à
chaque citoyen de chercher et surtout de dénoncer tous les éventuels
complots contre la démocratie, pour la protéger. Grâce à l’iségoria, la
démocratie était plus forte, la démocratie avait les moyens de se
défendre contre les intrigants, contre les comploteurs.
Aujourd’hui, le croiriez-vous, les « journalistes » (ou en tout cas un
grand nombre d’entre eux) traquent les lanceurs d’alertes comme des
malfaiteurs, qu’ils appellent des « complotistes »… c’est-à-dire que les
« journalistes », au lieu de protéger les citoyens vigilants (et d’en
faire partie eux-mêmes !), les martyrisent ! On marche sur la tête.
#LeTermeComplotisteEstUneInsulteÀLintelligenceCritique
Et il n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre le lien
direct entre cette profonde perversion (mise à l’envers) de la fonction
de journalisme et l’appropriation de tous les journaux par les plus
riches (9 milliardaires ont acheté, comme on achète des bagnoles ou des
baraques, TOUS les journaux du pays ; c’est une catastrophe, l’opinion
n’est plus éclairée mais intoxiquée).
Par ailleurs, je constate à
mon sujet que les mœurs des « journalistes », avec les opposants au
système de domination parlementaire (à mon avis frauduleusement nommé
«Gouvernement représentatif»), deviennent d’une brutalité et d’une
déloyauté crasses : car enfin, depuis deux ou trois jours, tous les
éditocrates de mon pays publient des « portraits » de moi comme si
j’étais l’ennemi public n°1, fourbe, dangereux, complotant dans l’ombre,
« trouble » (sic), « sulfureux » (resic), tissant sa toile (reresic)…
(sans s’en rendre compte, mes accusateurs sont d’ailleurs précisément ce
qu’ils dénoncent : « complotistes »…), mais sans m’avoir jamais appelé
avant pour connaître ma version (les seuls à m’avoir appelé avant sont
les journalistes de France Info, qui ont d’ailleurs écrit sur moi un
article moins mensonger que les autres), sans m’avoir prévenu, et
surtout sans me laisser la moindre chance de me défendre, sans me
permettre d’expliquer la sottise et la fausseté de toutes ces
accusations invraisemblables, et surtout sans jamais confronter nos
arguments de fond.
J’ai demandé, sur Twitter, aux premiers de ces
éditorialistes calomniateurs un débat à la loyale, en direct, face à
face et sur le fond (des problématiques de la souveraineté, de la
représentation, de l’initiative des peuples dans les lois auxquels ils
consentent à obéir, de choses sérieuses, quoi), plutôt que sur des
ragots extravagants qui tournent en boucle dans le milieu fermé des
prétendus « antifas », dont tout laisse à croire que leur mission réelle
est d’entretenir à gauche une profonde zizanie, à l’aide d’une
redoutable police de la pensée ; zizanie qui coupe le peuple en morceaux
et qui le condamne éternellement à l’impuissance (électorale).
Chacun commence à comprendre que de débat loyal sur le fond, ils n’en
veulent pas. Serait-ce parce que tous ces éditorialistes n’auraient pas
d’argument solide (et avouable) contre le RIC ? et qu’ils sont donc
réduits à s’en prendre lâchement au messager, dans son dos et sans lui
permettre de se défendre ?
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DROIT DE RÉPONSE
JE DEMANDE À TOUS MES ACCUSATEURS (ET À LEUR MÉDIA), MESSIEURS APATHIE,
JOFFRIN, BADDOU, SCHNEIDERMANN ET LES AUTRES, DE ME PERMETTRE DE
DÉFENDRE LOYALEMENT, EN DIRECT ET EN FACE-À-FACE, À LA FOIS LE RIC POUR
LES GILETS JAUNES ET MON TRAVAIL POUR LE BIEN COMMUN.
Si on est bien en « démocratie » et s’ils sont honnêtes, comme ils le prétendent tous, ça devrait pouvoir se faire.
Étienne Chouard, 20 décembre 2018.
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Mais leur problème principal, c’est que, quoi qu’ils décident à propos
de mon droit de réponse, en l’occurrence tuer le messager ne suffira
plus, car il y a désormais dans le pays DES CENTAINES d’autres messagers
tout aussi compétents et bons orateurs (c’est-à-dire respectueux des
autres) pour prendre ma place : ce qui est né en France, avec les Gilets
jaunes et le RIC comme première marche intellectuelle vers une
aspiration populaire à un processus constituant populaire (débarrassé
des professionnels de la politique), c’est une prise de conscience
contagieuse, à la base de la société, que le niveau constituant est le
meilleur pour engager les luttes sociales : le niveau législatif est
mauvais pour nous émanciper car 1) il nous enferme dans une impuissance
politique qui est verrouillée à un niveau supérieur, inaccessible, et 2)
il nous empêche de fraterniser contre l’oppression des riches du moment
par des disputes sans fin sur des sujets secondaires.
Le niveau
législatif, celui où l’on décide quelles sont les lois qu’il nous faut
aujourd’hui, thème par thème, est celui des disputes sans fin, alors que
le niveau constituant, celui où l’on décide comment l’on va mettre au
point les lois, qui va nous représenter, avec quel mandat, sous quels
contrôles et avec quelles possibilités de révocation, ce niveau
constituant est celui de la concorde facile car la plupart de nos
aspirations y convergent, que nous soyons de droite, de gauche ou
d’autre chose : tout le monde comprend à toute vitesse que NOTRE CAUSE
COMMUNE, la cause commune des 99% partout sur terre, c’est : « NOUS
VOULONS INSTITUER NOUS-MÊMES NOTRE PROPRE PUISSANCE ».
Il me semble que ce pourrait être la devise des Gilets Jaunes du monde entier.
Cette mutation universellement contagieuse va tout changer : les
électeurs enfants sont en train d’aspirer à devenir citoyens
constituants, et ils n’auront pas à le demander à leurs maîtres : il
leur suffira de le vouloir vraiment, ensemble. Étienne de la Boétie
l’avait excellemment prédit : soyez résolus de ne plus servir, et vous
voilà libres.
Je peux me tromper, bien sûr, et je passe mon temps
à chercher des contradicteurs pour trouver mes erreurs et progresser,
mais il est extravagant de me faire passer pour un tyran qui avancerait
masqué. Extravagant.
Je vais reproduire à la fin de ce billet un
message important que j’avais rédigé en novembre 2014 (il y a 4 ans
déjà), où je faisais le point sur les accusations à propos de Soral.
Vous jugerez. Je souligne simplement que, personnellement, je ne parle
JAMAIS de Soral, absolument jamais, et que, par contre, tous ceux qui
m’accusent de le fréquenter (ce qui n’est pas vrai), eux, en parlent
tout le temps… comme si c’était ces imprécateurs eux-mêmes qui étaient
chargés de la promotion quotidienne du personnage qu’ils prétendent
combattre.
Bref, devant ce torrent de haine recuite, tournant en
boucle et auto-entretenue, de la part des « grands » éditorialistes du
pays, je me dis que, finalement, être ainsi craint par ces gens-là,
c’est un peu comme une Légion d’honneur, une marque de vraie résistance :
il semble donc que je ne sois pas, moi, une opposition contrôlée (Cf.
1984 d’Orwell : une opposition dont le pouvoir n’a rien à craindre).
Finalement, il est assez logique que je sois détesté par cette bande de
détestables : je rappelle que tous ces « journalistes » (ce sont les
mêmes propagandistes qui défendaient tous le Oui pour le référendum
contre l’anticonstitution européenne en 2005 et qui étiquetaient déjà «
extrême droite » tous leurs adversaires défenseurs du Non, pour ne pas
avoir à leur répondre sur le fond), tous ces « journalistes » qui me
traitent de « facho », donc, défendent ardemment, depuis 40 ans (depuis
le début des années 1980), à la fois le fléau du néo-libéralisme et
celui du libre-échange, la catastrophe absolue qu’est la libre
circulation des capitaux et donc l’évasion fiscale, les délocalisations
et la désindustrialisation du pays, la dérégulation financière et la
dépossession des États du pouvoir de création monétaire, le transfert
scandaleux de la souveraineté nationale (qui ne leur appartenait
pourtant pas) à des institutions supranationales tyranniques hors
contrôle et corrompues jusqu’à la moelle, la flexibilité et l’austérité,
la désindexation des salaires et des retraites, la rigueur et les coups
de ceinture pour les pauvres, les cadeaux somptueux et obscènes pour
les plus riches, insatiables pompes à fric, véritables siphons à pognon
privant la société des signes monétaires nécessaires à la prospérité,
l’asphyxie financière des services publics pour en faire à terme des
centres de profit privé, la vente à vil prix des biens publics rentables
(autoroutes, péages, aéroports, barrages, industries stratégiques…) aux
parrains maffieux qui les ont mis en place à leurs micros, et j’en
passe… Il est assez logique que ces défenseurs du capitalisme déchaîné
ne nous aiment pas et qu’ils nous craignent, moi et les Gilets jaunes
devenant constituants.
Mille mercis à tous ceux qui me défendent
comme ils peuvent, sur les réseaux sociaux et dans les conversations, il
est facile de comprendre combien pour moi c’est émouvant.
Et
notamment merci à ceux qu’on appelle les gentils virus démocratiques,
dont j’observe tous les jours le dévouement au bien commun et à la
démocratie qui vient.
Merci aussi à RT, Russia Today, la chaîne
de télé russe qui assume désormais quasiment seule en France le service
public de Résistance à l’oppression, en donnant la parole à tout le
monde et en permettant de bons débats de fond sur des sujets importants.
J’ai rencontré leurs équipes et j’ai été frappé par leur
professionnalisme et leur rigueur. Probablement parce qu’ils n’ont aucun
droit à l’erreur (le gouvernement et ses complices « journalistes » les
traquent depuis leur création), et aussi peut-être parce qu’ils ne
suivent pas, eux, un idéal lié au profit ou à la domination, les
articles et vidéos publiés par RT semblent les plus fiables du pays.
Merci aussi à François Ruffin, pour son courage. Ce qu’il a fait ne
m’étonne pas de lui : il est profondément honnête. C’est sans doute
l’homme politique que j’admire le plus dans mon pays (malgré quelques
profonds désaccords, notamment sur la très nécessaire sortie de l’UE).
J’espère que ses amis (qui sont aussi les miens, dans ma tête en tout
cas) ne le martyriseront pas pour ce qu’il a dit de moi (qui n’est quand
même pas si grave).
Bon, les Gilets jaunes, on continue
d’apprendre à constituer, sur les péages et les ronds-points ? On se
fout de ces voleurs de pouvoir, on ne leur demandera pas la permission
pour s’émanciper de leur domination. Il faut par contre qu’on
s’entraîne, hein ? Allez, à tout à l’heure !
(ce soir jeudi à Bordeaux, vendredi à Périgueux, samedi dans le Lot, dimanche à Brignoles, ou à Toulon je ne sais plus 🙂 )
Amitiés à tous (vraiment à tous).
Étienne.
#GiletsJaunesConstituant
#CeNestPasAuxHommesAuPouvoirDÉcrireLesRèglesDuPouvoir
#PasDeDémocratieSansCitoyensConstituants
Quand le message est trop fort, attaquer le messager…
Source : https://www.facebook.com/etienne.chouard/posts/10156797039947317
Autre article "Pour que les choses soient claires" (où Étienne Chouard évoque Alain Soral) : https://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2018/12/pour-que-les-choses-soient-claires.html
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