dimanche 28 novembre 2010

"La croche pour tous" (7èmes interclubs de croche)

Pour la quatrième saison consécutive, la commission "luttes traditionnelles" du Comité Régional de Lutte de la Réunion va organiser des interclubs et un championnat de la Réunion de lutte traditionnelle réunionnaise "la croche".
Cette année aura une valeur toute particulière puisqu'après la reconnaissance sportive par la Fédération Française de Lutte (FFL) et la Fédération Internationale des Luttes Associées (FILA), la croche bénéficie cette année d'une reconnaissance institutionnelle de la part du Conseil de la Culture, de l'Education et de l'Environnement (CCEE) qui l'a présentée à l'ensemble des Départements d'Outre-Mer (DOM) comme le sport identitaire de la Réunion, endémique et fruit du métissage. La première compétition de la saison 2010-2011 en croche aura lieu dimanche 5 décembre 2010 à Saint-Paul de la Réunion de 9h à 18h, au complexe sportif "Saint-Paul 4" (au lieu-dit des Trois Chemins : après le rond point de Savanna, prendre la direction de Bois de Nèfles Saint-Paul, 1ère sortie à gauche avant la Plaine Saint-Paul).
La part belle sera donnée aux enfants ("bichiques", poussins et benjamins) âgés de 4 à 13 ans, qui évolueront selon les règles de la lutte libre olympique (sans clés articulaires ni étranglements) : travail de projection et de contrôle au sol.


Mais ce sera aussi l'occasion du retour de l'élite chez les adultes (juniors-seniors) après une saison 2009-2010 orientée vers la détection de nouveaux talents ("espoirs").

Rappelons qui sont les têtes de série, catégorie de poids par catégorie de poids :

120kg :

- les champions 2009 et 2008 : respectivement Stéphane Fontaine (RKH) et Emmanuel Sénardière (GSP)

- les finalistes 2009 et 2008 : Thierry Grondin (AOP) et Jean-Pierre Tarley (BdN)

- et le meilleur espoir 2010 : Rodolphe Marlin (BdN)

96kg :

- les champions 2010, 2009 et 2008 : Romain Paumel (CK), Patrick-Louis Ferdinand (CK) et Yves "Charlie" Preira (GSP)

- le finaliste 2008 : Lionel Sanchez (RKH)

84kg :

- les champions 2009 et 2008 : Bruno Courteaud (AOP) et Boris Gamel (RKH)

- le finaliste 2009 : David Courteaud (AOP)

- et le meilleur espoir 2010 : Jimmy Mahé (CLPJ)

74kg :

- les champions 2009 et 2008 : Giovany Sorlier (AOP) et Aurélien Fosse (FF)

- les finalistes 2009 et 2008 : Lino Charlettine (ALC) et David Vidot (RKH), et Johny Adelin (CLPJ) passé des 84kg aux 74kg

- et le meilleur espoir 2010 : Mathieu Debast (ALC)

66kg :

- le triple champion 2010, 2009 et 2008 : Wilfrid Sellaye (CLPJ)

- le double finaliste 2009 et 2008 : Rafaël Alexandrino (FF)

60kg :

- le double champion 2009 et 2008 : Tony Verbard (BdN)

- les finalistes 2009 et 2008 : Robert Clain (AOSD) et Alexis Bour (RKH)

- et le meilleur espoir 2010 : Stéphane Gaudens (CK)

Des "bichiques" aux champions, la croche est un sport pour tous !

mardi 23 novembre 2010

Esthétique

L'esthétique est une discipline philosophique ayant pour objet les perceptions, les sens, le beau (dans la nature ou l'art), ou exclusivement ce qui se rapporte au concept de l'art. L'esthétique correspond ainsi au domaine désigné jusqu'au XVIIIe siècle par science du beau ou critique du goût, et devient depuis le XIXe siècle la philosophie de l'art.

L'esthétique se rapporte, par exemple, aux émotions provoquées par une œuvre d'art (ou certains gestes, attitudes, choses), aux jugements de l'œuvre, que ce qui est spécifique ou singulier à une expression (artistique, littéraire, poétique, etc.), à ce qui pourrait se définir comme beau par opposition à l'utile et au fonctionnel.

L'esthétique est plus généralement, dans la philosophie de la connaissance, la science du sensible, de ce qui est donné aux sens dans l'intuition ou dans la vision, c'est-à-dire dans l'espace et dans les temps, par opposition à ce qui relève de l'intelligible, de l'entendement ou de la raison pure, soit la métaphysique.

Dans le langage courant, l'adjectif esthétique est synonyme de beau. Et comme nom, esthétique est une notion désignant l'ensemble des caractéristiques qui déterminent l'apparence d'une chose, souvent synonyme de design ou d'aspect physique du corps humain.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Esth%C3%A9tique

Beauté

Le beau ou la beauté est une notion abstraite liée à de nombreux aspects de l'existence humaine. Ce concept est étudié principalement par la discipline philosophique de l'esthétique, mais il est également abordé en partie par d'autres domaines (histoire, sociologie, psychologie).

Le beau est communément défini comme la caractéristique d'une chose qui au travers d'une expérience sensorielle (perception) procure une sensation de plaisir ou un sentiment de satisfaction ; en ce sens, la beauté provient par exemple de manifestations telles que la forme, l'aspect visuel, le mouvement, le son.

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Beaut%C3%A9

Thierry Lodé



Thierry Lodé, né en 1956 à Tarbes, est un biologiste français, professeur en écologie évolutive et spécialiste de la sexualité des animaux. Il est aussi impliqué en biologie évolutive et biologie de la conservation.


Directeur du laboratoire d'écologie animale de l'Université d'Angers jusqu'en 2002, il a été codirecteur de l'UMR MA Paysages et Biodiversité avant d'intégrer en 2006 l'équipe "UMR 6552 CNRS Rennes 1 EVE" (Ethologie éVolution Ecologie) de l'Université de Rennes 1.

Thierry Lodé s'est largement impliqué dans la protection de la nature et la conservation des carnivores sauvages. Il est aussi un militant libertaire. Il s'est engagé dans de nombreuses luttes sociales. Fervent partisan de l'abolition des peines carcérales, il a aussi développé des activités pour la liberté de la contraception dans "CHOISIR" notamment, et il est contre l'institution du mariage, pour l'égalité entre les sexes et pour une sexualité s'affranchissant des tabous des sociétés contemporaines. Il collabore au journal l'Endehors.

A travers plus de 80 articles, ses travaux scientifiques comportent des publications sur la conservation de la biodiversité,(Vison d'Europe, Putois, Loutre, Castor, Hibou moyen-duc), des articles d'écologie (écologie du putois,de la fouine, défense des zones humides etc...) et surtout de nombreux articles sur les stratégies sexuelles des carnivores et des grenouilles, notamment l'article traitant de l'influence de la prédation du putois sur la sexualité des grenouilles (polyandrie) dans la revue "Proceeding from the Royal Society Biology".

La guerre des sexes chez les animaux

Dans son livre La guerre des sexes chez les animaux, consacré à l'étude du conflit sexuel, Thierry Lodé révèle « chez les animaux, la sexualité est une série d'affrontements entre mâles, de coups de griffes entre femelles et de bagarres générales entre mâles et femelles. La copulation ne constitue finalement qu'une trêve relative. En sexualité, il n'y a pas de normes, seulement des variations et depuis l'homosexualité animale à la partouze des bonobos, tout semble permis. Darwin n'a qu'à bien se tenir ».

L'analyse du conflit sexuel montre l'importance des processus de co-évolution antagoniste dans l'évolution. Le conflit sexuel entraîne un processus de co-évolution antagoniste dans lequel un des sexes évolue en développant des traits manipulateurs tandis que l'autre sexe (souvent les femelles) contre cette évolution en manifestant des caractéristiques de résistances. Ce phénomène conduit à ce que Thierry Lodé appelle le tir à la corde évolutif. C'est la diversité des stratégies sexuelles qui entraîne l'émergence des espèces nouvelles (spéciation), la biodiversité est donc d'abord amoureuse.

Pour Thierry Lodé, la sexualité exclusive (monogamie exclusive, homosexualité exclusive, polygamie), n'existe pas dans la nature à l'exception de rares cas de monogamie obligatoire (comme chez les manchots). Enfin, l’attraction qu’exerce la beauté proviendrait biologiquement de l’effet des stimulus supranormaux. "En rompant ainsi avec la motivation à sens unique du phénotype par le génotype et en accordant une autonomie aux signaux par rapport à un niveau génotypique interprété comme seul réel, T. Lodé dresse un tableau de l’émergence et de la permanence des signaux dans la sélection sexuelle autrement plus prometteur que les modèles néo-darwiniens classiques."

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Lod%C3%A9


Séduction

La séduction (du latin se ducere : « conduire à soi ») désigne d'une part une conduite ou un procédé social visant à susciter l'admiration, l'attirance ou l'amour d'une ou de plusieurs autres personnes pour soi (sens actif : séduire), et d'autre part l'état des personnes éprouvant cette attirance (sens passif : être séduit).

Parfois appelée « flirt » ou, plus rarement, « marivaudage », l'entreprise de séduction se présente souvent comme une forme de jeu ou de défi entre deux ou plusieurs personnes, où l'une d'elles (voire chacune) s’efforce de susciter de l'attirance et/ou des sentiments chez l'autre par diverses conduites (draguer, faire la cour, etc.).

Le but le plus simple de la séduction consiste à obtenir un avantage de la part de la personne séduite, par exemple des rapports sexuels, des cadeaux ou de l'argent (lorsqu'elle est effectuée de mauvaise foi et pour abuser de quelqu'un, on parle de manipulation). Mais son but peut être plus complexe et détourné : reconnaissance, estime de soi, narcissisme ou simple satisfaction du désir de vaincre (comme chez Don Juan).

Du point de vue de la religion, la séduction est souvent considérée comme une forme de tentation, une invitation à commettre un péché ou un acte de faiblesse charnelle (l'étymologie « conduire à soi » étant alors comprise comme un « détournement » du droit chemin). Elle semble toutefois constituer une étape préliminaire à toute relation amoureuse.

Les perspectives scientifiques

De très nombreuses études scientifiques ont tenté de repérer les tenants et aboutissants du processus de séduction.

Dans le règne animal, il a été établi qu'elles servent à indiquer la disponibilité des femelles prêtes à être fécondées à des partenaires potentiels éventuellement situés à plus de dix kilomètres. Chez l'homme, leur rôle est indéniable, quoiqu'il ait une importance moins marquée que chez les autres espèces. Ainsi, au cours de différentes expériences, les sièges de salles d'attente, de cinémas ou de théâtres ont été aspergés d'une phéromone humaine mâle. Les femmes choisissaient majoritairement ces sièges alors que les hommes les évitaient systématiquement.

L'importance des odeurs est également établie, notamment celles qui sont le fait des gènes immunitaires CMH qui donnent à chacun une signature olfactive personnelle. D'après un test effectué avec des tee-shirts portés deux nuits de suite par des hommes, les femmes préféreraient ceux qui présentent des gènes et donc des odeurs différents des leurs. Dans son analyse détaillée des comportements animaux, le biologiste Thierry Lodé insiste sur le rôle du baiser. L'échange des salives initierait une exploration du système immunitaire(CMH) favorisant l'attrait de partenaires génétiquement différents. Le biologiste révèle également le rôle des caractères extravagants dans la séduction. Ces traits exagérés, très présents chez les animaux comme la queue du paon, résulteraient d'une tendance évolutive à l'exubérance et ces « stimuli supranormaux » provoqueraient un emballement du désir. D'après Thierry Lodé, cette même tendance qu'illustrent certains artistes comme Fernando Botero, met en évidence les éléments d'identité entre le beau, l'esthétique et la séduction. Enfin, toujours selon le même auteur, la séduction, définie à partir de caractères biologiques met encore en œuvre le système immunitaire des partenaires sexuels : c'est l'attirance pour les traits symétriques. En effet, la symétrie bilatérale fondamentale du corps est altérée par des accidents de croissance souvent dus à des maladies, ce qui révèle l'affaiblissement du système immunitaire. En préférant des partenaires sexuels aux traits symétriques, l'animal choisit un partenaire disposant d'un système immunitaire transmissible à sa progéniture et indemne de maladies.

D'une façon générale, les études réalisées par David Buss de par le monde montrent que les femmes accordent beaucoup d'importance aux perspectives financières de l'homme et à son statut social. Les hommes se focalisent quant à eux sur l'âge et la beauté physique, indicateurs de fertilité.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9duction

Culture (éthologie)

La culture, dans une définition large et applicable à l'ensemble des animaux sociaux, se conçoit comme étant un ensemble de savoirs et de pratiques qui se partagent et se transmettent socialement au sein d'un groupe donné et non par héritage génétique. Cette définition large de la culture a longtemps été ce qui permettait de définir spécifiquement l' "Humanité". Mais l'éthologie, la primatologie, la zoologie et plusieurs autres sous-domaines des sciences naturelles font aussi l'étude du comportement des animaux; ces disciplines étudient la "culture animale" et la culture n'est donc plus aujourd'hui considérée comme étant propre à l'Homme.

La "culture" ainsi considérée, peut être observée chez plusieurs espèces animales et notamment chez les insectes. Par exemple, des études sont actuellement menées sur la variété des dialectes utilisés chez les épaulards. L'étude du chant des baleines nous apprend que celles-ci ont des "chants" annuels ; on sait que les chimpanzés de certaines régions développent et se transmettent des savoir-faire que d'autres ne connaissent pas : usage d'outils, la fabrication de "tongs" en feuilles, etc., font supposer des facultés cognitives analogues à celles de l'humain. Il existe aussi, chez certains animaux, des comportements d'entraide ressemblant à la morale humaine et des choix esthétiques ressemblant aux choix en esthétique effectués par les humains. Toutefois la culture humaine est définie de façon plus stricte que la culture chez les animaux non-humains.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_(%C3%A9thologie)

Éthologie (définition)

L'éthologie signifie étymologiquement « science des mœurs » (ethos : « mœurs », logos : « étude/science »). Il s'agit en fait de l'étude du comportement animal tel qu'il peut être observé chez l'animal sauvage en milieu naturel, chez l'animal sauvage en captivité, chez l'animal domestique en milieu naturel et chez l'animal domestique en captivité. On situe les origines de cette science au XVIIe siècle, mais le nom date de 1854 (première utilisation connue par le Français Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844)).

Le sens restreint et moderne donné au mot éthologie fait référence à une science plus récente : il s'agit de l'étude objective et scientifique des comportements animaux. Elle est notamment inspirée par les travaux de l'Autrichien Konrad Lorenz (1903-1989) et du Néerlandais Nikolaas Tinbergen (1907-1988) dans la première moitié du XXe siècle.

Il faut de plus inclure dans cette signification l'étude comportementale des êtres humains et des relations homme-animal. Le principe de base de l'éthologie étant d'utiliser une perspective biologique pour expliquer le comportement, cette science est aussi appelée « biologie du comportement ». Dans le champ de cette discipline sont apparues ou sont utilisées l'éthologie constructiviste, l'éthologie computationnelle, l'éthologie comportementale, qui s'appuient notamment sur le béhaviorisme et de nombreuses autres écoles ou doctrines.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thologie

Idée de cadeau pour les fêtes ...

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lundi 22 novembre 2010

Gaël Grimaud


Réunionnais installé à Toulouse, Gaël Grimaud est l’un des meilleurs combattants de la décennie. Du judo, il est passé au MMA, l’une des disciplines les plus spectaculaires.

Aviez-vous besoin de toujours plus de violence pour passer du judo au MMA ?

Pas du tout. Les gens qui me connaissent sont d’ailleurs très surpris que je me sois lancé dans le combat libre parce que je suis quelqu’un d’assez calme et doux. J’ai effectivement un long parcours de judoka, depuis l’âge de 7 ans, mais vers 25 ans, j’ai eu envie de découvrir de nouvelles techniques. Je suis passé au jiu-jitsu fighting, décroché un titre de champion d’Europe, et j’ai alors suivi mon copain Christophe Daffreville, lui aussi issu du judo, et qui était passé directement au combat libre. Aujourd’hui, je vis pleinement ma passion : je suis prof diplômé de MMA, que j’enseigne dans trois clubs et je peux combattre.

Sauf que vous n’avez pas le droit de combattre en France...

En effet, les compétitions et la diffusion sont interdites en France. Seul l’entraînement est autorisé. En France, je combats en pancrace, une discipline où les frappes au sol sont interdites. Les combats de MMA, eux, ont lieu à l’étranger : j’ai combattu en Allemagne, à Kansas City, en Russie, en Hollande...

A première vue, c’est la violence poussée à son paroxysme, parfois même dans des cages, comme dans les temps anciens...

Il ne faut pas résumer la discipline aux combats que l’on voit à la télé. Ceux qui sont filmés sont les plus performants, les Formule 1 des sports de combat, des professionnels. Dans les galas plus petits, ceux auxquels je participe, on ne voit pas tout ce sang. Nous ne sommes pas des sauvages : tout est contrôlé, par des médecins, il y a des catégories de niveau. Contrairement aux idées reçues, le MMA ne fait pas plus mal que d’autres disciplines. En boxe thaï, les coups de coude, de genou, sont très durs. Et en boxe anglaise, vous passez douze rounds à viser la tête de l’adversaire, et à encaisser des coups. J’ai eu moins de blessures en combat libre que pendant ma carrière de judo. Quant aux cages, elles sont essentiellement là pour empêcher le public de monter sur le ring.
Comment expliquez-vous l’engouement réunionnais pour ces sports ?

Les Réunionnais ont du caractère, c’est indéniable. Mais il ne faut surtout pas assimiler le pratiquant à un cagnard. Au contraire : le sport de combat n’est pas un truc de cagnard, parce que le judo, la boxe ou le free-fight exigent de savoir ravaler sa fierté, encaisser les coups, être rigoureux, ponctuel, respectueux des règles, de l’adversaire et de l’arbitre.

Vous avez lancé une marque de vêtements, Coq Batay. Pourquoi ce nom ?

Parce que cette expression réunionnaise dit tout en deux mots : sois fier, largue pas rien... Nous avons créé ça avec Matthieu et Christophe Dafreville et le nom est venu comme une évidence, complètement réunionnais et immédiatement compréhensible par les autres. C’est un message valable bien au-delà du sport de combat : pour moi, un plombier qui se lève tôt le matin pour nourrir sa famille, c’est un coq batay, comme un maçon qui trime sous le soleil ou un gars qui se prend la tête dans un bureau. Ça veut dire “lâche pas l’affaire” mais n’oublie pas les règles du jeu.

vendredi 19 novembre 2010

Un nouveau champion des arts martiaux mixtes

Le 23 octobre 2010, le champion de l'UFC catégorie poids lourds Brock Lesnar (ancien champion national de lutte amateur, ancienne vedette de lutte professionnelle "catch"), colosse de 1m91 pour 120kg de muscles, remettait sa ceinture en jeu face à un autre lutteur, invaincu en "arts martiaux mixtes" : Cain Velasquez (1m85 ou 88, 111kg).

Le combat fut violent, avec beaucoup d'échanges de coups de poings debout et au sol (et un coup de genou déterminant) et ne dura que 4 minutes et 12 secondes, le vaincu sortant de l'octogone avec deux profondes coupures sous la paumette gauche.

Avec cette victoire, Cain Velasquez (28 ans) s'impose comme le nouveau "numéro un" mondial du combat ultime. D'après le site de référence sherdog.com, Brock Lesnar (33 ans) est toujours classé n°2, tandis que le champion de jiu-jitsu et de grappling Fabricio Werdum (33 ans) et sa victime, l'ancien champion incontestable des arts martiaux mixtes et du sambo combat, Fedor Emelianenko (34 ans), complètent le carré d'as.
Jeune et invaincu, Cain Velasquez pourrait régner quelques années. Il devra cependant se méfier non seulement des grands noms qui le talonnent mais aussi du "jeune loup" Junior "Cigano" dos Santos (26 ans, 1m94, 109kg) et du redoutable frappeur Alistair "Demolition Man" Overeem (30 ans, 1m96, passé de 93kg à 115kg à la vitesse d'un a...stéroïde).

jeudi 18 novembre 2010

Tournoi international de lutte mongole (bokh)

Depuis 2008, les fédérations de lutte mongole de Mongolie, de Russie et de Chine ont commencé à organiser des tournois internationaux entre toutes les ethnies mongoles. Les compétiteurs viennent de Mongolie, des plusieurs régions de Russie telles que la Tuva, la Buryatie, le Kalmyk et l'Altai, ainsi que de Mongolie Intérieure et du Xinjiang de Chine pour concourir les uns contre les autres dans le style de lutte "Khalkha".

Le premier championnat international ainsi organisé (... depuis la chute de l'Empire Mongol!) fut tenu à Oulan Bator, capitale de la Mongolie, en 2008, où Chimedregzengiin Sanjaadamba s'est imposé en "toutes catégories"; lui qui n'avait pourtant jamais remporté le titre national du Nadaam. En 2009, la compétition internationale eut lieu à Huhhot, en Mongolie Intérieure et une fois encore Sanjaadamba gagna ce championnat, sans avoir jusque-là remporté le titre national de Mongolie.

La compétition 2010 s'est tenue du 15 au 17 Juillet à Ulan-Ude en Buryatie, Russie. Cette fois, deux catégories de poids ont été créées: -75 kg et +75 kg. Dans la catégorie -75 kg, environ 45 lutteurs étaient engagés et au 5ème tour du championnat (à élimination directe) les 4 derniers en lice étaient : Ivan Garmaev (Buryatia), Kh.Munkhbayar (Mongolie), M.Batmunkh (Mongolie) et Seldys Mongush (Tuva). Seldys Mongush décrocha le titre au 6ème tour face à Kh.Munkhbayar. Pour la catégorie +75 kg, il y avait à peu près le même nombre de compétiteurs que dans la catégorie inférieure. Les deux meilleurs furent : Ch. Sanjaadamba (surnommé le "Lion de l'Armée") et D.Ragchaa ("Eléphant de la Nation"). Et, à nouveau, Sanjaadamba remporta le trophée du vainqueur, lui qui avait pourtant perdu au troisième tour du Naadam, cette année en Mongolie, lors de sa tentative de conquête du titre national.

mercredi 17 novembre 2010

Pan-Mongol Wrestling

Since 2008, the associations of Mongol wrestling in Mongolia, Russia and China have started Mongol Wrestling Tournament between all ethnic Mongols. Participants come from Mongolia, Tuva of Russia, Buryatia of Russia, Kalmyk of Russia, Altai of Russia, Inner Mongolia of China and Xinjiang of China to compete with each other in Khalkha Wrestling style. The first ever championship was held in Ulaanbaatar Mongolia in 2008, where Chimedregzengiin Sanjaadamba, who has not gotten yet a national title, won the tournament. In 2009, it was held in Huhhot of Inner Mongolia and again Sanjaadamba won the championship, while still without a national title.

The 2010 competition took place in 15–17 July at Ulan-Ude of Buryatia, Russia. This time 2 weight categories have been created: -75 kg and +75 kg. In -75 kg division about 45 wrestlers have competed and at the 5th round top 4 were: Ivan Garmaev (Buryatia), Kh.Munkhbayar (Mongolia), M.Batmunkh (Mongolia), Seldys Mongush (Tuva). Eventually Seldys Mongush got the title on the 6th round through Kh.Munkhbayar. For the +75 kg division, there we're about the same number of competitors as in the lighter division. The top 2 where: Ch. Sanjaadamba (Lion of the Army) and D.Ragchaa (Elephant of the Nation). And again Sanjaadamba got the title, who lost in the 3rd round of this year's Naadam in Mongolia, where he failed to get a National level title.

lundi 15 novembre 2010

Sport et identité

Le colloque inter-CCEE 2010 a réuni les cinq départements d'outer-mer français (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion et Mayotte) à Pierrefonds.
Le Conseil de la Culture, de l'Education et de l'Environnement, de la Réunion, présidé par M. Roger Ramchetty (photo ci-dessous), en avait fixé la problématique : "La place de l'outre-mer dans le sport français". Ce thème pouvant se décliner sous toutes les facettes, du sport de haut niveau, à la santé, en passant par l'identité culturelle.



C'est sur cet aspect que les membres de la commission "luttes traditionnelles" (au sein du Comité Régional de Lutte de la Réunion) sont venus présenter l'activité "la croche" aux côtés d'autres activités traditionnelles de la Réunion et de Mayotte.
On reconnaîtra sur la photo ci-dessous, de gauche à droite, Jérôme Sanchez, Frédéric Rubio et Patrick Blanca, auprès de Mme Hourcade de la DDJS et du représentant du CCEE de Martinique.


La présentation de la croche a suscité l'intérêt du public et des intervenants; les membres des différents CCEE se voyant remettre en cadeau un exemplaire du livre "La croche - Lutte traditionnelle réunionnaise".

samedi 13 novembre 2010

La banderolle du colloque inter-CCEE 2010



Les Conseils de la Culture, de l'Education et de l'Environnement de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de la Réunion et de Mayotte se réunissent à Pierrefonds (île de la Réunion) les 14, 15 et 16 novembre 2010 pour parler de la place des DOM dans le sport français et, en particulier, pour évoquer le thème "sport et identité".

La croche se retrouve ainsi à l'honneur puisqu'elle est endémique de la Réunion et, à ce titre, figure en emblème des sports identitaires sur la banderole de ce colloque. On reconnaîtra, sous le texte, à gauche : Patrick Blanca, fondateur de l'Académie La Croche, et, à droite : Lino Charlettine, meilleur compétiteur de croche dans la catégorie des poids moyens (par ailleurs vice-champion de la Réunion de lutte libre, champion de la Réuinon d'haltérophilie et entraîneur du club de Plateau Caillou).

Ces deux crocheurs participeront à une démonstration au stade Michel Volnay (de Saint-Pierre), samedi 13 à partir de 17h30 en compagnie du meilleur espoir 2010 des poids moyens Mathieu Debast, et des poids lourds Jean-Pierre Tarley (vice-champion de croche 2008, double champion de la Réunion de lutte libre) et Rodolphe Marlin (meilleur espoir 2010).

La place des Outre-Mer dans le sport français …

Tel est le thème du colloque inter-CCEE que le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de la Réunion va organiser les 14, 15 et 16 novembre 2010 au Domaine des Pierres à Pierrefonds. La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et Mayotte seront présentes en s’inscrivant dans le cadre de réflexions et de propositions en matière de politique sportive spécifique à l’Outre-Mer. Un des thèmes importants de ce colloque va s’intituler « sport et identité » avec, comme question centrale : « quelles reconnaissances institutionnelles des pratiques sportives identitaires ». Ce thème est cher aux Réunionnais dans la mesure où il fait référence aux pratiques « lontan » tout en essayant de voir comment elles pourraient être d’actualité, afin de transmettre aux générations futures une partie du patrimoine culturel de notre île. Lorsqu’on souhaite mettre à l’ordre du jour des activités humaines qui tombent progressivement dans l’oubli, il est essentiel de faire plusieurs efforts pour conserver tout ou partie de l’authenticité de ces pratiques. Les critères historiques deviennent alors les outils de référence, en s’appuyant par exemple sur des écrits, des travaux d’historiens. A défaut, des études sociologiques, avec des enquêtes de terrain auprès des « anciens », dans un périmètre le plus large possible, représentent également une solution pour coller à cette réalité d’avant. Ce recueil de données effectué, l’objectivité doit rester de mise car plusieurs dangers guettent. Le premier est celui de « l’idéalisation » que nous définirons comme la tendance à vouloir à tout prix inscrire telle ou telle pratique dans une histoire (traditionnelle, coloniale, guerrière, esclavagiste, …). Le deuxième danger est la « dénaturation » qui voit souvent, dans la pratique ancienne, une gestuelle ou des techniques venues d’ailleurs (d’un autre lieu ou d’un autre temps). Et enfin, dans l’idée de vouloir organiser cette activité pour la rendre « moderne », le troisième danger réside dans le « plaquage » d’une codification existante déjà à propos d’une autre pratique, sans tenir compte du contexte et de la réalité culturelle et sportive de cette dernière.

En nous appuyant sur trois photos « lontan » qui servaient probablement de carte postale (petite référence historique), on pourrait avancer l’hypothèse qu’une reconnaissance institutionnelle ne peut voir le jour que si ces trois types d ‘efforts sont réellement mis en œuvre afin, d’une part, d’inscrire « l’ancien » dans une pratique moderne, et, d’autre part, de transmettre aux générations futures tout ou partie d’une réalité historique (et non totalement ré-inventée). Jackie Ryckebush a rassemblé nombre de clichés « lontan » dans son livre « La Réunion 1900 en cartes postales » (Ed : Océan Editions /1994). Pour nos invités ultramarins, il serait bon de préciser que la Réunion se caractérise par une répartition harmonieuse et équilibrée des différentes communautés : grosso modo, un quart de la population descend de colons français ; un tiers descend d’esclaves afro-malgaches ; un quart descend de travailleurs engagés tamouls. Le reste comprenant des commerçants chinois ou indo-musulmans, des immigrés mahorais et des fonctionnaires métropolitains. Un important métissage a vu naître une culture créole spécifique. Chaque communauté a apporté dans ses bagages son patrimoine culturel : les sports et distractions en étant une des facettes. Ensuite, le métissage a produit sa part de création et a enrichi l’ensemble en apportant une identité collective plutôt qu’une simple juxtaposition. Une fusion des communautés plutôt qu’une simple addition.
Dans les années 1900, rares sont les cartes postales qui reflètent les scènes de la vie « sportivo-traditionnelle», et pourtant : « L’assaut du bâton » représente deux combattants s’opposant dans le cadre d’un sport très en vogue à cette époque au sein de la bourgeoisie « blanche » : la canne de combat ; associée à la boxe française savate, elle fait partie des premières pratiques sportives de la fin du XIX°/début du XX° siècle à pénétrer la Réunion. Sport de démonstration aux Jeux Olympiques de 1924 à Paris, les premiers championnats du monde ont été organisés sur notre île en 2004. L’esprit, la réglementation sont toujours les mêmes : le retour d’une grande tradition locale ?

La canne de combat

Une seconde photo fait référence au Moringue : « Moringue, c’est la boxe de not pays. Pour envoye moringue cavaliers y rentrent dan’ron, là haut Lataniers, pendant que son dallon y bat’tambour moringue, pour donne courage. Et band’batailleurs y flanque coups pieds, coups de poings, coups de talons z’irondelles et coups de tête. Moin, mi trouve moringue plus zoli que la boxe, mais comé là, la police y défend jouer moringue, cavalier y met pas de gants », note Fourcade dans « Z’histoires la Caze ». La photo révèle que les spectateurs sont particulièrement des Cafres. Pratique en provenance de Madagascar, les descendants d’esclaves de cette région s’adonnaient à cette dure activité d’opposition où coups de poings, coups de pieds, coups de tête représentaient l’essentiel des techniques. Les « gramounes » se souviennent encore de ces combats violents. Le Moringue tel que présenté aujourd’hui est-il culturellement et gestuellement en adéquation avec ce Moringue « lontan » ?

Le moringue

La troisième photo met en scène trois adolescents : deux lutteurs qui s’accrochent pour se faire tomber (Malbar ou Yab) et un jeune Cafre qui les regarde. « Jouer la Croche » semble avoir été une occupation des jeunes à la Réunion : à l’école, à la sortie, pour s’occuper et s’amuser, les garçons tombaient la chemise et se défiaient. Cette lutte traditionnelle a fait également l’objet d’un travail de revalorisation. Telle que pratiquée dans la région, par exemple de St Paul, est-elle en harmonie avec l’histoire même de notre île ?

La croche

Trois photos, trois pratiques d’opposition appartenant au patrimoine culturel réunionnais, mais aussi trois questionnements : s’il doit y avoir reconnaissance institutionnelle, quel effort doit être fait pour ne pas dénaturer une pratique traditionnelle et la sportiviser, afin de s’assurer d’une transmission authentique qui attirera les jeunes Réunionnais d’aujourd’hui et de demain ?

mardi 9 novembre 2010

Championnat du monde Sambo Combat 2010

Le week end dernier avait eu lieu le championnat du monde de Sambo Combat avec, comme chaque année, la participation de Fedor Emilianenko.

En 2008, Fedor avait perdu, à la surprise générale, face au Bulgare Blagoy Ivanov, et terminant ainsi à la 3ème marche du podium.

Cette année, dans la catégorie poids lourds le niveau était d'autant plus relevé que figuraient dans le tableau Fedor, son frère Aleksander Emelianenko ou encore le bien surnommé "Baby Fedor", Kiril Sidelnikov.

Fedor, dont on aurait aimé voir une confrontation contre son frère, a gagné ses deux premiers combats et devaient combattre contre Aleksander. Mais une blessure au poignet contracté lors du quart de finale l'a contraint à renoncer forfait (voir les deux vidéos ci-dessous). Cette blessure privera peut être Fedor d'un combat au Strikeforce contre Fabricio Werdum en avril prochain.

Le tournoi a été remporté par Aleksander Emelianenko, qui gagna contre... Kiril "Baby Fedor" Sidelnikov.

Vidéos sur : http://www.ikusa.fr/forums/topic/3938-championnat-du-monde-sambo-combat-2010/

Finale + de 100kg




http://www.youtube.com/watch?v=pFMm-W55flc&feature=player_embedded

lundi 8 novembre 2010

Les jeux et sports traditionnels selon l'UNESCO

Les jeux et sports traditionnels (JST) peuvent constituer les racines d’une communauté. L’UNESCO s’évertue à protéger et à promouvoir ces sports traditionnels en vue de favoriser l’esprit de communauté, de rassembler les peuples et instaurer le sens de la fierté des racines d’une culture.

Les jeux et sports traditionnels font partie de l’héritage intangible et représentent un symbole de la diversité culturelle de nos sociétés. Ils sont aussi un moyen efficace d’expression des valeurs, de solidarité, de diversité, et de conscience culturelle. L’UNESCO œuvre dans le sens de la préservation, la promotion, et le développement des jeux et sports traditionnels pour qu’ils fassent partie intégrante des stratégies nationales de développement. Tout ceci vise à concrétiser notre but final qui est le sport pour la paix et le développement. A l’heure actuelle, l’UNESCO met en œuvre des projets pilotes de formation à la lutte traditionnelle pour les jeunes de 22 pays Africains.

Dans la Déclaration de Punta del Este , adoptée par la troisième Conférence internationale des ministres et hauts fonctionnaires responsables de l'éducation physique et du sport (MINEPS III) tenue en décembre 1999, les ministres ont appuyé la préservation et la mise en valeur des sports traditionnels et autochtones relevant du patrimoine culturel des régions et des nations, y compris par l'établissement d'une Liste du patrimoine mondial des jeux et sports traditionnels.

De plus, les jeux et sports traditionnels renvoient aux différentes expressions culturelles, créent des passerelles entre les cultures pour une meilleure compréhension mutuelle.

Il faut continuer à préserver et encourager les jeux et sports traditionnels, patrimoine culturel de l’humanité, gage d’enrichissement pour les sociétés humaines, mémoire des civilisations.

A cet égard, deux propositions importantes ont été faites lors de MINEPS III. L’une tendant à publier une liste des jeux et sports traditionnels du patrimoine mondial et l’autre, visant à la mise en place d’un cadre incitatif à la promotion et la préservation de ses sports qui devrait aboutir à l’élaboration d’une Charte internationale des Jeux et Sports traditionnels.

Préserver et promouvoir les Jeux et Sports traditionnels est une contribution primordiale de la valorisation d’un domaine aussi important qu’essentiel de l’héritage intangible du patrimoine culturel mondial.

La plupart des jeux et sports traditionnels, expressions de cultures et de modes de vie autochtones qui contribuent à l'identité communautaire des êtres humains, ont déjà disparu et ceux qui subsistent sont menacés de disparition et d'extinction imminentes sous l'effet combiné de la mondialisation et de l'uniformisation de la riche diversité du patrimoine sportif mondial.

Les jeux et sports traditionnels peuvent être extrêmement profitables en terme de compréhension interculturelle et de tolérance mutuelle tant au sein des communautés de nations qu'entre elles, et contribuer ainsi à l'édification d'une culture de la paix.

MINEPS IV a réitéré toute l’importance des jeux et sports traditionnels et a recommandé une série de dispositions concrètes pour leur promotion et développement. La Conférence Générale de l’UNESCO à sa 33ème session a repris à son compte les perspectives sur lesquelles l’Organisation entend faire face aux enjeux liés aux jeux et sports traditionnels.

Pour donner une suite concrète à celles-ci, la Résolution 33C/R.21 a permis l’organisation d’une consultation collective au Siège de l’UNESCO, le 13 mars 2006, pour explorer la mise en place d’une plate-forme internationale pour la promotion et le développement des jeux et sports traditionnels. Celle-ci a abouti à l’adoption d’un projet cadre d’actions avec un calendrier. L’ensemble de ces dispositifs a été examiné pour son lancement, à l’occasion du Festival International de la Lutte Traditionnelle qui a eu lieu à Almaty au Kazakhstan en novembre 2006. Entre-temps, un Comité de coordination a été mis en place pour en assurer le suivi.

Source : http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/sport/physical-education-and-sport/traditional-sports-and-games/

Luttes traditionnelles selon la FILA

Des formes de lutte traditionnelles ou folkloriques peuvent être répertoriées partout dans le monde. Elles sont l’expression des cultures ethniques ancestrales et des rites qui les structurent. Elles peuvent être pratiquées à cheval, avec des prises de vêtements et de ceintures, le corps enduit d’huile, etc. La FILA les a longtemps délaissées, mais a décidé depuis quelques années de revaloriser ces styles de lutte en les intégrant au programme des Jeux Mondiaux de la lutte et en organisant chaque année un Championnat des Luttes Africaines. Des accords de collaboration ont également été passés avec la Fédération Internationale des Luttes Celtiques (FILC) afin d’en assurer le développement et la promotion.

Plus d'informations sur la Lutte Celtique à l'adresse suivante: http://www.gouren.com

Source : http://www.fila-wrestling.com//index.php?option=com_content&task=view&id=112&Itemid=104

dimanche 7 novembre 2010

Article de journal sur les engagés Antandroy à la Réunion dans les années 1920

Aujourd’hui encore, des Saint-Philippois se souviennent de ce que leur racontaient leurs grands-parents : dans les années 1920, les industries de la localité (dont la féculerie du Baril et l’usine sucrière de la Trinité) employaient plus d’une centaine d’Antandroys (dont un tiers de femmes). Ces Malgaches “habitaient dans un camp composé de paillottes, ne portaient qu’un “lamba” pour tout vêtement”.

Si le premier convoi d’engagés antandroys, résignés pour sauvegarder leur emploi et survivre, a donné entière satisfaction, il n’en sera pas de même des suivants. Dénonçant les mauvais traitements, ils vont en quelque sorte contester l’autorité du maître en faisant entendre leur voix. Le quatrième et dernier convoi surtout laissera une mauvaise réputation qui n’est pas près de s’effacer.

À Bois-Rouge comme à la Rivière-du-Mât, à la Mare comme à Ravine-Glissante, ou à Savannah, les propriétaires louent les qualités des engagés antandroys. Ceux-ci se sont adaptés à leur nouvelle existence dans les cases en bardeaux (ou aux toits de tuiles, à la Cafrine), loin de leurs frères de labeur venus de la Grande-Péninsule. De toute l’île, les colons en réclament. Quand ils veulent garder leurs premiers Malgaches pour une seconde période de trois ans, alors que se prépare la venue d’un second convoi de 600 engagés, le gouverneur général de la Grande-Île prend soin de préciser à son homologue réunionnais que le renouvellement des contrats ne pourra se faire qu’avec l’accord exprès des engagés en personne et qu’ensuite il ne les autoriserait qu’à condition que ses compatriotes aient été bien traités. Il confie à une personnalité locale le soin d’y veiller. Il demande pour eux un salaire bien entendu supérieur à celui fixé pour la troisième année des contrats (35 francs) et une prime de réengagement plus importante que celle de leur engagement (150 contre 120 francs). Et évidemment, il ne manque pas de rappeler que le rapatriement reste comme prévu à la charge des propriétaires. Pourquoi seulement 79 engagés acceptent-ils de renouveler leur contrat ? C’est que, sur les plantations sucrières, il n’existe qu’une seule autorité, celle du maître. Or, ces guerriers antandroys sont épris de liberté... Tantôt ils sont des engagés étrangers, qui tombent sous le coup du fameux vieux décret du 27 août 1887 qui définit l’introduction des immigrants dans la colonie, tantôt des sujets français par le décret du 30 juillet 1926 et jouissent de libertés étendues et sont libres de leurs décisions et responsables de leurs actes. Mais ils ne savent ni lire ni écrire, ne comprennent pas le français, ne peuvent compter sur leurs syndics pour les défendre, ne sont dès lors pas à l’abri d’abus de toutes sortes et de toutes parts, sont méprisés.
Une seule autorité
Si les travailleurs du premier convoi se sont tus, ont accepté le malheureux sort avec résignation, à partir d’octobre 1923, ils vont protester. Le gouverneur est informé d’une première plainte : quatre engagés d’un M. Baret de Saint-Philippe déclarent avoir été privés de nourriture et soutiennent qu’ils préfèrent aller en prison plutôt que de continuer à travailler pour lui. Peu après, à La Possession, des engagés dénoncent leur commandeur qui les mènent au travail en les braquant avec son fusil. Les plaintes affluent, mais les enquêtes n’aboutissent pas. Un vent de révolte se propage alors. Pourtant, le 11 mars 1923, arrive le second convoi de 1 067 Antandroys. Rien ne change. Le moral des travailleurs est au plus bas. Les plaignants craignent des représailles. Juste un an après, débarque quand même un troisième convoi, encore plus important, avec 1 195 autres engagés du “pays des épines”. Dans le même temps, des troubles éclatent un peu partout sur les propriétés. Les conflits se multiplient. Début 1925, la mission Béréni (lire page suivante) rend un rapport accablant. Les autorités préfèrent alors marquer une pause. Peu après, se croyant peut-être soutenus par le délégué, les Antandroys lancent une grève importante au Gol. 150 d’entre eux, armés de pioches, se rendent chez le syndic pour se plaindre de trop travailler. Les meneurs sont arrêtés et condamnés pour entrave et... le travail reprend si bien que le gérant de l’usine se félicite de façon paternaliste de la bonne volonté de ses ouvriers. D’autres prétendront que le sort des Malgaches n’est “après tout pas si malheureux que cela” et que les déserteurs ne sont “que des paresseux et des voleurs”.
Expérience sans suite

Le 21 novembre 1930, expirent les contrats des 674 engagés du quatrième et dernier contingent. Les colons ne veulent plus entendre parler de ces derniers Antandroys, qui “usent et abusent de leur (nouveau) droit de circuler librement sans contrôle, s’absentent, désertent leurs propriétés, volent leurs bœufs (comme il est de tradition chez eux) et se plaignent tout le temps”. Et ce, malgré la crise de main-d’œuvre (la population de l’île s’est accrue, mais ne compte encore que 198 000 habitants). L’expérience antandroy ne sera donc pas renouvelée. Les colons échaudés envisagent toutes les possibilités. Les Japonais ? Inadaptés aux travaux des champs et trop exigeants. Des Indiens du comptoir français de Pondichéry ? Les démarches n’aboutissent pas pour on ne sait quelles raisons. Des Javanais ? Le gouvernement néerlandais s’y oppose à cause du boom du caoutchouc qui nécessite des bras dans les plantations d’hévéa. Une nouvelle fois, le salut viendra d’une île proche : Maurice accepte de louer ses administrés de Rodrigues, surpeuplée et incapable de les nourrir. Le 7 août 1933, un premier groupe de “labourèrs’driguais” qui espèrent échapper à la misère noire débarque au Port. Le 28 du même mois, suit un second groupe. Au total, ils sont 372 hommes, 128 femmes et 235 enfants. Ils se font tout de suite apprécier. Eux au moins, ils comprennent le français ! D’ailleurs, leur île n’a-t-elle pas été française jusqu’en 1810 ? Aussi la population a-t-elle gardé des us et coutumes de leurs anciens colonisateurs. Pourtant, cette immigration va échouer. Tout simplement parce que les Rodriguais sont traités... comme les Antandroys, alors qu’ils sont bien plus évolués que ces hommes de la brousse. Se sentant floués, ils se révoltent. La plupart retourneront chez eux, souvent bien avant la fin de leurs contrats. Seuls quelques-uns resteront et feront souche à la Réunion. Leurs descendants s’appellent Perrine... C’étaient les tout derniers convois d’engagés arrivés à la Réunion. Désormais, nos colons n’engageront de travailleurs étrangers que des immigrants arrivés dans l’île par leurs propres moyens. Souvent, des aventuriers du voyage...

Traditions
Les Antandroys, à l’image de Joseph-François Famona-Samihara, aiment bien jouer le moringue et danser le maloya. “Le “moring” me fait penser un peu à la “klé malgas”, mais c’est plutôt la “kros” créole qui ressemble davantage à ce jeu de Madagascar. C’est quelque chose qu’on a trouvé ici”, affirmait l’engagé à la retraite en 1978. Il constatait aussi que “presque tous les instruments du maloya (“caviar”, “bobr”, “sati”...) ressemblent à ceux des Betsimisarakas, sauf le “roulèr”. Ils ont aussi le “jezy”. Nos instruments à nous, les Antandroys, ce sont l’accordéon, le violon, la flûte et une sorte de “sati”...” Et Famona ajoutait : “J’ai bien “attrapé” le “kabaré” et le maloya, bien que notre musique à nous soit différente. Chez nous, on aime chanter et danser en tapant des pieds, en bougeant les épaules et en battant des mains. On chante et on danse à toutes les occasions. Quand un enfant est né par exemple (c’est plus fort lorsque c’est un garçon. On fait péter des coups de fusil pour exprimer la joie)... Même les enterrements sont accompagnés de processions, de chants, de danses. Les gens de la Réunion croient qu’on se réjouit. En réalité, nos chants-là sont plutôt des pleurs rythmés, qui disent les faits et gestes du défunt et notre souffrance. C’est comme un dernier “sacrement”, un dernier adieu...”
Le sort des engagées

Le 12 janvier 1925, en tournée d’inspection à Saint-Benoît, le délégué à la protection des travailleurs malgaches apprend que des Antandroys d’un camp ont attaqué - en nombre et armés - ceux d’un autre camp situé à plusieurs kilomètres, à cause d’une histoire de femmes. Soucieux de préserver l’ordre, il réclamera des pénalités à l’encontre des assaillants et aux Malgaches qui se mettent en bande. Il est conscient du faible nombre de femmes au sein du contingent malgache : entre 1922 et 1927, en quatre convois, 614 femmes engagées antandroys ont foulé le sol réunionnais. Contre 2 989 hommes de même origine. Mais qui est conscient que les femmes sont moins considérées que les hommes ? En effet, si les engagées ont droit à une prime d’engagement équivalente à quatre mois de salaire, ce salaire - tout comme celui des enfants de plus de 12 ans - ne représente que la moitié de celui des hommes. Quant à leurs avantages en nature, ils sont - en principe - similaires à ceux accordés aux engagées du siècle précédent, c’est-à-dire... auparavant aux esclaves. À savoir, “un linge” pour les envelopper et le transport gratuit, mais tout déplacement hors de la propriété est interdit sans autorisation écrite. Suite à une révolte provoquée par des abus, les salaires des engagées subiront une augmentation de moitié et se monteront aux 3/4 de ceux des hommes et les déplacements deviendront autorisés sans accord préalable.

lundi 1 novembre 2010

Sports de combat à la Réunion en 1900 (en cartes postales)

La population de l'île de la Réunion se caractérise par :

- une répartition harmonieuse et équilibrée des différentes communautés (grosso modo 25 à 30% sont des descendants de colons français, 25 à 30% de descendants d'esclaves noirs-africains et 25 à 30% de descendants de travailleurs engagés tamouls; le reste comprenant des commerçants chinois ou indo-musulmans, des immigrés mahorais et des fonctionnaires métropolitains)
- et un important métissage qui a vu naître une culture créole spécifique.

Chaque communauté a apporté dans ses bagages son patrimoine culturel; les sports et distractions en étant une des facettes. Ensuite, le métissage a produit sa part de création et a enrichi l'ensemble en apportant une identité collective plutôt qu'une simple juxtaposition. Une fusion des communautés plutôt qu'une simple addition.

"Rares sont les cartes postales qui reflètent les scènes de vie : les photographes d'il y a cent ans préféraient soit les portraits posés, soit les paysages et édifices. Les images du traditionnel moringue, de l'assaut de bâton, et de la lutte réunionnaise la croche sont d'autant plus précieuses". (d'après un texte de Daniel Vaxelaire pour le JIR). Jackie Ryckebusch a rassemblé nombre de ces clichés dans son livre "La Réunion 1900 en cartes postales" paru chez Océan Editions en 1994.
Pour commencer : "l'assaut au bâton". Comme on le voit sur le cliché ci-dessous, les protagonistes et la grande majorité des spectateurs étaient des Blancs, certains (en bas à droite) arborant d'ailleurs le typique chapeau colonial. Il faut dire que la canne de combat (et non le bâton comme l'a improprement légendé J.Ryckebusch) est caractéristique de la France. Elle a de tout temps été une discipline associée à la boxe française savate. Elle est l'une des rares disciplines au monde (avec l'escrime) dont les termes de l'arbitrage international sont en français. Elle fut sport de démonstration aux Jeux Olympiques de 1924 à Paris et ses premiers championnats du monde ont même été organisés sur l'île de la Réunion en 2004, par Alain Descorsier et son équipe ! Une grande tradition locale donc !

Légende du livre : Saint-Paul - Kermesse au bout de l’Étang (assaut au bâton) - Collection Archives Départementales de la Réunion

"L'île a une tradition de sports purement locaux. L'assaut de bâton en est un et aussi le moringue : Moringue, c'est la boxe de not pays. Pour envoye moringue cavaliers y rentrent dan'ron, là haut Lataniers, pendant que son dallon y bat'tambour moringue, pour donne courage. Et band'batailleurs y flanque coups pieds, coups de poings, coups de talons z'irondelles et coups de tête. Moin, mi trouve moringue plus zoli que la boxe, mais comé là, la police y défend jouer moringue, cavalier y met' pas de gants" note Fourcade dans Z'histoires la Caze" (p.185 de La Réunion 1900 en cartes postales).
On remarquera qu'autant l'escrime au bâton (la canne de combat) était jadis l'apanage de la communauté blanche originaire de France, autant les protagonistes et les spectateurs du moringue sont des Cafres. C'est tout naturellement parce que ce dur sport de combat poings-pieds est originaire de Madagascar d'où sont issus plus de la moitié des descendants d’esclaves. Il y existe encore de nos jours sous le nom de moringy (ainsi qu'à Mayotte sous le nom de mouringué) dans sa forme ancestrale, à frappes réelles .... bien loin de ce qu'on peut voir aujourd'hui à la Réunion.

Photographie prise par Octave du Mesgnil vers 1905. Cet imprimeur et photographe né à Saint-André en 1882 a signé plus de 250 cartes postales entre 1905 et 1925, imprimées à Nancy (collection Y.Patel).

Enfin, fruit du métissage, le sport endémique de la Réunion : sa jeune lutte traditionnelle "la croche". Comme nous l'ont décrit les plus anciens témoins (âgés de 88-93 ans dans les années 2002-2005) durant le travail de recherche qui a précédé la parution du livre "La croche - Lutte traditionnelle réunionnaise" (chez Azalées Éditions en 2006) les crocheurs posaient leur chemise pour ne pas arracher les boutons. Ils n'échangeaient pas de coups mais s'attrapaient puis continuaient la lutte au sol (sur le sable ou sur l'herbe) jusqu'à ce qu'un des deux renonce en reconnaissant la supériorité de son camarade.
On remarquera sur le cliché ci-dessous qu'un Cafre observe la scène tandis que ce sont deux jeunes, un Malbar et un Yab, qui sont en train de lutter. Celui de droite ayant réussi une saisie de la jambe gauche de son adversaire/partenaire et s'apprêtant à le faire tomber. La preuve en image que la croche n'était pas l'héritage d'une communauté mais le bien patrimoine de tous les Créoles, fruit du métissage.
La légende de cette carte postale indiquait "Réunion - combat (moringue)". Erreur de profane : le moringue est un sport de percussion (frappes) or, on voit bien qu'il s'agit ici d'un sport de préhension (saisie), la croche en l’occurrence.

Sketch de Jérôme Daran dans le spectacle "Rire ensemble contre le racisme"

http://www.youtube.com/watch?v=8aRPdZiWrsc