jeudi 30 septembre 2010

Les meilleurs des sports de combat modernes majeurs

Rappelons d'abord quels sont les sports qu'on peut qualifier de "majeurs":
- les sports officiels des Jeux Olympiques :
* la lutte (qui se décline en deux disciplines : gréco-romaine et libre)
* la boxe amateur
* le judo
* et le taekwondo
- les sports officiels des Jeux Mondiaux :
* le karaté (sous-entendu : du style shotokan)
* le ju-jitsu
* et le sumo amateur
- et les autres sports officiels des Jeux de Combat SportAccord :
* l'aïkido
* le grappling (en deux disciplines : gi et no-gi)
* le kendo
* le kick-boxing (7 ou 8 disciplines différentes reconnues par la WAKO dont : le semi-contact, le light-contact, le full-contact, le low-kick et le K1-style)
* le pankration
* le muay thaï
* le sambo (deux disciplines avec ou sans percussion : combat ou sportif)
* le wushu (nombreux styles dont un de combat : le sanda/sanshou)

En ne prenant pas en compte les disciplines gymniques et/ou artistiques de ces différents sports, et en mettant de côté les arts martiaux avec armes, on peut quand même déjà dénombrer près d'une vingtaine de variantes ... et nommer leurs plus grands champions (au moins 3 ou 4 années de règne) dans les catégories réservées aux hommes forts : les "toutes catégories" ou, à défaut, les "poids lourds".

1- la lutte gréco-romaine : Alexander Karelin (Russie) 15 ans de règne sur les - de 130kg
2- la lutte libre : Alexander Medved (Bélarus) 10 ans de règne sur les - de 97kg puis + de 97kg
3- la boxe amateur : Teofilo Stevenson (Cuba) et Felix Savon (Cuba), respectivement 12 et 14 années de règne sur les lourds (- de 91kg) ou super-lourds (+ de 91kg)
4- le judo : avant les années 1950, Masahiko Kimura (Japon), 12 années de règne en "toutes catégories", et après : David Douillet (France), 7 années de règne sur les "+ de 95kg".
5- le taekwondo : Je-Kyoung Kim (Corée du Sud), 4 années de règne
6- le karaté shotokan : Vic Charles (Royaume-Uni), 4 années de règne
7- le ju-jitsu (combat) : Marcello de Figueiredo (Brésil), 7 années de règne
8- le sumo amateur : Alan Karaev (Russie), 3 années de règne
9- le grappling no-gi : -
10- le grappling gi : -
11- le kick-boxing semi-contact : Steve Anderson (Etats-Unis), 8 années de règne
12- le kick-boxing light-contact : Wojciech Sczcerbinski (Pologne), 4 années de règne, et/ou Urii Abramov (Russie), 2 années en light-contact puis 2 années en full-contact
13- le full-contact karaté : Chiarrochi (France), 4 années de règne
14- le kick-boxing low-kick : -
15- le kick-boxing style K1 : -
16- le pankration : -
17- le muay thaï : -
18- le sambo sportif : Murat Khasanov (Russie), 6 années de règne
19- le sambo combat : Fedor Emelianenko (Russie), 5 années de règne
20- le wushu sanda/sanshou : Bozigit Ataev (Russie), 7 années de règne

Certaines de ces disciplines n'ont pas encore produit de champions dignes d'être cités pour leur longévité. C'est chez les professionnels qu'on devra trouver des champions de référence pour certains de ces sports (amateurs mais très bien structurés) qui manquent encore d'icones :
- pour le grappling (gi ou no-gi) : Roger Gracie (Brésil), champion toutes catégories de grappling puis de jiu-jitsu brésilien en 2005, 2007, 2009 et 2010 soit 4 années de règne.
- pour le kick-boxing (low-kick, K1 et muay thaï confondus) : Ernesto Hoost (Pays-Bas) et Semmy Schilt (Pays-Bas), vainqueurs de 4 K1 Grand Prix soit 4 années de règne chacun.
- et pour le pankration moderne, qui n'est autre qu'une version édulcorée des arts martiaux mixtes professionnels (dits MMA en anglais) : Fedor Emelianenko (Russie), 7 années de règne.

Beaucoup de Russes parmi ces hommes forts ...

Finalement, à bien y regarder, ce sont dans les sports les plus haut placés dans cette hiérarchie des valeurs, les sports olympiques, qu'on retrouve les seuls champions à avoir dépassé la marque de 8 années de règne (correspondant à deux olympiades complètes).
Mais ils ne sont pas nombreux pour autant à atteindre l'échelon encore au-dessus : celui des 12 années (ou 3 olympiades complètes) :
- 1 en lutte gréco-romaine (Karelin)
- 4 en boxe en comptant aussi les professionnels (Joe Louis et Mohamed Ali, avec Stevenson et Savon)
- 1 en judo (Kimura ... encore qu'on peut se demander si, de son départ à la guerre en 1941 à son retour à la compétition en 1947, d'autres Japonais ne lui avaient pas pris sa place.

Le meilleur d'entre tous est un Russe, natif de la Sibérie profonde, un beau bébé qui pesait déjà 7kg à la naissance et 130kg athlétiques adulte : Alexandre Karelin.

La nouvelle Période des grands Jeux sportifs

Désormais, les sports de combat majeurs ont leur "Grand Chelem", leur "Période" comme on disait au temps des Grecs où Jeux Olympiques, Jeux Pythiques, Jeux Isthmiques et Jeux Néméens représentaient les quatre grands Jeux sacrés qu'il fallait remporter dans une même période pour acquérir le statut prestigieux de périodonique.

La lutte (styles gréco-romain et libre), la boxe, le judo et le taekwondo ont désormais bien leurs quatre compétitions majeures avec : les Jeux Olympiques, les Jeux de Combat SportAccord, leurs Championnats du monde et leurs Coupes du monde sur une période de quatre années (une olympiade).

Il en va de même pour : le karaté, le ju-jitsu et le sumo qui ont les Jeux Mondiaux, les Jeux de Combat SportAccord, leurs Championnats du monde et leurs Coupes du monde.

vendredi 24 septembre 2010

Commentaires sur les vainqueurs des SportAccord Combat Games 2010

Alan Karaev (Russie), déjà double champion du monde "toutes catégories" de sumo amateur, et Frédéric Husson (France), déjà double champion du monde "poids lourds" (+ de 94kg) de ju-jitsu, sont les deux véritables vedettes de leur sport à avoir confirmé leur statut lors de ces SportAccord Combat Games 2010.

D'autres disciplines n'ont pas forcément envoyé leurs hommes forts; soit parce que les catégories ne pouvaient pas toutes être présentées, soit parce que d'autres compétitions plus prestigieuses les avaient retenus. Par exemple, en judo, ce n'est que le "poids lourds" (+ de 100kg) n°3 du Japon qui a été envoyé : Masaru Momose (les deux meilleurs étant Keiji Suzuki et Daiki Kamikawa, récent vainqueur de Teddy Riner). Ce qui n'a pas empêché Momose de s'imposer en "toutes catégories" lors de ces Jeux.
Voir : http://www.judoinside.com/uk/?factfile/tournament/6732/all_japan_judo_championships_men

Puis, il y a les vedettes qui ont échoué dans leur quête de l'or. Alexander Emelianenko en sambo par exemple, qui n'a été "que" médaille d'argent. Ou encore Muslim Salikhov en wushu sanda/sanshou qui n'a obtenu "que" le bronze.

Enfin, cette compétition a permis la consécration de certains combattants qui jusque là devaient se contenter du bronze ou de l'argent. Le boxeur chinois des "super-lourds" (+ de 91kg) Zhilei Zhang (deux fois médaillé de bronze aux championnats du monde 2007 et 2009, et une fois d'argent, aux Jeux Olympiques 2008) obtient enfin l'or; comble du bonheur : dans son pays natal.
Voir : http://www.les-sports.info/boxe-amateur-zhang-zhilei-resultats-identite-s21-c2-b4-o65-w30614.html

Rob Haans, triple champion du monde de ju-jitsu

Le Néerlandais Rob Haans fut champion du monde « + 94kg» ou « -94kg » en 2002/03, 2003/04 et 2005/06 obtenant la consécration lors des Jeux Mondiaux de 2009 (le ju-jitsu n’y étant introduit comme sport officiel qu’en 1997).

http://www.youtube.com/watch?v=MNoeNe2RscU&feature=player_embedded

jeudi 23 septembre 2010

Principaux résultats des Sportaccord Combat Games 2010

Voici classés par ordre alphabétique, les treize arts martiaux et sports de combat retenus pour la compétition officielle des "Sportaccord Combat Games 2010" :

I-Aïkido

Par respect pour la philosophie du maître-fondateur Morihei Ueshiba, cet art martial, bien qu'officiellement présent lors de ces Jeux, n'a pas fait l'objet de classements individuels à l'issue des compétitions techniques. C'est la deuxième fois qu'il apparaissait dans une compétition multisports majeure après les Jeux Olympiques de 1964 où les budo (judo, karatédo, kendo et aïkido) étaient en sport de démonstration.

II-Boxe

Pour une fois, ce n'est pas Cuba qui s'impose en boxe anglaise amateur (cette nation n'était même pas présente à ces Jeux) mais la Chine avec 5 titres sur 10 catégories de poids. Le symbole est le vainqueur dans la catégorie reine des "+ de 91kg" : le Chinois Zhilei Zhang.

III-Judo

Pas de catégories de poids distinctes dans cette compétition. Le judo n'a, lui non plus, probablement pas envoyé l'élite de son sport qui a déjà une reconnaisance supérieure avec les Jeux Olympiques et des Championnats du monde auxquels près de 200 pays adhèrent (c'est le sport de combat le plus diffusé dans le monde en 2010, devant la boxe anglaise !). Le Japonais Masaru Momose s'impose en "toutes catégories" chez les messieurs (bronze pour le Français Jérôme Wustner).

IV-Ju-Jitsu

C'est le retour du Français Frédéric Husson (champion du monde 2004 et 2006) qui détrône le grand champion de ces dernières années, Rob Haans (Pays-Bas) dans la catégorie reine des "+ de 94kg". Outre sa version "combat", ce sport se décline aussi en duo techniques, hommes, femmes ou mixtes. La Russie, l'Allemagne, les Pays-Bas et la France étant les nations dominantes avec 2 titres chacune sur 13 catégories et/ou disciplines.

V-Karaté

Dans le style shotokan qui est sport officiel des Jeux Mondiaux depuis 1981, c'est le Français Ibrahim Gary qui remporte le titre des "+ de 84kg". La France, la Croatie et la Truquie remportent 2 titres chacune sur les 10 mis en jeu, hommes et femmes confondues.

VI-Kendo

Compétitions par équipe et compétitions individuelles ont été dominées par le Japon qui rafle tous les titres. En individuel, le Japonais Kazuo Furukawa s'impose contre un compatriote dans le maniement du sabre de bambou.

VII-Kick-Boxing

Ce sport de combat se déclinait, lors de ces Jeux SportAccord, en trois disciplines : "semi-contact" (pieds-poings à la touche), "full-contact" (pleine puissance mais sur le haut du corps seulement) et "low-kick" (coups de pieds et de tibias dans les jambes autorisés). 21 titres étaient en jeu mais toutes les catégories de poids (hommes et femmes) n'ont pas pu être représentées. Les nations fortes ont été : la Russie, l'Italie et l'Ukraine. Chez les messieurs, en individuels, on notera les victoires du Hongrois Kristian Jaroszkievicz en "semi-contact" dans la catégorie des 84kg (la plus lourde représentée), de l'Ukrainien Igor Prykhodko en "full-contact" chez les 81kg (la plus lourde représentée) et enfin du Russe Evgeny Gubar en "low-kick" chez les 81kg.

VIII-Lutte

Comme la boxe et le judo, la lutte olympique (qui se décline habituellement en trois styles : lutte gréco-romaine, lutte libre et lutte féminine) n'a pas besoin de ces Jeux SportAccord pour accroître sa notoriété. Par contre, c'était l'occasion de faire connaître deux styles récemment admis par la fédération internationale, la FILA. Le pankration et le grappling y ont ainsi présenté chacun trois catégories de poids chez les messieurs : 70kg, 80kg et 90kg. Pour cette première apparition dans une compétition de cette importance, c'est le Russe Mayindur Magomedov qui s'est imposé en "pankration" chez lez 90kg, et le Polonais Zbigniew Tyszka en "grappling" chez les 90kg (catégorie la plus lourde représentée). A noter la médaille d'or de David Pierre-Louis chez les 80kg et celle d'argent de Matthieu Husson chez les 70kg.

IX-Muay Thaï

Les Thaïlandais ont remporté presque toutes les médailles d'or jusqu'aux 71kg (4 titres sur 11 mis en jeu, hommes et femmes confondues) puis, au-dessus, ce sont les nations de l'Est (Russie, Ukraine, Bélarus) qui se sont montré les plus fortes. A titre d'exemple, dans la catégorie la plus lourde représentée (les 91kg), c'est le Bélarus Dzianis Hancharonak qui s'impose.

X-Sambo

Russie, Ouzbékistan et Allemagne se partagent les 6 titres mis en jeu (4 chez les messieurs : 68kg, 74kg, 90kg et + de 100kg; 2 chez les dames : 56kg et 64kg). En finale, le très attendu Alexander Emelianenko (champion du monde 2006 de sambo combat), frère du quadruple champion du monde de sambo combat Fedor Emelianenko (doublé en 2002, puis 2005, 2007), doit concéder un 0-0 face à l'Allemand Janosh Stefan qui est déclaré vainqueur par les juges.

XI-Sumo

Lors des SportAccord Games 2010, le Russe Alan Karaev réalise un exploit sans précédent en sumo amateur : le doublé lourds/toutes catégories. Son dauphin dans les deux épreuves est le Japonais Hiroaki Tanaka. Chez les lourds, le médaillé de bronze n'est autre que le vainqueur des championnats du monde 2008 et des Jeux Mondiaux 2009 : le Japonais Takashi Himeno. Enfin, en toutes catégories, le médaillé de bronze n'est autre que le Mongol Byambajav Ulambayar, champion du monde des lourds 2006 et 2007 et vainqueur des Jeux Mondiaux 2009 en toutes catégories.

Chez les moyens (- de 115kg), le titre revient à Ryo Ito (Japon) face à son compatriote Katsuo Yoshida. C'est la confirmation d'une passation de pouvoir après 5 années de règne (2004-2008) de Katsuo Yoshida.

Chez les légers (- de 85kg) : le Russe Nachyn Mongush s'impose face au Mongol Gantugs Rentsendorj tandis que le Japonais Takashi Shimako (champion du monde 2008) se contente de la 3ème place sur le podium.

XII-Taekwondo

Sport olympique depuis 2000, le taekwondo n'en finit pas de séduire. 8 catégories étaient représentée lors de ces Jeux SportAccord : 4 chez les messieurs, 4 chez les dames. Dans la catégorie la plus lourde représentée, les + de 80kg, c'est l'Italien Leonardo Basile qui obtient la médaille d'or. L'Espagne devance la Corée du Sud au classement des médailles.

XIII-Wushu

Cet art martial, ou plutôt cet ensemble qui synthétise près de 400 styles traditionnels, se déclinait lors de ces Jeux en 5 disciplines : le sanda/sanshou, le changquan, le nanquan/nangun, le daoshu/gunshu et le taijiquan/taijijian selon la prononciation en mandarin (du nord) ou cantonnais (du sud). Le sanda/sanshou, qu'on peut décrire comme la boxe chinoise (pieds-poings et projections) était représenté avec trois catégories de poids seulement : 56kg, 70kg et 85kg. Dans la catégorie reine des 85kg, le Chinois Jia Heng Xu créa l'exploit en s'emparant du titre devant le double champion du monde des 80kg, l'Iranien Hamidreza Gholipour et surtout la vedette actuelle de ce sport, le Russe Muslim Salikhov, quintuple champion du monde, qui doit se contenter ici d'une médaille de bronze.

En changquan, style traditionnel du nord de la Chine qui signifie « long poing » ou « boxe longue », le titre revint au représentant de Macao Rui Jia.

En nanquan/nangun, style traditionnel du sud, qui inclut la "boxe du sud", le "bâton du sud" ou encore le "sabre du sud", la victoire est revenue à l'Iranien Farshad Arabi.

En daoshu/gunshu ("dao shu" constituant la pratique du sabre. le qiang shu la pratique de la lance et le "gun shu" les techniques au bâton), c'est le Chinois Yong Xu Lv qui se montra le plus technique.

En taijiquan/taijijian, "lance", "sabre", "double sabre", "épée" ... victoire pour le Chinois Ying Qi Huang.

Bien sûr, le pays hôte s'impose dans son art de prédilection, le wushu, en remportant 7 des 13 médailles d'or mises en jeu hommes et femmes confondus.

Au tableau final des médailles par nation, toutes catégories de poids et toutes disciplines confondues, on trouve en tête la Russie (avec 18 médailles d'or, 11 d'argent et 10 de bronze) suivie du pays organisateur, la Chine (avec 15 d'or, 3 d'argent et 13 de bronze) et de l'Ukraine (avec 7 d'or, 5 d'argent et 11 de bronze). La France, l'Italie, le Japon, la Thaïlande et l'Espagne complètent le "Top8".

Tous les médaillés français (et françaises) à l'adresse suivante : http://competitioninformation.beijing2010.org/en/Root.mvc/MedalCountry/FRA

Résultats complets : http://competitioninformation.beijing2010.org/en/Root.mvc/Medals

Les premiers Sportaccord Games 2010 à Beijing (Pékin, en Chine)

Du 28 août au 4 septembre 2010, Beijing (Pékin, en Chine) a été le théâtre d’une compétition hors norme et attendue depuis longtemps par le monde des arts martiaux : les Sportaccord Combat Games 2010 (sportaccord est le nouveau nom de la GAISF : General Association of International Sports Federations).

L'Association générale des fédérations internationales de sports (AGFIS), en français, est une organisation reconnue par le Comité international olympique (C.I.O.) fondée en 1967 par les fédérations. Elle regroupe des associations sportives internationales, pour défendre leurs intérêts, coordonner leurs activités et défendre le sport dans le monde.

Cet évènement hors norme en préparation depuis 2009, a rassemblé plus de 650 compétiteurs dans 13 arts martiaux ou sports de combats différents ; certains sports se déclinant eux-mêmes en plusieurs disciplines et catégories de poids. Il faut également citer la boxe française savate, sport de démonstration sous sa forme "assaut", c'est-à-dire hors-combat (KO) interdits.

Ce fut la première rencontre internationale d’une telle envergure regroupant des arts martiaux dits « traditionnels » et des sports de combat olympiques ou non-olympiques.

L’aïkido fut également présent et cette annonce seule fit énormément parler. On a pu s’étonner de voir l’art de O Senseï (Morihei Ueshiba) se pratiquer avec un dossard alors que ce dernier ne souhaitait manifestement pas qu’on puisse gagner ou perdre en pratiquant son art. Toutefois, l’aïkido ne fut présent que pour des démonstrations techniques sans classement final (mais avec 80 personnes sélectionnées de part le monde).

dimanche 19 septembre 2010

Kimura aurait-il pu régner de nos jours ?

Avec un gabarit de 1m68 pour 84 à 86kg, Masahiko Kimura aurait-il pu régner sur le judo mondial (championnats du monde et Jeux Olympiques) comme au temps de sa splendeur dans les années 1937-1949 ?

La réponse est : oui ... au moins jusqu'aux années 1960 !

Deux exemples nous proviennent de ces décennies 1950-1960, époque des premiers championnats du monde (dès 1956) et de l'apparition du judo aux Jeux Olympiques (1964) : Isao Inokuma et Isao Okano.

Le premier possédait un physique presque identique à celui de Masahiko Kimura. Mesurant 1m73 pour un poids de 83 à 88kg, Isao Inokuma a remporté deux championnats du Japon en "toutes catégories" (1959 et 1963) mais aussi le titre olympique de 1964 chez les poids lourds (son adversaire en finale pesant pourtant 118kg) et le titre mondial "toutes catégories" en 1965. C'était pourtant l'époque d'Anton Geesink (1m98, 115kg) mais avec l'alternance "poids lourds" et "toutes catégories", ces deux champions ne se sont jamais rencontrés.

Le second était encore plus léger que Kimura. Mesurant 1m71 pour un poids d'à peine 79 à 80kg, Isao Okano fut le meilleur du monde dans sa catégorie de poids (les "moins de 80kg"), avec le titre olympique 1964 et le titre mondial 1965, avant de créer l'exploit en 1967 et 1969 en remportant les championnats du Japon "toutes catégories" (devenant le plus léger à remporter l'épreuve) à une époque où ses compatriotes continuaient pourtant à monopoliser les titres mondiaux. Quelques noms : Mitsuo Matsunaga (champion du monde "toutes catégories" en 1967), Masatoshi Shinomaki (champion du monde "toutes catégories" 1969 devant le Néerlandais Wim Ruska), Nobuyuki Sato (champion du monde des "moins de 93kg" en 1967) ou encore Skuji Suma (champion du monde "plus de 93kg" en 1969) et Fumio Sasahara (champion du monde "moins de 93kg" en 1969).

De nos jours, en toutes catégories, on voit encore des combattants issus des moins de 100kg s'imposer (Kosei Inoue, Keiji Suzuki, Satoshi Ishii) mais il est vrai que la quasi-totalité sont des colosses pesant entre 120 et 140kg. Avec un physique de 84kg, on voit mal comment Kimura aurait pu continuer à régner ...

Quoique n'oublions pas que les frères et cousins Gracie, Royce (80kg), Rickson (84kg) et Renzo (77kg), qui ont dominé en "toutes catégories" dans les tournois d'arts martiaux mixtes du début des années 1990 en utilisant justement les techniques du sol inspirées du ne-waza des judokas. Un dernier exemple : en 1994, le quadruple champion du monde de judo ("poids lourds" et "toutes catégories"), Naoya Ogawa, a été battu lors des championnats "toutes catégories" du Japon par Hidehiko Yoshida champion olympique 1992 des "moins de 78kg" et futur champion du monde 1999 des "moins de 90kg".

samedi 18 septembre 2010

Pas facile de trouver des champions iconiques !

Dans l'Antiquité, quand on remportait trois fois les Jeux Olympiques ou l'autre compétition majeure qu'étaient les Jeux Pythiques (de Delphes), on obtenait un statut particulier : celui de vainqueur iconique. On recevait le droit d'avoir une statue sacrée, à son image et grandeur nature. On devenait l'équivalent d'une divinité. Ainsi, de véritables cultes furent rendus à plusieurs champions grecs ou romains.

De nos jours, la compétition multi-sport majeure demeure les Jeux Olympiques (Modernes). Si on y ajoute les Jeux Mondiaux, qui ont également lieu tous les quatre ans, on peut lister au moins huit sports de combat différents qui ont (ou ont eu) le statut de sport officiel.

Aux Jeux Olympiques :
- la lutte gréco-romaine
- puis la lutte libre
- la boxe anglaise amateur
- le judo
- le taekwondo (issu des Jeux Mondiaux)

Aux Jeux Mondiaux :
- le karaté (style shotokan)
- le ju-jitsu
- et le sumo amateur.

On pourrait aussi mentionner ceux qui ont été sports officiels mais qui ne le sont plus et ceux qui sont brièvement apparus aux Jeux Olympiques et/ou aux Jeux Mondiaux en tant que sports de démonstration :
- la glima, sport de démonstration aux JO de Stockholm (Suède) en 1912 ;
- la savate (sans parler de la canne de combat), sport de démonstration aux JO de Paris (France) en 1924 ;
- les budo (dont l’aïkido et le kendo), sports de démonstration aux JO de Tokyo (Japon) en 1964 ;
- le sambo, sport officiel des Jeux Mondiaux en 1985 et 1993 ;
- et les wushu, c’est-à-dire les arts martiaux chinois dont le sanda/sanshou, sport de démonstration aux JO de Pékin (Chine) en 2008 et aux Jeux Mondiaux de Kaohsiung (Taïwan) en 2009.

Quels sont les meilleurs champions "poids lourds" ou "toutes catégories" dans ces différents sports ? Trouve-t-on parmi eux des vainqueurs iconiques, c'est-à-dire des champions dont les règnes couvrent trois olympiades (12 années environ) ?

Lutte gréco-romaine : chez les poids lourds, le meilleur fut Alexander Karelin (d'URSS puis de la CEI et enfin de Russie). Il domina pendant 3 années chez les "espoirs" (18-20 ans) avant de s'imposer 12 années consécutives chez les "seniors"; soit un total de 15 années chez les "- de 130kg". En Grèce antique, il aurait été adulé comme un demi-dieu.

Lutte libre : chez les poids lourds, le meilleur fut Alexander Medved (d'URSS puis de la Bélarus) qui domina ce style d'abord chez les "-de 97kg" puis chez les "+ de 97kg" pendant un total de 10 années. Presque mais pas suffisant pour être "iconique".

Boxe anglaise amateur : Ce sport olympique a déjà fourni deux vainqueurs iconiques (triples champions olympiques) chez les poids lourds ou super-lourds depuis 1904 : Teofilo Stevenson et Felix Savon-Fabre, tous deux Cubains, qui, en comptant les championnats du monde et les coupes du monde pour être plus précis, ont régné respectivement 12 et 14 années.
Si on compte aussi la boxe anglaise professionnelle, depuis 1892 et l'introduction des gants, on doit rajouter deux autres champions iconiques : Joe Louis (1937-1949) et Mohamed Ali (JO de 1960 puis 1964-1967, 1974-1978 et 1978-1979), tous deux des Etats-Unis d'Amérique.

Judo : Si on considère le judo depuis que les compétitions sportives existent (1930), le meilleur est Masahiko Kimura, du Japon, qui a dominé son sport pendant 12 années de 1937 à 1949 (à cheval sur la Seconde Guerre Mondiale). Mais si on ne prend en compte les résultats que depuis 1956 (1ers championnats du monde) voire 1964 (1ère apparition aux JO), le meilleur est David Douillet, de la France, qui a dominé le judo pendant 7 années. Loin du statut "iconique".

Taekwondo (sport olympique issu des Jeux Mondiaux) : Le meilleur champion poids lourds du taekwondo fut le Sud-Coréen Je-Kyoung Kim vainqueur des JO de 1992 (en démonstration), des championnats du monde 1993, des championnats du monde 1995 et enfin de la coupe du monde et des championnats du monde 1997. Soit un règne de seulement 4 années. Très loin du statut "iconique" !

Karaté (style shotokan) : Le seul à s'être imposé en « toutes catégories » lors de deux compétitions mondiales distinctes est le Britannique Vic Charles : aux Jeux Mondiaux de 1981 puis de 1985. Il fut aussi champion du monde des "+ de 80kg" en 1986. Mais cela ne représente en réalité que 4 années de règne au niveau mondial. Très loin du statut "iconique" !

Ju-jitsu : Le Brésilien Marcello de Figueiredo devient le premier champion poids lourds de cette discipline (qui combine les frappes/atemis, les projections et le travail au sol) en 1994. Détrôné en 1996, il s'empare du premier titre aux Jeux Mondiaux en 1997. Mais en 1998, il est à nouveau défait dans la catégorie reine. Il redevient champion du monde en 2000 et 2002 (jusqu'en 2004). Au total, ses trois règnes représentent une domination de 7 années sur la discipline (voire 6 si on enlève l'année 2001 où sa catégorie n'était pas représentée aux Jeux Mondiaux). Loin du statut "iconique".

Sumo amateur : Dans cette discipline en pleine expansion, les deux plus titrés sont le Japonais Keiji Tamiya (devenu "Kotomitsuki" chez les professionnels) et le Mongol Byambajav Ulambayar. Le premier fut champion "+ de 115kg" en 1994 et 1997 avant d'être couronné champion "toutes catégories" en 1998. Le second fut champion "+ de 115kg" en 2006 et 2007 avant d'être couronné champion "toutes catégories" aux Jeux Mondiaux de 2009. Mais ces règnes ne représentent que 3 ou 4 années de domination sur la discipline. Très loin du statut "iconique" !
Même en prenant en compte le sumo professionnel, dont le plus titré fut le Japonais "Taiho", avec 32 Tournois de l'empereur (ou Basho) remportés, et le statut honorifique de yokozuna de 1961 à 1971, on n'obtient qu'une domination de 6 années sur la discipline. Pour trouver mieux, il faudrait remonter à des époques plus anciennes, à la fin du XVIIIème siècle avec Tanikaze et son élève Raiden qui remportèrent respectivement 21 et 28 Basho à une époque où à peine deux étaient organisés par an (contre six par an de nos jours).

Glima : Le meilleur de tous fut l'Islandais Armann J. Larusson vainqueur de 15 éditions annuelles du championnat toutes catégories (en 1952 puis de 1954 à 1967 inclus). Toutefois, malgré sa présence aux JO comme sport de démonstration, cette discipline n'était pratiquée jusqu'à récemment (premiers championnats du monde en 2008) qu'en Islande et en Suède. Ce champion "iconique" n'est guère plus qu'un champion national. Mais on pourrait en dire autant de Masahiko Kimura pour le judo ...

Savate (ou boxe française) : Les coupes ou championnats du monde n'existent que depuis 1989. Le meilleur poids lourd depuis cette date a sans doute été le Français Enoch Effah qui a été champion de France ou du monde en 2004, 2005, 2006 et 2007. 4 années de règne : on est très loin du statut "iconique".
Si on remonte avant Guerre, le meilleur fut Pierre Baruzy. Titré 11 fois champion de France des poids moyens, couronné dès 1922, il s'adjugea aussi la victoire aux JO de 1924 (en démonstration) et termina sa carrière par un titre "toutes catégories" en 1937.

Aïkido : Pas de compétition dans cette discipline.

Sambo : C'est le Russe Murat Khasanov qui est le champion du monde le plus titré en sambo sportif : 2000, 2001, 2002, 2003, 2005 et 2006. Il fut également champion de Russie de judo en 1999 (« + de 100kg ») et 2000 (« toutes catégories »). Loin du statut "iconique".

Wushu (plus spécifiquement : sanda/sanshou) : Le Russe Ataev Bozigit a dominé sa discipline de 1999 (catégorie "- de 80kg" pour commencer) à 2005 (tous les autres succès chez les "+ de 90kg") avec des titres de champion du monde ou de vainqueur de la coupe du monde en : 1999, 2001, 2002, 2003, 2004 et 2005. Cela représente un total de 7 années de domination, loin du statut "iconique".

Conclusion :
Sur plus d'un siècle, de 1896 à 2010, même en prenant en compte la douzaine de sports olympiques ou pré-olympiques, on ne trouve que 6 ou 7 champions iconiques :
- 4 en boxe
- 1 en lutte gréco-romaine
- 1 en judo
- et 1 en glima.

mardi 7 septembre 2010

Clé de bras à la volée

Analyse du combat "Couture vs Toney" par Randy Couture

A la conférence de presse d'après UFC 118, Randy Couture affirme qu'il a mis son plan de combat à parfaite exécution. Il n'avait aucune intention de rester debout et d'échanger ne serait-ce qu'un seul coup avec James Toney.

Un journaliste lui pose une question sur la mise au sol très unique qu'il a mis en oeuvre. Il ajoute qu'elle n'avait pas l'air très puissante. Dana White intervient et déclare en plaisantant : "C'était la plus belle amenée au sol que j'ai vue de ma vie, je suis un gros fan de ce single-leg", laissant sous-entendre qu'il était content que Couture ait réussi à mettre Toney au sol comme il l'a fait. Randy explique que ce single-leg lui vient de ses années étudiantes. La technique consiste à plonger de loin et le plus bas possible pour saisir le talon, mettre une pression sur le genou, et déséquilibrer l'adversaire. Très peu l'utilisent en MMA car elle est facile à contrer, mais il pensait que Toney n'y serait pas préparé. C'était le meilleur moyen d'éviter un punch en contre du boxeur. Il s'était entraîné à lancer des low kicks sur Toney, ce qui aurait été un pari risqué vu que le meilleur contre aurait été un punch du droit, l'une des meilleures armes dans l'arsenal du boxeur.

Randy Couture déclare qu'il décline l'offre du promoteur de James Toney, Dan Goossen. "Je pense que ce serait bête pour moi d'aller en boxe anglaise, aussi bête que James Toney débarquant en MMA de la façon dont il l'a fait. James me mettrait probablement KO au premier round [dans un ring de boxe]."

Il conclut en disant qu'un boxeur pourrait réussir en MMA avec un bon entraînement, du temps, et en choisissant bien ses combats. Cependant, pas parce que vous êtes champion dans un autre sport que vous pouvez aller dans une cage de MMA du jour au lendemain et vous attendre à réussir.

Le morengy malgache

La boxe traditionnelle à mains nues de la région des Sakalava, au nord-ouest de Madagascar.



Source : https://youtu.be/aNwKdXNwuDg