vendredi 28 août 2015

Aberkane - La Réunion : la nouvelle autoroute, un crime contre l'avenir

Le projet est estimé au coût faramineux de 133 millions d'euros du kilomètre. Une gabegie d'argent public où l'État prouve encore son absence de vision.

Par Idriss J. Aberkane
Publié le 27/08/2015 à 08:47 - Modifié le 27/08/2015 à 13:07 | Le Point.fr

La troisième route du littoral va probablement, comme les deux premières, exploser son budget.

"C'est du n'importe quoi chimiquement pur." J'emprunte l'expression à l'alacre et incisif blogueur geek H16, car l'actualité ne pouvait en donner une meilleure illustration. L'île de La Réunion, dont les contribuables sont déjà surendettés, a en chantier sa troisième route littorale depuis 1963 : 12 kilomètres pour un coût "projeté" de 1,66 milliard d'euros. Soit 133 millions du kilomètre, encore plus que le projet visionnaire Hyperloop d'Elon Musk, dans son estimation la plus pessimiste publiée par le New York Times.

D'un côté, la complexification coûteuse d'un moyen de transport en déclin, dont on observera l'obsolescence sociale et technologique bien avant la fin de son amortissement ; de l'autre, un moyen de transport du futur. Cette comparaison souligne crûment l'absence de vision de ceux qui ont avalisé le projet (sans consultation populaire aucune, est-il besoin de le préciser). Un colossal gaspillage de dette publique française tel que l'a été l'amiantage – désamiantage de Jussieu (près de deux milliards d'euros). L'État cherche-t-il n'importe quel moyen de se surendetter le plus rapidement possible ? À ce jeu-là, il est effectivement redoutable.

Une étrange entente

Il est désormais prouvé - ce dont les Réunionnais se doutaient depuis longtemps - que ce chantier est une épreuve olympique de népotisme… D'autant qu'il n'y a aucune chance que le projet tienne dans son budget initial, quand les deux précédentes voies littorales avaient excédé le leur de 70 % à chaque fois. Le tableau ne serait pas complet sans mentionner l'entente étrange entre Vinci et Bouygues, au détriment d'Eiffage, qui a attaqué en justice l'attribution du marché.

Avec un tel volume d'épargne publique, il y avait de quoi transformer Saint-Denis en Dubaï de l'océan Indien, de quoi faire de sa technopole un leader africain, de quoi doter une dizaine de fonds d'investissement dans les start-up, doper l'éducation réunionnaise, offrir des débouchés à sa jeunesse sacrifiée, ou même jusqu'à inventer un moyen de transport individuel volant à bas coût !

En bref, c'est un détournement massif d'économies publiques qui s'opère à La Réunion, une énième manifestation de l'absence de vision de la part de l'État, et rien de moins qu'un crime contre l'économie, contre la jeunesse, contre la connaissance, contre l’avenir…

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/idriss-j-aberkane/aberkane-la-reunion-la-nouvelle-autoroute-un-crime-contre-l-avenir-27-08-2015-1959570_2308.php

mardi 25 août 2015

L'ordinateur d'Alan Turing

Le premier ordinateur électronique à programme enregistré (14949) s'appelait le Manchester Mark 1. Il pesait 7 tonnes et remplissait une pièce de 75 m².

Son inventeur, Alan Turing, a été chassé de la faculté de Manchester parce qu'il était homosexuel, ce qui était interdit par la loi anglaise à l'époque. Il se suicidera peu après en croquant une pomme empoisonnée. Beaucoup pensent que le logo d'Apple est un hommage à ce grand chercheur.

PS : Le mot "ordinateur" a été choisi en 1955 par IBM pour traduire le mot anglais "computer". Initialement, celui-ci se traduit par "calculateur" ou "calculatrice".

jeudi 20 août 2015

Les sites naturels sacrés

Source : http://sacrednaturalsites.org/fr/sites/

Les Plantes Sacrées

Les chimistes décrivent la plupart des plantes sacrées comme constituées de tel ou tel élément chimique qui provoquerait ce qu’on appelle des hallucinations.
Il n’existe cependant pas d’explication chimique pour expliquer :
  • Pourquoi les chamans reçoivent de la plante l’information du traitement à appliquer à leurs malades et que ce traitement fonctionne ;
  • Pourquoi les plantes sacrées provoquent l’élimination (vomissement) de ce dont on doit se débarrasser et juste ça.
Il est bien précisé que le Tabac est une plante sacrée, sans aucun rapport avec le produit vendu sous l’appellation de « cigarette » et qui mélange de feuilles de tabac cultivées avec des engrais et d’un jus chimique destiné à créer une dépendance.
Les plantes sacrées ont un savoir et une intelligence qui laissent admiratif. Par exemple, elles acceptent d’aider ceux qui les sollicitent, mais n’aiment pas qu’on se serve d’elles à des fins profanes (juste pour avoir des sensations). Elles récompensent l’usage sacré mais ceux qui s’en servent pour « planer » en subissent des conséquences qui peuvent parfois entraîner la mort.
Aucun rituel sacré n’a jamais conduit à des décès, mais les lois occidentales se contentent d’interdire pour limiter les humains. Il suffit souvent qu’un inconscient provoque un accident et on va interdire l’usage à tous les autres (on a vu le cas avec les pompes à essence qu’on ne peut plus bloquer en France à cause d’une personne qui avait démarré en l’oubliant, mais il y a des milliers d’exemples). C’est pourquoi la plupart des plantes sacrées sont interdites en Europe, sans que le législateur ne comprenne que celui qui subirait des conséquences par un usage sans conscience, subira de toute manière des conséquences similaires par la cause de son niveau de conscience qui l’entraînera vers une autre conduite à risque.
Regardons de plus près les plantes dont on parle le plus dans une recherche d’exotisme, l’Iboga, l’Ayahuasca et le Tabac, sans oublier qu’il y a d’autres plantes sacrées, et notamment en Europe où la civilisation Celtique les utilisait à bon escient.
Potion-magique
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L’IBOGA

En Afrique, les Pygmées mais aussi les Fang du Gabon et du Cameroun, utilisent l’Iboga qu’ils appellent « Bois Sacré » ou simplement « Bois ». Il est surtout utilisé dans la religion Bwiti des Mitsogo du Gabon central selon laquelle il est l’Arbre de la connaissance dont la Bible parle.
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L’Iboga (tabernanthe iboga) est un petit arbuste de la famille des apocynacées qui se rencontre dans la forêt équatoriale. Le mot vient du verbe « boghaga » qui signifie « soigner » en langue tsogho. L’Iboga est aussi appelé aussi « plante des ancêtres » car il permet à l’initié de voir son histoire personnelle en observateur.
L’initiation Bwiti ne se fait qu’une fois dans la vie. Elle dure en général trois jours, pendant lesquels les candidats à l’initiation mangent de grosses quantités de raclures d’Iboga. La nuit ont lieu des cérémonies avec des chants, de la musique et des danses, auxquelles participent les anciens initiés. Ces trois jours sont clôturés par la « renaissance » des initiés en des êtres nouveaux, avancés sur la voie de la clairvoyance.
La racine est utilisée finement coupée en lamelles ou râpée afin de former une poudre.
De nombreuses recherches en laboratoire ont confirmé son efficacité pour le sevrage de la consommation de drogues aussi variées que la morphine et ses dérivés, la cocaïne, les amphétamines, l’alcool, etc.
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L’alcaloïde principal que contient l’arbuste, l’ibogaïne est classée comme substance stupéfiante en France depuis mars 2007. Au Gabon, l’Iboga a été déclaré Patrimoine National en l’an 2000.
Bibliographie : Une Occidentale Initiée à l’Iboga chez les Pygmées : La racine doit rester secrète, de Mélanie Navarro. Éditions Alphée, collection Documents.
http://www.amazon.fr/Occidentale-initiée-liboga-chez-Pygmées/dp/2753802335
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L’Ayahuasca

Le Tabac est un élément masculin, l’Ayahuasca, symbolisée par le serpent dans sa partie terrestre et le colibri dans sa partie aérienne, est un élément féminin d’où son surnom de « Madre ».
Le terme Ayahuasca vient du quechua et est formé de l’agglutination d e aya (mort, défunt) et huaska (corde, liane). Il est traduit ordinairement par « liane des esprits » ou « liane des morts ». Il est utilisé dans le bassin amazonien depuis près de 5.000 ans.
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La préparation varie en fonction des groupes ethniques, en décoction préparée à partir de l’écorce et des tiges d’une liane du genre Banisteriopsis caapi et d’un additif, les feuilles de l’arbuste Psychotria viridis appelé Chacruna.
L’alcaloïde N,N-diméthyltryptamine (DMT), issu de Psychotria viridis, est classé comme stupéfiant depuis la convention de Vienne de 1971 sur les substances psychotropes.
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En France, l’Ayahuasca a été inscrit au registre des stupéfiants par arrêté du 20 avril 2005. Aux États-Unis, la Cour suprême l’a autorisé en 2006 pour la pratique de rituels à la demande de l’église O Centro Espirita Beneficiente Uniao do Vegetal. Au Brésil, il a été expressément autorisé comme objet de culte en 2006. Un étude sur les membres de l’Église Santo Daime a mis en évidence une rémission des troubles psychiatriques antérieurs à l’appartenance à l’Église, une parfaite santé physique et mentale et un faible score d’anxiété.
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LE TABAC

Le Tabac est, dans la tradition chamanique, un esprit sacré typiquement masculin. Pour s’en faire habiter, le Tabac est utilisé en infusion, chaude ou froide, et en décoction, il peut aussi être chiqué, prisé, fumé, aspiré ou injecté par les narines. On emploie parfois la racine en poudre, la fleur en décoction et le coeur de la tige en infusion. Le Tabac utilisé doit être entièrement naturel et cultivé avec respect, contrairement au tabac destiné à l’usage profane qui contient dans les 2.000 additifs chimiques, il est aussi élevé en énergie par des rituels spécifiques. Les géobiologues estiment son taux vibratoire de 180/200 contre 7 à 8 pour la cigarette industrielle.
Comme toute plante sacrée, le Tabac apporte son aide lors des cérémonies sacrées mais il sanctionne l’usage profane notamment en agissant négativement sur la santé des consommateurs.
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De la plante.
Le Tabac est une plante du genre Nicotiana faisant partie de la famille des Solanacées, comme la pomme de terre, la tomate, l’aubergine ou le piment. Les Nicotiana sont des plantes annuelles à tige herbacée, il en existe une soixantaine d’espèces.
Le sous-genre Rustica comprend, lui, neuf espèces, et le genre Tabacum six espèces, toutes originaires d’Amérique du Sud. Le sous-genre Pétunoïdes comprend quarante-cinq espèces originaires d’Amérique du Nord, du Sud, d’Australie et des iles du Pacifique sud.
L’état actuel de la science permet de penser que les usages de fumer, mâcher ou même boire le Tabac ont été pratiqués d’abord sur le continent américain. Cependant, les aborigènes d’Australie ont dû mâcher des feuilles de la variété Nicotiana Suaveolens.
Une certaine quantité de Nicotiana L. a été découverte dans la momie de Ramsès II, son espèce n’a pas été bien définie.
Sur le continent amérindien, c’est la variété Nicotiana Tabacum qui a été cultivée d’abord dans les basses terres tropicales d’Amérique du Sud pour se propager aux Antilles, en Amérique centrale et au Mexique.
Nicotiana Rustica, originaire probablement de Méso-Amérique, migra graduellement en Amérique du Nord. C’était le Tabac connu mille ans avant J.- C. et fumé par les tribus vivant à l’est et immédiatement à l’ouest du Mississipi.
Nicotiana Rustica était l’espèce dominante dans l’est et les prairies.
Le groupe Nicotiana Bigelovii (Quadrivalvis et Multivalvis) prévalait dans les prairies, les plaines, le Grand Bassin et la Californie.
Nicotiana Bigelovii var. Quadrivalvis était le Tabac des Mandan, Hidasta, Arikara et Dakota.
Nicotiana Bigelovii var. Multivalvis était le Tabac sacré des Crows.
Nicotiana Attenuata a été utilisé dans le Grand Bassin, l’Oasis, et dans une moindre mesure sur les plaines, le plateau et la Californie.
Le Tabac fut certainement la plante la plus cultivée en Amérique du Nord, en tout pas moins de six cents termes vernaculaires ont servi à désigner le Tabac sur tout le continent amérindien.
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Les travaux archéologiques.
Les premiers chasseurs du Mexique combinaient la chasse avec la récolte des noix, des racines, des herbes et des baies, et ce depuis 3000 jusqu’à 1500 avant J.-C.
Ensuite le nomade se sédentarisa avec la découverte de l’agriculture. Le maïs devint l’élément vital de l’ancien Mexique. Certains archéologues font remonter l’usage du Tabac à cette époque, d’autres pensent qu’il ne prospérait que dans les régions subtropicales.
La première des hautes civilisations mexicaines, celle des Olmèques de la côte du Golfe, aurait fabriqué les premières pipes en argile (1200 à 900 avant J.-C.).
Cette période appelée « pré-classique », se divise en trois stades :
  • Celui des agriculteurs, de 1500 à 1000 avant J.-C. environ ;
  • Celui des magiciens pratiquant un chamanisme à base de visions prophétiques nécessitant un très important rituel, jusqu’en 650 avant J.- C. – c’est durant cette période que le Tabac devient d’un usage courant ;
  • Celui des architectes et prêtres de 650 à 150 avant J.-C., période durant laquelle la religion s’organisa avec ses divinités, ses temples et ses rites.
La période classique quant à elle, s’étendit de 150 avant à 900 après J.-C. Les styles régionaux évoluèrent et les provinces se différentièrent tant du point de vue culturel que politique.
Les première fouilles sérieuses concernant le Tabac ont été effectuées par Muriel Porter en 1948 dans la région Huastèque. Le matériel découvert consiste essentiellement en pipes angulaires en argile dont certaines sont anthropomorphes ou zoomorphes. La fourchette chronologique oscille entre 1100 et 1200 après J.-C.
D’autres sites ont été répertoriés parmi lesquels Churubusco dans la vallée de Mexico, le Michoacan au Mexique occidental ou dans l’état de Sinaloa.
Les pratiques tabagiques en Méso-Amérique et en Amérique du Sud.
Pour les Mayas, les Dieux étaient de grands amateurs de Tabac : leurs livres sacrés et de nombreux témoins archéologiques le confirment.
Sur les bords du Golfe du Mexique, s’étendait la civilisation Totonaque. Ceux-ci se servaient du Tabac à des fins médicinales.
Près de la côte Pacifique, les Zapotèques chiquaient des feuilles de Tabac triturées avec de la chaux.
Sur le Plateau Central, de 400 à 700 après J.-C., a fleuri la civilisation des Teotihuacan. Sur ses fresques, on peut voir représentés des prêtres portant un vase rempli de Tabac, le Yetecomatl, que l’on retrouve dans les attributs sacerdotaux des prêtres aztèques.
Ceux-ci assimilèrent d’ailleurs rapidement les coutumes, les rites, les techniques et les cultures du maïs et du Tabac. C’est à propos du second empereur aztèque Axayacatl (1469-1481) que sont mentionnés pour la première fois les roseaux à fumer.
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Pipes de la culture Michoacán, Mexique occidental
(période postclassique, 1300-155 ap. J.-C.).
L. 39,5 , 24,5 et 17,5 cm.
Collection Barbier-Mueller n° 509-11, 12 et 13.
Reproduites dans La Collection Barbier-Mueller, Art Précolombien, Vol. I, pages 208 et 209.
Le Tabac chez les aztèques (de 1168 à 1525) avait quatre fonctions principales :
  • sociale : il était utilisé comme cadeau lors des couronnements et fêtes diverses ;
  • rituelle : il faisait partie des offrandes brulées dans les sépultures et la gourde du Tabac symbolisait la prêtrise;
  • magique : le Tabac serait à lutter contre la sorcellerie ;
  • curative : on en massait les malades en invoquant le Dieu du Tabac.
Les usages étaient aussi divers que la chasse aux serpents, l’enivrement, la lutte contre la fatigue ou pour déclencher la guerre.
Les espagnols prirent l’habitude d’en user à des fins médicinales, comme les indigènes, contre les rhumes, les fièvres, les rhumatismes…
On l’utilisait aussi volontiers contre les abcès, les morsures de vipères ou de scorpions, on le prescrivait en poudre à priser pour dissiper les migraines et il servait même pour les cas de syncopes.
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Pipe Huichol, fabriquée avec une tête de singe
Collection privée.
Très souvent en Amérique du Sud, c’était le chaman qui entrait en transe avec l’aide du Tabac pour communiquer avec les esprits. Le mode opératoire était de boire ou d’inhaler une quantité suffisante de Tabac pour se trouver dans un état adéquat qui permet de voir les esprits pour leur solliciter de soigner les malades.
En dehors de tout cela, il existait une utilité particulière du Tabac, celle de participer chez de nombreux peuples amérindiens aux mythes cosmogoniques.
Citons enfin le « chamanisme de lumière » ou bahanarotu des Waraos, indiens pêcheurs du delta de l’Orénoque : l’ « Esprit de l’Aube » créa les quatre bahana qui sont les quatre éléments de la fumée du Tabac et qui lui donnent ses
caractères, l’abeille noire, la guêpe rouge, la termite jaune et la mouche bleue. Ces quatre premiers hommes-insectes et leurs épouses chantaient en fumant des cigares, devenant ainsi des Bahanaraos ou « souffleurs de fumée »
qui inventèrent ainsi la guérison des maladies par projection de fumée de Tabac.
Le Tabac en Amérique du Nord.
Vers 300 avant J.-C., des agriculteurs s’installèrent dans la vallée des monts Mogollons au Nouveau-Mexique, avec vocation de cultiver le maïs, les courges, les haricots et le Tabac.
Entre 800 avant J.-C. et 200 après, se développe dans la vallée de l’Ohio la civilisation paléo-indienne Adena, accordant grande place au Tabac. On a trouvé des pipes tubulaires dans leurs tumulus et tertres funéraires.
Les Adenas ont dû favoriser la venue de la civilisation Hopewell venant de l’Illinois vers 300 avant J.-C., atteignant l’Ohio vers 100 avant J.-C. et connaissant son apogée à cette époque pour disparaître vers l’an 500. Cette culture a donné de nombreuses pipes à plateforme en pierre et argile zoomorphes et anthropomorphes.
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La représentation d’une même réalité sous des formes les plus diverses est, pour ces peuples, une intime croyance pouvant expliquer le totémisme : animal, phénomène naturel ou plante, chaque totem est une des multiples représentations de l’Unique.

Pour les Sioux de la Grande Prairie, l’Oiseau-Tonnerre est le maître des eaux, et le gardien de la pipe sacrée. Il est l’incarnation du Grand Esprit et dispensateur de la révélation symbolisée par l’éclair.
9Tête de calumet, catlinite
Réserve Sioux, Sud-Dakota, U.S.A.
L.t. 18,5, H.f. 8,5 cm. Coll. Musée des Eyzies.
Le Calumet devient l’axe qui joint le Ciel et la Terre comme l’éclair. Le rite du Calumet est indissociable de la survie du clan, car sa disparition entraînerait aussi celle de la tribu.
La tradition de la pipe sacrée a été transmise oralement depuis le XVIIème siècle et recueillie depuis la bouche du « Cerf noir » sioux Oglala, mort en 1950 à Pine Ridge.
Le Calumet joua son rôle le plus important dans la Grande Prairie : amulette contre le mauvais sort ou porte-bonheur, faiseur de pluie ou instrument du chaman guérisseur, on considérait le fourneau de la pipe comme un lieu
magique où se pratiquait l’offrande du Tabac.
Dans la pipe, toutes choses sont symbolisées par les grains de Tabac, et l’espace représenté par les offrandes aux esprits des six directions se contracte et se rassemble en un seul point : le foyer au coeur du Calumet. Ainsi le Calumet devient l’univers et l’homme fumant sa pipe s’identifie à celui-ci.
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Les indiens Osages psalmodient :
Je possède un Calumet dont j’ai fait mon corps,
Si toi aussi tu en fais ton corps,
Tu auras un corps affranchi de tout ce qui cause la mort.
(…)
Regarde le foyer du Calumet :
J’en ai fait l’intérieur de mon propre corps ;
Regarde la jonction du foyer et du tuyau :
J’en ai fait ma gorge et ma trachée.
Fais l’offrande du Calumet dans tes prières,
Elles seront vite exaucées.
Dans la Grande Prairie, le matériau préféré des Sioux était une pierre tendre, appelée « catlinite » du nom de son inventeur l’ethnographe Georges Catlin. Ce matériau provenait d’une carrière du Minnesota où Catlin l’avait trouvé et qu’on appelle désormais « Pipestone ». C’est à cet endroit que, selon la tradition, le Grand Esprit fit don aux indiens du Calumet de la paix.
Signalons à ce sujet que le tomahawk ou calumet-tomahawk fut une invention des Blancs. Fabriqué pour la traite, répandu par les trafiquants blancs parmi les indiens, ceux-ci finirent par l’imiter et l’assimiler.
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La découverte.
Entre l’exploit de Bartolomeu Dias qui franchit le Cap de Bonne-Espérance en 1484 et celui de Juan Sebastian Del Caño, seul survivant de l’expédition de Magellan à avoir accompli le tour du monde et qui arrive à Séville en 1522,
s’écoule une période de moins de quarante ans durant lesquels le monde occidental découvre la planète.
Le Nouveau Monde américain avait déjà été reconnu entre le Xème et le XIVème siècle par les scandinaves puis les hollandais, les bretons, les basques et sans doute les vénitiens.
Les marins basques et normands renseignèrent Christophe Colomb lors du voyage qu’il fit en France avant son départ commandité, toujours est-il que l’Amiral partit de Palos au Portugal le 3 août et qu’il arriva dans l’ile de
Guanahani le 12 octobre 1492 soit deux mois après.
Dans son journal, le Tabac est mentionné pour la première fois le 15 octobre de la même année :
« Étant au milieu du bras de mer qui sépare ces deux iles à savoir Santa Maria et la grande à laquelle j’ai donné le nom de Fernandina, je trouvai un homme seul dans une barque qui passait de l’une à l’autre, portait un peu de pain – à peu près gros comme le poing – une calebasse d’eau, un morceau de terre rougeâtre réduite en poudre, puis pétrie, et quelques feuilles sèches qui doivent être chose très appréciée parmi eux, parce que déjà ils m’en apportèrent en présent à San Salvador ».
Le 6 novembre, les navires arrivent à Cuba. Bartolomé de Las Casas donne une description de la plante :
« C’était des herbes sèches, enroulées dans une certaine feuille sèche elleaussi. Ils les allumaient par un bout, suçaient l’autre et absorbaient la fumée par aspiration. Cette fumée les endormait et les enivrait pour ainsi dire et les
empêchaient disaient-ils de sentir la fatigue ».
Il n’existait sur Cuba à l’époque que la variété Nicotiana Rustica dont les indiens faisaient un usage sacré et profane.
Les Arawaks s’installèrent aux Antilles vers 700 après J.-C., un de leurs groupes les Taïnos s’installèrent pour cultiver le Manioc, le maïs et le Tabac. Les Arawaks fumaient, chiquaient et prisaient.
En 1526, Gonzalo Fernández de Oviedo y Valdés fait publier l’Historia Général y Natural de las Indias où il confond le nom de l’instrument avec lequel les indiens fument, tobacco, avec celui de la plante. Cette erreur fut répandue à
travers l’Europe puis en Amérique.
C’est ainsi que tobacco se substitua aux noms originaux comme saïri (Araucans du Chili et du Pérou), picietl (au Mexique), meno (Tukanos d’Amérique du Sud), ou encore pétun (Tupi-Guaranis du Brésil).
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L’importation en France.
Il est avéré mais peu connu que les Celtes utilisaient une variété du Tabac à des fins rituelles.
L’explorateur André Thevet (1502-1590) peut être considéré comme l’introducteur du Tabac en France puisqu’il rapporta d’Amérique du Sud en 1566 des graines d’une plante appelée « pétun ». En semant ses graines dans son
jardin d’Angoulême, il obtient les premiers plants de Tabac que la France aurait vu croître.
En 1561, Jean Nicot fit venir de Lisbonne des plants qu’il avait cultivés dans son ambassade de France au Portugal, lesquelles graines lui seraient venues d’un marchand hollandais. Il les fit remettre à Catherine de Médicis qui se trouva soulagée de ses migraines. Le Tabac devint vite un luxe de la haute société en même temps qu’on lui prêtait donc des vertus médicinales et le nomma « herbes à la reine » ou « herbe du Grand Prieur » – du titre du cardinal de
Lorraine par lequel les graines avaient transité.
Nicolò Tornubuoni et le cardinal Propero di Santa Croce font connaître le Tabac en Italie, et Hernandez de Toledo en Espagne. Grâce au commerce, les portugais l’introduisent en 1590 au Japon suivi de près par les hollandais. La Russie le découvre à la fin du XVIème siècle par les marchands anglais.
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Quelques dates.
  • 1492 – Christophe Colomb « découvre » l’Amérique (y compris le Tabac).
  • 1565 – Walter Raleigh, découvreur de la Virginie, est décapité à Londres pour avoir apporté du Tabac, des pipes et un indien comme instructeur.
  • 1570 – La plante à Tabac est importée en Italie par Nicolò Tornabuoni.
  • 1611 – Durant l’Empire Ottoman les fumeurs étaient traînés à la cangue à travers les rues de la ville.
  • 1628 – En Iran, certains marchands de Tabac se sont fait couper le nez et les 
    oreilles publiquement.
  • 1634 – En Russie, les fumeurs étaient battus à la cravache et condamnés à mort en cas de récidive.
  • 1638 – En Chine, on coupait la tête aux fumeurs.
  • 1642 – Le Pape Urbano VIII excommunie tous les fumeurs.
  • 1660 – L’Angleterre soumet le Tabac à un impôt.
  • 1674 – La France institue le monopole d’État.
  • 1689 – Pierre le Grand, fumeur de pipe, libère l’usage en Russie.
  • XVIIIème siècle – Naissance de la cigarette.
  • 1880 – Le 14 septembre James Bonsak présente le brevet d’une machine qui
    produit 100.000 cigarettes par jour. C’est une révolution. Le prix du 
    tabac s’effondre. Cela porte à la production et à la consommation du
    tabac en masse.
  • 1921 – Aux États-Unis, 15 états ont interdit l’usage du tabac. Cette disposition
    fut retirée en 1927.
La grande diffusion du tabac est advenue à cheval entre les deux guerres mondiales.

Sourcehttp://chamanisme.eu/les-plantes-sacrees1/

mercredi 19 août 2015

Man Pupu Nyor

Le Man Pupu Nyor (toponyme mansi signifiant en français « petite montagne des Dieux ») est une formation rocheuse particulière du nord de l'Oural, dans la République des Komis, en Russie. Souvent appelée « les sept géants de l'Oural », elle est composée de sept formations rocheuses, s'élevant de 30 à 42 mètres au-dessus du sol. Cette formation serait l'œuvre du travail de la nature, sur une durée de 200 millions d'années.

L'endroit était autrefois interdit à tous, sauf aux chamanes des Mansis. Selon la légende, l'un d'eux aurait jadis jeté un sort à six géants maléfiques qui s'efforçaient de franchir la montagne, les changeant ainsi en pierre. Malheureusement, un contrecoup du sort fit que le chamane en fut également victime à son tour, le transformant également en pierre ; c'est, dit-on, cette circonstance qui explique la disposition de la formation, où six blocs rocheux sont groupés ensemble, alors qu'un autre se trouve à l'écart.