samedi 31 décembre 2011

Les combats de poids lourds des 30 et 31 décembre 2011 en MMA


Il n'a fallu que deux minutes vingt-six secondes à Alistair Overeem (vainqueur du K1 Grand Prix 2010) pour saper la résistance de Brock Lesnar (ex-champion de l'UFC) à coups de genoux puis pour le coucher sur un coup de pied au corps et enfin pour obliger l'arbitre à arrêter le combat sur des frappes au sol. Sur cette défaite sans appel, Brock Lesnar a pris la décision de mettre un terme à sa carrière en MMA à l'âge de 34 ans tandis qu'à 31 ans, Alistair Overeem est devenu le challenger de Junior Dos Santos pour le titre suprême des poids lourds de l'UFC (après avoir conquis ceux du StrikeForce, du Dream et du K1 GP).

 

De l'autre côté de l'océan Pacifique, les Japonais, bien que privés de Pride Fighting Championship, continuent à s'enflammer pour les MMA. Le combat vedette du "Fight For Japan : Genki Desu Ka !" oppose l'ex-grand champion des MMA (de 2003 à 2010) Fedor Emelianenko (35 ans) au champion olympique 2008 (et champion du monde 2004) de judo Satoshi Ishii (25 ans). Ces deux hommes oscillent autour d'un gabarit de 1m80, 110kg, trop petit pour être un champion de boxe pieds-poings, trop léger pour être un champion de lutte-judo poids lourds sur une longue durée (dommage que Teddy Riner et Satoshi Ishii ne se soient jamais croisés en judo) mais apparemment idéal pour les MMA. Ce combat sera-t-il un passage de flambeau ?   
La réponse ne s'est pas fait attendre longtemps : non ! Fedor Emelianenko vainqueur par KO en deux minutes trente-quatre secondes (à peine plus long que le combat Overeem-Lesnar).

Vidéos :

samedi 17 décembre 2011

Incertitudes sur le palmarès d'un des plus grands champions de l'Antiquité : Glaukos de Karystos

Dans l'article de Wikipédia "Glaucos de Carystos", les différentes sources (antiques, moyenâgeuses et contemporaines) indiquant le palmarès de Glaucos de Carystos sont citées (http://fr.wikipedia.org/wiki/Glaucos_de_Carystos). Cela permet de mesurer les écarts énormes que cela peut représenter dans l'estimation de la durée réelle de son règne.

Selon l'auteur grec Pausanias du IIème siècle après J.-C. : il fut une fois vainqueur olympique, 2 fois pythique, et aux isthmiques et néméennes 8 fois dans chacun de ces concours.

Selon les anecdota graeca (3 volumes, publiés par Immanuel Bekker en 1814-20) qui feraient preuve d'incohérence :
- 20 années d'olympiades (?), 3 victoires pythiques et 10 isthmiques (vol. I, p. 232.24-29),
- ou 3 victoires olympiques, 8 pythiques et isthmiques, et plusieurs néméennes (vol. I, p. 227.24-28).
Le chercheur italien Luigi Moretti (qui fait référence en la matière depuis sa thèse de 1957) ne retient pour sa part que "3 victoires pythiques et 10 isthmiques" qu'il oppose au palmarès énoncé par Pausanias.

Selon la Souda (une encyclopédie grecque de la fin du IXème siècle) : 25 olympiques (?), 3 pythiques et 10 isthmiques.

Enfin, Cléanthis Paleologos dans "A travers les légendes d’Olympie¹ VIII" (paru dans la revue olympique en 1974) http://www.la84foundation.org/OlympicInformationCenter/RevueOlympique/1974/orf78/orf78x.pdf  : "Après cette première victoire au pugilat pour enfants, il en remporta encore trois au pugilat pour hommes, huit aux Jeux Isthmiques, huit à Némée, deux aux Jeux Pythiques et d’innombrables dans les compétitions d’Athènes, de Thèbes, Rhodes et de bien d’autres villes."

On oscille donc entre :
- victoire olympique : 1 (d'après Pausanias et Moretti) et 4 victoires olympiques (selon Cléanthis Paléologos) voire 20 à 25 années de règne selon les Anecdota Graeca ou la Souda (ce qui correspondrait à 5 voire même 6 olympiades)
- victoires pythiques : 2 (selon Pausanias) ou 3 victoires pythiques (selon la page 232 des Anecdota Graeca et la Souda) et même jusqu'à 8 (page 227 des mêmes Anecdota graeca) ce qui correspondrait à 32 années de règne étant donné la périodicité de cette compétition (tous les 4 ans) ... mais à mon sens, il s'agit d'une erreur de traduction et il fallait lire :  "3 victoires pythiques, 8 isthmiques et néméennes, et plusieurs autres".
- victoires isthmiques : 8 (selon Pausanias) ou 10 victoires isthmiques (selon les Anecdota Graeca et la Souda); cette compétition ayant pour sa part lieu tous les deux ans
- victoires néméennes : 8  (selon Pausanias, les Anecdota graeca ne précisant pas); cette compétition ayant également lieu tous les deux ans.

Estimation de la durée du règne de Glaukos de Karystos.

Dans la Période (six compétitions antiques majeures sur un cycle de 4 années), on peut considérer :
- soit les victoires olympiques et pythiques, comptabilisées comme valant chacune 2 années de règne,
- soit les victoires isthmiques et néméennes, comptabilisées comme valant chacune 1 année de règne. 

Minimum : 1 victoire olympique, 2 pythiques, 8 isthmiques et 8 néméennes (c'est la version la plus ancienne, celle de Pausanias). Glaukos aurait régné entre 6 et 16 ans, c'est à dire 11 +/-5 ans.

Maximum : 5 ou 6 olympiades (correspondant à 20 ou 25 années), 8 victoires pythiques, 10 isthmiques et 8 néméennes. Glaukos aurait régné entre 26 ou 28 ans et 18 ans, c'est-à-dire 22 +/- 4 ans et 23 +/-5 ans.
Cela dit, il n'est pas possible que Glaukos ait conquis 6 titres à Olympie en commençant en 520 avant J.-C. En effet, on ne connaît pas les vainqueurs précis des quatre olympiades suivantes (516, 512, 508 et 504) mais ensuite c'est Philon de Korkyra qui s'imposa (deux fois : en 500 et 496 avant J.-C.). Donc on retiendra 22 +/-4 ans.

Pour ma part, je retiens :
- 1 victoire olympique (celle de 520 avant J.-C.) citée par Pausanias, parce que les victoires olympiques étant les plus fameuses, elles devraient être précisément recensées ;
- 2 ou 3 pythiques, hésitant entre Pausanias et Cléanthis Paléologos, d'une part, et les Anecdota graeca et la Souda, d'autre part ;
- 8 ou 10 isthmiques, hésitant entre Pausanias et Cléanthis Paléologos, d'une part, et les Anecdota graeca et la Souda, d'autre part ;
- et 8 néméennes.
L'ensemble couvrant une période de 20 années pendant lesquelles Glaukos aurait remporté la plupart des compétitions panhelléniques mais pas toutes; à l'image de Mohamed Ali qui a dominé la boxe de 1960 (son sacre olympique) et 1979 (sa troisième conquête du titre poids lourds professionnel). "Un titre olympique et trois titres mondiaux", cela sonne ressemble d'ailleurs beaucoup à "un titre olympique et trois titres pythiques".

Conclusion : Glaukos aurait régné entre 8 ans (1 titre olympique et 3 pythiques) et 18 ans (10 titres isthmiques et 8 néméens), c'est à dire 13 +/-5 ans.

jeudi 15 décembre 2011

On parle de la croche dans Le Monde.fr !

La lutte traditionnelle réunionnaise "la croche" se fait connaître hors des frontières de la Réunion et hors du cadre habituel des sports de combat : sur Le Monde.fr   http://combat.blog.lemonde.fr/2011/12/09/la-reunion-sagrippe-a-la-croche/

Merci à Florent Bouteiller, journaliste au Monde, d'avoir ouvert son blog "Au tapis !" à cette discipline créole.
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La Réunion s’agrippe à la croche

Jérôme Sanchez, instituteur depuis quinze ans à La Réunion, raconte
pour Au Tapis ! sa rencontre avec la croche, une lutte traditionnelle tombée
en désuétude depuis de nombreuses années. Ce passionné d’arts martiaux
s’est démené pour en réhabiliter la pratique

Premiers combats en plein air pour le grand public. A droite, Lino Charlettine, porte-drapeau de la discipline qui représentera La Réunion lors des Premiers championnats de l'Océan Indien de Croche, le 22 janvier à l'ïle Maurice.

Nous sommes au début des années 2000. Instituteur installé en métropole, j’ai à peine 27 ans quand je pose mes valises sur l’île de la Réunion. Pratiquant d’arts martiaux depuis ma plus tendre enfance, je m’inscris un peu par hasard dans un club de lutte olympique : l’Académie La Croche de Saint-Paul. D’emblée, le courant passe avec le propriétaire des lieux, Patrick Blanca.

Patrick Blanca (à gauche), avec William Arne, un des plus anciens crocheurs de 75 ans.

A quarante ans bien sonnés, ce Créole en paraît dix de moins. Et sa silhouette athlétique interpelle. Ses muscles semblent taillés comme des lames de couteaux, secs et filandreux, sans excroissance disgracieuse. De là provient cette souplesse étonnante qui lui permet de faire un grand écart à la verticale sur un mur. Son métissage est à l’image de la Réunion : un melting pot où le sang de l’Afrique, de l’Europe et de l’Inde semble avoir trouvé son point de chute. Si les racines du métis paraissent venir du fond des âges, son parcours martial est, lui aussi, des plus éclectiques : sambo, yoseikan budo et luttes olympiques. Et quand naïvement je lui demande d’où vient le nom « chantant » de sa salle pourtant dédiée aux arts martiaux et sports de combat, il répond, goguenard :

« La croche c’est la forme de lutte qui a égayé mon enfance. J’y jouais avec mes camarades, sur le sable en bord de mer ou sur l’herbe dans les jardins publics. »

« Quelles peuvent bien être les différences entre cette lutte réunionnaise et les styles olympiques (lutte libre et lutte gréco-romaine) ? » La question traverse mon esprit avant que je me décide à lui en toucher deux mots. « La différence ? Rien de plus simple : le combat ne s’arrêtait pas au sol, explique Patrick Blanca. On continuait jusqu’à ce qu’un des deux dise « La paix ! » ou bien « Arrête ! » quand il était contrôlé par une prise douloureuse. »

Les projections permettent d'amener son adversaire au sol pour le contraindre à une soumission.

Quelques démonstrations techniques viennent éclairer son récit. Immédiatement, je reconnais les clés articulaires et les étranglements. Ceux-là mêmes que j’avais appris en pratiquant le judo, le ju-jitsu ou le jiu-jitsu brésilien. La curiosité s’intensifie ! Il me faut vite épancher ma soif de savoir et rencontrer d’anciens crocheurs.

A la recherche des anciens

Patrick Blanca, qui était le plus jeune du dernier groupe de crocheurs saint-paulois, réunit ses anciens camarades de jeu. Ces quadragénaires et quinquagénaires sont surpris, pas très rassurés de l’intérêt qu’un étranger porte à leur jeu longtemps pratiqué. L’échange s’installe et la confiance naît progressivement. Chacun révèle, non sans un certain plaisir, sa « spéciale », sa technique de projection favorite ou celle qui lui permettait d’obtenir la victoire une fois au sol. De tous les témoignages recueillis, il ressort que tous les Créoles d’au moins 50 ans ont pratiqué la croche dans leur jeunesse mais qu’aucun Réunionnais aujourd’hui en âge de pratiquer des sports de combat (c’est-à-dire autour de 20 ans) n’en connaît l’existence. Pire, après une recherche bibliographique, il apparaît qu’aucun ouvrage n’a été consacré à ce sujet. A peine une inscription dans un dictionnaire français/créole des années 1980 ! Si rien n’est entrepris, la croche aura très bientôt disparu, définitivement oubliée. Ce qui n’était jusqu’alors que curiosité se transforme en passion. La découverte devient un engagement.

Renaissance d’un sport traditionnel

Pendant trois années, des centaines de témoignages sont épluchés, des dizaines de techniques identifiées et classées en planches techniques. Nous rencontrons des témoins âgés de plus de 90 ans. Certains attestent même que la croche était pratiquée au moins depuis la fin du XIXe siècle. Une carte postale de 1905 certifie en tout cas qu’elle l’était au tout début du XXe siècle.

Les clés articulaires au niveau des pieds sont autorisées à la croche.

A ce stade, la rencontre avec Frédéric Rubio est déterminante. Cet expert auprès de la FILA (Fédération Internationale des Luttes Associées) et de la Confejes (branche sportive de la Francophonie) a milité pendant plus de quinze ans pour la survie des luttes traditionnelles en Afrique. Jadis basé au Sénégal, il a synthétisé les différents styles de lutte africaine pour leur permettre de résister à la déferlante du football. C’est Frédéric Rubio lui-même qui va analyser les techniques et les pratiques de la croche pour rédiger une règlementation alliant la tradition et modernité (catégories de poids, durée des combats limitée, etc.).
Cette règlementation est limpide : une projection vaut un point, une immobilisation un point, et la victoire peut s’obtenir avant la limite du temps règlementaire en cas de renoncement de l’adversaire ou d’arrêt de l’arbitre. Un livre est publié en 2006 dans une maison d’édition locale, Azalées, avec une préface du président de la FILA lui-même : Raphaël Martinetti. C’est une reconnaissance institutionnelle mais il reste désormais le travail de terrain : former des cadres, ouvrir des clubs et organiser les premières rencontres sportives officielles (interclubs en 2007 et championnats régionaux en 2008).

Grandir pour ne pas mourir

La Croche est à la jonction entre la lutte et le judo. Elle pratique dès le plus jeune âge.

Reconnue par la FILA comme lutte traditionnelle de la Réunion, la croche n’en demeure pas moins au stade embryonnaire. Six clubs seulement sur l’île de la Réunion … et donc dans le monde. Elle reste très fragile. Pour ne pas disparaître, elle doit s’exporter. Chose possible dans la mesure où les règles sont simples, accessibles à n’importe quel public, et qu’elle se situe à la jonction entre la lutte olympique (saisies sur le corps et non sur les vêtements) et le judo (usage de toute la gamme technique au sol, les ne-waza).
La première rencontre internationale aura lieu le 22 janvier 2012, au Centre National de Lutte de Vacoas, à l’île Maurice. Ainsi seront organisés les premiers championnats de l’océan Indien de Croche. Parfois, il suffit d’un passionné et d’une poignée d’ancêtres pour faire revivre la flamme. Souvenons-nous d’un certain Jigoro Kano qui avait fait un rêve dans les années 1880. Un rêve nommé judo qui a su s’exporter aux quatre coins du monde et rencontrer le succès qu’on lui connaît aujourd’hui.
Jérôme Sanchez

Un instituteur fondu d’arts martiaux

Jérôme Sanchez, 42 ans, est professeur des écoles sur l’île de la Réunion, après une brève carrière d’ingénieur en France métropolitaine. Il a commencé la pratique des arts martiaux dès l’âge de 8 ans avec le judo, puis la boxe française et le kick-boxing. Il se passionne pour tous les sports de combat, leur histoire et leurs plus grands champions depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Installé à la Réunion en 1996, il a pratiqué le ju-jitsu sportif, le jiu-jitsu brésilien, les luttes olympiques, le muay thaï et le muay boran avant de découvrir la croche, la lutte traditionnelle réunionnaise alors en voie de disparition. Depuis 2002, il contribue à réhabiliter la croche par l’écriture d’un livre (2006), la création de clubs et l’organisation imminente d’une première compétition internationale (2012).

mercredi 30 novembre 2011

Belle (22) : Laëtitia Casta

Lætitia Marie Laure Casta, née le 11 mai 1978 à Pont-Audemer est un mannequin « top model » et une actrice française.
















mardi 22 novembre 2011

dimanche 20 novembre 2011

L’émergence des « arts martiaux mixtes » dans le monde et à la Réunion (4/4)

Avant de découvrir qui seront les premiers champions officiels de MMA dans l’Océan Indien cuvée 2012, il faut rendre hommage aux courageux précurseurs qui se sont essayés à des règles hybrides dès 2005. Voici donc une liste non exhaustive de combattants classés par poids de corps (avec des informations à actualiser notamment sur la formation technique de chacun). Il faut préciser que les premières rencontres d’arts martiaux mixtes avaient souvent lieu en fin de gala de karaté ou de kick-boxing à cette époque (pas si lointaine) où il valait mieux être discret pour vivre sa passion.


Les pionniers à la Réunion, classés selon les catégories officielles pour 2012 (70, 77, 84, 93 et +93) sachant que le poids des uns et des autres a pu changer depuis l’année 2005

+93kg

Godins Jean René : Gabarit : 1m72, 95 kilos, 28 ans; Styles pratiqués : Kick-Boxing / Sambo; Expérience : champion de France de Kick- Boxing (dans les années 90)

Hugo Fayol : Gabarit : 1m92, 94 kilos, 25 ans; Styles pratiqués : Kick boxing / Jeet Kune Do / Sambo ; Expérience : Combats en Kick-Boxing



-84kg

Jean-Luc Védapodagom : Gabarit :84kg, Styles pratiqués : multiple champion de la Réunion et double champion de France de Kyokushinkaï



-77kg

Johan Julienne : Gabarit : pesé à 77 kg. Styles pratiqués : pratiquant de Lutte Contact, de Grande Fontaine.

Thomas Roussel (77 kg), champion de France de Yoseikan Budo.

Oliver Chane-Ti (du club AMP de Florent Bernard), pesé à 74 kg (Lutte Contact)

Yann Smit (du club AMP de Florent Bernard) pesé à 74 kg, âgé de 16 ans seulement. (Lutte Contact)

Hoarau David : Gabarit : 1m76, 74 kilos, 23 ans; Styles pratiqués : Boxe Thaï / Sambo



-70kg

Jean-Marie ? (pratiquant de Yoseikan Budo, de l’équipe de Jim Nifaut), pesé à 70 kg.

Collet Johnny : Gabarit : 1m73, 70 kilos; Styles pratiqués : Sambo / Viet-Vo-Dao

Laurent Jean-Philippe (pratiquant de Yoseikan Budo, de Saint-Paul), pesé à 69 kg,

Josian Ramanelly (pratiquant de Lutte Contact, coaché par José Puylaurent), pesé à 64 kg

Pierre Payet (spécialiste de Jiu-jitsu Brésilien, s’entraînant chez Raymond Quéland), pesé à 64 kg (Lutte Contact)

Johan Ester (de l’ASKB d’Expedit Valin), pesé à 64 kg.(Lutte Contact)

Johan Vidot, pesé à 63 kg (Lutte Contact)

George Ramsamy-Mouti Gabarit : 60-62 kg ; Styles pratiqués : Lutte Libre / Croche ; Expérience : double champion de la Réunion de Lutte Libre

Willy Torpos (pratiquant de Yoseikan Budo), pesé à 60 kg

David Lorient (du club AMP de Florent Bernard), pesé à 60 kg.(Lutte Contact)

Morile Arne (ancien champion de France Honneur de Boxe Française, aujourd’hui membre du club Impact Réunion de David Becsangele), pesé à 60 kg (Lutte Contact)

Gaston Lebreton (du Tampon, plus spécialiste de Jiu-Jitsu Brésilien), pesé à 60 kg.(Lutte Contact)


Jérôme Sanchez

Premières compétitions officielles de MMA à la Réunion en 2012

L’émergence des « arts martiaux mixtes » dans le monde et à la Réunion (3/4)

C’est en 2005, soit une douzaine d’années après le premier UFC, que plusieurs personnes tentèrent simultanément de développer le MMA sur l’île de la Réunion :
  •  certains en s’appuyant sur des styles mixtes déjà existants (sambo, ju-jitsu combat, lutte contact, yoseikan budo …),
  • d’autres en créant une structure pour accueillir tous les formateurs désireux d’échanger leurs connaissances techniques (qu’ils viennent d’un sport spécialisé ou mixte) pour la prospérité mutuelle : le CRAMM (comité réunionnais d’arts martiaux mixtes).

Jean-Marc Visnelda, référence régionale en matière de sambo combat (puisqu’il fut formé dans la mère-patrie de ce sport, la Russie), proposa en 2005 des règles s’approchant du MMA. Elles furent présentées comme la synthèse du sambo et du yoseikan budo. Louable initiative que d’avoir respecté la loi française mais avec une originalité de ces règles à signaler : il fallait deux soumissions de l’adversaire pour obtenir la victoire … alors qu’un seul KO était suffisant. Plusieurs des élèves directs ou indirects de Jean-Marc Visnelda (dont ceux du groupe de Gérard Félicité qui combinent viet vo dao et sambo) participèrent avec succès aux premiers combats de pseudo-MMA à la Réunion. Parmi eux, il faut citer le premier Réunionnais à s’être exporté pour un combat en cage : Dominique Prix. Il combattit en 2005 à l’OC4 qui se tint en Allemagne.

A peu près à la même époque, les « Kréopolitains » Thierry Grimaud et Gaël Grimaud participaient à des compétitions internationales de ju-jitsu combat. Thierry (plusieurs fois vainqueur des JIOI en judo chez les 90kg) devint médaillé d'argent aux Jeux Mondiaux en 2001 à Akira au Japon tandis que son jeune frère Gaël obtint le titre de champion d’Europe de ju-jitsu en 2007 à Turin en Italie. Ce dernier passa ensuite au MMA professionnel en 2008, rejoignant Christophe Dafreville qui s’y était mis en 2007.

Florent Bernard était également parti en France métropolitaine. Avec Patrick Blanca, il obtint le diplôme d’instructeur de lutte contact en même temps que les frères Schiavo (pour ne citer qu’eux). De retour à la Réunion, il contacta Frédy Dambreville (organisateur expérimenté issu du karaté et du kick-boxing) pour mettre en place la commission de lutte contact sous l’égide du Comité Régional de Lutte).  Cette commission regroupait des clubs issus du kick-boxing, de la boxe française, du jiu-jitsu brésilien, du kali escrima, etc. A peine créée, elle organisa des championnats (parfois avec des règles personnalisées par rapport aux directives nationales) et des galas  à entrées payantes. Hélas, la lutte contact perdit bientôt son agrément de la part de la FFL et tous ces clubs quittèrent le Comité Régional de Lutte.

Toujours en 2005, Patrice Sadeyen, David Becsangèle (du club de kick-boxing et de lutte contact Impact Réunion) et Jérôme Sanchez (du club de luttes olympiques et traditionnelle Académie La Croche) tentèrent de rassembler toutes les bonnes volontés pour créer le Comité Réunionnais d’Arts Martiaux Mixtes (CRAMM). Des administrateurs et des instructeurs de référence dans les sports principaux pouvant se combiner en MMA se réunirent pour mettre en place cette structure : Patrick Blanca, Jérôme Sanchez, Florent Chaussalet, David Becsangele, Didier Delètre, Axonne Delanux, Patrice Sadeyen, Jean-Marie Guézélot, Long Lapaï, Dominique Prix, Gérard Félicité, Joëlle Beehary, Jocelyn Ramsamy-Mouti, Yannis Adamo et Pascal Lagrave. Malheureusement, l’expérience tourna court faute d’assurance acceptant de couvrir cette pratique composite et non encore associée à une fédération Française.

Vers 2007, une partie des clubs qui avaient tenté l’expérience de la lutte contact revint au Comité Régional de Lutte sous l’autorité de José Puylaurent pour y pratiquer, cette fois, le grappling. Mais à nouveau leur séjour fut de courte durée puisque le dernier championnat de grappling fut organisé en 2009. Les seuls clubs à être restés fidèles au Comité Régional de Lutte furent le Grappling Saint-Pierre d’Arnaud Barrey et l’AOSD Icon Jiu-Jitsu de Jean-Marie Guézélot.

En 2009, grâce à l’union des Ligues de kick-boxing et de muay thaï, la fédération française FFSCDA fut créée. Elle prit dans son giron non seulement la lutte contact mais aussi une nouvelle discipline nommée « pancrace » qui était une sorte de MMA sans frappes au sol. Immédiatement, tous les clubs jadis rassemblés par Florent Bernard et Frédy Dambreville saisirent cette opportunité. Quelques galas ont déjà eu lieu dont le Run Fight Trophy où l’on a pu voir Gaël Grimaud et Christophe Dafreville battre des Australiens néo-professionnels et, entre Réunionnais, Wilfrid Sellaye battre Aurélien Fontaine.

En novembre 2009 Cédric Certenais (ancien judoka de première division individuelle, diplômé d'un master de  l’INSEP (entraînement et sport de haut niveau), médaillé européen et mondial en sambo combat 2009 et champion d’Europe de jiu-jitsu brésilien 2010) est nommé conseiller technique régional de la CNMMA (Commission Nationale de MMA) sur l'île de la Réunion; en charge de former les moniteurs de MMA selon le programme de la CNMMA. Il crée l'association MMA 974 en janvier 2010 afin d'organiser la formation et permettre la venue d'intervenants techniques de haut niveau tels que Gaël Grimaud, Christophe Dafreville et même pour la première fois un combattant UFC : Jess Liaudin, le combattant français le plus aimé des fans de MMA. Il organise une formation plébiscitée par  20 inscrits. 12 reçus lors de l'examen en juin 2010 sur la Réunion (Jury: C. Dafreville, Bertrand Boucher et Yann Lamothe, CTN de la CNMMA). En septembre 2010 : assemblée générale constitutive du Comité Régional de MMA de l'île de la Réunion (CRMMA) en présence des 12 moniteurs. 200 licenciés en 6 mois d'existence ! Une première rencontre sportive s’est déroulée au Port en juillet 2011 à mi-chemin d’un entraînement collectif et d’une répétition générale en vue des premières compétitions officielles. 

Le 21 janvier 2012, Cédric Certenais présentera le projet d’IOFA (Indian Ocean Fighting Association) aux différentes îles de la zone à l’occasion des 1ers Championnats de l’Océan Indien de Croche (la lutte traditionnelle de la Réunion) qui se dérouleront à Maurice. Cette association est chargée par la FILA de structurer la pratique des arts martiaux mixtes au plan international (MMA amateur et grappling).

Ensuite, après une phase de sélection dans les clubs, deux galas de pancrace (sous l'égide de la FFSCDA) mettront en scène les huit meilleurs combattants de l’Océan Indien dans cinq catégories de poids : 

- 77kg et 84kg le 24 mars 2012 au Port 
- et 70kg, 93kg et +de 93kg le 30 juin 2012 à la Possession pour désigner les premiers détenteurs de la "ceinture MMA974".

Jérôme Sanchez

samedi 19 novembre 2011

L’émergence des « arts martiaux mixtes » dans le monde et à la Réunion (2/4)

Coup de pied dans l’ordre établi

Dans les années 1970, le monde occidental a soudainement (re)découvert que les sports de combat ne se limitaient pas à la boxe avec les poings. Il faut rendre hommage à un petit Sino-américain : l’acteur de cinéma Bruce Lee. Grâce à ses films très réalistes (Big Boss, 1971 ; La fureur de vaincre, 1972, La fureur du dragon, 1972 ; Opération dragon, 1973 ; Le jeu de la mort, 1973) et à son ouverture d’esprit (prendre ce qu’il y a de meilleur dans chaque art martial), il démontra que les coups de pieds et certaines saisies ou blocages pouvaient être plus efficaces que les seuls coups de poings.

Paradoxalement, cette démonstration spectaculaire ne profita pas directement au wing chun (son art martial de base) ni aux wushu en général (les arts martiaux chinois) mais plutôt au karaté (japonais) et au taekwondo (coréen) qui organisèrent respectivement leurs premiers championnats du monde dès 1970 (WKF) et 1973 (WTF) puis furent tous deux admis aux Jeux Mondiaux en 1981 ; le taekwondo devenant même sport officiel des Jeux Olympiques en 2000. Dans leur sillage, de nombreuses boxes pieds-poings se développèrent internationalement : full-contact karaté, boxe française savate, kick-boxing, muay thaï, etc. Finalement, un tournoi annuel rassemblant les meilleurs poids lourds de toutes ces disciplines, le K1 Grand Prix, fut créé en 1993 par Kazuyoshi Ishii, un maître de karatéka et homme d’affaire japonais.

Les combats qu’on y voit ne sont pas sans rappeler ceux d’ "ano pankration" de l’Antiquité. Cette variante du pankration (pancrace) était utilisée dans les tours préliminaires des grandes compétitions de pancrace. Il s’agissait d’une forme sans combat au sol : toute la gamme des percussions et des projections était utilisée mais sans poursuite du combat au sol. Le pancrace complet était pour sa part appelé "kato pankration" et on l’utilisait dans les phases finales des tournois.

Combat en 3D

La redécouverte progressive des techniques « oubliées » ne se limita pas aux coups de pieds. Les trois dimensions du combat (frappes à distance, lutte au corps-à-corps, combat au sol) ressurgirent dans plusieurs disciplines. Du mélange sport de préhension et sport de percussion allait bientôt naître l’expression arts martiaux mixtes.

L’Union Soviétique développa son propre art martial mixte, le sambo, en combinant plus d’une vingtaine des luttes traditionnelles de son immense territoire. Dans la version sambo sportif, on trouve des projections et la lutte au sol (notamment les clés articulaires sur les jambes) et dans la version sambo combat, les frappes pieds-poings s’ajoutent à la panoplie.

En 1977, le ju-jitsu sportif fut structuré par quelques pays européens qui réunirent les atemi-waza (frappes), les nage-waza (projections) et les ne-waza (techniques au sol) qui étaient, à l’époque féodale, les trois parties indissociables des techniques à mains nues des samouraïs japonais.

Ces deux sports organisèrent leurs premiers championnats du monde, respectivement : en 1973 et 1994 puis furent admis aux Jeux Mondiaux en 1985 et 1997.

Mais ces deux exemples ne sont pas les seuls de l’engouement pour des arts martiaux de plus en plus complets, de plus en plus proches du combat réel à mains nues (à finalité militaire ou sportive). En voici d’autres, la liste n’étant bien sûr pas exhaustive.

Au Japon, la volonté de revenir à la (dure) réalité des sports de combat conduisit certains pratiquants de puroresu (catch) à quitter le système des matchs arrangés/chorégraphiés (appelés « work ») pour des oppositions réelles (appelées « shoot »). L’un de ceux à avoir le mieux réussi cette reconversion est Satoru Sayama, élève de Karl Gotch et Antonio Inoki, qui fonda le shooto en 1985 (sans doute inspiré par le célèbre combat du catcheur Inoki contre le boxeur Mohamed Ali en 1976). Sayama organisa son premier événement amateur en 1986, professionnel en 1989 puis le Vale Tudo Japan en 1994 (remporté par Rickson Gracie).

Le Français Régis Renault, pratiquant de vajra mushti indien, découvrit de nombreuses similitudes entre les arts martiaux du subcontinent et l’ancien pancrace des Grecs. Après une recherche historique, il codifia le paradosimos pankration (pancrace traditionnel) en 1990 et organisa les premières compétitions qui continuent de nos jours essentiellement au Portugal, sous la direction de son plus proche élève Francisco Policarpo.

Au début des années 1990, en France, Christian et Michèle Ribert, d'anciens pratiquants de shorinji kempo, créèrent la lutte contact (en synthétisant les gammes techniques des boxes pieds-poings et du judo) et organisèrent le Golden Trophy en 1994. André Panza (champion charismatique de boxe française et expert de judo) en fut le directeur technique national. Momentanément affiliée à la Fédération Française de Lutte, l’Union Française de Lutte Contact est désormais sous l’égide de la FFSCDA depuis 2009.

Explosion médiatique

La révolution ne viendra pourtant pas de tous ces styles complets déjà codifiés et peut-être trop académiques pour un public avide de sensations fortes. Elle sera l’effet secondaire d’une opération publicitaire destinée initialement à promouvoir les écoles de jiu-jitsu appartenant à la famille brésilienne Gracie.

Pour prouver l’efficacité des techniques au sol (ne-waza en japonais), les Gracie avaient l’habitude de défier d’autres écoles (karaté, capoeira, boxe, …) dans leur pays d’origine le Brésil. Désireux de faire fortune aux États-Unis, ils imaginèrent (avec l’aide du cinéaste John Milius, réalisateur de Conan le Barbare, et de l’homme d’affaire Art Davie) un nouveau type de compétition : l’Ultimate Fighting Championship. La première édition eut lieu en novembre 1993. Le principe est simple : une cage octogonale, des compétiteurs sortis de nulle part, avec des palmarès difficilement vérifiables, face à un représentant de la famille Gracie bien rodé à ce type de défi sans règle. Résultat : des oppositions de styles ultra-violentes et au beau milieu de tout cela, un magnifique combattant maîtrisant parfaitement le sol et obligeant tous ses adversaires à l’abandon sans avoir lui-même reçu la moindre égratignure. Stupeur dans le monde entier. Opération publicitaire réussie pour le jiu-jitsu brésilien. Mais aussi, indirectement, renaissance du concept de « pancrace » désormais appelé « arts martiaux mixtes » (mixed martial arts, ou MMA, en anglais).

Les Gracie désertèrent cette compétition deux ans plus tard et l’UFC faillit disparaître car, malgré l’enthousiasme du grand public, les politiques exigèrent que ces compétitions soient mieux encadrées, pour la santé des pratiquants, qu’elles respectent des catégories de poids, que les combats soient découpés en reprises de 5 minutes, etc. Après un détour de quelques années par le Japon (avec le Pride Fighting Championship), les arts martiaux mixtes revinrent aux États-Unis et détrônent aujourd’hui tous les autres sports sur les chaînes de télévision payantes.


Jérôme Sanchez

vendredi 18 novembre 2011

L’émergence des "arts martiaux mixtes" dans le monde et à la Réunion (1/4)

Rappel historique

L’Antiquité

Aussi loin que l’on remonte dans l’Histoire, les compétitions sportives ont toujours existé. Les Mésopotamiens organisaient des courses à pied et des épreuves de force en l’honneur de leurs dieux et de leurs héros il y a près de 5000 ans. Idem pour les Egyptiens qui nous laissèrent des planches techniques de lutte et d’un style de combat combinant bâton et coups de pieds datant de plus de 4000 ans.

Cependant, la compétition la plus prestigieuse resta la création des Grecs : les Jeux d’Olympie (ou Jeux Olympiques). Leur rénovation en 776 avant J.-C. servait même d’événement de référence à leur calendrier ; comme la naissance de Jésus-Christ dans le calendrier chrétien. Trois sports de combat extrêmement populaires furent officiellement inscrits au programme olympique antique :
-         - l'orthopale (lutte débout) dès 708 avant J.-C.
--      - le pugilat avec cestes (boxe avec des lanières de cuir puis de bois clouté) dès 688 avant J.-C.
-         - et le pankration (pancrace) dès 648 avant J.-C.

Les Temps modernes et l’époque contemporaine

Lorsque le baron Pierre de Courbertin ressuscita les Jeux Olympiques en 1896, la lutte française dite « gréco-romaine » (en réalité une lutte traditionnelle provençale : « lucho de la ceinturo en aut ») fut inscrite directement au programme olympique. En 1908, la lutte libre anglo-américaine s’ajouta au programme ainsi que la boxe anglaise amateur.  

A partir de là, et pendant des décennies, le grand public occidental pensa que les seuls sports de combat existants étaient :
-         - la boxe avec les poings gantés
-         - et la lutte (avec ou sans veste) parfois assimilée à un spectacle chorégraphié (le « catch » pour les francophones, « pro wrestling » pour les anglophones).

Mais le souvenir même du pancrace grec avait totalement disparu chez les pratiquants de sports de combat.

Jérôme Sanchez

mardi 15 novembre 2011

La croche s’accroche

La mondialisation n’est pas qu’un phénomène économique. L’uniformisation culturelle, basée sur le système occidental, agit comme un rouleau compresseur sur les traditions locales. Mais ça et là, quelques poches de résistance subsistent et s’accrochent aux pratiques anciennes.

Sur l’île de la Réunion

Passée du statut de colonie française à celui de département d’outre-mer en 1946, l’île de la Réunion a évolué très rapidement de la « génération coco » à la « génération coca ». Le phénomène s’est même considérablement accéléré à partir de 1964/65 avec l’installation des premières télévisions sur l’île ; ouverture d’une fenêtre sur la France métropolitaine et son mode de vie.

Une des conséquences fut l’abandon des jeux et sports traditionnels au profit des disciplines structurées débarquées de la Métropole. On pourrait faire le même constat au niveau mondial puisque la quasi-totalité des 28 sports olympiques d’été sont des inventions anglaises ou françaises, alors que l’UNESCO recense plusieurs milliers de disciplines sportives toutes cultures confondues.

Récit d’une rencontre

Au début des années 2000, Jérôme Sanchez, un instituteur métropolitain (un « Zoreille » comme on dit à la Réunion) s’inscrit dans un club de lutte olympique, l’Académie La Croche, à Saint-Paul de la Réunion. Il sympathise avec le propriétaire des lieux, Patrick Blanca, un Créole d’une quarantaine d’années au parcours martial éclectique. Très bientôt, il lui demande d’où vient le nom « musical » de sa salle pourtant dédiée aux arts martiaux et sports de combat. Sourire aux lèvres, Patrick Blanca raconte que « la croche » est la forme de lutte qui a égayé son enfance. Il y jouait avec ses camarades, sur le sable en bord de mer ou sur l’herbe dans les jardins publics. Intrigué, le Métropolitain veut en savoir plus, notamment sur les différences entre cette lutte réunionnaise et celles qu’il pratique habituellement (lutte libre et lutte gréco-romaine).

« La différence, c’est que le combat ne s’arrêtait pas au sol. On continuait jusqu’à ce qu’un des deux dise    « La paix ! » ou bien « Arrête ! » quand il était contrôlé par une prise douloureuse. »

Quelques démonstrations de techniques accompagnent le récit. Immédiatement, le Zoreille reconnaît des clés articulaires et des étranglements identiques à ceux enseignés en judo, ju-jitsu sportif ou jiu-jitsu brésilien (des disciplines qu’il a également pratiquées auparavant). La curiosité s’intensifie ! Il doit rencontrer d’autres anciens crocheurs.

Témoignages

Patrick Blanca, qui était le plus jeune du dernier groupe de crocheurs saint-paulois, réunit ses anciens camarades de jeu. Ces quadragénaires et quinquagénaires sont surpris de l’intérêt porté à leur jeu « longtemps » par quelqu’un issu de l’extérieur. Mais ils sont quand même rassurés par la présence de leur ami et chacun de révéler sa « spéciale », sa technique de projection favorite ou celle qui lui permettait d’obtenir la victoire une fois au sol.

Au fil des témoignages, il s’avère que tous les Créoles âgés d’au moins 50 ans ont pratiqué la croche dans leur jeunesse mais qu’aucun Réunionnais aujourd’hui en âge de pratiquer des sports de combat (c’est-à-dire autour de 20 ans) n’en connaît l’existence. Pire, après une recherche bibliographique, il apparaît qu’aucun ouvrage n’a été consacré à ce sujet. A peine une inscription dans un dictionnaire français/créole des années 1980 ! Si rien n’est entrepris, la croche aura très bientôt disparu, définitivement oubliée. La curiosité se transforme en passion, en mission.

Renaissance d’un sport traditionnel

Pendant trois années, les deux passionnés collectent des centaines de témoignages, identifient des dizaines de techniques et les classent en planches techniques. Grâce à des témoins âgés de plus de 90 ans, il est attesté que la croche était pratiquée au moins depuis la fin du XIXème siècle. Une carte postale de 1905 prouve en tout cas qu’elle l’était au tout début du XXème siècle.

A ce stade, la rencontre avec Frédéric Rubio est déterminante. Cet expert auprès de la FILA (Fédération Internationale des Luttes Associées) et de la CONFEJES (branche sportive de la Francophonie) a milité pendant plus de quinze ans pour la survie des luttes traditionnelles en Afrique. Jadis basé au Sénégal, il a synthétisé les différents styles de lutte africaine pour leur permettre de résister à la déferlante du football.

C’est Frédéric Rubio lui-même qui va analyser les techniques et les pratiques de la croche pour rédiger une règlementation respectant la tradition mais avec l’apport de la modernité (catégories de poids, durée des combats limitée, etc.). Elle est limpide : une projection vaut un point, une immobilisation un point, et la victoire peut s’obtenir avant la limite en cas de renoncement de l’adversaire ou d’arrêt de l’arbitre.

Un livre est publié en 2006 dans une maison d’édition locale, Azalées, avec une préface du président de la FILA lui-même : Raphaël Martinetti. C’est une reconnaissance institutionnelle mais il reste désormais le travail de terrain : former des cadres, ouvrir des clubs et organiser les premières rencontres sportives officielles (interclubs en 2007 et championnats régionaux en 2008).

Grandir pour ne pas mourir

Reconnue par la FILA comme lutte traditionnelle de la Réunion, la croche n’en reste pas moins au stade embryonnaire. Six clubs seulement sur l’île de la Réunion … et donc dans le monde. Elle reste très fragile. Pour ne pas disparaître, elle doit s’exporter. C’est possible car ses règles sont très simples, accessibles au grand public, et parce qu’elle se situe à mi-chemin de la lutte olympique (saisies sur le corps et non sur les vêtements) et du judo (usage de toute la gamme technique au sol, les ne-waza).

Sa première rencontre internationale aura lieu le 22 janvier 2012, au Centre National de Lutte de Vacoas, île Maurice. Ce seront les 1ers Championnats de l’Océan Indien de Croche. Souhaitons à ce sport un avenir ensoleillé ! Parfois, il suffit d’un seul passionné au départ. Souvenons-nous d’un certain Jigoro Kano qui avait fait un rêve dans les années 1880, un rêve nommé judo.


Jérôme Sanchez

samedi 5 novembre 2011

Citation de Pythagore

Un homme n'est jamais si grand que lorsqu'il est à genoux pour aider un enfant.

vendredi 28 octobre 2011

Sportifs en herbe

Les enfants se blessent davantage aux genoux qu'autrefois

Une étude montre que les blessures du ligament croisé antérieur sont en forte augmentation chez les petits sportifs américains.

Une étude présentée lors de la conférence annuelle de l'American Academy of Pediatrics à Boston, montre que les blessures au ligament croisé antérieur (LCA), qui stabilise l'articulation du genou, augmentent de façon spectaculaire chez les pré-adolescents américains. La volonté de leur faire faire de la compétition très tôt, en rêvant de les transformer en futurs champions, semble être la principale raison de cette épidémie.

Lorsque les chercheurs ont examiné les dossiers d'un seul hôpital pour enfants, de 1999 jusqu'au début de cette année, ils ont trouvé seulement 155 fractures du tibia pour 996 ruptures du LCA, remarque le New York Times. Plus important encore, tandis que l'incidence des fractures du tibia a augmenté à un taux d'environ un pour cent par année durant cette période, l'incidence des ruptures du LCA a augmenté de plus de onze pour cent par année.

Cette différence ne s'explique pas par le résultat de meilleurs équipements techniques qui permettraient de meilleurs diagnostics, aux yeux du Dr Lawrence J. Todd qui a présenté l'étude « Même en 1999, la technologie d'IRM (Imagerie à Résonance Magnétique) était déjà très bonne ». Les médecins pouvaient donc faire du bon travail.

Pourquoi ce type de blessure au genou assez grave est-elle en augmentation ? Le docteur Laurence qui est chirurgien orthopédique en pédiatrie répond : "Je pense que c'est surtout parce que les enfants essayent d'imiter les athlètes professionnels. Très jeunes, ils font du sport de manière intense, à un niveau qui relève de la compétition. Ce n'était pas le cas il y a 20 ans."

Aujourd'hui, l'on commence à sélectionner les meilleurs parmi les jeunes qui aiment le sport, dès l'âge de 4 ou 5 ans, remarque Laurence qui parle d'un exemple à Philadelphie.

Une étude sur des adultes joueurs de football en Suède montre que 12 à 14 ans après la blessure, 51% des joueurs féminins, et 41% des hommes ont développé une arthrite grave sur le genou blessé. Sans oublier une autre étude, portant sur 500 sportifs australiens, qui montre que s'ils reviennent à la pratique de leur sport, leurs résultats sont moins bons. Et un tiers d'entre eux, n'est plus apte à pratiquer de sport après l'accident.

Face à cette situation, l'article du New York Times évoque des mesures préventives pour apprendre aux enfants à ne pas mettre leur genou en danger. Quant aux parents, qu'ils cessent de fantasmer leurs enfants en " Ronaldo " juniors ou " Bryant Kobe " miniatures.

jeudi 20 octobre 2011

Champions de référence en lutte et boxe ... et après?

Passés les deux ou trois premiers siècles après l'inscription des sports de combat aux Jeux Olympiques Antiques (lutte en 708 avant JC, pugilat en 688 avant JC et pancrace en 648 avant JC), tous les vainqueurs iconiques (c'est-à-dire les champions dont le règne s'est étendu sur douze années ou plus) se sont distingués en pancrace ou dans la combinaison "pancrace + un ou deux sports spécialisés".
Les règnes de référence (aux durées records), tant en lutte (26 +/-1 ans par Milon de Crotone) qu'en pugilat (16 +/-1 ans par Tisandros de Naxos en Sicile) ne seront plus battus ni même approchés durant le reste de l'Antiquité ou du Moyen-Âge.

Depuis la Révolution industrielle (au XVIIIème siècle), en passant par la renaissance des Jeux Olympiques Modernes (à la fin du XIXème siècle), de nouvelles références ont été inscrites pour la postérité :
- règne de 26 années en lutte, au Kirkpinar, par le Turc Gaddar Kel Aliço
- et règne de 14 années sur la boxe anglaise amateur par le Cubain Felix Savon-Fabre.
Ces deux durées records sont du même ordre de grandeur que celles établies dans l'Antiquité.
Si l'on en croit l'Histoire, on en restera probablement là.

Et ce sera donc vers l'équivalent moderne du pancrace, les "arts martiaux mixtes" (MMA en anglais), que les jeunes combattants s'orienteront en masse car tout, ou presque, reste à y accomplir !
En effet, pour l'instant, le plus long règne n'a duré que 7 années, par le Russe Fedor Emelianenko. C'est honorable bien sûr, mais une quinzaine de pancratiastes de l'Antiquité a fait mieux, voire nettement mieux. Deux champions ont même dominé le pancrace ou la combinaison "pancrace + pugilat" pendant une quinzaine d'années (soit le double de ce qui a été accompli par Fedor Emelianenko) : Théagènes de Thasos et Dorieos de Rhodes.
Alors, quels vont être les champions iconiques des temps modernes en MMA ?

mercredi 19 octobre 2011

Hommages dans le jeu de rôle Empire Galactique

Le jeu de rôles Empire Galactique "contient de vrais morceaux de second degré.
J'en veux pour preuve la théorie officielle des anthropologues de l'Empire Galactique quant aux causes de la présence d'humains blancs, noirs, jaunes...

Ainsi que quelques PNJ qui ne peuvent être que des clins d'oeils aux grands auteurs de SF :
- Jonas Varlet ? comprenez John Varley ;
- Ursula Lehouine ? Ursula Le Guin ;
- le tekno Asimov, père des 3 Lois de la Robotique ? je ne vous ferai pas l'affront de préciser ;
- de mémoire, je ne sais pas s'il n'y a pas non plus un PNJ du nom de Van Vogt ;
- le docteur Niven, inventeur du TASP ? Larry Niven...

Bref, Empire Galactique, c'est aussi un certain humour."

Citation de Valmyr sur le forum de la Gazette de Nuln
http://warhammer2.tharaud.net/modules.php?name=Forums&file=viewtopic&p=46271


mercredi 12 octobre 2011

Teddy Riner : la tête et les jambes

Double rentrée pour Riner


Au lendemain de sa rentrée à l'Insep après un mois et demi de vacances dans la foulée de son titre mondial décroché fin août à Bercy, Teddy Riner faisait sa rentrée ce mardi... à Sciences Po.

A l'instar d'Anne-Sophie Barthet (ski), Said Bennajem (boxe anglaise), Rose-Eliandre Bellemare (gym), Axel Clerget (judo), Jessica Cohen (tennis), Jessika Guehaseim (athlétisme), Hajnalka Kiraly-Picot (escrime), Scott Lavalla (rugby), Torann Mazeroi (taekwondo) et Charlotte Mery (voile), le quintuple champion du monde intègre la nouvelle promotion de la direction de la Formation continue de Sciences Po à destination des sportifs de haut niveau, lesquels se voient dispenser un socle de culture fondamentale avant d'avoir accès à une formation professionnalisante en vue de leur reconversion. Histoire de "se muscler la tête" comme le dit Riner…

Source : http://www.sports.fr/cmc/scanner/omnisports/201141/double-rentree-pour-riner_405387.html?popup=

mardi 11 octobre 2011

Les troubles alimentaires chez les sportifs de haut niveau

Aya Cissoko
Ex-championne du monde de boxe
Depuis mes 9 ans, période qui correspond à l'âge auquel j'ai débuté la compétition, le poids est ma hantise. Ma vie à la salle de boxe s'est souvent résumée à suer puis me peser.

Je devais m'astreindre à tenir ma catégorie de poids tout au long de l'année. Une catégorie qui, en plus, ne correspondait pas à mon poids de corps, celui que j'aurais pu conserver si j'avais fait de la pétanque.
Cette exigence m'a fait faire des choses surréalistes. Comme en 2003. Je devais disputer une finale de championnat du monde. La pesée avait lieu le matin de l'événement qui se tenait en soirée.
Faire de la corde à sauter dans un sauna
J'accusais deux kilos en trop – j'avais eu la mauvaise idée, la veille, d'étancher ma soif – et j'avais à peine une heure pour m'en délester sous peine d'être disqualifiée. Me voilà donc quinze minutes plus tard, vêtue de plusieurs couches de vêtements, à faire de la corde à sauter, dans un sauna.
Autant dire que je n'étais pas disposée à faire le spectacle lors du combat quelques heures plus tard. Je me suis contentée d'assurer le strict minimum : la victoire.
Cette anecdote prête à sourire mais qu'en est-il lorsque la question du poids devient pathologique ?
Julie, sportive grande et élancée, témoigne. Elle mesure 1,73 m pour 53 kilos. Elle a 21 ans et pratique le triathlon depuis l'âge de 16 ans. A 17 ans, elle intègre une équipe d'athlètes. Elle concède que tout a commencé par conformisme :
« J'ai pris exemple sur les meilleurs. »
« Plus tu es fine, plus tu cours vite »
Elle a adhéré alors au principe selon lequel :
« Plus tu es fine, plus tu cours vite. »
Elle s'est imposé une alimentation stricte. Finis le sucre et les matières grasses. Elle reconnaît que résister à la tentation était vécu comme une victoire. Comme l'expression de sa capacité à maîtriser, à dominer son corps et sa tête :
« On se sent le plus fort. J'exultais lorsque la balance affichait une perte de poids. »
Elle aimait se rendre à l'entraînement car elle savait qu'elle allait se dépenser et donc perdre du poids.
« C'était le seul moment de la journée où la fatigue m'abandonnait. Puis, la séance terminée, je me dépêchais de rentrer à la maison pour aller me coucher, de peur d'être rattrapée par la faim.
Parfois, le besoin de nourriture me tirait de mon sommeil. Je me contentais alors d'une pomme ou d'un biscuit diététique. »
Sa mère, inquiète de sa maigreur – « j'étais à 47 kg » – finit par la menacer de l'interner afin qu'elle se soigne. Son cas n'est pas isolé.
« On se reconnaît entre nous. On en parle entre filles concernées. On fait une distinction entre celles qui se font vomir, dont le comportement est jugé vraiment excessif, et les autres − comme elle – qui se contentent de réduire drastiquement leur alimentation. »
« Il ne se nourrissait que de pommes »
Elle insiste pour souligner que le problème ne concerne pas que les femmes.
« J'ai fréquenté un athlète, l'un des meilleurs de la discipline, qui ne se nourrissait que de pommes en période d'affûtage. Une alimentation qu'il améliorait avec des compléments afin de limiter les carences. Certains entraîneurs mettent les pieds dans le plat dès les premiers signes, d'autres trop tard, certains jamais. »
Le docteur Alexis Savigny est médecin du sport. Il reçoit en consultation privée des athlètes et des danseurs d'opéra atteints de troubles du comportement alimentaire (TCA).
« Les sportifs sont particulièrement exposés. Les TCA prévalent chez la femme encore adolescente. Mais on assiste à une augmentation manifeste chez les hommes.
Les disciplines concernées sont celles pour lesquelles s'exerce une tyrannie de l'apparence et plus encore de la minceur, comme la gymnastique, la danse classique ou encore l'endurance. »
Il ajoute :
« La problématique concerne aussi les sports avec des catégories de poids comme le judo, la lutte ou la boxe. Mais de manière plus ponctuelle. Les désordres n'apparaissent généralement qu'en période de compétition.
Lorsqu'ils veulent atteindre une catégorie de poids où ils auront l'avantage de se retrouver parmi les plus gros, les plus costauds. Ou la catégorie dans laquelle ils ont l'habitude d'évoluer.
Exemple : le judoka Benjamin Darbelet, qui a dû s'astreindre à un régime contraignant afin de participer aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004. Il devait descendre en moins de 60 kilos alors qu'il évoluait habituellement chez les moins de 66.
Il a perdu au total 12 kilos en trois mois. A cette diète succédèrent plusieurs épisodes boulimiques. Il a pris 18 kilos en sept jours. Actuellement, il évolue finalement en moins de 73 kilos.
Perdre du poids pour un sportif, un parcours en solitaire
Alexis Savigny insiste sur la nécessité de sensibiliser les athlètes, les parents et les entraîneurs. Il préconise de respecter la morphologie de l'athlète pour les sports à catégorie de poids. D'instaurer, en début de saison, un entretien avec un nutritionniste et un psychologue, afin de déceler les profils à risque. Une dernière préconisation qui a été rendue coercitive par la loi relative à la santé des sportifs de 1999, améliorée par un arrêté publié en 2006.
En dépit de ces recommandations, la gestion du poids reste principalement le problème du sportif.
Et perdre du poids est un parcours en solitaire. Je n'ai pu compter que sur moi pour y parvenir. Peu importait la méthode. J'ai moi-même souffert de TCA. J'ai connu des périodes de boulimie et de diète.
Entre 19 et 26 ans, je suis passée de la catégorie des moins de 63 kilos à celle des moins de 70, pour finalement me stabiliser à moins de 66 kilos. Il est fondamental de souligner que soumettre son métabolisme à des variations aussi violentes rend l'exercice (perdre du poids) de plus en plus difficile.
Et le temps consacré à cet effet est un temps qui n'est plus dédié à l'entraînement.
Née en 1978 de parents maliens, Aya Cissoko a été championne du monde de boxe française puis anglaise avant d'être diplômée de Sciences Po Paris. Elle est l'auteure, avec Marie Desplechin, d'une autobiographie : “ Danbé ”.
Elle y raconte la mort de son père et de sa petite soeur dans un incendie criminel lorsqu'elle avait 8 ans, sa passion pour la boxe et la fulgurance de ses succès sportifs, la fin brutale de sa carrière et sa haine de l'injustice.
Les risques
De tels comportements ne sont pas sans conséquence sur la santé de l'athlète.

Les TCA peuvent aller jusqu'à l'anorexie ou la boulimie. Et ces désordres provoquent un déficit énergétique et nutritionnel qui a pour conséquence l'apparition de pathologies telles que l'anémie (cause de fatigue), l'aménorrhée (absence de règles), l'ostéoporose (perte de masse osseuse avec un risque augmenté de fractures de fatigue) ou un affaiblissement des défenses immunitaires.
Et dans un cas extrême, la mort.

http://www.rue89.com/rue89-sport/2011/10/06/les-troubles-alimentaires-chez-les-sportifs-de-haut-niveau-225199

lundi 10 octobre 2011

Education Nationale : des statistiques objectives

L'association SOS Éducation nous apporte une version différente de la situation actuelle de l’Éducation Nationale : Information à la population/ Grève du 27 septembre 2011

Source sur cette association : SOS Education

Texte de la vidéo :

La vérité, ce qu'on peut lire dans les rapports budgétaires produits par l'INSEE ...

16.000 postes d'enseignants sont supprimés en 2011 et ce sera la même chose l'année prochaine. Si vous avez des enfants à l'école, ces chiffres sont inquiétants. Les classes vont-elles être surchargées ? Les professeurs pourront-ils encore faire cours ? Si vos enfants ont déjà des difficultés, comment pourront-ils s'en sortir ? Et s'il y a déjà de la violence ou de la drogue dans leur établissement, la situation va-t-elle encore empirer ? Si vous êtes angoissé pour vos enfants, vous avez raison. Car ce qui se passe dans les écoles est d'une extrême gravité. Les conséquences pour votre avenir personnel sont incalculables.  [...]

L’Éducation Nationale supprime des postes de professeurs . Les syndicats enseignants descendent dans la rue. Ils affirment que l’Éducation Nationale manque de moyens. Mais quand on regarde les chiffres officiels , on s'aperçoit que jamais historiquement , l’Éducation Nationale n'a eu autant de moyens à sa disposition . La vérité, ce que l'on peut lire dans les rapports budgétaires produits  l'INSEE, la Cour des comptes et l’Éducation Nationale elle-même, c'est que les dépenses d'éducation ont augmenté de 60 milliards d'euros depuis 1980 (en euros constants) alors qu'on a 600.000 élèves en moins. Les dépenses ont continué d'augmenter de plusieurs milliards d'euros chaque année y compris en 2010 et en 2011.
Si les écoles se portent si mal aujourd'hui, c'est avant tout une question de programmes, de méthodes d'enseignement imposées et (il faut bien que quelqu'un ose le dire) d'innovations pédagogiques sans queue ni tête.
Mais revenons-en d'abord à la question du "manque de moyens". Beaucoup de professeurs sur le terrain essayent de faire leur travail. Mais les dirigeants des syndicats ont conduit le système scolaire sur une mauvaise piste. On pourrait même dire une impasse. En axant leurs revendications sur la question des moyens, des moyens financiers bien entendu, ils ont fini par oublier les besoins des enfants en termes d'éducation. Ils ont fait beaucoup de tort à l’Éducation Nationale et aux professeurs depuis 40 ans,  et les premières victimes, évidemment, ce sont les enfants.
Car voici ce qui a été fait sous la pression des syndicats.
A force de grèves, de manifestations, de pressions diverses, ils ont obtenu des augmentations budgétaires continues pour l’Éducation Nationale mais alors que cet argent aurait pu être utile, voici ce qu'il est devenu .
La plupart des parents et des professeurs qui font leur travail sur le terrain imaginent que les hausses du budget de l’Éducation Nationale bénéficient à l'enseignement , qu'elles servent à améliorer ce qui se passe dans les salles de classe. Mais alors qu'on supprime des postes de professeur et que vous constatez vous-même que vos enfants sont dans des classes surchargées, voici le chiffre que vous trouverez vous-même page 26 du livre "L'état de l'école". Ce chiffre indique de façon incontestable que l’Éducation Nationale emploie maintenant 126.915 fonctionnaires non-enseignants ... non compris :
- personnel technique (ceux qui entretiennent les bâtiments, employés par les collectivités locales)
- assistants d'éducation (68949 personnes qu'on appelait autrefois les "pions" qui sont affectés à la surveillance des élèves).
Je parle bien uniquement des "administratifs" de l’Éducation Nationale, ceux qui sont dans des bureaux et qui ne voient jamais d'élèves. Pour vous représenter leur nombre, il faut que vous imaginiez la Tour Montparnasse (le plus grand gratte-ciel de Paris, immense, pratiquement aussi haute que la Tour Eiffel). Elle contient 12500 places de bureau. Si on voulait y loger les seuls administratifs de l’Éducation Nationale, il faudrait que la hauteur de la Tour Montparnasse soit multipliée par dix. Tout simplement !
Tous ces administratifs sont-ils indispensables pour que nos enfants apprennent à lire, à écrire et à calculer ? Le niveau scolaire serait-il mis en péril si le Ministère en supprimait, disons, la moitié ? Ou les trois quarts ? Pour le syndicats enseignants, ce n'est pas la question car leur seul problème est le maintien des effectifs coûte que coûte. Pour eux, c'est la priorité. Mais il y a encore pire.
Comme vous pouvez le lire en page 27 du rapport, l’Éducation Nationale emploie 852907 professeurs. C'est évidemment une masse énorme qui permettrait de remplir onze fois le Stade de France. Face à eux, il y a actuellement 12 millions d'élèves dans le primaire et le secondaire, public et privé. Avec 852907 professeurs pour 12 millions d'élèves, nos enfants devraient bénéficier d'un ratio de 1 professeur pour 14 élèves. Mais ce n'est certainement pas ce que vous observer si vous avez des enfants à l'école. Et pourtant c'est la réalité des statistiques qui paraît année après année, et qu'aucun expert sérieux ne peut contester. Alors, comment s'explique la différence ?
La différence s'explique par la gestion catastrophique des effectifs, des emplois du temps, des options et surtout par les milliers de professeurs qui bénéficient de décharges pour faire du syndicalisme au lieu de faire cours !
Nous arrivons donc au cœur du sujet.
Pour faire face à la crise la plus grave depuis 1929 et au déficit chronique qui menace de nous conduire à la faillite, le Ministre de l’Éducation a annoncé cette année qu'il allait supprimer 16000 postes d'enseignants et 16000 autres l'année prochaine. Les syndicats vous expliquent que c'est la raison pour laquelle l’Éducation Nationale ne parvient plus à instruire les enfants et cela leur donne un prétexte bien pratique pour descendre une nouvelle fois dans la rue et bloquer les écoles. Mais en réalité, cette baisse de professeur implique qu'au lieu d'avoir un professeur pour 14 élèves, on aura un professeur pour 14,3 élèves en 2012 puis un professeur pour 14,6 élèves en 2013. Autrement pour passer de 14 élèves pour un professeur à 16 élèves, à ce rythme-là, il faudrait atteindre 2018. Cette évolution risque-t-elle de changer quoi que ce soit aux conditions d'enseignement en France ? Évidemment non ! L'argument de la baisse du nombre de professeurs pour justifier les grèves est un alibi des syndicats d'enseignants pour dissimuler qu'ils n'ont plus aucune idée pour l'école. Ils n'ont pas arrêté de promouvoir des expérimentations dans tous les sens prenant nos enfants pour des cobayes et les professeurs pour des girouettes manipulables au gré de leurs "innovations". Mais l'école n'est pas un grand laboratoire où l'on peut investir des milliards chaque année pour des résultats toujours plus catastrophiques sans en payer les conséquences.
Une donnée importante est toujours oubliée. Les rapports budgétaires le disent : les dépenses d’Éducation représentent 132 milliards d'euros alors que le budget (total) de l’État est de 283 milliards d'euros. Il faut deux ans aux différents services de l'administration pour établir ce chiffre. Quand il est publié, il est déjà dépassé. Voilà pourquoi personne n'en parle.
Mais revenons sur les résultats réels de l’Éducation Nationale.
Beaucoup de parents pensent que même si tout n'est pas rose, les écoles françaises fonctionnent tout de même correctement par rapport à d'autres pays. Cela a été vrai jusqu'au début des années 1990. Par contre, depuis 1995 environ, c'est-à-dire depuis 16 ans [en 2011], nos écoles connaissent une régression rapide et extrêmement inquiétante. Je ne parle pas uniquement des écoles des quartiers défavorisés. Je parle de l'ensemble des écoles de notre pays, y compris dans les campagnes et dans les villes réputées "sans problèmes". Si vous souhaitez vous faire votre propre opinion, voici les faits et les chiffres que vous devez connaître sur les résultats de l’Éducation Nationale.
30% des élèves qui sortent de nos écoles après 18 années de scolarité en moyenne sont désormais des lecteurs mauvais ou médiocres, selon les tests réalisés lors des journées d'appel à la Défense. Durant toutes ces années, l’Éducation Nationale n'a même pas réussi à leur apprendre à lire ! Cela représente chaque année 240000 jeunes qui arrivent à l'âge adulte et qui sont à peine capables de déchiffrer les panneaux de circulation.
Le classement Shangaï 2011 des 500 meilleures universités mondiales (n°1 Harvard University ; n°2 Standford University ; Massachusetts Institute of Technology ; n°4 University of California, Berkeley ; n° 5 University of Cambridge ; n°6 California Institute of Technology ; n°7 Princeton University ; n°8 Columbia University ; n°9 University of Chicago ; n°10 University of Oxford ; n°11 Yale University ...) ne possède qu'une seule université française : Université de Paris Sud (Paris 11) à la quarantième place. Toutes les autres sont états-uniennes, anglaises, japonaises, canadiennes ou même suisses.
Chaque année, depuis quinze ans, les correcteurs du Bac reçoivent des consignes pour relever les notes des candidats. C'est le seul moyen qu'ait trouvé l’Éducation Nationale pour maintenir le taux de réussite au Bac, qui n'a plus aucune valeur sur le marché du travail. Lorsque vous donnez une dictée du Certificat d'études de 1975 à des bacheliers d'aujourd'hui, 50% d'entre eux obtiennent 0/20 ou une note négative, selon une expérience menée récemment par un groupe de professeurs de lettres. qui cherchent à réveiller la population sur l'effondrement du niveau des nouvelles générations.
Les mathématiques, qui étaient jadis le point fort de notre pays, connaissent une crise sans précédent. On s'aperçoit que la plupart des jeunes Français ne savent même plus faire une multiplication par des nombres à un chiffre. Quant à la recherche de haut niveau, on est en pleine déconfiture. Un rapport de l'OCDE de 2005 signale que "La France connaît même la baisse la plus plus forte pour les doctorats en sciences et ingénierie" du monde entier !
Alors qu'il y a le feu au bâtiment, rien de sérieux n'est envisagé actuellement pour revenir aux fondamentaux dans les écoles. Et pourtant, ce serait possible, si seulement les citoyens français décidaient enfin de se manifester tous ensemble solidairement auprès des autorités du pays.
Regardons les choses en face. Nous sommes vingt millions de parents, et des centaines de milliers de professeurs de bon sens. Nous souffrons tous de cette situation. Depuis des années, nous voyons que nos enfants, pour beaucoup, sont victimes du système scolaire. Face à nous, les quelques milliers de militants professionnels des syndicats enseignants qui bloquent la situation ne pèsent finalement presque rien. Ils ne pèsent rien sur le plan électoral. Et il s n'ont, au fond, aucune légitimité. Bien sûr, ils ont la capacité de bloquer le pays pendant un ou deux jours. Ils sont très organisés. Ils ont des relais partout dans la haute administration et au Parlement. La presse, bien souvent, leur est favorable. Mais si vous et moi, des millions de parents, des millions de grands-parents et des milliers de professeurs nous manifestons tous ensemble, nos dirigeants seront obligés de nous écouter.
C'est pourquoi je vous demande de signer la pétition [...] Il s'agit d'une initiative totalement indépendante et apolitique. En apposant votre signature, vous envoyez aux autorités un signal fort pour que l'école redevienne un lieu où les professeurs enseignent , où les enfants apprennent, et où, finalement la Nation toute entière présente et future, se remette à progresser.
Avec votre signature à notre pétition, les représentants de SOS Éducation pourront rencontrer les dirigeants de l’Éducation Nationale et obtenir, grâce à votre soutien et à des centaines de milliers de soutien comme le vôtre qu'ils arrêtent d'obéir aux syndicats et qu'ils placent enfin l'intérêt des élèves avant toute autre priorité.
Nous pouvons obtenir que nos enfants recommencent à apprendre à lire, à écrire, à compter et à calculer avec des méthodes rigoureuses et éprouvées. Qu'on arrête les expériences pédagogiques catastrophiques. Nous pouvons obtenir la fin du collège unique. Nous pouvons restaurer pour nos enfants un vrai baccalauréat sans tromperie sur le niveau et un enseignement professionnel de qualité car vraiment nous sommes des millions en France à partager la même inquiétude pour l'avenir de nos enfants. Et nous avons l'occasion aujourd'hui de nous regrouper tous ensemble. Après tout, si les choses se sont tant dégradées depuis trente ans, c'est aussi parce que nous avons laissé faire. Nous avons laissé s'exprimer à notre place une petite minorité qui ne voit dans le système scolaire qu'une éponge qu'il faut presser pour en obtenir toujours plus d'avantages. Ils ont agi avec d'autant moins de scrupules que ce n'est pas eux qui auront un problème si vos enfants et les miens sont au chômage
Mais nous pouvons en finir si nous nous mobilisons tous ensemble. Avec des méthodes de bon sens, avec plus de rigueur, avec une gestion tournée vers l'intérêt des élèves, les résultats de l’Éducation pourraient se redresser.Mais cela n'est possible que si des millions de parents, grands-parents, professeurs s'expriment enfin d'une seule voix pour le demander. Alors, s'il vous plaît, ne manquez pas cette occasion unique. Participez aujourd'hui à notre mouvement en signant la pétition ci-dessous et en transférant cette vidéo à tout votre carnet d'adresses. Votre pétition sera remise par SOS Éducation au Ministre de l’Éducation, avec copie au Premier Ministre François Fillon, au Président Nicolas Sarkozy et au Parlement. Le nombre de signatures sera également transmis aux médias. Au nom de tous les enfants qui se trouvent dans les écoles, et qui sont les grands oubliés de la politique éducative, je vous dis merci !
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Les meilleurs joueurs du rugby mondial (100 sélections nationales et plus)

A ce jour, seulement 20 joueurs de rugby ont atteint la barre symbolique des 100 sélections en équipe nationale. On peut légitimement considérer qu'ils font partie des meilleurs.

139 sélections George M Gregan (Australie) sur la période 1994-2007 avec les mensurations 1m73, 76kg

123 Brian G O'Driscoll (Irlande/Lions Britanniques) 1999-2011, 1m78, 95kg

119 Jason Leonard (Angleterre/Lions Britanniques) 1990-2004, 1m78, 111kg

118 Ronan JR O'Gara (Irlande/Lions Britanniques) 2000-2011, 1m83, 83kg

118 Fabien Pelous (France) 1995-2007, 1m98, 114kg

111 Philippe JP Sella (France) 1982-1995, 1m80, 84kg

111 John W Smit (Afrique du Sud) 2000-2011, 1m88, 122kg

110 Victor Matfield (Afrique du Sud) 2001-2011, 2m, 110kg

110 George B Smith (Australie) 2000-2009, 1m83, 103kg

109 Chris D Paterson (Ecosse) 1999-2011, 1m83, 80kg

108 Stephen M Jones (Pays de Galles/Lions Britanniques) 1998-2011, 1m83, 95kg

107 John J Hayes (Irlande/Lions Britanniques) 2000-2011, 1m93, 128kg

103 Gareth Thomas (Pays de Galles/Lions Britanniques) 1995-2007, 1m91, 103kg

103 Martyn E Williams (Pays de Galles/Lions Britanniques) 1996-2011, 1m85, 100kg

102 Stephen J Larkham (Australie) 1996-2007, 1m89, 88kg

102 Percival C Montgomery (Afrique du Sud) 1997-2008, 1m85, 93kg

101 David I Campese (Australie) 1982-1996, 1m80, 89kg

101 Richard H McCaw (Nouvelle-Zélande) 2001-2011, 1m87, 106kg

101 Alessandro Troncon (Italie) 1994-2007, 1m78, 85kg

100 J Mils Muliaina (Nouvelle-Zélande) 2003-2011, 1m84, 92kg

On retrouve les grands pays du rugby mondial avec de 1 à 4 joueurs totalisant au moins 100 sélections : Australie (4), Afrique du Sud (3), Pays de Galles (3), Irlande (3), Nouvelle-Zélande (2), France (2), Angleterre (1), Ecosse (1) et Italie (1). 
 
Source : http://stats.espnscrum.com/statsguru/rugby/stats/index.html?class=1;filter=advanced;orderby=matches;template=results;type=player

lundi 3 octobre 2011

Jean-Louis Borloo renonce à se présenter à la présidentielle

"Les temps sont suffisamment troublés pour ne pas ajouter de la confusion à la confusion", a expliqué M. Borloo au journal de 20H00 de TF1 estimant qu'en "son âme et conscience", sa candidature "apporterait probablement plus de la confusion que des solutions".

Le président du parti radical qui avait réussi à fédérer les partis de centre-droit au sein de "l'Alliance Républicaine écologiste et sociale (ARES)", a estimé que "cette dynamique des centres" à laquelle il aspirait n'était "pas suffisante pour porter une candidature, non pas de témoignage mais pour être présente au second tour de la présidentielle".

"La vérité", a-t-il dit, c'est que les centres n'ont jamais été aussi éclatés".

Le 8 septembre, la première université d'été de l'Alliance avait été marquée par la rivalité entre Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, tous deux souhaitant représenter le centre à la présidentielle.

L'un des fondateurs de la confédération, Hervé de Charette, avait été absent des débats, dénonçant les "chicayas" entre partenaires centristes.

Mais les sénatoriales avaient apporté un contre-exemple à ces désunions, les centristes réussissant à se réunir dans un même groupe au Sénat.

L'ex-ministre de l'Ecologie a également justifié son renoncement par le risque de favoriser le FN, qu'il n'a pas cité, dans une période de "crise économique et sociale d'une extrême gravité".

"Dans ces périodes-là, a-t-il dit, la perte de repères, la peur, le désarroi amènent vers les extrêmes, où que cela soit en France ou en Europe. Et puis, le climat délétère, le climat des affaires, très franchement me paraît accentuer ce risque".

Depuis des mois, l'UMP évoque le risque d'un 21 avril à l'envers avec une candidature centriste à la présidentielle.

Réfutant l'argument, les radicaux expliquaient être le meilleur rempart contre Marine Le Pen qui, selon eux, se nourrit de l'absence de diversité dans le débat politique.

Soupçonné par certains d'avoir pactisé avec Nicolas Sarkozy pour empêcher les velléités d'indépendance centriste, Jean-Louis Borloo a affirmé, dans une lettre aux Valenciennois, n'avoir "rien demandé, rien négocié et surtout rien abandonné de (ses) convictions".

"Je ne suis plus à l'UMP, je ne sais pas qui sera le candidat de l'UMP et on se prononcera en fonction de la vision, des projets, des programmes, en temps utile", a-t-il dit de façon floue sur TF1.

Le renoncement de M. Borloo apparaît toutefois comme une surprise car l'homme n'arrêtait pas, depuis son départ du gouvernement après son échec pour Matignon, puis de l'UMP en novembre 2010, d'affirmer sa volonté de se s'engager dans le combat présidentiel.

Le 28 janvier, dans son fief de Valenciennes, il avait notamment dit réfléchir à un projet pour la France pour les 20 ans à venir et annoncé qu'il donnerait la primeur de sa décision (sur sa candidature) aux Valenciennois.

Le 7 avril, sur France 2, il avait annoncé: "je suis prêt" (...) Oui, on va le faire". Plus récemment, le 7 septembre sur France 2 également, il avait réaffirmé: "je crois que je suis pratiquement prêt".

Durant l'été, il avait préparé sa candidature, les noms de membres de sa future équipe de campagne circulaient déjà et une association de soutien à sa candidature "Oxygène" était lancée en grande pompe. Pour couronner le tout, un livre programme était annoncé.

Ses rivaux, Hervé Morin (NC) ou François Bayrou (MoDem), qui avaient tout deux émis des doutes sur la volonté du leader radical d'aller au bout de sa démarche, voient la route se dégager.

http://news.fr.msn.com/m6-actualite/borloo-annonce-quil-ne-sera-pas-candidat-%c3%a0-la-pr%c3%a9sidentielle-5