mercredi 30 novembre 2016

Trump-erie ?

Le discours est poignant ! Mais maintenant qu'il est élu, que fera-t-il ? Va-t-il réellement mettre Hillary Clinton face à la Justice ? Poursuivra-t-il les banquiers privés qui sont propriétaires de, et dirigent, la FED depuis sa création en 1913 ? Prendra-t-il le risque d'être assassiné comme 6 ou 7 de ses prédécesseurs qui voulaient rendre la création monétaire à la nation états-unienne ?

Et nous, en France, qui placerons-nous en haut de l'exécutif en 2017 ? Pourra-t-on lui faire confiance ? Ces prochains mois seront déterminants ... et le résultat sera "peut-être" décevant. Néanmoins, cela contribuera à l'éveil des consciences, à la perte d'influence des médias de masse.

L'Eglise a longtemps assuré la fonction "d'opium du peuple", puis ce fut le tour des instituteurs de Jules Ferry qui prônaient la résignation aux enfants d'ouvriers, et désormais ce sont les pseudo-journalistes qui pratiquent soit du divertissement (diversion), soit de la propagande (avec leur novlangue type 1984: "conspirationnisme", "révisionnisme", etc.).

Et après, que va-t-il arriver ?
 

mardi 29 novembre 2016

Belle (41) : Jolene Blalock

Jolene Blalock est une actrice américaine, née le à San Diego, en Californie (États-Unis).

Biographie

À 17 ans, elle entame une carrière de mannequin en Europe et en Asie. En 1998, elle commence sa carrière d'actrice dans un épisode de la sitcom Les Dessous de Veronica. Elle apparaîtra par la suite dans le téléfilm Jason et les Argonautes (2000) et des séries comme La croisière s'amuse, nouvelle vague (1999), Les Experts (2000), JAG (2001)...
En 2001, elle accepte le rôle principal de T'Pol dans la série Star Trek : Enterprise, qu'elle incarne dans les 98 épisodes de la série jusqu'à l'annulation prononcée en 2005. Elle a également participé à la franchise Stargate en incarnant Ishta dans deux épisodes de Stargate SG-1 en 2003-2004. Il était prévu qu'elle joue un ancien amour de Sawyer durant la saison 2005-2006 de Lost : Les Disparus, mais l'épisode fut finalement recentré sur Michael.
En 2008, elle joue dans Starship Troopers 3 : Marauder.




























dimanche 27 novembre 2016

Ambroise Croizat

Ambroise Croizat est un homme politique français, né le à Notre-Dame-de-Briançon (Savoie) et mort le à l'hôpital Foch de Suresnes. Il fut l'un des fondateurs de la Sécurité sociale1 et du système des retraites en France. Il fut également secrétaire général de la Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT et ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1945 à 1947.

Biographie

Enfance

Son père, Antoine Croizat, est ouvrier et sa mère, Louise Jeannette Piccino, employée dans un tissage de velours. Il travaille en usine dès l'âge de 13 ans lorsque son père est appelé sous les drapeaux en 1914. Apprenti métallurgiste, il suit en même temps des cours du soir et devient ouvrier ajusteur-outilleur dans la région lyonnaise.

Parcours syndical et politique

En 1917, il s'inscrit aux Jeunesses socialistes et adhère au Parti socialiste en 1918. Il se déclare partisan de l'affiliation du parti SFIO à l'Internationale communiste. Il anime les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise. Ambroise Croizat entre lui-même au Parti communiste dès sa fondation en 1920 et il est l'un des dirigeants des Jeunesses communistes de 1920 à 1928. Il devient un permanent du Parti communiste en 1925. En 1928, il est nommé secrétaire de la Fédération unitaire des métaux. En 1929 – et jusqu'à sa mort en 1951 – il est membre du comité central, puis membre du bureau de la Fédération de la jeunesse. Il déploie une intense activité militante dans de multiples endroits en France. En 1936, au moment où se réalise l'unité syndicale, il devient secrétaire général de la Fédération unique des métallurgistes CGT, qui regroupe alors 20 % des effectifs de la CGT.
Aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, il est élu dans la deuxième circonscription du 14e arrondissement de la Seine. Il est négociateur de la convention de la métallurgie parisienne, rapporteur sur la loi des conventions collectives à la Chambre. Il est également négociateur dans le secteur des grands magasins et membre à la Chambre de la commission sur les armements.
Arrêté dans la nuit du 7 au 8 octobre 1939 — comme d'autres députés communistes qui soutiennent le Pacte germano-soviétique —, déchu de son mandat de député le 20 février 1940, il est condamné le 3 avril à cinq ans de prison et à 4 000 francs d'amende. Ayant transité par 14 prisons, il finit par être transféré en mars 1941 au bagne de Maison Carrée dans la banlieue d'Alger. Libéré le 5 février 1943, trois mois après le débarquement allié en Afrique du Nord, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire d'Alger. Ce n'est qu'une fois sa déchéance annulée le 28 octobre 1944 qu'il peut siéger à l'Assemblée consultative provisoire, au titre de la CGT. À la Libération, il est élu membre des deux Assemblées constituantes (scrutins du 21 octobre 1945 et du 2 juin 1946) puis de l'Assemblée nationale de 1946 à 1951.
Croizat est ministre du Travail du général de Gaulle du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946 (gouvernements Gouin et Bidault) et du 22 janvier au 4 mai 1947 (gouvernement Paul Ramadier, fin de la participation communiste au gouvernement). C’est à ce poste qu’il dirige la mise en place du système de protection sociale : assurance maladie, système de retraites, allocations familiales, et amélioration du droit du travail français, avec les comités d'entreprise, la médecine du travail, la réglementation des heures supplémentaires, le statut des mineurs.

Vie personnelle

Croizat épouse tout d'abord Germaine Marie Girod, dont il divorce pour épouser en secondes noces le 11 mars 1939, à Bagneux, Denise Mettetal (1912-1972). Il eut une fille naturelle qu'il reconnut le 1er mars 1939, et, par son épouse, un fils, le 26 février 1940.

Mort

Il meurt d'un cancer du poumon à 50 ans. Le Parti communiste lui fait de grandioses funérailles : son corps est exposé à la Maison des métallurgistes (aujourd'hui Maison des métallos) puis au siège de la CGT ; un million de personnes endeuillées l’accompagnent (selon Michel Étiévent) au cimetière du Père-Lachaise où il est inhumé.

Contributions

Surnommé le « ministre des travailleurs », le nom d'Ambroise Croizat reste attaché aux grandes lois relatives à la Sécurité sociale : mise en place de celle-ci, organisation administrative des caisses et des élections aux conseils d'administration des caisses et régimes des fonctionnaires.
Son influence s'exerce aussi sur les projets concernant les comités d'entreprise, le statut des délégués du personnel, les conventions collectives, la prévention et la réparation des accidents du travail, le régime des prestations familiales. En vingt-huit mois, il accomplit ainsi une œuvre considérable.
« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès… »
— Dernier discours d’Ambroise Croizat à la tribune de l’Assemblée nationale, en octobre 1950.

Fonctions gouvernementales

vendredi 25 novembre 2016

NOTE SUR LA SUPPRESSION GÉNÉRALE DES PARTIS POLITIQUES par Simone Weil (la philosophe, pas Simone Veil, la politicienne)

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NOTE SUR LA SUPPRESSION GÉNÉRALE DES PARTIS POLITIQUES Simone Weil, 1940, Écrits de Londres, p. 126 et s.

Le mot parti est pris ici dans la signification qu'il a sur le continent européen. Le même mot dans les pays anglo-saxons désigne une réalité tout autre. Elle a sa racine dans la tradition anglaise et n'est pas transplantable. Un siècle et demi d'expérience le montre assez. Il y a dans les partis anglo-saxons un élément de jeu, de sport, qui ne peut exister que dans une institution d'origine aristocratique; tout est sérieux dans une institution qui, au départ, est plébéienne.
L'idée de parti n'entrait pas dans la conception politique française de 1789, sinon comme mal à éviter. Mais il y eut le club des Jacobins. C'était d'abord seulement un lieu de libre discussion. Ce ne fut aucune espèce de mécanisme fatal qui le transforma. C'est uniquement la pression de la guerre et de la guillotine qui en fit un parti totalitaire.
Les luttes des factions sous la Terreur furent gouvernées par la pensée si bien formulée par Tomski : « Un parti au pouvoir et tous les autres en prison. » Ainsi sur le continent d'Europe le totalitarisme est le péché originel des partis.
C'est d'une part l'héritage de la Terreur, d'autre part l'influence de l'exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. Le fait qu'ils existent n'est nullement un motif de les conserver. Seul le bien est un motif légitime de conservation. Le mal des partis politiques saute aux yeux. Le problème à examiner, c'est s'il y a en eux un bien qui l'emporte sur le mal et rende ainsi leur existence désirable.
Mais il est beaucoup plus à propos de demander : Y a-t-il en eux même une parcelle infinitésimale de bien ? Ne sont-ils pas du mal à l'état pur ou presque ?
S'ils sont du mal, il est certain qu'en fait et dans la pratique ils ne peuvent produire que du mal. C'est un article de foi. « Un bon arbre ne peut jamais porter de mauvais fruits, ni un arbre pourri de beaux fruits. »
Mais il faut d'abord reconnaître quel est le critère du bien.
Ce ne peut être que la vérité, la justice, et, en second lieu, l'utilité publique.
La démocratie, le pouvoir du plus grand nombre, ne sont pas des biens. Ce sont des moyens en vue du bien, estimés efficaces à tort ou à raison. Si la République de Weimar, au lieu de Hitler, avait décidé par les voies les plus rigoureusement parlementaires et légales de mettre les Juifs dans des camps de concentration et de les torturer avec raffinement jusqu'à la mort, les tortures n'auraient pas eu un atome de légitimité de plus qu'elles n'ont maintenant. Or pareille chose n'est nullement inconcevable.
Seul ce qui est juste est légitime. Le crime et le mensonge ne le sont en aucun cas.
Notre idéal républicain procède entièrement de la notion de volonté générale due à Rousseau, Mais le sens de la notion a été perdu presque tout de suite, parce qu'elle est complexe et demande un degré d'attention élevé.
Quelques chapitres mis à part, peu de livres sont beaux, forts, lucides et clairs comme Le Contrat Social. On dit que peu de livres ont eu autant d'influence. Mais en fait tout s'est passé et se passe encore comme s'il n'avait jamais été lu.
Rousseau partait de deux évidences. L'une, que la raison discerne et choisit la justice et l'utilité innocente, et que tout crime a pour mobile la passion. L'autre, que la raison est

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identique chez tous les hommes, au lieu que les passions, le plus souvent, diffèrent. Par suite si, sur un problème général, chacun réfléchit tout seul et exprime une opinion, et si ensuite les opinions sont comparées entre elles, probablement elles coïncideront par la partie juste et raisonnable de chacune et différeront par les injustices et les erreurs.
C'est uniquement en vertu d'un raisonnement de ce genre qu'on admet que le consensus universel indique la vérité.
La vérité est une. La justice est une. Les erreurs, les injustices sont indéfiniment variables. Ainsi les hommes convergent dans le juste et le vrai, au lieu que le mensonge et le crime les font indéfiniment diverger. L'union étant une force matérielle, on peut espérer trouver là une ressource pour rendre ici-bas la vérité et la justice matériellement plus fortes que le crime et l'erreur.
Il y faut un mécanisme convenable. Si la démocratie constitue un tel mécanisme, elle est bonne. Autrement non.
Un vouloir injuste commun à toute la nation n'était aucunement supérieur aux yeux de Rousseau — et il était dans le vrai — au vouloir injuste d'un homme.
Rousseau pensait seulement que le plus souvent un vouloir commun à tout un peuple est en fait conforme à la justice, par la neutralisation mutuelle et la compensation des passions particulières. C'était là pour lui l'unique motif de préférer le vouloir du peuple à un vouloir particulier.
C'est ainsi qu'une certaine masse d'eau, quoique composée de particules qui se meuvent et se heurtent sans cesse, est dans un équilibre et un repos parfaits. Elle renvoie aux objets leurs images avec une vérité irréprochable. Elle indique parfaitement le plan horizontal. Elle dit sans erreur la densité des objets qu'on y plonge.
Si des individus passionnés, enclins par la passion au crime et au mensonge, se composent de la même manière en un peuple véridique et juste, alors il est bon que le peuple soit souverain. Une constitution démocratique est bonne si d'abord elle accomplit dans le peuple cet état d'équilibre, et si ensuite seulement elle fait en sorte que les vouloirs du peuple soient exécutés.
Le véritable esprit de 1789 consiste à penser, non pas qu'une chose est juste parce que le peuple la veut, mais qu'à certaines conditions le vouloir du peuple a plus de chances qu'aucun autre vouloir d'être conforme à la justice.
Il y a plusieurs conditions indispensables pour pouvoir appliquer la notion de volonté générale. Deux doivent particulièrement retenir l'attention.
L'une est qu'au moment où le peuple prend conscience d'un de ses vouloirs et l'exprime, il n'y ait aucune espèce de passion collective.
Il est tout à fait évident que le raisonnement de Rousseau tombe dès qu'il y a passion collective. Rousseau le savait bien. La passion collective est une impulsion de crime et de mensonge infiniment plus puissante qu'aucune passion individuelle. Les impulsions mauvaises, en ce cas, loin de se neutraliser, se portent mutuellement à la millième puissance. La pression est presque irrésistible, sinon pour les saints authentiques.
Une eau mise en mouvement par un courant violent, impétueux, ne reflète plus les objets, n'a plus une surface horizontale, n'indique plus les densités.
Et il importe très peu qu'elle soit mue par un seul courant ou par cinq ou six courants qui se heurtent et font des remous. Elle est également troublée dans les deux cas.

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Si une seule passion collective saisit tout un pays, le pays entier est unanime dans le crime. Si deux ou quatre ou cinq ou dix passions collectives le partagent, il est divisé en plusieurs bandes de criminels. Les passions divergentes ne se neutralisent pas, comme c'est le cas pour une poussière de passions individuelles fondues dans une masse; le nombre est bien trop petit, la force de chacune est bien trop grande, pour qu'il puisse y avoir neutralisation. La lutte les exaspère. Elles se heurtent avec un bruit vraiment infernal, et qui rend impossible d'entendre même une seconde la voix de la justice et de la vérité, toujours presque imperceptible.
Quand il y a passion collective dans un pays, il y a probabilité pour que n'importe quelle volonté particulière soit plus proche de la justice et de la raison que la volonté générale, ou plutôt que ce qui en constitue la caricature.
La seconde condition est que le peuple ait à exprimer son vouloir à l'égard des problèmes de la vie publique, et non pas à faire seulement un choix de personnes. Encore moins un choix de collectivités irresponsables. Car la volonté générale est sans aucune relation avec un tel choix.
S'il y a eu en 1789 une certaine expression de la volonté générale, bien qu'on eût adopté le système représentatif faute de savoir en imaginer un autre, c'est qu'il y avait eu bien autre chose que des élections. Tout ce qu'il y avait de vivant à travers tout le pays — et le pays débordait alors de vie — avait cherché à exprimer une pensée par l'organe des cahiers de revendications. Les représentants s'étaient en grande partie fait connaître au cours de cette coopération dans la pensée; ils en gardaient l'a chaleur; ils sentaient le pays attentif à leurs paroles, jaloux de surveiller si elles traduisaient exactement ses aspirations. Pendant quelque temps — peu de temps — ils furent vraiment de simples organes d'expression pour la pensée publique.
Pareille chose ne se produisit jamais plus.
Le seul énoncé de ces deux conditions montre que nous n'avons jamais rien connu qui ressemble même de loin à une démocratie. Dans ce que nous nommons de ce nom, jamais le peuple n'a l'occasion ni le moyen d'exprimer un avis sur aucun problème de la vie publique; et tout ce qui échappe aux intérêts particuliers est livré aux passions collectives, lesquelles sont systématiquement, officiellement encouragées.
L'usage même des mots de démocratie et de république oblige à examiner avec une attention extrême les deux problèmes que voici :
Comment donner en fait aux hommes qui composent le peuple de France la possibilité d'exprimer parfois un jugement sur les grands problèmes de la vie publique ?
Comment empêcher, au moment où le peuple est interrogé, qu'il circule à travers lui aucune espèce de passion collective ?
Si on ne pense pas à ces deux points, il est inutile de parler de légitimité républicaine.
Des solutions ne sont pas faciles à concevoir. Mais il est évident, après examen attentif, que toute solution impliquerait d'abord la suppression des partis politiques.
Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du. .bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels.
On peut en énumérer trois :
Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.

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Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.
La première fin, et, en dernière analyse, l'unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.
Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration. S'il ne l'est pas en fait, c'est seulement parce que ceux qui l'entourent ne le sont pas moins que lui.
Ces trois caractères sont des vérités de fait évidentes à quiconque s'est approché de la vie des partis.
Le troisième est un cas particulier d'un phénomène qui se produit partout où le collectif domine les êtres pensants. C'est le retournement de la relation entre fin et moyen. Partout, sans exception, toutes les choses généralement considérées comme des fins sont par nature, par définition, par essence et de la manière la plus évidente uniquement des moyens. On pourrait en citer autant d'exemples qu'on voudrait dans tous les domaines. Argent, pouvoir, Etat, grandeur nationale, production économique, diplômes universitaires ; et beaucoup d'autres.
Le bien seul est une fin. Tout ce qui appartient au domaine des faits est de l'ordre des moyens. Mais la pensée collective est incapable de s'élever au-dessus du domaine des faits. C'est une pensée animale. Elle n'a la notion du bien que juste assez pour commettre l'erreur de prendre tel ou tel moyen pour un bien absolu.
Il en est ainsi des partis. Un parti est en principe un instrument pour servir une certaine conception du bien public.
Cela est vrai même de ceux qui sont liés aux intérêts d'une catégorie sociale, car il est toujours une certaine conception du bien public en vertu de laquelle il y aurait coïncidence entre le bien public et ces intérêts. Mais cette conception est extrêmement vague. Cela est vrai sans exception et presque sans différence de degrés. Les partis les plus inconsistants et les plus strictement organisés sont égaux par le vague de la doctrine. Aucun homme, si profondément qu'il ait étudié la politique, ne serait capable d'un exposé précis et clair relativement à la doctrine d'aucun parti, y compris, le cas échéant, le sien propre.
Les gens ne s'avouent guère cela à eux-mêmes. S'ils se l'avouaient, ils seraient naïvement tentés d'y voir une marque d'incapacité personnelle, faute d'avoir reconnu que l'expression : « Doctrine d'un parti politique » ne peut jamais, par la nature des choses, avoir aucune signification.
Un homme, passât-il sa vie à écrire et à examiner des problèmes d'idées, n'a que très rarement une doctrine. Une collectivité n'en a jamais. Ce n'est pas une marchandise collective.
On peut parler, il est vrai, de doctrine chrétienne, doctrine hindoue, doctrine pythagoricienne, et ainsi de suite. Ce qui est alors désigné par ce mot n'est ni individuel ni collectif; c'est une chose située infiniment au-dessus de l'un et l'autre domaine. C'est, purement et simplement, la vérité.
La fin d'un parti politique est chose vague et irréelle. Si elle était réelle, elle exigerait un très grand effort d'attention, car une conception du bien public n'est pas chose facile à penser. L'existence du parti est palpable, évidente, et n'exige aucun effort pour être reconnue. Il est ainsi inévitable qu'en fait le parti soit à lui-même sa propre fin.
Il y a dès lors idolâtrie, car Dieu seul est légitimement une fin pour soi-même.

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La transition est facile. On pose en axiome que la condition nécessaire et suffisante pour que le parti serve efficacement la conception du bien public en vue duquel il existe est qu'il possède une large quantité de pouvoir.
Mais aucune quantité finie de pouvoir ne peut jamais être en fait regardée comme suffisante, surtout une fois obtenue. Le parti se trouve en fait, par l'effet de l'absence de pensée, dans un état continuel d'impuissance qu'il attribue toujours à l'insuffisance du pouvoir dont il dispose. Serait-il maître absolu du pays, les nécessités internationales imposent des limites étroites.
Ainsi la tendance essentielle des partis est totalitaire, non seulement relativement à une nation, mais relativement au globe terrestre. C'est précisément parce que la conception du bien public propre à tel ou tel parti est une fiction, une chose vide, sans réalité, qu'elle impose la recherche de la puissance totale. Toute réalité implique par elle-même une limite. Ce qui n'existe pas du tout n'est jamais limitable.
C'est pour cela qu'il y a affinité, alliance entre le totalitarisme et le mensonge.
Beaucoup de gens, il est vrai, ne songent jamais à une puissance totale; cette pensée leur ferait peur. Elle est vertigineuse, et il faut une espèce de grandeur pour la soutenir. Ces gens-là, quand ils s'intéressent à un parti, se contentent d'en désirer la croissance; mais comme une chose qui ne comporte aucune limite. S'il y a trois membres de plus cette année que l'an dernier, ou si la collecte a rapporté cent francs de plus, ils sont contents. Mais ils désirent que cela continue indéfiniment dans la même direction. Jamais ils ne concevraient que leur parti puisse avoir en aucun cas trop de membres, trop d'électeurs, trop d'argent.
Le tempérament révolutionnaire mène à concevoir la totalité. Le tempérament petit-bourgeois mène à s'installer dans l'image d'un progrès lent, continu et sans limite. Mais dans les deux cas la croissance matérielle du parti devient l'unique critère par, rapport auquel se définissent en toutes choses le bien et le mal. Exactement comme si le parti était un animal à l'engrais, et que l'univers eût été créé pour le faire engraisser.
On ne peut servir Dieu et Mammon. Si on a un critère du bien autre que le bien, on perd la notion du bien.
Dès lors que la croissance du parti constitue un critère du bien, il s'ensuit inévitablement une pression collective du parti sur les pensées des hommes. Cette pression s'exerce en fait. Elle s'étale publiquement. Elle est avouée, proclamée. Cela nous ferait horreur si l'accoutumance ne nous avait pas tellement endurcis.
Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice.
La pression collective est exercée sur le grand public par la propagande. Le but avoué de la propagande est de persuader et non pas de communiquer de la lumière. Hitler a très bien vu que la propagande est toujours une tentative d'asservissement des esprits. Tous les partis font de la propagande. Celui qui n'en ferait pas disparaîtrait du fait que les autres en font. Tous avouent qu'ils font de la propagande. Aucun n'est audacieux dans le mensonge au point d'affirmer qu'il entreprend l'éducation du public, qu'il forme le jugement du peuple.
Les partis parlent, il est vrai, d'éducation à l'égard de ceux qui sont venus à eux, sympathisants, jeunes, nouveaux adhérents. Ce mot est un mensonge. Il s'agit d'un dressage pour préparer l'emprise bien plus rigoureuse exercée par le parti sur la pensée de ses membres.

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Supposons un membre d'un parti — député, candidat à la députation, ou simplement militant — qui prenne en public l'engagement que voici : « Toutes les fois que j'examinerai n'importe quel problème politique ou social, je m'engage à oublier absolument le fait que je suis membre de tel groupe, et à me préoccuper exclusivement de discerner le bien public et la justice. »
Ce langage serait très mal accueilli. Les siens et même beaucoup d'autres l'accuseraient de trahison. Les moins hostiles diraient : « Pourquoi alors a-t-il adhéré à un parti ?» — avouant ainsi naïvement qu'en entrant dans un parti on renonce à chercher uniquement le bien public et la justice. Cet homme serait exclu de son parti, ou au moins en perdrait l'investiture; il ne serait certainement pas élu.
Mais bien plus, il ne semble même pas possible qu'un tel langage soit tenir. En fait, sauf erreur, il ne l'a jamais été. Si des mots en apparence voisins de ceux-là ont été prononcés, c'était seulement par des hommes désireux de gouverner avec l'appui de partis autres que le leur. De telles paroles sonnaient alors comme une sorte de manquement à l'honneur.
En revanche on trouve tout à fait naturel, raisonnable et honorable que quelqu'un dise : « Comme conservateur — » ou : « Comme socialiste — je pense que... »
Cela, il est vrai, n'est pas propre aux partis. On ne rougit pas non plus de dire : « Comme Français, je pense que... » « Comme catholique, je pense que... »
Des petites filles, qui se disaient attachées au gaullisme comme à l'équivalent français de l'hitlérisme, ajoutaient : « La vérité est relative, même en géométrie. » Elles touchaient le point central.
S'il n'y a pas de vérité, il est légitime de penser de telle ou telle manière en tant qu'on se trouve être en fait telle ou telle chose. Comme on a des cheveux noirs, bruns, roux ou blonds, parce qu'on est comme cela, on émet aussi telles et telles pensées. La pensée, comme les cheveux, est alors le produit d'un processus physique d'élimination.
Si on reconnaît qu'il y a une vérité, il n'est permis de penser que ce qui est vrai. On pense alors telle chose, non parce qu'on se trouve être en fait Français, ou catholique, ou socialiste, mais parce que la lumière irrésistible de l'évidence oblige à penser ainsi et non autrement.
S'il n'y a pas évidence, s'il y a doute, il est alors évident que dans l'état de connaissances dont on dispose la question est douteuse. S'il y a une faible probabilité d'un côté, il est évident qu'il y a une faible probabilité; et ainsi de suite. Dans tous les cas, la lumière intérieure accorde toujours à quiconque la consulte une réponse manifeste. Le contenu de la réponse est plus ou moins affirmatif; peu importe. Il est toujours susceptible de révision ; mais aucune correction ne peut être apportée, sinon par davantage de lumière intérieure.
Si un homme, membre d'un parti, est absolument résolu à n'être fidèle en toutes ses pensées qu'à la lumière intérieure exclusivement et à rien d'autre, il ne peut pas faire connaître cette résolution à son parti, Il est alors vis-à-vis de lui en état de mensonge.
C'est une situation qui ne peut être acceptée qu'à cause de la nécessité qui contraint à se trouver dans un parti pour prendre part efficacement aux affaires publiques. Mais alors cette nécessité est un mal, et il faut y mettre fin en supprimant les partis.
Un homme qui n'a pas pris la résolution de fidélité exclusive à la lumière intérieure installe le mensonge au centre même de l'âme. Les ténèbres intérieures en sont la

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punition.
On tenterait vainement de s'en tirer par la distinction entre la liberté intérieure et la discipline extérieure. Car il faut alors mentir au public, envers qui tout candidat, tout élu, a une obligation particulière de vérité.
Si je m'apprête à dire, au nom de mon parti, des choses que j'estime contraires à la vérité et à la justice, vais-je l'indiquer dans un avertissement préalable ? Si je ne le fais pas, je mens.
De ces trois formes de mensonge — au parti, au public, à soi-même — la première est de loin la moins mauvaise. Mais si l'appartenance à un parti contraint toujours, en tout cas, au mensonge, l'existence des partis est absolument, inconditionnellement un mal.
Il était fréquent de voir dans des annonces de réunion : M. X. exposera le point de vue communiste (sur le problème qui est l'objet de la réunion). M. Y. exposera le point de vue socialiste. M. Z. exposera le point de vue radical.-
Comment ces malheureux s'y prenaient-ils pour connaître le point de vue qu'ils devaient exposer ? Qui pouvaient-ils consulter ? Quel oracle ? Une collectivité n'a pas de langue ni de plume. Les organes d'expression sont tous individuels. La collectivité socialiste ne réside en aucun individu. La collectivité radicale non plus. La collectivité communiste réside en Staline, mais il est loin; on ne peut pas lui téléphoner avant de parler dans une réunion.
Non, MM. X., Y. et Z. se consultaient eux-mêmes. Mais comme ils étaient honnêtes, ils se mettaient d'abord dans un état mental spécial, un état semblable à celui où les avait mis si souvent l'atmosphère des milieux communiste, socialiste, radical.
Si, s'étant mis dans cet état, on se laisse aller à ses réactions, on produit naturellement un langage conforme aux « points de vue » communiste, socialiste, radical.
A condition, bien entendu, de s'interdire rigoureusement tout effort d'attention en vue de discerner la justice et la vérité. Si on accomplissait un tel effort, on risquerait — comble d'horreur — d'exprimer un « point de vue personnel ».
Car de nos jours la tension vers la justice et la vérité est regardée comme répondant à un point de vue personnel.
Quand Ponce Pilate a demandé au Christ: «Qu'est-ce que la vérité ? » le Christ n'a pas répondu. Il avait répondu d'avance en disant : « Je suis venu porter témoignage pour la vérité. »
Il n'y a qu'une réponse. La vérité, ce sont les pensées qui surgissent dans l'esprit d'une créature pensante uniquement, totalement, exclusivement désireuse de la vérité.
Le mensonge, l'erreur — mots synonymes — ce sont les pensées de ceux qui ne désirent pas la vérité, et de ceux qui désirent la vérité et autre chose en plus. Par exemple qui désirent la vérité et en plus la conformité avec telle ou telle pensée établie.
Mais comment "désirer la vérité sans rien savoir d'elle ? C'est là le mystère des mystères. Les mots qui expriment une perfection inconcevable à l'homme — Dieu, vérité, justice — prononcés intérieurement avec désir, sans être joints à aucune conception, ont le pouvoir d'élever l'âme et de l'inonder de lumière.
C'est en désirant la vérité à vide et sans tenter d'en deviner d'avance le contenu qu'on reçoit la lumière. C'est là tout le mécanisme de l'attention.

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Il est impossible d'examiner les problèmes effroyablement complexes de la vie publique en étant attentif à la fois, d'une part à discerner la vérité, la justice, le bien public, d'autre part à conserver l'attitude qui convient à un membre de tel groupement. La faculté humaine d'attention n'est pas capable simultanément des deux soucis. En fait quiconque s'attache à l'un abandonne l'autre.
Mais aucune souffrance, n'attend celui qui abandonne la justice et la vérité. Au lieu que le système des partis comporte les pénalités les plus douloureuses pour l'indocilité. Des pénalités qui atteignent presque tout — la carrière, les sentiments, l'amitié, la réputation, la partie extérieure de l'honneur, parfois même la vie de famille. Le parti communiste a porté le système à sa perfection.
Même chez celui qui intérieurement ne cède pas, l'existence de pénalités fausse inévitablement le discernement. Car s'il veut réagir contre l'emprise du parti, cette volonté de réaction est elle-même un mobile étranger à la vérité et dont il faut se méfier. Mais cette méfiance aussi; et ainsi de suite. L'attention véritable est un état tellement difficile à l'homme, tellement violent, que tout trouble personnel de la sensibilité suffit à y faire obstacle. Il en résulte l'obligation impérieuse de protéger autant qu'on peut la faculté de discernement qu'on porte en soi-même contre le tumulte des espérances et des craintes personnelles.
Si un homme fait des calculs numériques très complexes en sachant qu'il sera fouetté toutes les fois qu'il obtiendra comme résultat un nombre pair, sa situation est très difficile. Quelque chose dans la partie charnelle de l'âme le poussera à donner un petit coup de pouce aux calculs pour obtenir toujours un nombre impair. En voulant réagir il risquera de trouver un nombre pair même là où il n'en faut pas. Prise dans cette oscillation, son attention n'est plus intacte. Si les calculs sont complexes au point d'exiger de sa part la plénitude de l'attention, il est inévitable qu'il se trompe très souvent. Il ne servira à rien qu'il soit très intelligent, très courageux, très soucieux de vérité.
Que doit-il faire ? C'est très simple. S'il peut échapper des mains de ces gens qui le menacent du fouet, il doit fuir. S'il a pu éviter de tomber entre leurs mains, il devait l'éviter.
Il en est exactement ainsi des partis politiques.
Quand il y a des partis dans un pays, il en résulte tôt ou tard un état de fait tel qu'il est impossible d'intervenir efficacement dans les affaires publiques sans entrer dans un parti et jouer le jeu. Quiconque s'intéresse à la chose publique désire s'y intéresser efficacement. Ainsi ceux qui inclinent au souci du bien public, ou renoncent à y penser et se tournent vers autre chose, ou passent par le laminoir des partis. En ce cas aussi il leur vient des soucis qui excluent celui du bien public.
Les partis sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l'étendue d'un pays, pas un esprit ne donne son attention à l'effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité.
Il en résulte que — sauf un très petit nombre de coïncidences fortuites — il n'est décidé et exécuté que des mesures contraires au bien public, à la justice et à la vérité.
Si on confiait au diable l'organisation de la vie publique, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux.
Si la réalité a été un peu moins sombre, c'est que les partis n'avaient pas encore tout dévoré. Mais en fait, a-t-elle été un peu moins sombre ? N'était-elle pas exactement aussi sombre que le tableau esquissé ici ? L'événement ne l'a-t-il pas montré ?

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Il faut avouer que le mécanisme d'oppression spirituelle et mentale propre aux partis a été introduit dans l'histoire par l'Église catholique dans sa lutte contre l'hérésie.
Un converti qui entre dans l'Église — ou un fidèle qui délibère avec lui-même et résout d'y demeurer — a aperçu dans le dogme du vrai et du bien. Mais en franchissant le seuil il professe du même coup n'être pas frappé par les anathema sit, c'est-à-dire accepter en bloc tous les articles dits « de foi stricte ». Ces articles, il ne les a pas étudiés. Même avec un haut degré d'intelligence et de culture, une vie entière ne suffirait pas à cette étude, vu qu'elle implique celle des circonstances historiques de chaque condamnation.
Comment adhérer à des affirmations qu'on ne connaît pas? Il suffît de se soumettre inconditionnellement à l'autorité d'où elles émanent.
C'est pourquoi saint Thomas ne veut soutenir ses affirmations que par l'autorité de l'Église, à l'exclusion de tout autre argument. Car, dit-il, il n'en faut pas davantage pour ceux qui l'acceptent; et aucun argument ne persuaderait ceux qui la refusent.
Ainsi la lumière intérieure de l'évidence, cette faculté de discernement accordée d'en haut à l'âme humaine comme réponse au désir de vérité, est mise au rebut, condamnée aux tâches serviles, comme de faire des additions, exclue de toutes les recherches relatives à la destinée spirituelle de l'homme. Le mobile de la pensée n'est plus le désir inconditionné, non défini, de la vérité, mais le désir de la conformité avec un enseignement établi d'avance.
Que l'Église fondée par le Christ ait ainsi dans une si large mesure étouffé l'esprit de vérité — et si, malgré l'Inquisition, elle ne l'a pas fait totalement, c'est que la mystique offrait un refuge sûr — c'est une ironie tragique. On l'a souvent remarqué. Mais on a moins remarqué une autre ironie tragique. C'est que le mouvement de révolte contre l'étouffement des esprits sous le régime inquisitorial a pris une orientation telle qu'il a poursuivi l'oeuvre d'étouffement des esprits.
La Réforme et l'humanisme de la Renaissance, double produit de cette révolte, ont largement contribué à susciter, après trois siècles de maturation, l'esprit de 1789. Il en est résulté après un certain délai notre démocratie fondée sur le jeu des partis, dont chacun est une petite Église profane armée de la menace d'excommunication. L'influence des partis a contaminé toute la vie mentale de notre époque.
Un homme qui adhère à un parti a vraisemblablement aperçu dans l'action et la propagande de ce parti des choses qui lui ont paru justes et bonnes. Mais il n'a jamais étudié la position du parti relativement à tous les problèmes de la vie publique. En entrant dans le parti, il accepte des positions qu'il ignore. Ainsi il soumet sa pensée à l'autorité du parti. Quand, peu à peu, il connaîtra ces positions, il les admettra sans examen.
C'est exactement la situation de celui qui adhère à l'orthodoxie catholique conçue comme fait saint Thomas.
Si un homme disait, en demandant sa carte de membre : « Je suis d'accord avec le parti sur tel, tel, tel point; je n'ai pas étudié ses autres positions et je réserve entièrement mon opinion tant que je n'en aurai pas fait l'étude », on le prierait sans doute de repasser plus tard.
Mais en fait, sauf exceptions très rares, un homme qui entre dans un parti adopte docilement l'attitude d'esprit qu'il exprimera plus tard par les mots : « Comme monarchiste, comme socialiste, je pense que... » C'est tellement confortable ! Car c'est ne pas penser. Il n'y a rien de plus confortable que de ne pas penser.

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Quant au troisième caractère des partis, à savoir qu'ils sont des machines à fabriquer de la passion collective, il est si visible qu'il n'a pas à être établi. La passion collective est l'unique énergie dont disposent les partis pour la propagande extérieure et pour la pression exercée sur l'âme de chaque membre.
On avoue que l'esprit de parti aveugle, rend sourd à la justice, pousse même d'honnêtes gens à l'acharnement le plus cruel contre des innocents. On l'avoue, mais on ne pense pas à supprimer les organismes qui fabriquent un tel esprit.
Cependant on interdit les stupéfiants.
Il y a quand même des gens adonnés aux stupéfiants.
Mais il y en aurait davantage si l'Etat organisait la vente de l'opium et de la cocaïne dans tous les bureaux de tabac, avec affiches de publicité pour encourager les consommateurs.
La conclusion, c'est que l'institution des partis semble bien constituer du mal à peu près sans mélange. Ils sont mauvais dans leur principe, et pratiquement leurs effets sont mauvais.
La suppression des partis serait du bien presque pur. Elle est éminemment légitime en principe et ne paraît susceptible pratiquement que de bons effets.
Les candidats diront aux électeurs, non pas : « J'ai telle étiquette » — ce qui pratiquement n'apprend rigoureusement rien au public sur leur attitude concrète concernant les problèmes concrets — mais : « Je pense telle, telle et telle chose à l'égard de tel, tel, tel grand problème. »
Les élus s'associeront et se dissocieront selon le jeu naturel et mouvant des affinités. Je peux très bien être en accord avec M. A. sur la colonisation et en désaccord avec lui sur la propriété paysanne; et inversement pour M. B. Si on parle de colonisation, j'irai, avant la séance, causer un peu avec M. A.; si on parle de propriété paysanne, avec M. B.
La cristallisation artificielle en partis coïncidait si peu avec les affinités réelles qu'un député pouvait être en désaccord, pour toutes les attitudes concrètes, avec un collègue de son parti, et en accord avec un homme d'un autre parti.
Combien de fois, en Allemagne, en 1932, un communiste et un nazi, discutant dans la rue, ont été frappés de vertige mental en constatant qu'ils étaient d'accord sur tous les points !
Hors du Parlement, comme il existerait des revues d'idées, il y aurait tout naturellement autour d'elles des milieux. Mais ces milieux devraient être maintenus à l'état de fluidité. C'est la fluidité qui distingue du parti un milieu d'affinité et l'empêche d'avoir une influence mauvaise. Quand on fréquente amicalement celui qui dirige telle revue, ceux qui y écrivent souvent, quand on y écrit soi-même, on sait qu'on est en contact avec le milieu de cette revue. Mais on ne sait pas soi-même si on en fait partie; il n'y a pas de distinction nette entre le dedans et le dehors. Plus loin, il y a ceux qui lisent la revue et connaissent un ou deux de ceux qui y écrivent. Plus loin, les lecteurs réguliers qui y puisent une inspiration. Plus loin, les lecteurs occasionnels. Mais personne ne songerait à penser ou à dire : « En tant que lié à telle revue, je pense que... »
Quand des collaborateurs à une revue se présentent aux élections, il doit leur être interdit de se réclamer de la revue. Il doit être interdit à la revue de leur donner une investiture, ou d'aider directement ou indirectement leur candidature, ou même d'en faire mention.

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Tout groupe d' « amis » de telle revue devrait être interdit.
Si une revue empêche ses collaborateurs, sous peine de rupture, de collaborer à d'autres publications quelles qu'elles soient, elle doit être supprimée dès que le fait est prouvé.
Ceci implique un régime de la presse rendant impossibles les publications auxquelles il est déshonorant de collaborer (genre Gringoire, Marie-Claire, etc.).
Toutes les fois qu'un milieu tentera de se cristalliser en donnant un caractère défini à la qualité de membre, il y aura répression pénale quand le fait semblera établi.
Bien entendu il y aura des partis clandestins. Mais leurs membres auront mauvaise conscience. Ils ne pourront plus faire profession publique de servilité d'esprit. Ils ne pourront faire aucune propagande au nom du parti. Le parti ne pourra plus les tenir dans un réseau sans issue d'intérêts, de sentiments et d'obligations.
Toutes les fois qu'une loi est impartiale, équitable, et fondée sur une vue du bien public facilement assimilable pour le peuple, elle affaiblit tout ce qu'elle interdit. Elle l'affaiblit du fait seul qu'elle existe, et indépendamment des mesures répressives qui cherchent à en assurer l'application.
Cette majesté intrinsèque de la loi est un facteur de la vie publique qui est oublié depuis longtemps et dont il faut faire usage.
Il semble n'y avoir dans l'existence de partis clandestins aucun inconvénient "qui ne se trouve à un degré bien plus élevé du fait des partis légaux.
D'une manière générale, un examen attentif ne semble laisser voir à aucun égard aucun inconvénient d'aucune espèce attaché à la suppression des partis.
Par un singulier paradoxe les mesures de ce genre, qui sont sans inconvénients, sont en fait celles qui ont le moins de chances d'être décidées. On se dit : si c'était si simple, pourquoi est-ce que cela n'aurait pas été fait depuis longtemps ?
Pourtant, généralement, les grandes choses sont faciles et simples.
Celle-ci étendrait sa vertu d'assainissement bien au-delà des affaires publiques. Car l'esprit de parti en était arrivé à tout contaminer.
Les institutions qui déterminent le jeu de la vie publique influencent toujours dans un pays la totalité de la pensée, à cause du prestige du pouvoir.
On en est arrivé à ne presque plus penser, dans aucun domaine, qu'en prenant position « pour » ou « contre » une opinion. Ensuite on cherche des arguments, selon le cas, soit pour, soit contre. C'est exactement la transposition de l'adhésion à un parti.
Comme, dans les partis politiques, il y a des démocrates qui admettent plusieurs partis, de même dans le domaine des opinions les gens larges reconnaissent une valeur aux opinions avec lesquelles ils se disent en désaccord.
C'est avoir complètement perdu le sens même du vrai et du faux.
D'autres, ayant pris position pour une opinion, ne consentent à examiner rien qui lui soit contraire. C'est la transposition de l'esprit totalitaire.
Quand Einstein vint en France, tous les gens des milieux plus ou moins intellectuels, y

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compris les savants eux-mêmes, se divisèrent en deux camps, pour et contre. Toute pensée scientifique nouvelle a dans les milieux scientifiques ses partisans et ses adversaires animés les uns et les autres, à un degré regrettable, de l'esprit de parti. Il y a d'ailleurs dans ces milieux des tendances, des coteries, à l'état plus ou moins cristallisé.
Dans l'art et la littérature, c'est bien plus visible encore. Cubisme et surréalisme ont été des espèces de partis. On était « gidien » comme on était « maurrassien ». Pour avoir un nom, il est utile d'être entouré d'une bande d'admirateurs animés de l'esprit de parti.
De même il n'y avait pas grande différence entre l'attachement à un parti et l'attachement à une Église ou bien à l'attitude antireligieuse. On était pour ou contre la croyance en Dieu, pour ou contre le christianisme, et ainsi de suite. On en est arrivé, en matière de religion, à parler de militants.
Même dans les écoles on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu'en les invitant à prendre parti pour ou contre. On leur cite une phrase de grand auteur et on leur dit : « Êtes-vous d'accord ou non ? Développez vos arguments. » A l'examen les malheureux, devant avoir fini leur dissertation au bout de trois heures, ne peuvent passer plus de cinq minutes à se demander s'ils sont d'accord. Et il serait si facile de leur dire : « Méditez ce texte et exprimez les réflexions qui vous viennent à l'esprit ».
Presque partout — et même souvent pour des problèmes purement techniques — l'opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s'est substituée à l'obligation de la pensée.
C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.
Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.

Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Écrits de Londres, p. 126 et s.

Remarque :
À Athènes, il y a 2 500 ans, le monde a vu vivre une authentique démocratie. Authentique parce que fondée sur le tirage au sort, et confirmée par 200 ans de pratique quotidienne de ce tirage au sort, équitable et incorruptible. Pendant toute cette longue période de tirage au sort, les pauvres ont toujours gouverné et les riches jamais.
Dans cette vraie démocratie, il n'y avait pas de partis parce que les partis étaient inutiles (et d'ailleurs interdits) ; les partis étaient alors inutiles car il n'y avait pas (ou peu) d'élections : les partis ne servent qu'à gagner les élections et à rien d'autre, et 200 ans de pratique de l'élection (depuis la fin du XVIIIe siècle) montrent que ce sont TOUJOURS les riches qui gagnent les élections —précisément grâce aux partis qu'ils financent à grands frais— et les pauvres jamais.
La résistance aux partis est donc très liée à la résistance à l'élection (des représentants politiques), qui est une procédure fondamentalement et inévitablement aristocratique (on choisit les meilleurs=aristos), par définition même, et donc, comme toutes les procédures aristocratiques, une procédure qui conduit mécaniquement à l'oligarchie.
Pas de démocratie sans tirage au sort.
Étienne Chouard, 22 avril 2011. http://etienne.chouard.free.fr/Europe/tirage_au_sort.php

mercredi 23 novembre 2016

10 Choses Que Vous Ne SAVIEZ PAS sur les OBJETS DU QUOTIDIEN !

AVEC :
La petite boucle au dos de nos chemises
Le cylindre sur le câble de votre chargeur d'ordi ?
Le coté bleu d’une gomme
Les deux petits trous sur les converses
La petite poche intégrée dans la poche des jeans
Le trou au sommet du capuchon d’un bic
Les petits boutons en métal sur les jeans
Le petit trou dans la languette des canettes
Le petit morceau de bois en haut d’une paire de baguettes
Le petit trou présent sur les hublots des avions



Source : https://youtu.be/Plp6JO9QaY0

lundi 21 novembre 2016

Belle (40) : Jane Levy

Jane Colburn Levy (née le 29 décembre 1989) est une actrice américaine.


Elle est révélée au grand public pour son rôle de Tessa Altman dans la série comique Suburgatory, diffusée par la chaîne ABC de 2011 à 2014. 

Au cinéma, elle est surtout connue pour avoir été la tête d'affiche de deux films d'horreur réalisés par Fede Alvarez : Evil Dead (2013) et Don't Breathe : La Maison des ténèbres (2016).





dimanche 13 novembre 2016

Philippe de Villiers balance sur l'UE, sur Cohn-Bendit, etc.

Je ne partageais pas ses orientations politiques mais là ... ! Il m'épate !



Source : https://youtu.be/-Se7XoZ0Cw4

Henri Guillemin explique Robespierre et les "Révolutions Françaises" : la fausse de 1789 (les nouveaux riches prennent le pouvoir aux anciens) et la vraie de 1792 (le peuple est enfin défendu, pendant deux ans)

Henri Guillemin explique Robespierre
et les "Révolutions Françaises" :

la fausse de 1789 (les nouveaux riches prennent le pouvoir aux anciens)
et la vraie de 1792 (le peuple est enfin défendu, pendant deux ans)

Chers amis,
Comme vous le savez (puisque j'en parle tout le temps depuis des mois),
je suis en train de devenir complètement drogué d'Henri Guillemin,
dont une captivante "intégrale" des vidéos est publiée sur le site de RTS (Radio Télévision Suisse)

L'intégrale de Guillemin sur le site de RTS :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/henri-guillemin/?integrales=true
Je trouve ce vieux monsieur absolument épatant, il est honnête, il est gentil, il est savant, il explique merveilleusement bien, avec simplicité mais aussi avec élégance (il est de la génération qui utilise encore l'imparfait du subjonctif, mais naturellement), il met tous ses efforts au service du bien commun et notamment du peuple qui travaille (ou qui voudrait bien travailler pour survivre) ; il n'est pas marxiste si j'ai bien compris mais plutôt chrétien (ce qui présente des tas de valeurs humanistes communes), il est généreux et parfaitement loyal ; très attachant. Et surtout, il démonte un à un tous les mythes fondateurs du gouvernement prétendument représentatif.
Henri Guillemin écrit la contre-histoire des 200 ans d'impostures du "gouvernement représentatif".

Cet homme bon nous a laissé un peu plus d'une centaine de vidéos d'une demi-heure (parfois une heure), littéralement passionnantes, et quelques dizaines de livres en cours de réédition complète, aux éditions Utovie (utovie.com), encore plus importants.
Je compte mettre en valeur, progressivement, une à une, les vidéos les plus importantes.
Mais pour commencer cette nouvelle catégorie de blog (catégorie que j'ai appelée "Guillemin, Robespierre, Rousseau..."), je vous signale ici une perle parmi les perles, peut-être la meilleure de toutes les conférences de Guillemin (j'ai écouté presque toutes les autres 3 ou 4 fois) : celle-ci concerne spécifiquement la révolution française et Robespierre ! Elle a été enregistrée en février 1970 et elle est téléchargeable dans différents formats sur le site du CERN :
Guillemin explique Robespierre,
la fausse Révolution française (de 1789)
et la vraie Révolution française (de 1792) :





• Première partie (mp3) :
https://mediastream.cern.ch/MediaArchive/Audio/Public/Open/1970/AUDIO-1970-003-1/AUDIO-1970-003-1-128-kbps-44-kHz-stereo.mp3



• Deuxième partie (mp3) :
https://mediastream.cern.ch/MediaArchive/Audio/Public/Open/1970/AUDIO-1970-003-2/AUDIO-1970-003-2-128-kbps-44-kHz-stereo.mp3


Je remercie du fond du cœur le gentil virus "samsam" (sur le forum) qui m'a fait connaître cette magnifique trouvaille.
Je lance ici un APPEL À LA RETRANSCRIPTION :
cette histoire est RE-MAR-QUA-BLE !


[Mise à jour 10 juin 2012 : la retranscription est disponible... (incroyable) ; c'est là :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/06/08/227-conference-d-henri-guillemin-sur-robespierre-le-texte
Mille mercis aux gentils virus ! :) ]

Il faudrait même LA TRADUIRE, pour les autres peuples de la terre.




Mais pendant ce temps, sur Facebook, d'autres virus me signalent d'autres merveilles...


• Emmanuel, par exemple, me signale que Marc Collin a récapitulé
toutes les conférences de Guillemin du site RTS de façon ergonomique :
tous les liens sur une seule page et bien rangés dans l'ordre d'écoute :

http://gillemin.blogspot.fr/
Ce qui donne cette liste géniale (remise à ma sauce et agrémentée de mes trouvailles personnelles) :
Napoléon
Index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3477989-les-dossiers-de-l-histoire-napoleon.html

Épisodes :
Napoléon 1 Le faux départ
Napoléon 2 Les débuts de l'escalade
Napoléon 3 Le militaire abusif
Napoléon 4 Les sphinx avec moi
Napoléon 5 Brumaire
Napoléon 6 Un caïd respectueux
Napoléon 7 L'annexion de l'Église
Napoléon 8 Le prénom suffira
Napoléon 9 Le repos du monde
Napoléon 10La grande parade
Napoléon 11 Monsieur Napoléon
Napoléon 12 La chanson de geste
Napoléon 13 La débâcle
Napoléon 14 Le récidiviste
Napoléon 15 Le bilan


La commune de Paris 1871

index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3477764-les-dossiers-de-l-histoire-la-commune-de-paris.html

Épisodes :
1871 La Commune de Paris 1 Situation : la Révolution française
1871 La Commune de Paris 2 Qui est Thiers ?
1871 La Commune de Paris 3 "Il faut en finir" : la Guerre de 1870
1871 La Commune de Paris 4 Le siège de Paris : le 18 mars
1871 La Commune de Paris 5 L'avant Commune
1871 La Commune de Paris 6 Cependant qu'à Versailles...
1871 La Commune de Paris 7 La commune au pouvoir 1 : Ambiance à Paris :
1871 La Commune de Paris 8 La commune au pouvoir 2 : Des gens scrupuleux
1871 La Commune de Paris 9 "La vraie France" en action
1871 La Commune de Paris 10 À l'attaque de Paris : la croisade
1871 La Commune de Paris 11 Le moment de vérité : la victoire des "honnêtes gens"
1871 La Commune de Paris 12 Le fonds des choses
1871 La Commune de Paris 13 Lendemains


L’affaire Dreyfus
1 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3436309-l-affaire-dreyfus-1.html
2 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3436310-l-affaire-dreyfus-2.html
3 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3436311-l-affaire-dreyfus-3.html


L’autre avant-guerre (1871-1914)

Index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3477314-les-dossiers-de-l-histoire-l-autre-avant-guerre-1871-1914.html

Épisodes :
1 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436385-l-ordre-moral.html
2 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436405-jules-ferry-triomphe.html
3 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436298-debut-du-colonialisme.html
4 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436341-le-general-boulanger.html
5 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436278-montee-du-socialisme.html
6 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436321-l-affaire-dreyfus.html
7 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436308-defense-republicaine.html
8 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436395-la-ruee-de-l-occident.html
9 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436288-republique-bourgeoise.html
10 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436371-alliances-coloniales.html
11 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436351-la-guerre-se-prepare.html
12 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436361-jean-jaures.html
13 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/dossiers-de-l-histoire/3436331-la-guerre-est-la.html


L’affaire Pétain

Index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3477797-la-serie-de-l-ete-henri-guillemin-raconte-l-affaire-petain.html

Épisodes :
1 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/histoire/3449601-la-montee-du-fascisme.html
2 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/histoire/3449522-petain-avant-34.html
3 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449593-le-politicien.html
4 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449569-la-defense-nationale.html
5 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449513-un-etrange-marechal.html
6 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/histoire/3449585-le-but-est-atteint.html
7 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/histoire/3449577-l-an-40.html
8 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449546-avec-darlan.html
9 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449554-laval-reapparait.html
10 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449530-l-asservissement.html
11 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449450-la-fin.html
12 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/histoire/3449538-constats.html
13 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/voix-au-chapitre/3448905-une-raison-intime.html


France 1940
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3448450-france-1940.html


L’énigme Jeanne d’Arc

Index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3477849-l-enigme-jeanne-d-arc.html

Épisodes :
1 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460857-le-temps-de-jeanne-1.html
2 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460848-signalement-2.html
3 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460752-chez-le-roi-3.html
4 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460802-le-siege-d-orleans-4.html
5 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460793-temps-perdu-5.html
6 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460830-le-sacre-a-reims-6.html
7 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460811-reprendre-paris-7.html
8 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460781-jeanne-isolee-8.html
9 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460743-la-capture-9.html
10 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460772-aux-fauves-10.html
11http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460761-l-epouvante-11.html
12 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460821-jeanne-rehabilitee-12.html
13 http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3460839-sainte-jeanne-13.html


LES GRANDS ÉCRIVAINS

Index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3477253-henri-guillemin-presente-les-grands-ecrivains.html?page=1

Épisodes :

Rousseau
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448914-rousseau-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448915-rousseau-2.html

Lamartine
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3448698-lamartine-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3448699-lamartine-2.html

Hugo
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448666-hugo-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448674-hugo-2.html

Zola
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449035-emile-zola-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449036-emile-zola-2.html

Flaubert
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3448649-flaubert-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3448650-flaubert-2.html

Peguy
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448887-peguy-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448888-peguy-2.html

Chateaubriand
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448471-chateaubriand-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448472-chateaubriand-2.html

Pascal
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448871-pascal-1.html
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448872-pascal-2.html

Rimbaud
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3444023-arthur-rimbaud.html

Sagan
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3473090-aimez-vous-brahms.html

Soljenitsyne
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/preface/3443896-un-certain-soljenitsyne.html

Céline
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3448463-celine-vu-par-guillemin.html


Tolstoï
Index :
http://www.rts.ch/archives/dossiers/3478307-leon-tolstoi-vu-par-henri-guillemin.html

Épisodes :
1 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448929-le-commencement.html
2 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448970-tolstoi-soldat.html
3 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448978-l-incertain.html
4 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448986-sonia-entre-en-scene.html
5 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448994-le-trouble.html
6 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3449002-tolstoi-devient-fou.html
7 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3449010-en-avant.html
8 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3449018-la-tragedie.html
9 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3449026-tumultes.html
10 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448938-obstinement.html
11 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448946-crepuscule-ardent.html
12 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448954-fin-de-la-trajectoire.html
13 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/tolstoi-vu-par-henri-guillemin/3448962-presence-de-tolstoi.html


Lénine
1 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/portraits-de-revolutionnaires/3448715-lenine-partie-1.html
2 http://www.rts.ch/archives/tv/culture/portraits-de-revolutionnaires/3448716-lenine-partie-2.html


Défense de Guillemin : réponses aux critiques du structuralisme
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448614-defense-de-guillemin.html


Confidences d'Henri Guillemin
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/signes-des-temps/3448683-henri-guillemin.html

Entrevue : Guillemin intime
http://www.rts.ch/archives/tv/information/en-direct-avec/3448615-guillemin-intime.html




Maître de sa parole /
http://www.rts.ch/archives/radio/divers/emission-sans-nom/3637193-maitre-de-sa-parole-16-09-1942.html
CONVICTION PROFONDE (texte bouleversant, je trouve)
http://www.rts.ch/archives/radio/culture/ma-conviction-profonde/3643822-conviction-profonde-21-10-1962.html
Le hobby de Guillemin (minute 3:20)
http://www.rts.ch/archives/tv/divers/3450139-le-hobby-de-guillemin.html
Réponse à Tel Quel :
http://www.rts.ch/archives/radio/culture/decouverte-de-la-litterature-et-de-l-histoire/3637159-reponse-a-tel-quel-04-11-1968.html
Lettres ouvertes :
http://www.rts.ch/archives/radio/divers/lettres-ouvertes/3584260-lettres-ouvertes-02-12-1973.html
Guillemin explique Robespierre et la Révolution française :
• Première partie (mp3) : https://mediastream.cern.ch/MediaArchive/Audio/Public/Open/1970/AUDIO-1970-003-1/AUDIO-1970-003-1-128-kbps-44-kHz-stereo.mp3
• Deuxième partie (mp3) : https://mediastream.cern.ch/MediaArchive/Audio/Public/Open/1970/AUDIO-1970-003-2/AUDIO-1970-003-2-128-kbps-44-kHz-stereo.mp3
LES MEILLEURS LIVRES DE GUILLEMIN SUR LA COMMUNE DE PARIS (1871) :
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/voix-au-chapitre/3459321-la-commune.html
Les livres de l'été 1974 : (minutes 10:20 à 20:55)
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/voix-au-chapitre/3837794-les-livres-de-l-ete-74.html
Guillemin résume la Commune de Paris 1871 en 3 minutes (min. 0:55 à 4:15) :
http://www.rts.ch/archives/tv/culture/voix-au-chapitre/3459160-jean-pierre-chabrol.html
Des goûts musicaux d'Henri Guillemin :
http://www.rts.ch/archives/radio/culture/disco-portrait/3637200-des-gouts-musicaux-29-04-1970.html
Il est tellement gentil, c'est émouvant :-)
Henri Guillemin parle
de Zola et de l'affaire Dreyfus
à Henri Mitterrand (archive INA) :

http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/I00006396/henri-mitterrand-et-henri-guillemin.fr.html
Du beau boulot de bon virus... :)
Je reviendrai en détail sur les conférences les plus poignantes, les plus importantes, les plus saisissantes, mais c'est vraiment très utile d'avoir composé cette table des matières unique. Merci Marc !
Mais ce n'est pas tout ! Les vidéos sont longues à télécharger et saturent les baladeurs qui se contenteraient de sons mp3...
Alors un virus "Guillaume" a tout téléchargé et tout converti... en mp3 ! Voici sa participation :
Guillaume : « J'ai compilé les conférences d'Henri Guillemin reformatées en audio. Voici les liens :
La commune de Paris

liste de fichiers mp3 à télécharger
Napoléon

liste de fichiers mp3 à télécharger
L'autre avant-guerre (1871-1914)

liste de fichiers mp3 à télécharger
Jeanne d'Arc

liste de fichiers mp3 à télécharger
Affaire Pétain

liste de fichiers mp3 à télécharger
L'Affaire Dreyfus

liste de fichiers mp3 à télécharger
Mais je dois bien reconnaître que c'est dommage de perdre les images, car la bonne tête de Guillemin, ses belles mains, ses œillades et ses indignations de visage... sont un vrai spectacle, qu'il est dommage de perdre. Bon, les mp3 c'est pour alimenter les baladeurs à petite capacité, mais le site RTS reste une irremplaçable caverne d'Ali Baba pour les amoureux d'Henri :)


Eh bien...

Voilà de l'éducation populaire en perspective ! pendant les transports, au lieu d'écouter les chiens de garde de Big Brother à la radio...

Tiens, à propos de journalistes mercenaires vendus aux ultra-riches, il faut absolument lire le dernier livre (explosif !) que Laurent Mauduit vient de publier, "LES IMPOSTEURS DE L'ÉCONOMIE"... c'est littéralement révoltant : Fiorentino, Lorenzi, Pastré, Boissieu... "experts" de mes deux... Gibiers de potence, plutôt ! Crapules en costard, oui...



À lire, sur ce scandale absolu :
Mais que se passe-t-il donc à France Culture ?
Les avancées du débat autour des «Imposteurs de l’économie»
Assauts multiples contre les « imposteurs de l’économie »

Merci à tous pour tout ce boulot !
Je file réécouter la conférence sur Robespierre (c'est trop bon)... :)

Étienne.


[PS : mise à jour (15 juillet 2012) : je signale la publication sur ce blog du formidable libelle (introuvable) intitulé
"SILENCE AUX PAUVRES !"
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/07/15/237-henri-guillemin-silence-aux-pauvres-1989
C'est un texte très important ; ne ratez pas ça.

D'une façon générale, POUR SUIVRE ce qui se dit sur ce blog à propos de Guillemin, de Rousseau, de Robespierre, créez un raccourci vers la CATÉGORIE "Guillemin, Rousseau, Robespierre..."

ÉC]

[PPS : mise à jour 8 janvier 2013 :

• Viennent de paraître les vidéos d'un colloque passionnant
« Henri Guillemin et la Révolution Française : le moment Robespierre »

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2014/01/08/360-les-videos-du-colloque-2013-henri-guillemin-et-la-revolution-francaise-le-moment-robespierre