jeudi 29 juin 2017

L'adulte surdoué au travail

Chapitre 14 – Trouver sa voie professionnelle

24 mars 2017
A moins d’avoir une vocation depuis très jeune, il est difficile de choisir un métier pour l’avenir, surtout dans la société actuelle ou nous avons toujours plus de choix.

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Alors si l’on est hypersensible, que l’injustice nous met hors de nous, et que l’on attache énormément d’importance au jugement des gens et notamment à l’approbation de notre entourage, vous imaginez bien que c’est encore plus compliqué. Souvent, on lit d’ailleurs que les zèbres sont « instables professionnellement ». Mais pourquoi ?

Le zèbre est quelqu’un d’extrêmement curieux. Il aura envie d’étudier toutes les matières qui l’intéressent, et d’essayer de nombreux métiers. Pourtant, on nous demande très tôt dans notre parcours scolaire de nous spécialiser, de choisir des matières, choisir des études, en vue de choisir une profession.
Choisir.
Pour le zèbre, choisir est vraiment difficile, d’autant plus que l’approbation de son entourage est quelque chose de très important pour lui. Alors, qu’il soit mauvais en classe, ou bon partout, il écoutera ses professeurs et ses parents le guider vers une profession qui semble lui correspondre, où il semblera être compétent.
Mais est-ce pour autant ce qu’il veut vraiment faire ?
Souvent, le zèbre est très créatif et rêve secrètement de s’orienter vers une carrière artistique, dans la peinture, la musique, l’histoire de l’art… Ou alors, il s’intéresse tellement à un sujet qu’il voudrait faire de la recherche exclusivement dans ce domaine (en archéologie par exemple). Ces voies très spécifiques étant considérées comme «bouchées», il est assez rare qu’ils soient confortés dans ce choix là. Proches et professeurs préfèreront souvent leur dire de continuer leurs études en parallèle de leurs activités artistiques ou de leurs intérêts, pour plus de sécurité et de stabilité. Parce que la sécurité, c’est aussi quelque chose que les zèbres recherchent, vous vous souvenez ?
Trouver le bon équilibre entre désir et stabilité, entre passion et raison, quand tout nous intéresse, ce n’est pas chose facile.
Surtout s’il faut ajouter au désir et à la sécurité un troisième élément : la stimulation.

Le zèbre ne supporte pas l’ennui. L’important pour lui, dans son travail (et dans sa vie en général), c’est qu’il ne s’ennuie pas, qu’il soit stimulé sans arrêt, qu’il puisse être passionné par ce qu’il fait, et surtout, qu’il n’y ait pas de tâches répétitives… Dès lors que le zèbre a l’impression de stagner, de ne plus rien apprendre, c’est le blocage, l’ennui total, la remise en cause de tout, la dépression parfois même.
En général, quand un zèbre commence à travailler dans une entreprise, ça se passe comme ça : il débute, il découvre, ça l’intéresse. Il apprend des choses.

Puis très vite, il a fait le tour, a vu comment ça fonctionnait, et c’est là que l’ennui se pointe et que les tâches perdent leur intérêt.

Alors il veut partir, démissionner, fuir.

En se disant que ce sera peut-être mieux ailleurs.
Et puis finalement, ailleurs, ça recommence.
Il découvre, il apprend, puis il maîtrise, il se lasse, et il veut repartir.
C’est un peu comme si son cerveau s’embourbait dès qu’il ne se passe plus rien de nouveau. Comme s’il s’endormait (mais sans endormir le flux constant de pensées qui n’ont rien à voir, ce serait trop simple… )

Enfin, on l’a vu dans un précédent chapitre, la relation du zèbre avec l’autorité est compliquée, et au travail, ça pose souvent problème, d’autant qu’un certain nombre d’entreprises fonctionne encore avec un modèle ancien, où le mérite et le talent ont moins de place que la conformité et la politique. Pas étonnant donc que le zèbre qui propose beaucoup (trop) de changements à peine arrivé bouscule l’ordre établi et s’attire les foudres de sa hiérarchie. Si l’on ajoute à cela qu’il a du mal à exprimer le cheminement de sa pensée qui l’a amené à prendre ses décisions, qu’il pose beaucoup de questions pour être sûr de tout comprendre, et qu’il fait passer ses principes moraux et humanistes avant la recherche du profit, on peut en déduire aisément qu‘il se fond difficilement dans l’organisation.

Alors, puisque de nombreux domaines l’attirent, qu’il ne supporte pas l’ennui et se trouve rarement à sa place dans l’entreprise, le zèbre songe souvent à changer de métier, regrette ce à quoi il a renoncé en faisant les choix qu’il a faits, et a envie d’essayer autre chose.

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Lors de mes discussions avec de nombreux zèbres adultes, beaucoup me disent qu’ils ne se sentent pas « expert » (moi la première), qu’ils ont beaucoup changé de poste et n’ont pas de parcours « cohérent », qu’ils ne se sont pas spécialisés contrairement aux autres personnes qu’ils ont pu croiser dans leur vie professionnelle. Pourtant, leur force c’est exactement ça. La polyvalence. Guidée par la passion, la curiosité, et la bienveillance. Certains domaines y sont réticents, mais d’autres accueillent cette compétence à bras ouverts. Et il faut la mettre en avant.

Mais pour cela, il faut parfois oser quitter le travail qui ne les satisfait pas. Par peur du jugement, par peur de perdre un statut social, par peur de rater, mais aussi et surtout par peur de ne plus être en sécurité, changer radicalement de travail est un choix difficile à faire. Un choix plein d’incertitudes. Souvent, c’est même lors d’un arrêt forcé comme un long arrêt maladie, une période de chômage ou un congé maternité que le zèbre (et même le non-zèbre, c’est valable pour tout le monde évidemment) s’autorise à faire ce qui lui plait, et se découvre une nouvelle vocation.
Parfois, c’est un métier manuel, parfois le zèbre se met à son compte pour se libérer de la hiérarchie (mais attention, ce n’est pas une solution pour tout le monde, la montagne de papiers administratifs qui attend les entrepreneurs peut s’avérer problématique pour le zèbre), parfois c’est un métier peu satisfaisant intellectuellement mais peu prenant et qui laisse donc toute la place aux projets personnels que l’on peut réaliser à côté… Il y en a pour tout le monde. Nous sommes tous différents, mais je suis persuadée que chacun est capable de trouver le bon équilibre entre désir, stimulation et sécurité. Et si les expériences malheureuses passées sont considérées négativement par le zèbre, elles lui ont pourtant beaucoup appris sur la vie en entreprise, les relations entre les gens et ce que le zèbre lui-même recherche dans son travail et dans sa vie, et influenceront positivement ses choix futurs.

Dans ma rubrique témoignages, vous découvrirez les témoignages de zèbres ayant vaincu l’ennui, la sensation de ne pas être à sa place et la relation difficile avec la hiérarchie en choisissant une reconversion, en changeant simplement de domaine, en changeant leur façon de voir les choses au même poste, ou en devenant entrepreneurs.

Source :  http://www.rayuresetratures.fr/trouver-sa-voie-professionnelle/

Pénurie de main-d'oeuvre dans l'industrie : un mystère français

Sabine Delanglade - Les Echos |

Régleurs, soudeurs, tricoteurs, ingénieurs, développeurs : notre industrie ne trouve plus les profils qu'elle recherche. Malgré les débouchés, les bons salaires et les horaires réguliers. L'échec de tout un système de formation.

Tu seras robinetier mon fils ! En France, il n'y a pas que le poste de président de la République qui soit difficile à pourvoir. Si la Chine a son EPR avant la France, c'est peut-être à cause des errements de la filière tricolore, c'est aussi parce que des compétences viennent à lui manquer, certains profils sont de plus en plus difficiles à trouver. La France a méprisé son industrie, elle le paie. Quand EDF propose un emploi de cadre administratif, il reçoit 100 à 300 candidatures. Pour un emploi de chaudronnier ou de robinetier, il n'avait déjà qu'une soixantaine de réponses en 2012 et ce chiffre est aujourd'hui tombé à la moitié, ce qui signale des métiers dits « en tension ».
L'énergie n'est pas seule en cause. Elizabeth Ducottet, PDG de Thuasne, un champion mondial de la ceinture lombaire, trouve qu'on a un peu vite tiré un trait sur l'industrie textile, fermé les formations qui y conduisaient. Résultat, son entreprise qui a su réinventer son métier, évoluer des rubans à chapeaux vers un textile médical sophistiqué ne trouve plus les tricoteurs dont elle a besoin pour ses cinq usines françaises. Ne lui reste qu'à embaucher des jeunes sans expertise, qu'elle met deux ans à former : « L'Education nationale n'est à l'écoute des besoins, ni des jeunes, ni des entreprises. » Et, quand il y a des formations, souvent elles ne font pas le plein.
Le proviseur du lycée des métiers de Gennevilliers se désole (*) : « Les élèves vont choisir une formation en fonction d'une demande sociale. Ils sont nombreux à s'orienter vers un bac pro commerce ou administration parce que, pour eux, c'est encore le fantasme du "col blanc". Aujourd'hui, nous avons une formation en plasturgie après laquelle les élèves sont assurés de trouver un emploi. Pourtant, cette section ne se remplit pas. " L'emploi industriel n'attire pas, c'est dommage, c'est lui qui fait la valeur ajoutée d'un pays. Près d'un tiers des entreprises est concerné par des difficultés de recrutement estime le Medef. Cherche régleurs, soudeurs, tuyauteurs... Si les entreprises manquent de bras, elles iront les chercher ailleurs. Il s'agit d'ailleurs plus de cerveaux que de bras, ce qu'il reste à faire savoir. L'industrie traîne encore une image faite de bruits, de suies et de suées qui n'a plus grand-chose à voir avec la réalité des postes de contrôle informatisés. L'usineur ne façonne plus sa pièce à la main. Placé devant une machine qui peut faire 5 mètres sur 3, il doit surveiller les opérations, être capable de réagir, on ne confie pas des outils de plusieurs millions d'euros à n'importe qui. Il faut des bacs pro, voire des BTS. Un robinetier ne s'occupe pas de remplir les lavabos : dans une pièce d'une trentaine de mètres carrés, il pilote un ensemble de flux, vérifie que d'énormes vannes ne fuient pas, etc. A la clef des bons salaires, des horaires réguliers, rien à voir avec la grande distribution ou la restauration. « A force d'avoir dévalorisé les métiers manuels, on en manque ", regrette le patron de Manpower, Alain Roumilhac.
C'est la double peine : « Le manque de personnel qualifié est un frein à la compétitivité des industriels », écrit La Fabrique de l'industrie. Il n'y a pas que les métiers manuels, la mauvaise image de l'industrie a aussi fait des dégâts chez les ingénieurs. Ceux-ci vont plus vers le conseil dans les cabinets où on les embauche à tour de bras et la finance que dans la production. De la même façon les informaticiens plutôt que plonger les mains dans le cambouis des codes, visent des fonctions de management. Résultat, un manque de développeurs sophistiqués, d'architectes de systèmes, de planificateurs réseaux.
Dans ce déni du réel, l'Education nationale a fauté, l'apprentissage est un désastre : « En toile de fond, il y a l'immense échec du système de formation français ", insiste le chercheur Elie Cohen. Pour ne plus se faire prendre au piège, prévoyons donc les métiers d'avenir, et préparons-y les générations futures ? L'exercice a ses limites et laisse sceptique l'économiste Bertrand Martinot : « Qui aurait pu, en 1995, décrire l'état du marché du travail en 2015, prévoir les conséquences de l'arrivée d'Amazon ? " Verdissons, verdissons, c'est le nouveau mot d'ordre mais si le pétrole reste à 30 dollars pendant cinq ans, où en seront les emplois verts ?
Autrement dit, il ne faudrait pas chercher à planifier mais être capable de réagir aux évolutions technologiques imprévisibles. Cela passe par la formation continue, cet autre désastre français. Un bagage de départ solide doit contenir avant tout les outils nécessaires à l'adaptation, le ministère du Travail américain n'a-t-il pas calculé que 65 % des écoliers actuels exerceront, une fois diplômés, un métier qui n'a pas encore été inventé ? A cet égard, la création de l'école W devrait, sans jeu de mots, faire école. W se propose de doter en trois ans des bacheliers d'un diplôme de « contenus et création numérique ", un « couteau suisse » qui leur permettra d'affronter ce qui ne sera jamais automatisé : « discernement, gestion de la complexité, storytelling... » Il ne s'agit plus d'être bilingue, mais de parler aussi le langage du Web. En quinze ans, celui-ci a déjà généré le quart des créations nettes d'emplois. La pente sera dure à remonter pour l'industrie, ne ratons pas le Web. Il faut des « scrum masters », des « data scientists », des « analystes KYC » (comme « Know your customer », des « Feel good managers » etc. (voir la liste des 20 métiers qui montent établie par « Les Echos Start "). Milliards d'informations, de données, comment se retrouver dans ces flux du Web ? On aura toujours besoin de robinetiers !
(*) Rapport « Formation professionnelle et industrie », La Fabrique de l'industrie.

En savoir plus sur : https://www.lesechos.fr/10/02/2016/LesEchos/22126-041-ECH_penurie-de-main-d-oeuvre-dans-l-industrie---un-mystere-francais.htm#33MPMt7sR3ceyEUK.99

Citation d'Etienne Chouard

Sur l'Union Européenne:

«Les institutions européennes institutionnalisent un chômage de masse en imposant définitivement à la BCE une politique anti-inflation.»

Etienne Chouard (Professeur d'économie)

mardi 27 juin 2017

Le chômage comme personne ne vous en avait parlé


Chère lectrice, cher lecteur, 

Le chômage c’est important... cela maintient les salaires vers le bas et les marchés financiers au sommet.
 

Le chômage vient d'ailleurs d'augmenter à nouveau fortement au mois de mai... Décidément l'inversion de la courbe n'a pas eu lieu. C'est qu'ils n'en veulent pas.

En voici la preuve 
cynique et bien réelle. Cela se passe chez Amazon le géant de la distribution en ligne.

Amazon est le premier distributeur hors alimentaire en France. Le groupe emploie 230 000 personnes dans le monde qui représentent environ 15 milliards de dollars de salaires, charges comprises.

Pour chaque nouvel employé chez Amazon on estime que 2 emplois mieux payés sont détruits ailleurs. En 2016 Amazon a réalisé 2,25 milliards de dollars de profits...
Il suffirait d’une hausse de 15% des salaires pour que l’entreprise ne réalise plus de profits du tout. Comment faire pour éviter des hausses de salaires ? S’assurer qu’il y ait toujours suffisamment de chômeurs pour maintenir la pression à la baisse.

Et pour cela les politiques des banques centrales, généralement décidées par des anciens banquiers de Goldman Sachs, sont très efficaces...

Certes 15% d’augmentation, cela à l’air beaucoup comme ça. Mais après 20 ans de stagnation des salaires et étalés sur quelques années cela serait raisonnable.

Pour éviter cette catastrophe qui mettrait Amazon au tapis et redonnerait du souffle aux artisans et indépendants, il faut suffisamment de « JARS »Juste Assez Riche pour Survivre — pour que le moindre boulot de manut’ sous payé dans un entrepôt Amazon ressemble à un bon travail.

Amazon, mais aussi H&M ou Zara sont est en train de transformer des dizaines de milliers d'artisans et indépendants en salariés sous payés et sans avenir. Et ce qui est vrai pour Amazon l’est pour la majorité des grandes entreprises.

Et quand bien même il ne s’agirait que d’Amazon... Amazon n’a pas besoin de faire de profits me direz-vous : en 22 ans d’existence cela ne fait jamais que deux ans que l’entreprise réalise des profits substantiels et les redistribue à ses actionnaires.

Malgré ces profits inexistants, une action Amazon vaut aujourd’hui un peu plus de 1000 dollars. C’est la « magie » d’Amazon. Si l’entreprise redistribuait tous ses profits chaque année à ses actionnaires (sans en garder un centime pour les mauvaises années ou pour l’innovation)... Il faudrait aujourd’hui 188 ans pour qu’un actionnaire retrouve son investissement (P/E ratio de 188). Mais cela n’est pas grave non plus car les actionnaires d’Amazon ne cherchent pas des dividendes mais simplement à revendre leur action plus chère qu’ils ne l’ont achetée.

Du coup la question est : jusqu'où Amazon et son cours de bourse peuvent-ils croître : 2 000 ? 10 000 ? Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel...

Laisserons-nous les banquiers défendre coûte que coûte leurs investissements délirants quitte à détruire les tissus économiques et sociaux ? Pendant combien de temps encore prendrons-nous leur pertes .
Comme le dit Sam Zell, un investisseur américain légendaire pour les initiés, il faudrait qu’Amazon représente 25% du PIB des États-Unis d’ici 10 ans pour que le prix de son action ait un sens. Nous sommes à un tournant de nos sociétés occidentales :
  • Soit nous continuons ainsi et effectivement Amazon sera dans 10 ans le distributeur exclusif du monde —ou à peu près— et nous serons tous les salariés à la merci de quelques grands groupes dont nous dépendrons entièrement pour notre survie. Pensez à l’URSS mais en encore plus cynique et destructeur.
  • Soit leur château de carte s’effondre... Et il y aura de gros dégâts mais alors peut-être pourrons-nous revenir à un modèle de société plus juste et soutenable.
Comprenez-bien que cette seconde opportunité est la plus probable. Les super-riches d’aujourd’hui ont de bonnes chances de se retrouver à la rue dans quelques années.

De la même manière que les arbres qui poussent le plus vite font les bois les moins robustes, le bois dont sont faits ces nouveaux milliardaires est fragile. Leur succès repose principalement sur nos peurs et notre confiance.

La question est : combien de temps encore aurons-nous peur ? Combien de temps nous sentirons obligé de leur faire confiance ?

À mon avis, la première chose à faire pour sortir de ce cercle vicieux et gagner votre indépendance est de suivre le travail d'Olivier Delamarche. La nouvelle édition de son journal porte sur le chômage et elle a largement inspirée cette lettre.

Union européenne : « Repartons d’une feuille blanche pour garantir une Europe des peuples »

« Il est temps de dire que les droits sociaux et démocratiques des peuples sont supérieurs à la libre circulation des capitaux. » Le 30 juin dernier, le député fédéral PTB Raoul Hedebouw a pris la parole lors du débat sur les suites du Brexit au Parlement. « Nous devons repartir d'une feuille blanche qui garantit une Europe des peuples et une Europe sociale », a-t-il ajouté.



Source : https://youtu.be/QOIAUDxW4Ek

Citation d'Etienne Chouard


lundi 26 juin 2017

Demain (le film)


Chapitre 1 : L'agriculture (à partir de 8'55")
Chapitre 2 : L'énergie (à partir de 33'37")
Chapitre 3 : L'économie (à partir de 58'58")
Chapitre 4 : La démocratie (à partir de 1h27'13")
Chapitre 5 : L'éducation (à partir de 1h43'21")




Source : https://youtu.be/7wmWRXo_mLQ

Film récompensé par le César du meilleur documentaire le 26 février 2016

Notes prises pendant le visionnage du film

Standford (États-Unis d'Amérique) La biologiste Liz Hadley et le paléontologue Tony Barnosky, coordonnateurs de l'étude publiée dans la revue Nature en 2012, décrivent la disparition d'espèces la plus rapide depuis 65 millions d'années, et le réchauffement (dans les vingt ans à venir) vers des températures d'il y a 14 millions d'années. Parallèlement, la population mondiale a triplé en une vie d'homme. Des migrations massives (pour l'eau, la nourriture) et des guerres sont à craindre dans un avenir proche. C'est un moment critique pour l'humanité.

Totnes (Angleterre) Rob Hopkins (professeur en permaculture) est le fondateur du mouvement des "villes en transition"

Chapitre I : Agriculture 

Détroit (États-Unis d'Amérique) La population est passée brutalement de 2 millions à 700.000 avec la crise automobile. 20.000 volontaires ont créé "Keep growing" autour de 1400 fermes et jardins bio. Pour Ashley Atkinson, l'objectif est d'aboutir à une ville autonome en nourriture. En 2050, il y aura 9 milliards d'humains sur Terre dont 70% dans les villes. Et presque plus de pétrole. La nourriture devra pousser près des villes ou dans les villes.
"D-Town farm" est une ferme en zone péri-urbaine de Détroit. Malik Yakini et Kadiri Sennefer, co-gérants, y ont adopté l'agriculture bio sur 2,4 hectares. Selon eux, l'agriculture urbaine est complémentaire à l'agriculture rurale.
Aux États-Unis, la nourriture parcourt en moyenne 2400km entre son lieu de production et celui de consommation.
Il existe 1600 fermes urbaines à Détroit. 2400 hectares de friches peuvent encore être cultivés. Objectif : nourrir la moitié de la population.

15' : Todmorden (Grande-Bretagne). "Incredible Edible" ("Incroyables Comestibles") est un mouvement qui propose de la nourriture à partager. Mary Clear et Pam Warhurst ont créé des routes potagères devant les écoles, les immeubles, les postes de police ... La nourriture est au cœur des rues. Cette démarche de partage permet de se connecter aux autres grâce à la nourriture (lors de la cueillette, lors du travail de jardinage potager.
Robin Tuddenhaum (directeur des collectivités du district de Calderdale) explique que, depuis 2013, le district de Calderdale a mis à la disposition de ses 200.000 habitants tous les terrains vacants pour y cultiver de la nourriture.
Il existe également des "Incredible Farms" à 10 mn de Todmorden. Nick Green y pratique l'agroécologie. Il produit 14 tonnes de nourriture par an sur un seul hectare. Il explique que les industriels font de l'argent plus efficacement; tandis que les petits fermes font de la nourriture plus efficacement (plus de travail, moins de chimie et d'équipements agricoles mécanisés, mais de meilleurs résultats).

Olivier de Schütter (rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation auprès des Nations Unies)
70 à 75% de ce qui est consommé dans le monde vient de petits agriculteurs. Les gros agriculteurs produisent du gros volume, des matières premières agricoles, mais pas seulement pour l'alimentation humaine, souvent pour le bétail ou comme agrocarburant.

La monoculture rend les sols malades; les sols malades rendent les plantes malades; du coup, on utilise plus de pesticides; les OGM (organismes génétiquement modifiés) résistent mieux aux pesticides; mais les consommateurs qui ingèrent des pesticides deviennent malades.

Vandana Shiva (physicienne et philosophe, spécialiste mondiale de la question de semences) énonce : "Ceux qui contrôlent l'agriculture [industrielle] ne produisent rien. Coca-Cola est une rente de situation. Monsanto ne produit pas une graine; elle vit des droits de propriété intellectuelle. Cargill ne produit aucun légume; elle les achète et les revend."
Si on détruit le socle écologique et le socle social, qui va nous nourrir ?

Olivier de Schütter. 12 à 13% du budget des ménages est consacré à l'alimentation dans l'Union Européenne. Si on faisait payer le coût environnemental, de santé, on monterait à 25-30%. Pour la paix sociale, les gouvernements continuent à soutenir les agro-industriels.

Normandie (France). Ferme en permaculture.  Pour une calorie alimentaire dans notre assiette, 10 à 12 calories d'hydrocarbures sont nécessaires actuellement (alors que le pétrole va disparaître). Charles Hervé-Gruyer est maraîcher bio. Se nourrir sans pétrole est une nécessité pour demain.
La permaculture, ce sont des cultures associées, une forêt-jardin. Comme dans la nature où il n'y a pas de monoculture.
L'humanité se nourrit d'une vingtaine de plantes seulement dont 60% sont des céréales; le reste de l'alimentation se composant de viande et de lait.
Dans cette ferme de 1000m², la production a dégagé un bénéfice de 32000€ la première année, 39000€ la deuxième année. C'est équivalent à ce qu'un agriculteur génère avec un tracteur sur une surface d'un hectare (10.000m²).
Dans le monde, il y a un milliard et demi d'agriculteurs.
Un agro-agriculteur a un rendement double d'un agriculteur industriel.
La permaculture permet un rendement triple ou même quadruple !
... à condition de manger moins de viande.

32'. Les gouvernements et le scientifiques sont unanimes pour dire que le système nous conduit à une impasse. Les alternatives sont très lentes à émerger. Les véritables conseillers des gouvernements sont les grandes entreprises. Les gouvernements protègent ces gros exportateurs.
5 des 6 plus grosses entreprises (5 des 6 plus riches) dans le monde [2014-2015] sont des compagnies pétrolières (pétrole et pétrochimie : carburant, engrais, pesticide...).

Chapitre II : énergie

Jeremy Rifkin est économiste et président de la fondation pour les tendances économiques.
Les carburants fossiles, nous fournissent :
- des engrais et des pesticides
- des matériaux de construction
- des produits pharmaceutiques
- et des fibres synthétiques.
Il y a eu deux révolutions aux XIXème et XXème siècles : celle du charbon puis celle du pétrole.
Chaque degré de température dû à l'industrie (par l'émission de CO2) augmente de  7% l'évaporation. Le cycle de l'eau planétaire est perturbé.

36'. Copenhague (570.000 habitants) est la capitale du Danemark. "Nous voulons être la première capitale neutre en carbone d'ici 11 ans" [2025]

Reykjavik (capitale de l'Islande, pays de 325.000 habitants). "Un avenir sans carburant fossile est possible."

Île de la Réunion (850.000 habitants. Didier Robert, président de la Région d'outre-mer projette une autonomie énergétique pour l'île d'ici 2025-2030 avec des projets comme celui de Saint-Suzanne (éoliennes, panneaux photovoltaïques ...).

Malmö (3ème plus grande ville de Suède) possède un éco-quartier Bo01 où vivent 4000 habitants. Ce quartier fonctionne à 100% avec des énergies locales et renouvelables (soleil, vent, eau).

Morten Kabell, maire en charge de la planification urbaine et de l'environnement à Copenhague : "Nous avons réduit de 40% notre consommation d'énergie fossile depuis 1995. Cela a nécessité un investissement d'un milliard d'euros : turbines (éoliennes), usine de biomasse d'Avedøre (biomasse = énergie issue de la combustion de matières végétales). Ces dispositifs fournissent de l'électricité pour 1,3 millions de foyers et du chauffage pour 200.000.



Hans Soerensen, administrateur de la ferme éolienne de Middelgrunden : « Objectif 2050 : indépendance énergétique pour tout le Danemark. »

38’ Reykjavik (Islande), centrale géothermique Hellisheioi : électricité et eau chaude pour toute la ville. Gudmi Johanneson, directeur général de la compagnie nationale d’énergie en Islande. 1970 : crise pétrolière. 2010 : 100% autonome grâce à l’hydroélectricité et la géothermie. Reste le problème des véhicules.

40’ Île de la Réunion.   35% d’énergie par sources d’énergie renouvelables. Objectif 100% vers 2025-2030. Eric Scotto, président d’Akuo Energy, entreprise indépendante qui développe des énergies renouvelables. Partager l’espace entre énergie (panneaux photovoltaïques) et agriculture (serres, moitié du toit pour l’électricité). Douze serres déjà construites ; 600 foyers alimentés en électricité.

43’« Produire renouvelable », c’est possible mais il faut consommer moins en éliminant le superflu, d’après Thierry Salomon, ingénieur énergéticien, président de l’association Néga-watt.  Il explique qu’un panneau électrique dans le métro parisien a une consommation égale à la consommation domestique de deux familles ; qu’une voiture de 1500kg transporte une personne de 70kg, etc. Plus généralement, de l’ordre de 60 à 65% de la consommation d’aujourd’hui pourrait être évitée.

Autre exemple, en France, il faut l’équivalent de deux centrales nucléaires rien que pour les appareils laissés en veille.
Et encore : un avatar de jeu vidéo consomme autant d’énergie que quarante Éthiopiens.
80% de l’énergie que nous utilisons sert aux transports, à la climatisation et au chauffage.

45’ Copenhague a rénové et isolé des bâtiments ; ces logements coûtent en chauffage  65€/mois pour 100m² alors qu’en France cela coûte 175€ en moyenne pour une surface équivalente.
A Copenhague, 4 personnes sur 5 ont un vélo.
20% marchent à pied, 26% se déplacent à vélo, 21% en transport en commun ; ce qui fait qu’au total, 67% ne prennent pas la voiture (l’objectif de la ville est que 75% ne prennent plus la voiture).

Jan Gehl est un architecte urbaniste.
« Si on construit des routes, il y aura plus de voitures. Si on construit des pistes cyclables, il y aura plus de vélos. Si on aménage des espaces publics, il y aura plus de piétons. Les villes seront plus saines et plus sûres car les gens se rencontreront au lieu de rester chez eux.
A Copenhague, on peut se déplacer sans voiture sans un rayon de 80km (métro avec emplacements pour vélos).

51’ Morten Kabell, maire de Copenhague : « Les villes réussissent là où les nations échouent ; elles prennent la relève. »

San Francisco recycle 80% de ses déchets.
Julie Bryant est coordinatrice du « Zero waste » pour la ville. « Rien en va dans les décharges ou n’est incinéré. Tout est recyclé. »
La ville fournit trois poubelles :
-          verte pour le compost et la nourriture,
-          bleue pour le recyclage,
-          et noire pour le peu qui reste.
La loi oblige particuliers et entreprises à les utiliser. La ville collecte des impôts pour le compostage et le ramassage mais il y a une réduction des impôts en fonction du volume de matériaux qu’ils ont détourné des décharges (par exemple, en 1 an, l’hôtel Hilton de San Francisco a économisé 145.000$ juste en triant et compostant ses déchets).

Robert Reed de la coopérative « recology » indique que le compost est acheté par les fermiers à 9$ le m3.

55’ Vignoble du château Montelena (vallée de Npa).
Dave Vella, chef de culture : « L’épandage du compost sur ¼ des pâturages permettrait aux sols d’absorber les ¾ du CO2 émis par la Californie. »
Les fermes ont toujours fourni les villes en nourriture. Maintenant, les villes doivent rendre la nourriture aux fermes sous forme de compost.
Aux États-Unis, environ 300 villes et 1000 universités ont répliqué ce programme de compostage des déchets.
Aux États-Unis, si chaque ville recyclait 75% de ses déchets, 1,5 millions de nouveaux emplois seraient créés.
Grâce aux scanners optiques, 100% des plastiques durs sont recyclés et depuis 2007 les sacs en plastiques sont interdits.

57’ Pierre Rabhi, agro-écologiste et écrivain. « L’aberration, c’est cette croissance indéfinie. Elle met en route une humanité insatiable qui, au lieu de voir al planète comme un oasis miraculeux, voit la planète comme une ressource à épuiser. L’humain a un comportement de prédation accumulative, dans le but de gagner toujours plus d’argent.

Chapitre III : L'économie

59’ Lille (France) : L’entreprise Pocheco compte 114 employés et produit 2 milliards d’enveloppes. Emmanuel Druon est le PDG de Pocheco ; parmi ses collaborateurs Mélody Asset et Yarid Bousselaoui.
« L’entreprise capitaliste est infectée par la financiarisation du capitalisme, c’est-à-dire qu’il faut d’abord rémunérer des actionnaires alors que 10 millions de personnes (en France) sont sous le seuil de pauvreté et 3,5 millions sans emploi.
A Pocheco, les écarts de salaire sont de 1 à 4 contre 1 à 100 en moyenne dans les entreprises françaises.
Aucun dividende n’est versé aux actionnaires ; l’argent est systématiquement investi dans l’entreprise : pour diminuer la consommation d’énergie et de matières, pour augmenter la productivité, la sécurité, la convivialité, les compétences et diminuer la pénibilité.
Tout dans l’usine est productif, même les toits avec des sols fleuris et des ruches d’abeilles.Ces toitures végétales sont un exemple « d’écolonomie » : faire des économies en faisant de l’écologie. En 20 ans, Pocheco a réalisé 10 millions d’euros d’investissements et réalisé 15 millions d’euros d’économies.

1h06’ Totnes (Grande-Bretagne).  Objectif : produire soi-même son énergie, son alimentation et gérer son eau.
Ben Brangwyn, cofondateur du « Transition network » s’occupe du projet de monnaie locale. Il pose la question cruciale : « Qui a le droit d’imprimer la monnaie ? ».
Si on veut une économie locale, plus résiliente où l’argent circule localement, il faut une monnaie locale.
Une  livre dépensée dans une entreprise locale circule davantage et cela génère 2,5 livres d’activité dans cette économie locale alors qu’au supermarché cela ne génère que 1,4 livre.
Thomas Jefferson (ancien président des États-Unis d’Amérique) : « Celui qui a le pouvoir de créer la monnaie a le pouvoir de contrôler la nation. »

1h10’ Mark Burton, chercheur à l’université de Bristol. « Tout l’argent ou presque est créé par des banques privées dont la principale motivation est de gagner de l’argent pour rémunérer leurs actionnaires ; pas pour être utiles ni pour répondre aux besoins réels de la société.
La monnaie est créée par les banques quand elles font des prêts. L’argent est créé sous forme de dette que nous devons rembourser avec des intérêts. Quand on rembourse cette monnaie, l’argent, créé ex nihilo par la banque,  disparaît ; mais les intérêts eux sont crédités sur le compte de la banque. Pour que l’économie fonctionne (et que les banques prospèrent), elles doivent prêter sans cesse.
Au Royaume-Uni, 97% de l’argent est créé par des banques privées via le crédit. Dans la Zone euro, c’est environ 85%. Le reste (les pièces et les billets) est créé par les banques centrales.

1h13’ Henri Ford : « Si les Américains comprenaient comment fonctionne le système bancaire, il y aurait une révolution le lendemain matin. »

Bernard Lietair, économiste. « Dans les sociétés patriarcales, il existe ce monopole monétaire avec intérêt. C’est un mécanisme qui concentre les ressources au sommet (même les systèmes soviétiques et chinois fonctionnent/fonctionnaient ainsi.
Prendre des cours d’économie, c’est un lavage de cerveau pour faire croire qu’il faut tout faire avec une seule monnaie (monnaie nationale). C’est plus efficace mais plus fragile. On peut faire l’analogie avec la monoculture agricole : cela donne plus de maladies, plus d’incendies, procure moins d’eau et satisfait moins d’animaux.
La « monoculture » monétaire a généré 145 crashs bancaires et 208 crises monétaires depuis 1970.
On peut apprendre ce qui se passe dans un écosystème naturel et l’appliquer à l’économie : ne pas permettre une monoculture. Il faut de la diversité :
-          une monnaie mondiale qui ne soit pas la monnaie d’un pays,
-          une monnaie nationale
-          et une monnaie municipale (ou de quartier).

1h15’ Forêt de Bélouve, île de la Réunion. Ecosystème avec plus de 1000 espèces animales et végétales

1h16’ Bâle (Suisse) où existe une monnaie complémentaire pour les PME (Wir Bank) depuis 80 ans. [Ironiquement, Bâle est aussi le siège de la BRI qui réunit toutes les banques centrales]
En 1934 (après le crash de 1929), les banques ne voulaient plus accorder de crédits alors, quinze entrepreneurs ont créé une monnaie sans intérêt à faire circuler entre eux pour relancer leur activité. En deux ans, le nombre est passé de 15 à 2000 membres.
« Officiellement, la Suisse a deux monnaies : le franc suisse et le wir. » explique Hervé Dubois, directeur de communication de la banque Wir. « La majorité des Suisses ne le savent pas car le wir circule entre les 60.000 PME. On ne peut pas utiliser cette monnaie hors de ce circuit. Les PME membres doivent être le client et le fournisseur des autres pour que ça fonctionne.
La banque Wir crée la monnaie à très bon marché car elle n’est pas sur le grand marché financier ; ça ne coûte rien à la banque Wir. Elle peut prêter à des taux minimes. Pas d’intérêts sur les avoirs (monnaie sur le compte courant). Faible taux sur les crédits.

1h20 Bristol (Angleterre) « Our city, our money »
« N’importe qui peut créer de la monnaie. » déclare Ciaran Mundy, directeur du Bristol Pound. « Il faut une diversité de gens dans le système qui puissent échanger les biens et services essentiels (nourriture, électricité, transport …). Il faut que tous ces gens aient confiance dans le même système. L’argent repose en réalité sur la confiance de tous.
Le problème avec le système monétaire actuel est que les grandes compagnies n’ont guère d’intérêts locaux. Elles n’ont pas les mêmes intérêts que les gens qui vivent et travaillent dans l’économie réelle.
La monnaie locale soutient les entreprises locales. Cela limite l’évasion fiscale. Cela crée une réserve de monnaie locale pour la communauté, cela favorise le développement des entreprises locales, ça réduit les circuits de transport donc les émissions de CO2. L’économie est plus locale, résiliente, écologique.
Le maire de la ville, George Fergusson, a décidé de se verser son salaire en Bristol Pounds.
Il faut que les municipalités acceptent leurs impôts en monnaies complémentaires et qu’elles l’utilisent pour payer partiellement leurs fonctionnaires et leurs fournisseurs.




1h22’ Oakland (Etats-Unis) Réunion du mouvement « Balle » qui existe depuis 10 ans, et compte 35.000 entrepreneurs de 80 réseaux différents.
Objectif : créer un réseau mondial d’économies locales dans les domaines d’activité suivants (liste non exhaustive) :
-          alimentation
-          énergie
-          construction
-          transports
-          vêtement
-          services
 Ils croient à la communauté contre la mondialisation et le chacun-pour-soi.
« Our vision is to create within a generation a global network of interconnected economies that work in harmony with nature to support a healthy, prosperous and joyful life for all people.”
Nikki Silvestri, directrice de Green for All à Oakland : “Ce n’est pas aux autres de déterminer notre avenir.”
Michelle Long, directrice de Balle : « Les entreprises qui grossissent et se mondialisent sont très fortes pour créer des $ mais très peu de gens en voient la couleur. »
Pour créer plus d’emplois, plus de richesses, pour plus de gens, il faut accroître la densité et la diversité des entreprises locales.

1h24’ Michael Schuman économiste cofondateur de Balle. « La pire méthode pour soutenir l’économie et créer l’emploi est de payer pour attirer ou retenir les multinationales, sous prétexte de développement économique. »
Pour 1$ dépensé dans une entreprise locale et indépendante, on va générer 2 à 4 fois plus d’emplois, d’impôts locaux, de subventions caritatives qu’une multinationale.

1h26’ Les multinationales contrôlent les gouvernements. Judy Wicks, chef d’entreprise, co-fondatrice de Balle. Il faut changer la société en refusant d’acheter à ces grandes compagnies. Les plus riches contrôlent le législateur.
 

Chapitre IV : La démocratie



1h27 David van Reybrouck, historien, archéologue et écrivain. « Il y a un sentiment de perte chez les citoyens. »

1h29 Vandana Shiva (Indienne) « Il faut obéir à deux lois : l’une vient de la Terre (protéger la Terre, ses ressources, ses bienfaits) ; l’autre concerne les droits des humains, de la démocratie, la liberté, l’indépendance. »

1h30 Islande. Crise de 2008. En 2009, manifestations pendant des mois pour obtenir la démission du gouvernement et des directeurs de la banque centrale. Les citoyens ont décidé de ne ps renflouer les banques qui avaient spéculé avec leur argent (2010).
Katrin Oddsdottir, avocate, membre du groupe des vingt-cinq. « En novembre 2010, 950 citoyens tirés au sort se sont réunis afin de définir les grandes priorités pour le pays. Le 25 novembre, 25 sont élus pour élaborer un projet de Constitution pour le pays ».
Birgitta Jonsdotir, poétesse, députée du parlement islandais depuis 2009 : « Tout le monde pouvait participer, par courriel, en ligne … Les questions récurrentes étaient :
-          Comment rendre nos élus responsables de leurs actes ?
-          Comment introduire de la transparence pour voir ce qu’ils font ?
-          Comment répartir les pouvoirs pour éviter la corruption ?
« La plupart des gens ne sont pas destructeurs ; seule une infime partie l’est. La plupart sont bons et gentils. Mais l’argent et le pouvoir rendent aveugles. »

En juillet 2011, le groupe des vingt-cinq remet le texte au parlement. Le pouvoir des politiques, des entreprises et des banques est encadré par les citoyens.
Trois mois et demi plus tard, ce texte est soumis à un référendum consultatif. Il obtient 67% de oui. C’est désormais aux députés d’entériner le texte mais les conservateurs le bloquent … depuis quatre ans. Comment faire ?

1h34 David van Reybrouck. « Jusqu’à présent, on ne connait qu’une forme de représentation : l’élection. C’est une procédure aristocratique. La deuxième forme est le tirage au sort qui est déjà utilisé pour les jurys d’assisses : en Belgique, en France, en Norvège, aux Etats-Unis … Les tirés au sort ont moins de compétence (au départ) mais ils ont une liberté plus grande (comparés à un député attaché à son parti politique, ou à des intérêts commerciaux).

Au Texas, État pétrolier par excellence, des journées de démocratie délibérative, avec des citoyens nourris d’informations, ont été organisées sur le thème de l’énergie renouvelable (éoliennes …). Aujourd’hui, le Texas est l’Etat des Etas-Unis d’Amérique avec le plus d’éoliennes.

1h36 Chennai (Inde) – République depuis 1950.
Village de Kuthambakkam : démocratie locale.
Elango Rangaswamy (maire du village) est un intouchable mais il a réussi à faire de hautes études comme chimiste puis est devenu maire en 1996. Il a mis en application le principe traditionnel des « gram sabha » (assemblée de village), de « self-gouvernance » en anglais. Cela permet des gouvernements locaux, une démocratie décentralisée plus forte. « Nous votons, nous gouvernons, nous participons aux assemblées citoyennes ». Les priorités du peuple sont écoutées. Les citoyens surveillent, corrigent, participent (assemblée = parlement du peuple).
Exemple : nettoyage, collecte d’eau de pluie, réparation, tout le monde participe … réhabiliter les bidons-villes … Levée de fonds ; emploi des femmes ; bénéfice réalisés ; microcrédits ; nouvelles activités. Tout le monde s’y met, y compris pour la construction de maisons. Les intouchables creusent les égouts, réparent les routes.
Le gouvernement a subventionné plus de 300 quartiers/villages similaires dans le Tamil Nadu. Après deux mandats, Elango crée « l’académie des maires » réunissant 900 villages avec comme objectif de créer la République des villages imaginée par Gandhi où la démocratie sera forte dès le plus petit échelon.
Quand les citoyens ont le pouvoir, ils créent une vraie démocratie.
 

Chapitre V : L'éducation



1h43 Pays scandinaves.
Espoo, dans la banlieue d’Helsinki (Finlande) Ce pays est en tête du classement PISA (réalisé par l’OCDE) pour l’Europe. En 2012, la Finlande arrive 1ère mondiale pour les sciences et la lecture, 4ème pour les mathématiques.
Kari Louhivuori, proviseur, dirige une belle école. « La société a tenu à montrer l’importance de l’éducation. En Finlande, on n’a pas de richesses souterraines. Notre force, c’est une excellente éducation. »
Le secret de l’efficacité du système éducatif ? « Très peu de bureaucratie. Le maître-mot est la confiance. Le ministère fait confiance aux autorités locales qui font confiance aux proviseurs qui font confiance aux professeurs. On n’a pas d’inspection. Pas de classement national ; pas de comparaison entre els écoles. Nous consacrons notre temps à enseigner, pas à évaluer. L’essentiel est de bien former les professeurs (master de 5 ans à l’université ; ils s’entraînent avec de vraies classes, sont deux enseignants pour quinze élèves ; ils découvrent de nombreuses pédagogies Montessori, Steiner … étudient de manière approfondie la psychologie enfantine …  Et les cas particuliers sont suivis par un enseignant supplémentaire. »
Maija Rintola, professeur : « C’est important de se sentir bien en classe. Si c’est trop strict, les élèves sont stressés et ne peuvent pas bien se concentrer. »
« Avant, ils étaient quarante par classe, assis en silence, pour ne pas se faire remarquer ; et le professeur faisait son cours au tableau.  Aujourd’hui, nous pouvons circuler, les élèves ont le droit de parler pendant les maths, ils ont le droit d’échanger (pas trop fort). Cela accroît leur confiance en eux-mêmes, ça les enrichit. Cela leur apprend à vivre ensemble. Pas juste els matières disciplinaires. »
« Au CP, on apprend à lire avec plusieurs méthodes pour offrir des possibilités à chaque élève. »
Objectif : leur apprendre à apprendre ; les rendre plus autonomes.
Les professeurs mangent avec les enfants ; c’est aussi un moment éducatif.
L’autorité vient de la compétence dans son métier et du respect.
Pour solutionner l’indiscipline, il faut écouter les élèves, les raisonner, les laisser prendre des décisions, les inciter à coopérer.
Entre sept et seize ans, tout est gratuit pour les écoliers finlandais : les livres, les soins de santé et même la cantine.
Les jeunes Finlandais apprennent non seulement les mathématiques, le finnois et l’histoire mais aussi à tricoter, à coudre, à fabriquer des vêtements, à travailler le bois, le métal, le cuir, à construire des objets, à laver leur linge, à ranger, à nettoyer, à cuisiner, à dessiner, à peindre, à jouer des instruments.
Changer l’éducation est un long processus (qui prend dix ans, vingt ans).
Le programme est revu tous les six ans, d’un commun accord.
Le but de l’école est de préparer à la vie, de donner des bases, de permettre aux élèves de sentir s’ils sont plutôt manuels ou intellectuels. En tant qu’être humain : apprendre la tolérance, comprendre la différence, que chacun est important, que certains ont besoin d’aide.

Conclusion

Il y a dans le monde :
-          Plus de 1200 « villes en transition »
-          Plus de 800 groupes « incroyables comestibles »
-          Des milliers de fermes urbaines
-          4000 monnaies locales complémentaires
-          Un pays 100% bio (le Bhoutan)
-          D’autres pays bientôt autonomes en énergie renouvelables (Cap-Vert, Suède, Costa-Rica …)
-          Un garçon de 19 ans qui a inventé une machine pour nettoyer les océans
-          Des ingénieurs qui inventent des moteurs à air comprimé
-          Des millions de gens qui partagent plutôt que d’acheter
-          Des maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment
-          Des millions d’autres qui plantent des arbres
-          Et qui épandent du compost pour stocker le CO2.


Cyril Dion et Mélanie Laurent

Dans le générique :
-          à 1h56 : partenaires et donateurs
-          à 1h58 : musique original de Fredrika Stahl
-          à 1h59 : musiques additionnelles : Kadiri Sennefer