Question posée par le 17/12/2018

Bonjour, votre question a été raccourcie, la voici en intégralité : «Pourquoi, Libé comme apparemment tous les autres médias français, n’a même pas évoqué le long et circonstancié rappel à l’ordre de la France par Amnesty International concernant la violence de la répression policière du mouvement social récent ?»

Vous faites allusion à ce rapport, publié par Amnesty international le 14 décembre, et titré : «La police doit mettre un terme à l’usage excessif de la force contre les manifestants et les lycéens.»
On y lit : «Des récits de victimes et de témoins, ainsi que des vidéos que nous avons examinées montrent que la police a fait un usage inapproprié des flashball, en tirant sur la foule. Elle a aussi lancé des grenades de désencerclement, qui ne devraient jamais être utilisées dans des opérations de maintien de l’ordre. […] Outre des manifestants, de nombreux journalistes ont été blessés, et certains ont affirmé avoir été délibérément visés. Une vidéo montre un journaliste portant un casque de presse touché dans le dos par une grenade de désencerclement alors qu’il s’éloignait du cordon de policiers.»

Ce rapport, qui a été publié vendredi, a pour l’heure effectivement été peu mentionné dans la presse. Même si le site Reporterre y a consacré un article publié ce lundi.

Nous ne pouvons répondre à la question du choix éditorial pour l’ensemble des rédactions.

L’explication tient peut-être au fait qu’Amnesty France ne l’a relayé qu’aujourd’hui. Ainsi, le site de Libé a mentionné ce rapport dans son live en début d’après-midi (mais après votre question).
Libération a déjà largement écrit sur les violences policières depuis le début du mouvement des gilets jaunes, que ce soit dans le «journal papier» (ici ou), sur le site (ici par exemple), ou encore dans la rubrique Checknews (ici, ici, ici, ou encore ).

Ce n’est pas la première fois qu’Amnesty condamne le traitement des manifestants en France. En mai 2017, l’ONG déplorait un droit de manifestation «sous pression» en France, estimant dans un rapport que «l’application de l’état d’urgence et un usage disproportionné de la force ont restreint ce droit fondamental de manière préoccupante».

Cordialement

Cédric Mathiot