mardi 24 novembre 2009

Royaumes indo-grecs

Le royaume indo-grec ou parfois royaume gréco-indien couvre différents territoires du nord et nord-ouest du sous-continent indien et perdura de -180 à -10. Il fut gouverné par plus de trente rois helléniques, souvent en conflit les uns avec les autres. Le royaume fut fondé lorsque le Royaume gréco-bactrien de Démétrios Ier envahit le nord géographique de l'Inde en -180.


Satrapies

Lors de la conquête de l'Inde, Alexandre institue des satrapies : satrapie de l'Indus supérieur (Gandhâra) gouvernée par Nikanor, l'Indus Moyen comprenant le royaume de Taxila et l'ouest du Panjâb, dirigée par Philippos, et l'Indus inférieur couvrant le Sind et la côte dont le pouvoir est partagé entre son beau-père Oxyartès et Péithon. Des royaumes et principautés indépendants s'intercalent, dont le royaume de Pôrôs.
Au milieu du IIIe siècle av. J.-C. les satrapies orientales se trouvent coupées de l'Empire séleucide par l'avancée des Parthes. Vers 240 av. J.-C. Diodote I, satrape de Bactriane prend le titre de roi. Vers 230 av. J.-C., Euthydème I s'empare du trône et son fils Démétrios lui succède. Euthydème initie un accroissement vers le sud mais c'est son fils, profitant de l'effondrement de l'Empire maurya, qui accroît le plus le royaume en ajoutant l'Arachosie, la Gédrosie et la Carmanie.
Se constitue alors un royaume indépendant dans le Gandhâra avec Agathocle et Pantaléon (vers 190 av. J.-C./180 av. J.-C.) puis Appolodote (vers 180 av. J.-C.-160 av. J.-C.).

Principaux rois indo-grecs, chronologie et territoires

Il y eut plus de 30 rois indo-grecs, souvent en concurrence sur différents territoires. Beaucoup d’entre eux ne sont connus que par leurs monnaies.
Sophytès (305-294), qui n’était pas au sens strict un roi indo-grec, fut un prince grec indépendant de la région du Pendjab, à la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand.
Beaucoup de dates, territoires et relations entre rois indo-grecs sont approximatives et essentiellement fondées sur l’analyse numismatique (lieux de découverte, surfrappes, monogrammes, métallurgie, styles), quelques inscriptions classiques et des inscriptions et preuves épigraphiques indiennes. La liste de rois, de dates et de territoires suivante après le règne de Démétrius dérive de l’analyse la plus récente et la plus extensive sur le sujet, menée par Osmund Bopearachchi ("Monnaies gréco-bactriennes et indo-grecques, catalogue raisonné", 1991).

Territoires orientaux

Les descendants du roi gréco-bactrien Euthydème Ier envahirent le nord de l’Inde vers -180 jusqu’à Pataliputra (actuelle Patna), avant de se retirer vers la région située entre l’Hindū-Kūsh et Mathura, où ils régnèrent sur la plus grande partie du nord-ouest du sous-continent indien :
Démétrios Ier (règne v. -200 à -170). Fils d’Euthydème Ier. Roi gréco-bactrien et conquérant de Inde.
Le territoire gouverné par Démétrios, de la Bactriane à Pataliputra, fut alors séparé en parties occidentale et orientale, et gouverné par plusieurs sous-rois et rois successeurs. La partie occidentale, constituée de la Bactriane, fut gouvernée par une succession de rois gréco-bactriens jusqu’à la fin du règne d’Hélioclès Ier vers -130. La partie orientale, composée des Paropamisades, de l’Arachosie, du Gandhara et du Pendjab, qui s’étendit parfois jusqu’à Mathura, fut gouvernée par une succession de rois appelés « indo-grecs » :

Territoires des Paropamisades à Mathura (maison d’Euthydème)

Agathocle (-190 à -180)
Pantaléon (-190 à -185)
Apollodote Ier (règne v. -180 à -160)
Antimaque II Nicéphore (-160 à -155)
Démétrios II (-155 à -150)

L’usurpateur Eucratide Ier réussit à éradiquer la dynastie des Euthydémides et à occuper des territoires s’étendant jusqu’à l’Indus, entre -170 et -145, créant une « Grande Bactriane » incluant la Sogdiane, la Margiane et l'Arie. Puis il conquiert l'Arachosie, le Gandhâra et une partie du Panjâb. Eucratide fut alors tué par son fils, après quoi Ménandre Ier semble avoir regagné tous les territoires vers l’ouest jusqu’à l’Hindū-Kūsh.
Ensuite les connaissances sont fragmentaires : Antialcidas est souverain de Taxila vers 100 av. J.-C., son successeur Archébios règne vers 90 av. J.-C.-80 av. J.-C. et est soumis par les Saces. Vers 55 av. J.-C. les souverains grecs du Panjâb oriental Apollodote II et Hippostrate reprennent Taxila. Le dernier souverain grec connu est Straton II, roi de Sâgala, vaincu par les Scythes.

Territoire de l’Hindū-Kūsh à Mathura (-150 à -125)

Ménandre Ier ou Milinda (règne v. -150 à -125). Successeur d’Apollodote. Marié à Agathocléia. Il entra dans la légende pour la taille de son royaume et son soutien à la foi bouddhiste.
Agathocléia (r.v. -130 à -125), probablement veuve de Ménandre, reine-mère et régente pour son fils Straton Ier.
Après la mort de Ménandre Ier, ses successeurs semblent s’être retirés vers l’est jusqu’au Gandhara, en perdant les Paropamisades et l’Arachosie au profit d’un royaume indo-grec occidental. Quelques années plus tard, les rois orientaux durent probablement se retirer encore davantage, jusqu’à l’ouest du Pendjab.

Territoire du Gandhara/Ouest du Pendjab à Mathura (-125 à -100)

Straton Ier (-125 à -110), fils de Ménandre Ier et d’Agathocléia
Hélioclès II (-110 à -100)

Les rois mineurs suivants gouvernèrent des parties du royaume :

Polyxène (v. -100 - possiblement au Gandhara)
Démétrios III Anicet (v. -100).

Après les alentours de -100, des rois indiens récupérèrent la région de Mathura et de l’est du Pendjab à l’est de la rivière Ravi, et commencèrent à frapper leur propres monnaies. Les Arjunayanas (région de Mathura) et les Yaudheyas mentionnent des victoires militaires sur leurs monnaies ("Victoire des Arjunayanas", "Victoire des Yaudheyas"). Pendant le Ier siècle avant J.-C., les Trigartas, les Audumbaras et finalement les Kunindas (les plus proches du Pendjab) commencèrent aussi à frapper leurs propres monnaies, habituellement dans un style rappelant fortement le monnayage indo-grec.
Le roi occidental Philoxène occupa brièvement l’ensemble du territoire grec restant des Paropamisades à l’ouest du Pendjab entre -100 et -95, après quoi les territoires se fragmentèrent à nouveau. Les rois orientaux regagnèrent leurs territoires vers l’ouest jusqu’en Arachosie.
Pendant le Ier siècle avant J.-C., les rois indo-grecs perdirent progressivement du terrain devant l’invasion des Indo-Scythes, jusqu’à ce que le dernier roi Straton II finisse son règne dans l’est du Pendjab autour de l’an 10 de l'ère chrétienne.

Territoire d’Arachosie et du Gandhara (-95 à -70)

Amyntas (-95 à -90)
Peukolaos (v. -90)
Ménandre II Dikaios "Le Juste" (-90 à -85)
Archébios (-90 à -80) (avec l’ouest du Pendjab)
(Mauès), roi indo-scythe.
Artémidore (v.-80)
Télèphe (75 - -70)

Territoire de l’ouest du Pendjab (- 95 à -55)

Épandre (-95 à -90)
Archébios (-90 à -80)
(Mauès), roi indo-scythe
Thraso (vers -80 ou plus tôt)
Apollodote II (-80 à -65) (avec l’est du Pendjab)
Hippostrate (-65 à -55), défait par le roi indo-scythe Azès Ier.
(Azès Ier). Roi indo-scythe.

Autour de -80, des parties de l’est du Pendjab furent regagnées :

Territoires de l’est du Pendjab (-80 à +10)

Apollodote II (-80 à -65)
Dionysios (-65 à -55)
Zoïle II (-55 à -35)
Apollophane (-35 à -25)
Straton II (-25 à +10)
(Rajuvula), roi indo-scythe.

Territoires occidentaux

Les rois suivants eurent la part du lion des royaumes indo-grecs, appelée ici "royaume occidental". Il se fonda sur les conquêtes du dernier roi gréco-bactrien Hélioclès Ier, dans les Paropamisades et en Arachosie, qui furent étendues au Gandhara par les rois suivants. On pense que plusieurs de ses gouvernants appartenaient à la maison d’Eucratide.

Territoires des Paropamisades, d’Arachosie et du Gandhara (-130 à -95)

Hélioclès Ier (r.v. -145 à -130), occupa la partie occidentale du royaume indo-grec vers -130.
Zoïle Ier (-130 à -120), régna uniquement dans les Paropamisades et en Arachosie.
Lysias (-120 à -110), conquit probablement le Gandhara au profit du royaume occidental.
Antialcidas (r.v. -115 à -95)
Philoxène (règne v. -100 à -95). Philoxène régna également dans l’ouest du Pendjab.

Après la mort de Philoxène, le royaume occidental se fragmenta et ne redevint plus jamais dominant. Les rois suivant régnèrent surtout dans les Paropamisades.

Territoire des Paropamisades (-95 à -70)

Diomède (-95 à -90)
Théophile (v. -90)
Nicias (règne v. -90 à -85)
Hermaios (règne v. -90 à -70).
(Rois Yuezhi)

Selon Osmund Bopearachchi, aucune trace d’occupation indo-scythe (ni de monnaies des principaux rois Indo-Scythes comme Mauès ou Azès Ier) n’a été trouvée dans les Paropamisades et l’ouest du Gandhara. Au contraire, une grande quantité d’émissions posthumes d’Hermaios sont connues jusque vers +40, date où elle se mélangent avec le monnayage du roi kouchan Kujula Kadphisès.
Les Grecs du territoire des Paropamisades étaient probablement étroitement associés aux tribus Yuezhi hellénisées, installées au nord-ouest dans la Bactriane voisine depuis des temps reculés. Les Yuezhi prirent alors probablement le contrôle des Paropamisades après Hermaios. Le premier prince Yuezhi documenté, Sapadbizès, régna vers -20 et frappa monnaie en grec et dans le même style que les rois indo-grecs occidentaux, dépendant probablement des ateliers grecs. Les Yuezhi s’étendirent vers l’est pendant le Ier siècle de l'ère chrétienne et fondèrent l’Empire kouchan. Le premier empereur kouchan Kujula Kadphisès s’associa ostensiblement avec Hermaios sur ses monnaies, suggérant qu’il était peut-être un de ses descendants par alliance, ou au moins revendiquait son héritage.

Roitelets indo-grecs (Gandhara)

Après que les rois indo-scythes prirent le pouvoir dans le nord de l’Inde, les communautés grecques résiduelles furent probablement gouvernées par des dirigeants grecs mineurs, sans droit de monnayage, jusqu’au Ier siècle de l'ère chrétienne, dans les régions des Paropamisades et du Gandhara :
Théodamas (v. Ier siècle), dirigeant indo-grec de la zone de Bajaur, au nord du Gandhara.
Les Indo-grecs ont pu garder un rôle militaire significatif jusqu’au IIe siècle, comme le suggèrent les inscriptions des rois Satavahana.

mercredi 18 novembre 2009

Glaukos de Karystos

Article rédigé pour Wikipédia

Chez les Mongols, le nom d’Avraga, premier grand champion de lutte du Naadam (au XIIIème ou XIVème siècle), est devenu si populaire qu’il est désormais ssynonyme du mot champion. Ainsi, de nos jours, quand on remporte deux fois le Naadam, on reçoit le titre d’avraga, et si on le gagne quatre fois, on reçoit celui de maître-avraga.

Durant l’Antiquité grecque, quatre vainqueurs olympiques obtinrent eux aussi, à tort ou à raison [1], ce statut :
- Milon de Crotone pour les lutteurs,
- Théagènes de Thasos pour les combattants multidisciplinaires,
- Polydamas de Skotoussa pour les pancratiastes,
- et Glaukos de Karystos pour les pugilistes.


La taille de Glaukos, fils de Démylos, de Karystos (vainqueur aux Jeux Olympiques de 520 av. JC) aurait été de 5 coudées moins 4 doigts soit environ 2m15 (si sa statue était à l’échelle comme celle des vainqueurs iconiques). Quant au nombre de victoires obtenues, il varie selon les sources :
- Anecd.Graeca : 3 pythiques et 10 isthmiques (rien n’est dit sur les néméennes)
- Pausanias : 2 pythiques, 8 isthmiques et 8 néméennes.

Glaukos cultivait la terre de son père Démylos mais un jour, le soc de sa charrue s’était détaché de l’araire et il le rajusta en se servant de sa main comme d’un marteau. Démylos fut stupéfait par ce spectacle et amena son fils à Olympie pour qu’il participe au concours de pugilat. Et là, comme Glaucos n’avait pas d’expérience du combat, il se fit blesser par ses adversaires. Alors qu’il boxait contre le dernier d’entre eux [en finale], on croyait qu’il renonçait à cause de ses blessures. Et là, son père lui cria : « Mon enfant, assène le coup de l’araire !». Et il remporta la victoire.

La statue que Pausanias décrit a l’allure d’un combattant qui feinte car Glaukos [étant donné sa taille] était naturellement le plus doué des athlètes de son temps pour l’esquive au combat. Pour les Grecs du IVème siècle, son nom était synonyme de champion. Simonide composa une ode pour sa victoire où il déclarait que ni Pollux (champion mythologique en pugilat) ni Héraklès (champion mythologique en lutte et pancrace) n’auraient pu rivaliser avec lui.

lundi 16 novembre 2009

Les Jeux celtes inspirés par des héros

Certaines sources historiques donnent une origine plus lointaine et non-hellénique aux compétitions d’athlétisme. Le Trinity College de Dublin conserve un document intéressant : Le Livre de Leinster, daté de 1160 de notre ère nous apprend en effet que des compétitions, les Tailteann Games, du nom d'une bourgade située dans le comté de Meath, existaient dès le XIXème siècle avant J.-C. Elles consistaient en divers concours que les Grecs ne pratiqueront pas, notamment le saut en hauteur et le lancer d'un essieu de char, le roth-cleas qui préfigure le lancer de marteau tel qu’on le pratique actuellement. L'épreuve aurait été créée en l'honneur d'un guerrier qui, doté d'une force surhumaine, se serait saisi à deux mains de l'essieu d'un char détruit, auquel étaient encore attachées deux roues et l'aurait fait tournoyer dans les airs avant de le projeter au loin.
La description énumère également le lancer de pierre, le saut en hauteur (au-dessus d’un homme debout), le jet de piques, le lancer de roue et autres exploits de force. L’origine légendaire de ces jeux anciens est donnée comme étant 1829 av. JC (soit exactement 3000 ans avant la mise sur le trône d’Irlande de John, son fils cadet, par le roi Henri II d’Angleterre). Le livre continue en indiquant que les jeux ont été tenus annuellement depuis au moins 554 av. JC. Dans une version révisée, les jeux ont duré jusqu'en 1169 après Jésus-Christ (date de l’invasion massive de l’Irlande par les Normands, déjà maîtres d’Angleterre avec Guillaume le Conquérant, un siècle plus tôt). Ces jeux supplanteraient ainsi les Jeux Olympiques grecs, en ancienneté et en durée.

La lutte y était une des activités importantes, comme le signale la légende de Cù Chulainn, tout comme le hurling, jeu de crosse à la balle toujours très populaire en Irlande.

D’après Raïko Petrov, auteur de « Les racines de la lutte », la lutte irlandaise traditionnelle était similaire au style anglais cornwall. Elle se pratiquait uniquement debout dans une tenue particulière, sa spécialité étant la prise « coude-col ». Pour remporter la victoire, il fallait que l’adversaire touche le sol avec ses trois points d’appuis.

Au XIXème siècle, de nombreux Irlandais émigrèrent vers d’autres pays et, aux Etats-Unis, contribuèrent à la formation de la lutte libre américaine (O’Kelly fut vainqueur chez les poids lourds aux Jeux Olympiques de 1908).

Le style cornwall est répandu dans le sud-ouest de l’Angleterre. Les compétitions se déroulent en vestes spéciales en toile épaisse au col empesé. Le combat commence par des prises initiales appliquées sur le col et la manche de la veste. Pour remporter la victoire, il faut projeter l’adversaire sur le dos de sorte qu’il touche le sol simultanément avec ses deux épaules et ses deux hanches (fesses), avec deux épaules et une hanche, ou avec une épaule et deux hanches.

« Les écrits de Geoffrey de Monmouth, ecclésiastique d’Oxford d’origine bretonne, donnent une origine mythologique à la lutte cornique dans le livre Historia Regum Britania, ou Histoire des Rois de (Grande) Bretagne publié en 1135. Il y est dit que c’est Corinéus qui introduisit la lutte dans les Pays de l’Ouest vers 1000 avant JC. Il y fut défié par le géant Gog-magog car Corinéus avait tué le fils de celui-ci. » (Guy Jaouen, in « Les luttes celtiques de Bretagne et du Cornwall »).

Hélas pour les historiens du sport, les Celtes se méfiaient de l’écriture, bien qu’ils utilisaient déjà un langage écrit vers le Vème siècle avant JC. Ainsi, la tradition et l’enseignement surtout oraux étaient dispensés par le druides qui constituaient la classe sacerdotales, institution commune à tous les peuples celtiques. Ceux-ci réussirent à maintenir une tradition orale très puissante, surtout en Irlande.

Ce n’est que vers le VIIème siècle de notre ère que les mythes païens celtiques furent écrits pour la première fois, par des moines chrétiens. Les spécialistes classent les textes en quatre grands cycles (ou sagas) :
- le cycle mythologique qui traite des anciens dieux de l’Irlande, les Tuatha Dé Danann (la tribu de la Déesse Dana)
- le cycle d’Ulster qui relate surtout la vie du roi Conchobar et du héros Cùchulainn
- le cycle historique décrit surtout les rois qui ont réellement vécu en Irlande pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne. Mais à cette époque, les traditions du druidisme, de la magie comme les croyances aux êtres féériques et surnaturels étaient très fortes ;
- et le cycle de Leinster ou cycle des Fenian, qui narre les aventures de Finn mac Cumaill et de sa troupe de guerriers, appelés les Fianna.

Les Irlandais n’ont ainsi laissé que des légendes qui se noient dans les brumes de la mer celtique. C’est donc en Grèce Antique qu’il faut chercher les compétitions mettant en valeur les disciplines martiales et surtout recensant les vainqueurs.

lundi 9 novembre 2009

Tailteann Games

Les Tailteann Games sont un ancien festival sportif et culturel jadis tenu en Irlande en l'honneur de la Reine Tailtiu. D'après la légende, ils furent fondés au XIXème siècle avant JC (en 1829 avant JC très exactement), mais historiquement, ils ne furent annuellement organisés qu'à partir de 554 avant JC, jusqu'à l'invasion Normande de 1167-1169.
La date de 1829 fut peut-être choisie (parmi toutes celles possibles du XIXème siècle avant JC) pour faire un compte rond : 3000 ans se seraient ainsi écoulées jusqu'à la mise au pouvoir du fils cadet d'Henri II d'Angleterre, John, en 1171.
Ces Jeux avaient lieu dans le Comté de Meath, peut-être dans la ville de Telltown. Ils duraient pendant 30 jours chaque année.

Cette compétition supplanterait ainsi en longévité et même ancienneté les Jeux Olympiques antiques dont les hypothèses les plus anciennes situent sa fondation au XVème siècle avant JC, la renaissance au IXème siècle à l'origine du roi Iphitos et sa tenue régulière à compter de 776 avant JC à 393 après JC.

Tailteann Games : historiquement : 554 av. JC -> 1169 = 1723 années ; non vérifiable : 1829 av. JC -> 1171 = 3000 années

Jeux Olympiques antiques : historiquement : 776 av. JC -> 393 = 1169 années; non vérifiable : autour de 1450 av. JC -> 393 = autour de 1840 années

jeudi 5 novembre 2009

Le meilleur combattant de tous les temps (livre)

Edition 2009
La troisième édition du livre, corrigée et révisée au mois d'octobre 2009, va très bientôt être publiée au format US : 15.24cm x 22.86cm. Elle sera disponible sur le site de l'éditeur en ligne Lulu.com, dont voici le lien pour le livre, Le meilleur combattant de tous les temps (ID #7858654): http://www.lulu.com/content/livre-reli%c3%a9-%c3%a0-couverture-rigide/le-meilleur-combattant-de-tous-les-temps/7858654 mais aussi auprès des revendeurs en ligne comme Amazon.com, d'ici environ 6 semaines (juste avant les fêtes !).
Bonne lecture à toutes et à tous !

mercredi 4 novembre 2009

Il a réussi à passer une semaine sans Internet.

À l'heure des e-mails,du Wi-Fi et de l'iPhone, peut-on vivresans utiliser Internet ? Pendant sept jours,l'un de nos jeunes journalistess'est déconnecté du réseau virtuel mondial.À 24 ans, cela ne lui était jamais arrivé.Il a découvert une vie faite de coupsde téléphone et d'archives papier.C'était mieux avant ?

Internet prend-il trop d'importance dans votre vie? Le pari avait été lancé à la cantonade : passer une semaine sans me connecter à Internet. On n'y croyait pas. « Tu vas tenir ? », demandait ma copine, intriguée.

Car, ayant le Net à domicile depuis l'âge de 15 ans, je me demande comment on faisait avant. Avant, quand le fax et les pellicules photos étaient encore dans le coup.

Lundi, 8 h. C'est le jour J, le premier de ma semaine de diète. Entre le café et la douche, j'allume l'ordi. Un réflexe chaque matin. En temps normal, je serais passé prendre des nouvelles de mes connaissances, lire les gros titres de l'actualité, jeter un coup d'oeil sur mon compte bancaire, voir les nouveautés à télécharger... Aujourd'hui, rien. Dur retour à la réalité. Sans Internet, je n'ai malheureusement rien à faire sur l'ordinateur : je l'éteins, ronge mon frein et file dans la salle d'eau. Ces quelques jours s'annoncent longs. Mais qu'est-ce qui m'a pris de me lancer là-dedans ? !

Direction le boulot, pour mon deuxième jour « déconnecté ». Je vais expérimenter le 'journalisme à l'ancienne'. À 24 ans, je n'ai jamais travaillé sans Internet. Là, toute recherche en ligne est bannie. Ça change tout. En quête d'informations pour un article, je me dirige vers le service de la documentation. Un « moteur de recherche » humain qui m'a déniché des coupures de presse papier dont certaines datent de 1979. Je les lis avec fierté : j'ai triomphé de Google. Encore plus incroyable, en cette fin de journée, je me mets à classer des articles photocopiés dans une chemise cartonnée. Une pratique que j'avais observée chez les journalistes qui ont de la bouteille.

Malheureusement, mes envies de Web reviennent vite. Je m'autoriserais bien un petit écart, mais je tiens bon. J'ai quand même l'impression de louper des trucs. Les derniers commentaires sur Facebook, les vidéos sur YouTube, la musique sur Deezer, les nouveautés sur les blogs... En rentrant chez moi, je questionne ma copine pour tenter de grappiller quelques infos. « Alors quoi de neuf sur le Net ? Du nouveau sur Facebook ? » Elle ne lâche rien.

« T'as pas Internet ? Ah la tuile ! »

Très vite, je me sens coupé du monde. J'ai beau compenser par quelques textos, j'ai l'impression de ne plus pouvoir communiquer. Au travail notamment. Les courriers électroniques y ont pris une place folle. « Je t'envoie ça par mail... Quoi t'as pas Internet ? Ah la tuile ! », me lance une collègue. Je reprends donc l'habitude du combiné téléphonique. À l'ancienne. Tout roule, jusqu'à ce qu'un interlocuteur me demande de lui envoyer mes questions par mail. Je ne craque pas : l'interview attendra la semaine prochaine.

Je me sens tout de même libéré. Faute de fenêtre sur la Toile, je ne suis plus perturbé par toutes ces infos qui déboulent à chaque seconde sur le Web. Je m'éparpille moins. Je ne fais plus qu'une seule chose à la fois. Une situation inconcevable d'ordinaire, quand plusieurs onglets de mon navigateur sont constamment ouverts.

Jeudi, nouveau défi : acheter des billets de train. Comment faire ? À défaut de pouvoir consulter les horaires en ligne et réserver ma place en quelques clics, je cherche une solution. Demander à quelqu'un de le faire pour moi ? Cela serait trop facile. Appeler la gare ? Je n'ai pas d'annuaire papier. Me déplacer ? Je ne vais quand même pas y aller spécialement. Dans l'impasse, je jette l'éponge et me résous à attendre le jour J pour prendre mon « Rennes-Morlaix ».

Pour fêter ce début de week-end, j'investis la cuisine. Gâteau pommes/ chocolat au programme. Je sors tous les ingrédients et prépare les ustensiles. Combien de grammes de farine ? Combien d'oeufs ? Combien de centilitres de lait ? Seulement voilà, je n'ai pas de livre de recettes. À défaut de pouvoir la trouver sur la Toile, je décide de me rabattre sur de l'immanquable, de l'inratable, même avec des proportions au pif : des pommes caramélisées. La mission est remplie, bon gré mal gré, mais je commence à maudire cette dématérialisation des supports que permet le Net. Après cinq jours sans musique en ligne, je suis même contraint de réécouter des vieux CD sur ma chaîne hi-fi.

Ma semaine touche à sa fin. J'ai survécu. Mais qu'est-ce que j'ai hâte de reprendre mes bonnes vieilles habitudes. Musique, vidéo, Facebook, forums de discussion, blogs spécialisés, jeux débiles... En cette dernière journée, je m'endors avec mon iPod équipé de Wi-Fi (connexion sans fil) à proximité. Vivement demain.

Julien MARCHAND.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDetFdj_-J-ai-reussi-a-passer-une-semaine-sans-Internet-_39382-1126517_actu.Htm

Précocité et longévité ? A suivre : Teddy Riner.

Les notions de précocité et de longévité sont généralement incompatibles en sport, surtout dans les épreuves dites "lourdes" durant l'Antiquité et les sports de combat modernes.

Il y eut cependant quelques exceptions :

- Hipposthènes de Sparte (VIIème siècle avant Jésus-Christ) fut le premier vainqueur olympique en lutte dans la catégorie d'âge "paides" (juniors). Pourtant, huit années plus tard, il revint parmi les "andres" (seniors) et conquit 5 nouvelles couronnes consécutives. Ainsi, son règne parmil les lutteurs peut être estimé à 24 +/-3 années !
http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/1-en-lutte-orthopale.html


- Milon de Crotone (VIème siècle avant Jésus-Christ) imita son glorieux prédécesseur en s'emparant lui aussi d'un titre olympique "paides" puis de 5 chez les "andres". Mais il fit encore un peu mieux en multipliant les succès dans d'autres compétitions préstigieuses : les Jeux Pythiques (7 couronnes), les Jeux Isthmiques (10 couronnes) et les Jeux Néméens (9 couronnes). Son règne est estimé à 27 années ! Et son physique à 1m90 pour un poids autour de 148kg.
http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/palmars-de-milon-de-crotone.html
http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/ge-du-champion-dbut-de-rgne-chez-les.html
http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/05/carrire-sur-sept-olympiades.html - Le troisième champion à dépasser une longévité au sommet de 20 années est un autre lutteur, du XIXème siècle : le Turc Ottoman "Gaddar Kel" Aliço. Il s'imposa 26 fois consécutivement dans le Kirkpinar, l'épreuve la plus prestigieuse au monde à son époque (juste avant la restauration des Jeux Olympiques par Pierre De Coubertin).
http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/07/lutte-turque-yagli-gurs.html
Quel champion, de nos jours, a-t-il commencé à régner avec une grande précocité et affiche-t-il un potentiel qui pourrait lui permettre de régner très, très longtemps ?

Celui qui apparaît comme une évidence est le Français Teddy Riner : déjà deux fois champion du monde parmi les "juniors" (à 17 puis 19 ans) et trois fois parmi les "seniors" (à 18, 19 et 20 ans) dont 2 fois en +100kg et 1 fois en "toutes catégories".

Ce qui permet ensuite de le présenter comme pouvant durer très longtemps, c'est son physique.
Avec ses 2m02 ou 04 (un géant parmi les lutteurs généralement trapus) pour "seulement" 120-130 kg, il est encore athlétique, très bien proportionné. Il ressemble plus à un pancratiaste qu'à un judoka/lutteur (d'après le tableau des morphotypes http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/06/les-gabarits-antiques-compars-aux.html).
Il est promis à grossir, s'épaissir, s'alourdir pour dépasser vraisemblablement les 150kg dans quelques années.
En plus, il ne semble pas avoir de rivaux sérieux en judo. Satoshi Ishii, champion olympique 2008, a quitté le judo pour les MMA. Les meilleurs Bulgares et Mongols sont passés au sumo (sous les pseudonymes de Kotooshu, Hakuho et Asashoryu). Les Russes et Cubains préfèrent la lutte au judo ... Bref, la route est toute tracée pour qu'il accomplisse quelque chose de grand, le meilleur palmarès de tous les temps en judo (record à battre : 2 titres olympiques et 4 titres mondiaux, par David Douillet), la plus longue carrière au sommet (12 années par Masahiko Kimura) et peut-être l'une des plus longues dans les sports de préhension (au delà de 20 années).

mardi 3 novembre 2009

Satoshi, le nouveau Fedor ?

Champion du monde "junior" de judo en 2004 (à 17 ans) puis champion olympique des poids lourds en 2008 (à 21), Satoshi Ishii est un modèle de précocité. Il était destiné à succéder aux grands judokas japonais tels Yasuhiro Yamashita (champion olympique et quadruple champion du monde) ou, plus récemment, Kosei Inoue (champion olympique et triple champion du monde). Mais il a choisi une autre voie : les "arts martiaux mixtes" (MMA, en anglais).

Avec son 1m80 et 108kg, il possède le gabarit théorique idéal, celui dont était probablement doté le meilleur pancratiaste de l'Antiquité : Dorieus de Rhodes. Il pourrait devenir le premier champion moderne à imiter l'exploit de Kapros d'Elis : remporter un titre olympique en "lutte" (au sens large de "sport de préhension") et un titre équivalent en pancrace.

Mais pour devenir le meilleur "pancratiaste" (en anglais "free fighter") actuel, il devra détrôner le champion du monde toutes catégories actuel : le Russe Fedor Emelianenko (déjà âgé de 33 ans). Toutefois, auparavant, il faudra qu'il démontre que son physique et ses qualités de judoka sont complétés par des capacités de frappeur, d'encaisseur et de finisseur au sol !

Première étape : son compatriote, le vétéran Hidehiko Yoshida (40 ans cette année). Ce judoka fut champion olympique (78kg en 1992) et champion du monde (90kg en 1999) avant de passer aux "arts martiaux mixtes". Il fut le premier Japonais à résister au champion du Pride Fighting Championship dans la catégorie des 93kg, Wanderlei Silva, mais ne devint hélas jamais champion. Ce sera tout de même un opposant de grande expérience.


Ensuite, il faudra accumuler les combats, peut-être face aux lutteurs/catcheurs étatsuniens tels que Josh Barnett ou Brock Lesnar (le champion poids lourd de l'UFC) ... en espérant affronter bientôt le "Tsar" Fedor Emelianenko avant que quelqu'un d'autre ne le batte !
On doit en effet se souvenir du faux pas de Fedor Emelianenko en sambo combat lors des championnats du monde 2008 contre Blagoi Ivanov, lui aussi au physique idéal d'1m80 pour 111kg, et passé aux "arts martiaux mixtes" professionnels en 2008.

BNB

La notion de Bonheur national brut fut inventée au Bhoutan, royaume himalayen devenu récemment une démocratie (selon la volonté du roi qui a abdiqué), pour répondre à la domination écrasante du modèle capitaliste occidental qui ne reposait que sur le Produit National Brut.

Comment justifier que le pays le plus riche du monde (et de loin, à savoir les Etats-Unis d'Amérique) n'apporte pas le bonheur à tous ses citoyens, bien au contraire ?

Le bonheur national brut (BNB) est une tentative de définition du niveau de vie en des termes plus psychologiques et holistiques que le produit national brut. Cet indice a été préconisé par le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, en 1972. Son but étant de bâtir une économie qui servirait la culture du Bhoutan basée sur des valeurs spirituelles bouddhistes. Parmi d'autres objectifs moraux, il sert à guider l'établissement de plans économiques et de développement pour le pays.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bonheur_national_brut

L'altruisme selon Matthieu Ricard


Matthieu Ricard, porte-parole du Dalaï Lama en France, est un homme de bien.

Auteur de plusieurs ouvrages, scientifiques, philosophiques, bouddhistes, il consacre l’intégralité de ses droits d’auteurs à une trentaine de projets humanitaires menés à bien au Tibet, au Népal et en Inde (cliniques, écoles, orphelinats, ponts), sous l'égide de l'association Karuna [1].

Mathieu Ricard recommande l'altruisme selon trois échelles de temps :

- professionnelle : le temps d'une carrière, en respectant les autres,
- familiale : le temps d'une vie, en pensant à ses enfants et à ses proches,
- écologique : en ayant conscience de ce que l'on va léguer aux générations futures.