vendredi 23 novembre 2007

Une "nouvelle" Afrique

Les dernières décennies du XIXème siècle ont entraîné de profonds bouleversements dont la carte de l'Afrique donne une image significative. Deux pays seulement demeurèrent indépendants : le Libéria (voir article "Israël, le nouveau Libéria" du lundi 9 avril 2007) et l'Ethiopie. Tous les autres ont été englobés dans des empires coloniaux appartement à des pays européens. Dans les métropoles, on s'efforça de développer la fierté des citoyens en faisant étudier aux écoliers la géographie coloniale à l'aide des cartes où les possessions nationales étaient valorisées par l'emploi d'une même couleur. Les Africains, pour leur part, ont dû subir un découpage politique imposé de l'extérieur.

L'Ethiopie, empire indépendant, fascine l'Occident à cause de la légende qui fait remonter les origines de sa création au fils de la reine de Saba et du roi Salomon ! En outre, il est considéré comme un "bastion" de la chrétienté au milieu de peuples animistes ou musulmans : c'est donc un Etat "civilisé" pour les Européens du XIXème siècle. Le négus (empereur) Théodoros II, qui règne de 1855 à 1868, consolide son empire en s'appuyant sur l'Eglise chrétienne et sur une armée modernisée.

dimanche 18 novembre 2007

Poids "idéal" pour exceller dans un sport antique et/ou moderne

L'étude statistique des tailles et poids des plus grands champions de l'Histoire (voir site http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/ ) a permis de mettre en évidence le "physique idéal" pour exceller dans les épreuves "lourdes" de l'Antiquité mais aussi de l'époque moderne.

130 kg : lutte ; exemple : Alexandre Karelin (1m91, 130 kg)
119 kg : lutte et pancrace ; exemple : Mark Kerr (1m90, 116kg)
109 kg : pancrace ; exemple : Fedor Emelianenko (1m83, 106 kg)
100 kg : pugilat (boxe) et pancrace ; exemple : Mirko Filipovic (1m88, 100kg)
92 kg : pugilat (boxe) ; exemple : Joe Louis (1m87, 92 kg)

A partir de là, on peut en déduire les poids "idéaux" pour les épreuves combinées, et au-delà, pour les épreuves "légères" c'est-à-dire : la course à pied.

84 kg : pentahtlon (épreuves combinées)

77 kg : drome et/ou diaule (sprint)
71 kg : (demi-fond)
65 kg : dolique (fond) ; exemples : Emil Zatopek (1m74, 66 kg) ... jusqu'à Haile Gebrselassie (1m64, 53kg)

samedi 17 novembre 2007

Gabarits des meilleurs pancratiastes de l'Histoire

Pas assez lourds pour exceller en lutte (où il semble falloir approcher les 130kg pour espérer figurer parmi les meilleurs, à moins de posséder une technique exceptionnelle), et pas assez grands ou rapides pour exceller en boxe.
Voici une façon un peu péjorative de décrire les pancratiastes.
On aurait aussi pu dire : "Les meilleurs boxeurs parmi les lutteurs et les meilleurs lutteurs parmi les boxeurs", pour reprendre l'expression plus valorisante de Philostrate (?).

En terme de gabarit, cela pourrait se traduire par : l'intermédiaire entre :
- le "gabarit idéal" du lutteur : 1m83+/-15cm pour 129+/-40kg
- et le "gabarit idéal" du boxeur : 1m88+/-10cm pour 92+/-2kg

Pancratiaste idéal :
taille : 1m85
poids : 110kg

Ces chiffres sont forts proches des standards modernes avec Fedor Emelianenko (1m83, 106kg) comme référence !

Gabarits des meilleurs boxeurs de l'Histoire

Contrairement aux lutteurs, chez les boxeurs, les poids des meilleurs champions divergent peu. Ils se situent tous entre 90kg (Jack Broughton, champion du monde de 1738 à 1750) et 94kg (98kg de moyenne pour Mohamed Ali, chez les professionnels, durant ses trois règnes entre 1964 et 1979 ... mais seulement 81kg chez les amateurs lors de JO de 1960).
poids : 92kg+/-2kg
Ce poids de corps semble être le compromis idéal pour figurer parmi les hommes forts tout en conservant une bonne mobilité. La combinaison de la force et de la vitesse se traduisant par la puissance (de frappe).

Par contre les tailles varient beaucoup plus : de 1m77 (Tom Cribb, champion du monde 1809-1822) à 1m98 (Felix Savon-Fabre, multiple vainqueur olympique et champion du monde amateur entre 1985 et 2000).
taille : 1m88+/-10cm

Toutefois, il faut citer l'incroyable Glaukos de Karystos (considéré comme le plus grand boxeur de l'Antiquité) dont la statue iconique (littéralement "à son image", "grandeur nature") le représentait avec une taille de 2m15, dans une posture d'esquive, s'apprêtant à délivrer son spécial "coup du marteau".
Un tel géant n'est pas sans évoquer les récents champion du monde WBA de boxe anglaise professionnelle Nikolay Valuev (2m13) et double vainqueur du K1 Grand Prix Semmy Schilt (2m12) ... d'ailleurs favori pour un troisième K1 GP d'affilée.
Selon les morphotypes consultables à l'adresse http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/2007/06/les-gabarits-antiques-compars-aux.html , on pourrait estimer le poids du pugiliste Glaukos de Karystos à 130kg; c'est-à-dire entre les 120kg de Semmy Schilt lors de son premier sacre et les 147kg de Nikolay Valuev.

Gabarits des meilleurs lutteurs de l'Histoire

Les gabarits des meilleurs lutteurs de l'Histoire sont extrêmement variés selon le style qu'ils pratiquaient. Tantôt, c'est l'inertie qui est privilégiée (dans le sumo, par exemple), tantôt la technique face à un adversaire difficile à saisir (dans le style yagli gures, lutte turque à l'huile), tantôt c'est la technique au sol (dans le judo/ju-jitsu).

Ainsi parmi ceux ayant régné au moins douze années sur leur discipline, on observe des tailles allant de 1m68 (Masahiko Kimura : champion de judo de 1937 à 1949) à 1m98 (Adali Halil : 18 fois vainqueur du Kirkpinar d'Edirne entre 1888 et 1913).
La variation en terme de poids de corps est encore plus importante : de 90kg (de moyenne pour Masahiko Kimura) à 169kg (Torokichi Seki dit "Raiden", ozeki de sumo, 28 fois yusho).

En terme mathématiques, on dira que l'écart-type à la moyenne est très important :
taille : 1m83+/-15cm
poids : 129kg+/-40kg

Il est intéressant de constater que ces moyennes sont retrouvées lorsque l'on effectue des statistiques sur un plus large nombre de champions. En considérant tous les yokozunas de sumo des XVIIIème et XIXème siècle d'un côté (1m77, 135kg de moyenne) et, de l'autre côté, en combinant les gabarits des meilleurs lutteurs modernes (XXème siècle) en lutte gréco-romaine (1m92, 125kg) et en lutte libre (1m90, 116kg), on retrouve approximativement 1m84, 128kg.

Il semblerait donc que ce soit le gabarit idéal pour un lutteur.

Les plus grands combattants de tous les temps

Après quinze années de collecte d'informations et l'application d'une méthodologie objective pour répondre à une problématique généralement traitée de façon fort subjective, il m'a enfin été possible de répondre à la question : "Quel est le plus grand champion de sports de combat de tous les temps ?" (je parle des arts martiaux et sports de combat sans arme).

J'ai identifié vingt-quatre champions dont les règnes se sont étendus sur une période au moins égale à douze années, soit trois olympiades complètes. De telles durées sont rares et valaient dans l'Antiquité le droit de se voir ériger une statue iconique : à l'image du combattant, grandeur nature, dans les sanctuaires les plus sacrés de la Grèce : Olympie, Delphes/Pythô ...

26 +/-1 années : Milon de Crotone (lutteur du style "orthopale"), gabarit estimé à 1m91, 149kg
26 années : "Gaddar Kel" Aliço (lutteur du style "yagli gures"), gabarit estimé à 1m90, 112kg
24 +/-3 années : Hipposthènes de Lacédémone (lutteur du style "orthopale")
20 +/-3 années : Hetoimokles de Lacédémone (lutteur du style "orthopale")
18 années : Adali Halil (lutteur du style "yagli gures"), 1m98, 125kg de moyenne
16 +/-1 années : Tisandros de Naxos en Sicile (boxeur du style "pugilat avec ceste"), gabarit estimé à 1m88, 92kg
16 +/-3 années : Chairon de Pellene (lutteur du style "orthopale")
15 années environ : Alexander Karelin (lutteur du style "gréco-romain"), 1m91, 130kg
15 années environ : Théagènes de Thasos (boxeur du style "pugilat avec ceste" et pancratiaste, mais aussi coureur), gabarit estimé à 1m88 avec un poids évoluant de 84kg à 92kg puis jusqu'à 109kg
15 années environ : Dorieus de Rhodes (pancratiaste), gabarit estimé à 1m80, 109kg
14 années environ : Torokichi Seki alias "Raiden" (lutteur du style "sumo"), 1m97, 169kg
14 années : Felix Savon-Fabre (boxeur du style "anglaise amateur"), 1m98, 91kg
14 années environ : Titus Flavius Archibius d'Alexandrie (pancratiaste et lutteur du style "orthopale")
13 années environ : Glaukos de Karystos (boxeur du style "pugilat avec cestes"), 2m17, probablement 130kg
13 années environ : Cassius Clay alias "Mohamed Ali" (boxeur des styles "anglaise amateur" puis "anglaise professionnelle"), 1m90, 81kg puis 98kg de moyenne
13 années environ : Tom Cribb (boxeur du style "barenuckle" c'est-à-dire "à mains nues"), 1m77, 90kg
12 +/- 2 années : Straton d'Alexandrie (lutte du style "orthopale" et pancratiaste), gabarit estimé à 1m83, 119kg
12 +/-1 années : Astyanax de Milet (pancratiaste)
12 années environ : Kleitomachos de Thèbes (pancratiaste, boxeur du style "pugilat avec cestes" et lutteur du style "orthopale")
12 années : Teofilo Stevenson (boxeur du style "anglaise amateur"), 1m92, 93kg
12 années : Masahiko Kimura (lutteur des styles "judo" et "ju-jitsu"), 1m68, 90kg de moyenne
12 +/-3 années : Euthymos de Locres Epizéphyriennes (boxeur du style "pugilat avec cestes")
12 années : Joe Louis (boxeur du style "anglaise professionnelle"), 1m87, 92kg de moyenne
12 années : Jack Broughton (boxeur du style "barenuckle" c'est-à-dire "à poings nus"), 1m81, 90kg

Pour tous les détails, consulter : http://le-meilleur-de-tous-les-temps.blogspot.com/

Catégories de poids

Dans les sports de force, le poids du pratiquant a un impact sur ses chances de succès. Ainsi est née, à la fin du XIXème, la notion de "catégorie de poids" : afin de laisser une chance aux plus légers de gagner quand même des récompenses ... de moindre valeur. C'est le cas en haltérophilie, en aviron et dans la plupart des sports de combats.
Le problème, c'est que chaque discipline possède ses propres catégories avec des nombres variant de deux (pour le "beach wrestling" : moins et plus de 85kg) à dix-sept (pour la boxe anglaise professionnelle).

Je propose ici une nomenclature, une méthode mathématique pour obtenir dix catégories de poids (une bonne moyenne entre 2 et 17; et un nombre rond) en passant de la limite "50kg" à la limite "100kg" (du simple double; et deux nombres ronds).

Dans un premier temps, les "moins de 50kg" et le "100kg et plus" sont baptisés respectivement : "poids mouches" et "poids super-lourds".
Dans un deuxième temps, on applique le calcul mathématique : "racine huitième de 2" pour découvrir les huit autres limites pour passer du simple au double, de 50 à 100.

Et voici les résultats au gramme près :
- poids "super-lourds" : 100 kg et plus
- poids "lourds" : 99,999 kg qu'on arrondit à "moins de 100 kg"
- poids "mi-lourds" ("cruiser" en anglais) : 91,700 kg qu'on arrondit à "moins de 92kg"
- poids "lourds-légers" : 84,089 kg qu'on arrondit à "moins de 84kg"
- poids "moyens" : 77,110 kg qu'on arrondit à "moins de 77kg"
- poids "mi-moyens" ("welter" en anglais) : 70,710 kg qu'on arrondit à "moins de 71kg"
- poids "légers" : 64,842 kg qu'on arrondit à "moins de 65kg"
- poids "plumes" : 59,460 kg qu'on arrondit à "moins de 59 kg"
- poids "coqs" : 54,525 kg qu'on arrondit à "moins de 54kg"
- poids "mouches" : "moins de 50kg"

vendredi 16 novembre 2007

Rudyard Kipling en créole réunionnais

SI
(Poème de RUDYARD KIPLING traduit en créole )
par claude VINH SAN, membre de l'Académie Réunionnaise Arts et Lettres

Si ou gaingn’ regard’ détruir’ tout’ ça qu’ou la fait dan’ out vie
Ou dit pas rien , ou arcommence construir’
Si in sel coup, ou perd’ tout’ l’argent qu’ou là gaign’ ec la lotrie
Sans bougé, même pas in ti soupir
Si ou pé et’ in z’amant, sans qu’ou devient fou ec l’amour
Si ou pé et’ costaud mais quand même’ rest’ in pé doux
Si ou sent tout’ moun’ y aime pas ou, sans fait comm’ zot’ out tour mais continié sobat’ pou défend’ à ou

Si ou pé support’entend’out causement
Que des pauv’ boug y déguise pou enrage ça qu’lé bêt’
Zot bouch’ y racont’n’import’ quoué su ou seul’ment
Sans qu’ou ramasse menter, même dan’ out têt’
Si ou pé rest’ droit’ mêm’si ou lé popilaire
Si ou pé rest’ ti colon qui donn’ conseill’ lo roi
Si ou pé aim’ out band’ z’amis comm’ out band’ frere
Mêm’ si zot’ lé rien pou ou

Si ou connaît réflécir, argarder, et connaît’
Sans qu’ jamais ou devient méfiant ou bien casser’
Rêver, mais pas laiss’ out rêv’ dev’nir out mait’
Penser, sans qu’ou lé in penser’
Si ou pé et’ dir, sans qu’la raz y mont’ si ou
Si ou la pas per’ et si ou fait tention sirtout
Si ou pé et’ bon, si ou connaît rest’ pénard’
Sans qu’ou lé ni donner’ d’leçon, ni vantard

Si ou pé rencont’ victoir’ après défait’
Et argard’ ces dé menter en mêm’ temps
Si ou pé gard’ out couraz et tout’ out têt’
Pendant qu’les zot’ y perd’ cà d’zot bêt’ment
Alors’ lo band’ roi, band’ bon dié, la chance ec la victoir’
Tout’ va serv’ a ou comm’ z’esclave ec soumission

Et, ça qui vaut mié qu’les rois ec qu’la gloir’

Ou s’ra in homm’ mon garçon.
Le 09-11-2007

mercredi 14 novembre 2007

Le "Jardin d'Eden" localisé à Göbelki Tepe

C'est sur le site archéologique de Göbelki Tepe que les chercheurs pensent avoir localisé l'origine des légendes qui ont donné naissance au biblique Jardin d'Eden.
Une ville bardée de pierres sculptées monumentales aurait été construite dès 9500 avant JC près de 1000 années avant que l'agriculture et l'élevage aient été maîtrisés. Elle aurait perduré environ 15 siècles jusqu'à ce que les populations redescendent dans les vallées pour subsiter cette fois dans la poussière et le labour.
Ceci remettrait en cause l'hypothèse selon laquelle l'agriculture (inventée à l'aube du néolithique) précédait forcément la sédentarisation et la concentration de populations supérieures à quelques dizaines d'individus.
Mais pour qu'une terre puisse accueillir une importante population de chasseurs-cueilleurs, dont en plus une partie se consacrait à l'érection de pierres sculptées ou à la construction de murs, cela suppose une extrême abondance de la nature en ce lieu. D'où la notion d'Eden !

Quelques articles à lire à ce sujet (en anglais) : http://www.redorbit.com/news/science/1139126/modern_archaeology/index.html?source=r_science&rfp=dta
Ou encore : http://www.thefirstpost.co.uk/index.php?menuID=2&subID=1007 et la suite http://www.thefirstpost.co.uk/index.php?menuID=2&subID=1007&p=2
Ainsi que sur le Jardin d'Eden (en français) : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89den

mardi 6 novembre 2007

Suite de l'enquête sur le dopage

Les hypothèses bâties sur l'évolution du record du 100m en athlétisme sont peut-être dûes au hasard. Il faudrait donc chercher d'autres données pertinentes pour valider ou invalider l'affirmation selon laquelle les performances sportives ont connu deux bonds (aux alentours des années 1960 puis des années 1990) grâce à deux "générations" de produits dopants ... en attendant la troisième génération qui sera sans doute "génétique".

Les informations sur l'évolution des records en athlétisme seront prises à l'adresse suivante : http://home.nordnet.fr/scharlet/evoluRec.htm

Etude de l'évolution du record du 200m masculin
20"6 Andrew Stanfield USA Philadelphie 26.5.1951
20"5 Peter Radford GBR Wolverhampton 28.5.1960
20"3 Henry Carr USA Tempe 23.3.1963
20"2 Henry Carr USA Tempe 4.4.1964
20"0 Tommie Smith USA Sacramento 11.6.1966
19"8 Tommie Smith USA Mexico 16.10.1968
19"83 Tommie Smith USA Mexico 16.10.1968
19"72 Pietro Mennea ITA Mexico 12.09.1979
19"66 Michael Johnson USA Atlanta 23.06.1996
19"32 Michael Johnson USA Atlanta 01.08.1996

Les données antérieures aux années 1950 manquent ... et c'est bien dommage. Cependant, on constate un gain de 7 dixièmes de seconde entre 1960 et 1968, pour arriver autour de 19"8, record qui sera égalé en 1971 et 1975 par Don Quarrie puis battu en 1979 par Pietro Mennea.
Il faudra attendre les années 1990 pour qu'à nouveau ce record explose : de 4 dixièmes.
Cela ressemble quand même étrangement aux passages des anciens anabolisants aux nouvelles hormones de croissance (en simplifiant).

L'évolution des records dans les épreuves de sprint semble donc fortement corrélée avec les découvertes dans le domaine de "la médecine physiologique de la performance" (pour employer une expression politiquement correcte).

Voyons si l'on retrouve les mêmes transitions en demi-fond.
Etude de l'évolution du 1500m masculin
3'55"8 Abel Kiviat USA Cambridge 8.6.1912
3'54"7 John Zander SWE Stockholm 5.8.1917
3'52"6 Paavo Nurmi FIN Helsinki 19.6.1924
3'51"0 Otto Peltzer GER Berlin 11.9.1926
3'49"2 Jules Ladoumégue FRA Paris 5.10.1930
3'49"0 Luigi Beccali ITA Milan 17.9.1933
3'48"8 William Bonthron USA Milwaukee 30.6.1934
3'47"8 John Lovelock NZL Berlin 6.8.1936
3'47"6 Gunder Hägg SWE Stockholm 10.8.1941
3'45"8 Gunder Hägg SWE Stockholm 17.7.1942
3'45"0 Arne Andersson SWE Gothenburg 17.8.1943
3'43"0 Gunder Hägg SWE Gothenburg 7.7.1944
3'42"8 Wesley Santee USA Compton 4.6.1954
3'41"8 John Landy AUS Turku 21.6.1954
3'40"8 Sándor Iharos HUN Helsinki 28.7.1955
3'40"6 István Rózsavölgyi HUN Tata 3.8.1956
3'40"2 Olavi Salsola FIN Turku 11.7.1957
3'38"1 Stanislav Jungwirth TCH Stará Boleslav 12.7.1957
3'36"0 Herbert Elliott AUS Gothenburg 28.8.1958
3'35"6 Herbert Elliott AUS Rome 6.9.1960
3'33"1 James Ryun USA Los Angeles 8.7.1967
3'32"2 Filbert Bayi TAN Christchurch 2.2.1974
3'32"03 Sebastian Coe GBR Zurich 15.8.1979
3'31"36 Steve Ovett GBR Koblenz 27.8.1980
3'31"24 Sydney Maree USA Cologne 28.8.1983
3'30"77 Steve Ovett GBR Rieti 4.9.1983
3'29"67 Steve Cram GBR Nizza 16.7.1985
3'29"46 Said Aouita MAR Berlin 23.8.1985
3'28"86 Noureddine Morceli ALG Rieti 6.9.1992
3'27"37 Morceli ALG Nizza 12.7.1995
3'26"00 Hicham El Guerrouj MAR Rome 14.7.1998

Deux évolutions rapides :
- de 3'47" à 3'43" entre 1936 et 1944 (ce qui ne correspond pas à une phase de découvertes de la médecine physiologique de la performance)
- puis de 3'42" à 3'35" entre 1954 et 1960 (qu'on pourrait éventuellement imputer à l'avancée de la science du dopage).
Mais depuis, l'évolution est progressive avec même des paliers de plusieurs années (Filbert Bayi : 5ans, James Ryun ou Said Aouita : 7 ans, Hicham El Guerrouj : 9 ans).
Sur le demi-fond, on ne constate donc pas les mêmes "cassures" que dans le sprint.

Alors ... ? Ne faut-il pas "mettre tout le monde dans le même panier" ? Sprint et demi-fond, "sale" et "propre" ?
A approfondir ...

Sur les rapports (ou au contraire l'abscence de rapport) entre dopage et course de fond, lire : http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=STA&ID_NUMPUBLIE=STA_054&ID_ARTICLE=STA_054_0023

samedi 3 novembre 2007

Parallèle entre sport et géopolitique

Avant la Première Guerre Mondiale, les empires coloniaux vieillissants, Royaume-Uni et France, ainsi que la puissance émergente, les Etats-Unis, dominaient les Jeux Olympiques de la même façon qu'ils dominaient militairement et économiquement le monde.

1896 Athènes : Etats-Unis 11 – Grèce 10 – Allemagne 6
1900 Paris : France 77 – Etats-Unis 30 – Royaume-Uni 25
1904 Saint-Louis : Etats-Unis 77 – Allemagne 4 – Cuba 4
1908 Londres : Royaume-Uni 56 – Etats-Unis 23 – Suède 8
1912 Stockholm : Etats-Unis 25 – Suède 24 – Royaume-Uni 10

Durant l'entre-deux guerres, le déclin des empires coloniaux européens, déchirés par des années de guerre, se confirma. Cela profita à la nouvelle superpuissance émergente américaine ... La seule menace à signaler fut celle de l'Allemagne, vainqueur des Jeux de Berlin en 1936; signe avant-coureur d'une tentative de domination militaire du monde.

1920 Anvers : Etats-Unis 41 – Suède 19 – Royaume-Uni 15
1924 Paris : Etats-Unis 45 – Finlande 14 – France 13
1928 Amsterdam : Etats-Unis 22 – Allemagne 10 – Finlande 8
1932 Los Angeles : Etats-Unis 41 – Italie 12 – France 10
1936 Berlin : Allemagne 33 – Etats-Unis 24 – Hongrie 10

Après la Seconde Guerre Mondiale, on assista clairement à l'affrontement de deux superpuissances dans le sport, Etats-Unis contre URSS, à l'image de leur "guerre froide" en politique internationale.

1948 Londres : Etats-Unis 38 – Suède 16 – France 10
1952 Helsinki : Etats-Unis 40 – URSS 22 – Hongrie 16
1956 Melbourne : URSS 37 – Etats-Unis 32 – Australie 13
1960 Rome : URSS 43 – Etats-Unis 34 – Italie 13
1964 Tokyo : Etats-Unis 36 – URSS 30 – Japon 16
1968 Mexico : Etats-Unis 45 – URSS 29 – Japon 11
1972 Munich : URSS 50 – Etats-Unis 33 – RDA 20
1976 Montréal : URSS 49 – RDA 40 – Etats-Unis 34
1980 Moscou : URSS 80 – RDA 47 – Bulgarie 8
1984 Los Angeles : Etats-Unis 83 – Roumanie 20 – RFA 17
1988 Séoul : URSS 55 – RDA 37 – Etats-Unis 36
1992 Barcelone : EUN (ex-URSS) 45 – Etats-Unis 37 – Allemagne 33
1996 Atlanta : Etats-Unis 44 – Russie 26 – Allemagne 20

La nouvelle ère qui s'ouvre semble celle de l'émergence de la Chine. Déjà troisième en 2000 et deuxième en 2004, ce pays s'apprête à organiser les Jeux de 2008. Il y a fort à parier qu'elle tient à remporter les Jeux Olympiques tenus sur son sol. La seule question qui demeure est : le fera-t-elle avec autant de marge que l'URSS en 1980 (grâce au boycott des Etats-Unis) ou les Etats-Unis en 1984 (grâce au boycott de l'URSS) ?

2000 Sydney : Etats-Unis 40 – Russie 32 – Chine 28
2004 Athènes : Etats-Unis 35 – Chine 32 – Russie 27

vendredi 2 novembre 2007

Dopage dans le sport

Confirmation de mes doutes concernant les deux bonds dans les performances :

On considère que le dopage s'est professionnalisé et généralisé dans certains sports à la fin des années 1950 et au début des années 1960 avec l'arrivée des sympathicomimétiques, de produits à activité hormonale comme l'hormone de croissance, ou des corticoïdes. Sur l'épreuve d'athlétisme du 100 mètres, dans les années 60, les performances connaissent un bond avant de se stabiliser dans les années 70-80. Mais les performances redécollent à partir des années 1980, soit au moment où l'EPO et de nouvelles hormones, anabolisants et produits masquants indétectables sont mis sur le marché.

Evolution du record du monde du 100m

10"6 Donald Lippincott (E-U) 6/7/1912
10"4 Charles Paddock (E-U) 23/4/1921
10"3 Percy Williams (Can) 9/8/1930
10"2 Jesse Owens (E-U) 20/6/1936
10"1 Willie Williams (E-U) 3/8/1956
10"0 Armin Hary (RFA) 21/6/1960
9"95 Jim Hines (E-U) 14/10/1968
9"93 Calvin Smith (E-U) 3/7/1983
9"92 Carl Lewis (E-U) 24/9/1988
9"90 Leroy Burrell (E-U) 14/6/1991
9"86 Lewis 25/8/1991
9"85 Burrell 6/7/1994
9"84 Donovan Bailey (Can) 27/7/1996
9"79 Maurice Greene (E-U) 16/6/1999
9"78 Tim Montgomery (E-U) 14"9"2002
9"77 Asafa Powell (Jam) 14/6/2005
9"76 Justin Gatlin (E-U) 12/5/2006
9"73 Asafa Powell (Jam) /?/?2007

Deux paliers suivis de deux accélérations dans l'évolution :
- le record de Jesse Owens dure de 1936 à 1956 (20 années)
- suivi d'une rapide évolution entre 1956 et 1968
- le record de Jim Hines dure de 1968 à 1983 (15 années) et ne sera que grignoté jusqu'en 1991 (8 années de plus)
- avec le nouveau palier franchi par Carl Lewis, on assiste à une nouvelle accélération dans les années 1990-2000.

Question 1 : qu'est-ce que la médécine physiologique de la performance a apporté au sport de compétition autour des années 1960 ?
Question 2 : qu'est-ce que cette même médecine a apporté au sport dans à partir des années 1990 ?

Hypothèse à démontrer :
Réponse 1 : les stéroïdes anabolisants
Réponse 2 : les hormones de croissance