samedi 18 octobre 2008

Ce serait tellement mieux dans ce sens...

On devrait vivre la vie à l' envers. On commencerait par mourir, ça éliminerait ce traumatisme qui nous suit toute notre vie. Après, tu te réveilles dans un asile de vieux, en allant mieux de jours en jours. Alors on te met dehors sous prétexte de bonne santé et tu commences par toucher ta retraite. Ensuite ton premier jour de travail, on te fait cadeau d' une montre en or. Tu travailles 40 ans jusqu' à ce que tu sois suffisamment jeune pour profiter de la fin de ta vie active. Tu vas de fêtes en fêtes, tu bois, tu baises, tu n' as pas de problèmes graves. Tu te prépares à faire des études universitaires. Puis c' est le collège, tu joues avec tes copains, sans aucune obligation jusqu' à devenir bébé. Les derniers neuf mois, tu les passes flottant tranquille, avec chauffage central, room service... Et au final, tu quittes ce monde de merde dans un orgasme !!!!!!

samedi 11 octobre 2008

La Réunion approuve le dispositif mais déplore que son application dans les DOM soit différée à 2011

SAINT-DENIS DE LA RÉUNION

Avec 68 000 RMistes et treize mille bénéficiaires de l'allocation de parent isolé - soit, rapporté à la population, des taux respectivement cinq fois et quatre fois supérieure à la moyenne nationale -, la Réunion est particulièrement concernée par le RSA. Dans une région où plus de la moitié (52 %) de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et où le taux de chômage atteint 28 %, l'ensemble des responsables politiques ont approuvé la philosophie générale d'un dispositif qui veut encourager le retour à l'activité.

Le Parti communiste réunionnais a regretté, pour les mêmes raisons, son échéance encore lointaine : le projet de loi prévoit son application différée dans les DOM en 2011. "Il est paradoxal qu'un dispositif destiné à lutter contre la précarité tarde à être appliqué dans les territoires où cette précarité atteint les proportions les plus considérables et fait les pires ravages", s'est étonnée la députée (PCR) Huguette Bello. Lors de son récent passage dans l'île, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Yves Jégo, a laissé cependant entrevoir une "accélération" de la mise en place du RSA outre-mer, en chargeant le député (UMP) René-Paul Victoria d'une expertise préalable des dispositifs spécifiques à ces territoires. C'est le cas notamment de l'allocation de retour à l'activité (ARA), dont s'inspire le RSA et qui ne concernerait que deux mille personnes à la Réunion, et du revenu de solidarité (RSO), qui s'adresse aux RMistes de plus de 50 ans s'engageant à quitter définitivement le marché du travail et que touchent 7 000 allocataires.

FAVORISER L'ÉCONOMIE SOLIDAIRE

C'est aussi le cas du contrat unique d'insertion (CUI), qu'expérimente le département depuis le 1er février dernier et qui compte actuellement 6 000 bénéficiaires (pour un objectif d'environ 11 000 d'ici à la fin de l'année), dont 2 000 dans le secteur marchand.

Malgré le dynamisme de ce dernier, les 5 000 emplois créés annuellement restent bien loin de pouvoir satisfaire la demande des RMistes, dont beaucoup n'ont de surcroît qu'un faible niveau de formation. C'est la raison pour laquelle le PCR a réclamé l'adaptation du RSA à la Réunion afin de favoriser l'économie solidaire. Selon lui, les domaines de l'environnement et de l'aide à la personne constituent les plus importants gisements d'emploi. Les autres formations politiques semblent en phase avec ces préoccupations. "Ce sont des métiers qui n'entrent pas encore dans l'économie marchande mais qui peuvent dans l'avenir en faire partie", commente le député (PS) Patrick Lebreton, tandis que M. Victoria parle de "secteur quaternaire" à propos des "niches de métiers nouveaux à mettre en oeuvre".

Hervé Schulz
Article paru dans l'édition du Monde le 07.10.08.

samedi 4 octobre 2008

Comment l'appétit pour la viande pèse sur le climat

Baisser de manière drastique la consommation de viande pour contribuer à ralentir le cours du réchauffement climatique : le discours tenu début septembre au Royaume-Uni par le président du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), l'Indien Rajendra Pachauri, lui-même végétarien, avait été très commenté. Un rapport rendu public, mardi 30 septembre, par le Centre pour la stratégie environnementale de l'université du Surrey (Royaume- Uni) formule, en substance, la même conclusion.

Selon un des scénarios les plus frappants, l'humanité devrait viser, en 2050, une consommation moyenne de 500 g de viande et d'un litre de lait par semaine et par personne. Celle-ci est actuellement de 730 g et 1,5 litre rapportée à l'ensemble de la population de la planète, mais de 1,6 kg et de 4,2 litres au Royaume-Uni.

10 % DES ÉMISSIONS BRITANNIQUES
L'étude détaille les émissions de gaz à effet de serre des diverses étapes de la production alimentaire dans ce pays, représentatif du reste de l'Europe occidentale. "Elle compte pour presque un cinquième de ces émissions, explique Tara Garnett (université du Surrey), auteur du rapport. L'agriculture y tient le plus grand rôle." Au total, la production de viande et de produits laitiers représente à elle seule environ 50 % des émissions de l'ensemble de la production alimentaire britannique, soit un peu moins de 10 % des émissions totales du pays.La réduction des émissions du secteur alimentaire passe donc nécessairement "par une optimisation de chaque étape de la chaîne alimentaire (transport, conditionnement, réfrigération, etc.) mais aussi par un changement de nos comportements alimentaires", dit-elle.

Selon le rapport, l'hypothèse optimiste veut que les bonnes pratiques d'élevage et de nouvelles technologies permettent à l'horizon 2050 une réduction de 50 % des émissions engendrées par la production animale. Mais l'augmentation prévue des volumes en annulera le bénéfice : l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) projette en effet un quasi-doublement de la demande mondiale de viande et de lait entre 2000 et 2050.

Réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre issues du bétail passerait donc par une stagnation de la production. Ce qui, à l'horizon 2050, imposerait cette moyenne de 500 grammes de viande et un litre de lait par semaine.Cependant, prévient Bruno Dorin, chercheur au Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), "nous manquons encore cruellement de données pour rendre des avis définitifs". De plus, il peut être réducteur de n'évaluer la production animale qu'à l'aune des gaz à effet de serre. "Dans les pays du Nord, les animaux peuvent valoriser des espaces qui stockent du carbone et de la biodiversité par rapport aux terres mises en culture, explique-t-il. Au Sud, le bétail est aussi un moyen d'épargne, de traction, sa production laitière une source de protéines et de lipides. Les bouses servent de combustible, ce qui ralentit la déforestation..."Mais, au-delà de l'enjeu climatique, "les projections de la FAO sont à mon sens simplement impossibles à tenir, étant donné la pression qu'engendrerait un doublement de la production sur l'occupation des sols", estime Mme Garnett.

Stéphane Foucart
Article paru dans Le Monde, édition du 04.10.08.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/10/03/comment-l-appetit-pour-la-viande-pese-sur-le-climat_1102686_3244.html#xtor =RSS-3208

Le jour où l'humanité a épuisé le produit global de la Terre

Mardi 23 septembre, rien n'a changé dans le quotidien des Terriens. Pas de pénurie dans les magasins d'alimentation, pas de coupure d'eau ou d'électricité inhabituelle. Pourtant, selon l'organisation non gouvernementale canadienne Global Footprint Network, le 23 septembre, un événement important a eu lieu. C'était le "Global Overshoot Day", littéralement "le jour du dépassement global". Il signifie que, entre le 1er janvier et le 23 septembre, l'humanité a consommé les ressources que la nature peut produire en un an. A partir du 24 septembre, et jusqu'à la fin de l'année, l'humanité vit en quelque sorte au-dessus de ses moyens. Pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, elle surexploite le milieu naturel et compromet sa capacité de régénération. Elle entame donc son capital.

Le "jour du dépassement", image destinée à frapper les esprits, a été inventé par les créateurs du concept d'empreinte écologique. Dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio, en 1992, les universitaires William Rees et Mathis Wackernagel ont mis au point une méthode permettant de mesurer l'impact des activités humaines sur les écosystèmes. Il s'agit de quantifier les surfaces biologiquement productives nécessaires pour construire villes et infrastructures, pour fournir les ressources agricoles, aquatiques et forestières que nous consommons et pour absorber les déchets que nous produisons, y compris le CO2 issu de la combustion des énergies fossiles. L'unité de mesure utilisée pour calculer l'empreinte écologique d'un individu, d'une ville, ou d'un pays est l'"hectare global", dont les capacités de production et d'absorption de déchets correspondent à la moyenne mondiale.

Selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l'humanité ont commencé à excéder les capacités productives de la Terre en 1986. Depuis, sous l'effet de l'augmentation de la population mondiale, la date à laquelle l'humanité a épuisé les ressources théoriquement produites en un an n'a cessé d'avancer. En 1996, notre consommation dépassait de 15 % la capacité de production du milieu naturel, et le "jour du dépassement" tombait en novembre. En 2007, c'était le 6 octobre.

DISPARITÉS
L'outil utilisé par le Global Footprint Network permet de quantifier l'évolution de la consommation de ressources dans le temps et de sensibiliser aux conséquences de leur surexploitation. Il autorise aussi des comparaisons entre régions du monde. Les habitants des Emirats Arabes Unis ont l'empreinte écologique la plus élevée : chaque habitant consomme chaque année l'équivalent de 12 hectares globaux. Les Américains les suivent de près, avec 9,5 ha. La France se situe au 12e rang mondial, avec un peu moins de 6 ha. Les habitants du Bangladesh, de la Somalie et de l'Afghanistan sont les plus petits consommateurs de ressources au monde, avec moins d'un demi-hectare.

Gaëlle Dupont
Article paru dans Le Monde, édition du 25.09.08.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2008/09/24/le-jour-ou-l-humanite-a-epuise-le-produit-global-de-la-terre_1098932_3244.html#xtor =RSS-3208