lundi 12 juin 2017

Lettre ouverte à François Asselineau

Monsieur Asselineau,

J'admire votre opiniâtreté.
Vous êtes entré en résistance voici 10 ans et, malgré la censure et la diffamation de la presse, et sans doute le mépris de ceux qui considèrent que vous avez trahi votre classe (ENArques), vous continuez votre combat.

J'admire aussi votre pédagogie.
Vos conférences sont de très grande qualité et une source d'inspiration (pour d'anonymes citoyens autant que pour de célèbres philosophes).

Je constate néanmoins les deux échecs consécutifs subis aux élections ; tout en reconnaissant qu'ils sont exactement proportionnels au temps de parole et au budget de campagne dont vous avez disposés.

C'est tout à votre honneur de vous adresser à l'intelligence des Français mais je constate que les Français votent davantage avec leurs émotions.
Ceci, les médias de masse l'ont bien compris : peur, colère, séduction plastique, etc. 

Je pense donc qu'il est nécessaire de compléter votre "appel à l'intelligence des Français" par une démarche qui s'adresse aux émotions.

Votre excellente analyse historique de l'évolution du taux d'abstention de 1848 à 2017 révèle que les Français ont le sentiment que leur vote est inutile pour changer les choses.
Vous avez expliqué que ce sera le cas tant que nous resterons dans l'Union Européenne, la Zone euro et dans l'OTAN.
Mais les Français ont peur (une autre émotion exacerbée par les médias) du "Frexit".

Alors, au lieu de ne faire que peur (involontairement), en parlant du "Frexit" (le moyen incontournable pour se libérer), je vous suggère humblement de donner envie.
Il faudrait parler beaucoup plus et positivement du programme du Conseil National de la Résistance revu et amélioré par l'UPR.
Comment serait la France une fois libérée ?
Il faudrait décrire la France une fois le "Frexit" achevé.
Décrire la période 1945-1973, des Trente Glorieuses, et dire qu'en plus de tout cela, nous aurions des outils démocratiques supplémentaires (référendum d'initiative populaire, vote blanc révocatoire, etc.).
Réaffirmer le principe écrit dans la Charte de l'UPR selon lequel ce parti n'est qu'une transition vers "une France meilleure". C'est d'elle qu'il faut parler davantage.

Faire rêver ! Au lieu de faire peur !

Respectueusement
Un sympathisant et électeur de l'UPR.

5 commentaires:

Unknown a dit…

trés bonne analyse . a l'idée de parler positivement , je complète en disant qu'il faudrait donner libre cours à la créativité des nombreux militants qui sont prêts à travailler bénévolement pour soutenir ce mouvement ; .nous allons assister au démantellement accéléré de nos acquis sociaux . Certains pensent que les chocs à venir vont finir par réveiller les Français qui se tourneront alors enfin vers l'UPR .Restons lucide cependant : je pense que les tristes évènements à venir ferons bien évidemment aussi le jeu d'autres partis comme FI par exemple qui eux ont l'avantage énorme d'être médiatisés . si l'UPR veut émerger un jour , il va falloir en effet revoir sérieusement sa stratégie de communication . Trouver aussi un moyen de contourner le mur de la censure . l'idée d'une TV WEB par exemple doit être maintenue coute que coute .si l'UPR fait cette chaine , je pense qu'elle sera trés suivie et que les 28 000 adhérents seront daccord pour la financer . beaucoup d'adhérents d'ailleurs pourrons aussi y apporter des interventions directes (artistes , intellectuels ...etc)

Je a dit…

Merci !
Je pense aussi que la "vérité" ne peut pas venir exclusivement du bureau national de l'UPR.
Tous les citoyens peuvent et doivent contribuer.
J'aime beaucoup l'idée et la démarche d'Etienne Chouard avec ses ateliers constituants.

Je a dit…

Mon conseil n'est pas de manipuler, ni de tromper. Il est de séduire en utilisant le vocabulaire "positif". ("Nous voulons ça ... Nous proposons ça ...") au lieu du vocabulaire "négatif" ("Nous ne voulons pas de l'euro. Nous ne voulons pas de l'Union Européenne. Nous ne voulons pas de l'OTAN"). Je pense que ce serait plus séduisant, plus attractif, plus susceptible de déclencher des émotions positives comme le désir, l'envie, etc. de présenter la France après le Frexit plutôt que de ne parler que des modalités juridiques de la sortie. Les conférences intelligentes de 3 ou 4 heures doivent continuer mais elles doivent s'accompagner de courtes vidéos de communication positive du style "Quand l'UPR sera élu, la société française sera comme cela ...". Du concret pour les électeurs qui n'ont pas la capacité ou l'envie de consacrer 3 ou 4 heures à une conférence technique.

Je a dit…

Je ne conseille pas de changer le fond (le programme de l'UPR inspiré de celui du Conseil National de la Résistance), ni même d'abandonner la forme (qui s'adresse à l'intelligence des Français). Je conseille simplement de compléter ce qui a été fait par une seconde présentation qui s'adresserait aux émotions, aux sentiments. Je pense qu'il faudrait scénariser de courtes vidéos dans lesquelles on montrerait le quotidien des Français après le "Frexit". Exemples (j'improvise là !) : un supermarché français en 2024. Une commune rurale en 2024. Un centre ville avec ses bureaux en 2024. Des questions aux soldats, vétérans de guerres illégales, contents de défendre le pays et non d'attaquer des pays étrangers pour le bénéfice de multinationales qui exploitent les hydrocarbures. Un client à la banque. Ce genre de choses. Les témoins raconteraient comment c'était avant (dans l'UE, avec l'euro) et comment c'est maintenant (avec le nouveau franc, ...), etc.

Anonyme a dit…

La référence pour mener à bien cette campagne de communication semble selon moi le film, « No », sortie en 2012, de Pablo Larrain, qui raconte comment un jeune publicitaire va faire une campagne pour mettre fin à la dictature du régime militaire de Pinochet. Il fera partie des partisans du « non » à un référendum, en 1988, au sujet du maintien au pouvoir pour huit années supplémentaires du régime militaire d'Augusto Pinochet Pour mener à bien sa campagne publicitaire, il va déconcerter les partisans du régime en place, mais aussi ses propres compagnons, en misant sur une campagne positive placée sous le signe de la joie, la seule susceptible selon lui de séduire les indécis, jeunes ou âgés, est ainsi participer à la fin d’une dictature.
Voici des exemples qui peuvent être bon d’évoquer comme le propose Philippe Petit
« Bonjour tout le monde. Je réfléchis depuis quelques temps à la campagne qui s´annonce et je vois un problème dans cette page et d´autres qui soutiennent l´UPR. En général, elles s´appliquent à critiquer (à raison) les politiques en place et à expliquer les côtés négatifs (à raison aussi) de l´Euro, Otan et UE. Mais que penseriez-vous d´avoir une campagne plus "positiviste". Dire ce que cela va nous apporter (et non pas ce que la situation actuelle nous handicape). Comme il est dit dans la conférence Le jour d´après, pourquoi ne mettrions-nous pas l´accent sur les 15 à 20 % de croissance du PIB générés par une sortie de l´euro ? Les 1 à 2 millions d´emplois de créés ? Les prix exorbitants actuels en euros ? Les possibilités d´entreprendre sans réglementation ? La paix avec des pays qui ne nous ont rien fait ? Qu´en pensez-vous? »
Les conférences de François ASSELINEAU, sont de véritables trésors, remplies d’arguments comme dit ci-dessus, par Philippe Petit, pour enthousiasmer les gens à quitter l’Union Européen, l’Euro, et l’OTAN
A nous de savoir enthousiasmer nos interlocuteurs.
Mounir KARAMAT