INVESTITURES Le parti fondé par François Asselineau présente des candidats dans la quasi totalité des circonscriptions françaises...
« Ce n’est pas la foule des grands jours ! » François Asselineau, le candidat du Frexit, pour reprendre son slogan de la présidentielle, lance un trait d’humour euphémisant mais ne cache pas son amertume en nous accueillant ce mardi dans son QG parisien pour une conférence de presse sur les élections législatives. Et pour cause : seuls un photographe et une journaliste (l’auteure de ces lignes) ont fait le déplacement. L’Union populaire républicaine, qu’il a fondée en 2007, va participer pour la première fois de son histoire à ces scrutins législatifs. Elle présente des candidats dans 574 circonscriptions. « Nous sommes le seul parti à présenter autant de candidats, sans alliances », martèle l’ancien inspecteur des finances qui a obtenu 0,92 % des suffrages le 23 avril dernier.
Parité, renouvellement et casier judiciaire vierge
« Pour un parti comme le nôtre, c’est un vrai tour de force de présenter autant de candidats et le fruit d’une longue préparation en amont », se réjouit Maxime Royer, investi dans la 1e circonscription du Nord. Diplômé d’architecture actuellement sans emploi, il espère que l’UPR obtiendra « 5 ou 6 députés ». « On ne vient pas pour faire de la figuration », insiste-t-il.Comme les autres partis (et notamment La République en marche, que François Asselineau ne se prive pas de tacler à moult reprises au cours de la conférence), l’UPR insiste sur la parité, la probité et la nouveauté de sa liste. Le parti souverainiste a investi 290 hommes et 284 femmes. Titulaires et suppléants ont dû fournir un extrait de casier judiciaire vierge. « C’est la première chose qu’on m’a demandée », confirme Oriane Lévêque, professeur contractuel investie dans la 2e circonscription de Loire-Atlantique et adhérente UPR depuis deux ans.
Vérification Google et signature d’une charte
« On a googlisé tous les candidats », poursuit le président de l’UPR, soucieux que les candidats n’aient pas tenu des « propos contraires à ce que prône notre mouvement ». La charte que les candidats ont dû signer engage à défendre le Frexit et la souveraineté nationale. Pour le reste, les divergences sont tolérées sur les sujets sociétaux ou environnementaux.« Un seul de nos candidats a déjà brigué un mandat législatif : moi », précise François Asselineau. Le président de l’UPR s’est en effet présenté une fois, dans la 3e circonscription du Lot, après la démission de Jérôme Cahuzac en 2013. C’était la première fois que son parti participait à une élection et il avait obtenu 0,58 % des suffrages exprimés, ce qui l’avait placé en douzième position sur 17 candidats. Il brigue cette année la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, où il a obtenu 2 % au premier tour de la présidentielle. La « débandade des autres partis politiques » lui fait espérer « de bonnes surprises », d’autant que selon lui « le phénomène du vote prétendument utile aura un impact moins important à ce scrutin qu’à la présidentielle ».
Des militants aux profils variés
Aux côtés de celui qui s’est fait récemment connaître du grand public pendant la campagne présidentielle, 573 candidats moins « célèbres ». L’UPR a puisé parmi ses adhérents et militants les plus anciens et les plus actifs en lançant des appels à candidature dès l’automne dernier. Son président vante la « diversité des profils » et des « horizons politiques ». Difficile pour nous de passer au crible la liste complète, mais le site du parti affiche en effet des hommes et des femmes aux âges et professions variées, issus de la société civile. « Il y a des étudiants, des retraités, des chômeurs, des ingénieurs, des ouvriers, des informaticiens », égrène François Asselineau. Il insiste sur cette dernière profession, « car c’est sur Internet qu’on s’est développé à nos débuts ».L’informatique et les nuits blanches de quelques bénévoles sont nécessaires au parti pour remédier à son modeste budget. Un peu plus d’1,6 million d’euros de dons ont été reçus à ce jour, sur lesquels près d’un million a servi à financer la campagne présidentielle. L’UPR espère collecter 800.000 euros supplémentaires mais le parti s’appuie avant tout sur la « ferveur, la niaque » de ses militants. Affiche personnalisée et profession de foi (imprimée en 48 millions d’exemplaires) sont fournies par le parti. Pour le reste, chaque candidat se débrouille, avec les tutoriels vidéo diffusés par le QG. Il fournit aussi les visuels officiels personnalisés pour les comptes Twitter et Facebook dont certains candidats se sont dotés tout récemment, même si certains militants UPR sont hyperactifs sur les réseaux sociaux.
« On est très bien coachés par le bureau national, tout en étant autonomes », témoigne Oriane Lévêque qui va jongler entre son emploi du temps de professeur et ses missions de candidate durant les trois prochaines semaines, avec l’aide d’une dizaine de militants.
L’enjeu est de taille : si 50 de ses candidats dépassent 1 % des voix au premier tour le 11 juin prochain, le parti sera éligible au financement public. « Nous savons que nous les aurons », veut croire François Asselineau. Cela marquerait un cap dans l’évolution de ce parti.
Source : http://www.20minutes.fr/elections/legislatives/2073975-20170523-legislatives-574-candidats-upr-parti-francois-asselineau
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