lundi 26 juin 2017

Demain (le film)


Chapitre 1 : L'agriculture (à partir de 8'55")
Chapitre 2 : L'énergie (à partir de 33'37")
Chapitre 3 : L'économie (à partir de 58'58")
Chapitre 4 : La démocratie (à partir de 1h27'13")
Chapitre 5 : L'éducation (à partir de 1h43'21")




Source : https://youtu.be/7wmWRXo_mLQ

Film récompensé par le César du meilleur documentaire le 26 février 2016

Notes prises pendant le visionnage du film

Standford (États-Unis d'Amérique) La biologiste Liz Hadley et le paléontologue Tony Barnosky, coordonnateurs de l'étude publiée dans la revue Nature en 2012, décrivent la disparition d'espèces la plus rapide depuis 65 millions d'années, et le réchauffement (dans les vingt ans à venir) vers des températures d'il y a 14 millions d'années. Parallèlement, la population mondiale a triplé en une vie d'homme. Des migrations massives (pour l'eau, la nourriture) et des guerres sont à craindre dans un avenir proche. C'est un moment critique pour l'humanité.

Totnes (Angleterre) Rob Hopkins (professeur en permaculture) est le fondateur du mouvement des "villes en transition"

Chapitre I : Agriculture 

Détroit (États-Unis d'Amérique) La population est passée brutalement de 2 millions à 700.000 avec la crise automobile. 20.000 volontaires ont créé "Keep growing" autour de 1400 fermes et jardins bio. Pour Ashley Atkinson, l'objectif est d'aboutir à une ville autonome en nourriture. En 2050, il y aura 9 milliards d'humains sur Terre dont 70% dans les villes. Et presque plus de pétrole. La nourriture devra pousser près des villes ou dans les villes.
"D-Town farm" est une ferme en zone péri-urbaine de Détroit. Malik Yakini et Kadiri Sennefer, co-gérants, y ont adopté l'agriculture bio sur 2,4 hectares. Selon eux, l'agriculture urbaine est complémentaire à l'agriculture rurale.
Aux États-Unis, la nourriture parcourt en moyenne 2400km entre son lieu de production et celui de consommation.
Il existe 1600 fermes urbaines à Détroit. 2400 hectares de friches peuvent encore être cultivés. Objectif : nourrir la moitié de la population.

15' : Todmorden (Grande-Bretagne). "Incredible Edible" ("Incroyables Comestibles") est un mouvement qui propose de la nourriture à partager. Mary Clear et Pam Warhurst ont créé des routes potagères devant les écoles, les immeubles, les postes de police ... La nourriture est au cœur des rues. Cette démarche de partage permet de se connecter aux autres grâce à la nourriture (lors de la cueillette, lors du travail de jardinage potager.
Robin Tuddenhaum (directeur des collectivités du district de Calderdale) explique que, depuis 2013, le district de Calderdale a mis à la disposition de ses 200.000 habitants tous les terrains vacants pour y cultiver de la nourriture.
Il existe également des "Incredible Farms" à 10 mn de Todmorden. Nick Green y pratique l'agroécologie. Il produit 14 tonnes de nourriture par an sur un seul hectare. Il explique que les industriels font de l'argent plus efficacement; tandis que les petits fermes font de la nourriture plus efficacement (plus de travail, moins de chimie et d'équipements agricoles mécanisés, mais de meilleurs résultats).

Olivier de Schütter (rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation auprès des Nations Unies)
70 à 75% de ce qui est consommé dans le monde vient de petits agriculteurs. Les gros agriculteurs produisent du gros volume, des matières premières agricoles, mais pas seulement pour l'alimentation humaine, souvent pour le bétail ou comme agrocarburant.

La monoculture rend les sols malades; les sols malades rendent les plantes malades; du coup, on utilise plus de pesticides; les OGM (organismes génétiquement modifiés) résistent mieux aux pesticides; mais les consommateurs qui ingèrent des pesticides deviennent malades.

Vandana Shiva (physicienne et philosophe, spécialiste mondiale de la question de semences) énonce : "Ceux qui contrôlent l'agriculture [industrielle] ne produisent rien. Coca-Cola est une rente de situation. Monsanto ne produit pas une graine; elle vit des droits de propriété intellectuelle. Cargill ne produit aucun légume; elle les achète et les revend."
Si on détruit le socle écologique et le socle social, qui va nous nourrir ?

Olivier de Schütter. 12 à 13% du budget des ménages est consacré à l'alimentation dans l'Union Européenne. Si on faisait payer le coût environnemental, de santé, on monterait à 25-30%. Pour la paix sociale, les gouvernements continuent à soutenir les agro-industriels.

Normandie (France). Ferme en permaculture.  Pour une calorie alimentaire dans notre assiette, 10 à 12 calories d'hydrocarbures sont nécessaires actuellement (alors que le pétrole va disparaître). Charles Hervé-Gruyer est maraîcher bio. Se nourrir sans pétrole est une nécessité pour demain.
La permaculture, ce sont des cultures associées, une forêt-jardin. Comme dans la nature où il n'y a pas de monoculture.
L'humanité se nourrit d'une vingtaine de plantes seulement dont 60% sont des céréales; le reste de l'alimentation se composant de viande et de lait.
Dans cette ferme de 1000m², la production a dégagé un bénéfice de 32000€ la première année, 39000€ la deuxième année. C'est équivalent à ce qu'un agriculteur génère avec un tracteur sur une surface d'un hectare (10.000m²).
Dans le monde, il y a un milliard et demi d'agriculteurs.
Un agro-agriculteur a un rendement double d'un agriculteur industriel.
La permaculture permet un rendement triple ou même quadruple !
... à condition de manger moins de viande.

32'. Les gouvernements et le scientifiques sont unanimes pour dire que le système nous conduit à une impasse. Les alternatives sont très lentes à émerger. Les véritables conseillers des gouvernements sont les grandes entreprises. Les gouvernements protègent ces gros exportateurs.
5 des 6 plus grosses entreprises (5 des 6 plus riches) dans le monde [2014-2015] sont des compagnies pétrolières (pétrole et pétrochimie : carburant, engrais, pesticide...).

Chapitre II : énergie

Jeremy Rifkin est économiste et président de la fondation pour les tendances économiques.
Les carburants fossiles, nous fournissent :
- des engrais et des pesticides
- des matériaux de construction
- des produits pharmaceutiques
- et des fibres synthétiques.
Il y a eu deux révolutions aux XIXème et XXème siècles : celle du charbon puis celle du pétrole.
Chaque degré de température dû à l'industrie (par l'émission de CO2) augmente de  7% l'évaporation. Le cycle de l'eau planétaire est perturbé.

36'. Copenhague (570.000 habitants) est la capitale du Danemark. "Nous voulons être la première capitale neutre en carbone d'ici 11 ans" [2025]

Reykjavik (capitale de l'Islande, pays de 325.000 habitants). "Un avenir sans carburant fossile est possible."

Île de la Réunion (850.000 habitants. Didier Robert, président de la Région d'outre-mer projette une autonomie énergétique pour l'île d'ici 2025-2030 avec des projets comme celui de Saint-Suzanne (éoliennes, panneaux photovoltaïques ...).

Malmö (3ème plus grande ville de Suède) possède un éco-quartier Bo01 où vivent 4000 habitants. Ce quartier fonctionne à 100% avec des énergies locales et renouvelables (soleil, vent, eau).

Morten Kabell, maire en charge de la planification urbaine et de l'environnement à Copenhague : "Nous avons réduit de 40% notre consommation d'énergie fossile depuis 1995. Cela a nécessité un investissement d'un milliard d'euros : turbines (éoliennes), usine de biomasse d'Avedøre (biomasse = énergie issue de la combustion de matières végétales). Ces dispositifs fournissent de l'électricité pour 1,3 millions de foyers et du chauffage pour 200.000.



Hans Soerensen, administrateur de la ferme éolienne de Middelgrunden : « Objectif 2050 : indépendance énergétique pour tout le Danemark. »

38’ Reykjavik (Islande), centrale géothermique Hellisheioi : électricité et eau chaude pour toute la ville. Gudmi Johanneson, directeur général de la compagnie nationale d’énergie en Islande. 1970 : crise pétrolière. 2010 : 100% autonome grâce à l’hydroélectricité et la géothermie. Reste le problème des véhicules.

40’ Île de la Réunion.   35% d’énergie par sources d’énergie renouvelables. Objectif 100% vers 2025-2030. Eric Scotto, président d’Akuo Energy, entreprise indépendante qui développe des énergies renouvelables. Partager l’espace entre énergie (panneaux photovoltaïques) et agriculture (serres, moitié du toit pour l’électricité). Douze serres déjà construites ; 600 foyers alimentés en électricité.

43’« Produire renouvelable », c’est possible mais il faut consommer moins en éliminant le superflu, d’après Thierry Salomon, ingénieur énergéticien, président de l’association Néga-watt.  Il explique qu’un panneau électrique dans le métro parisien a une consommation égale à la consommation domestique de deux familles ; qu’une voiture de 1500kg transporte une personne de 70kg, etc. Plus généralement, de l’ordre de 60 à 65% de la consommation d’aujourd’hui pourrait être évitée.

Autre exemple, en France, il faut l’équivalent de deux centrales nucléaires rien que pour les appareils laissés en veille.
Et encore : un avatar de jeu vidéo consomme autant d’énergie que quarante Éthiopiens.
80% de l’énergie que nous utilisons sert aux transports, à la climatisation et au chauffage.

45’ Copenhague a rénové et isolé des bâtiments ; ces logements coûtent en chauffage  65€/mois pour 100m² alors qu’en France cela coûte 175€ en moyenne pour une surface équivalente.
A Copenhague, 4 personnes sur 5 ont un vélo.
20% marchent à pied, 26% se déplacent à vélo, 21% en transport en commun ; ce qui fait qu’au total, 67% ne prennent pas la voiture (l’objectif de la ville est que 75% ne prennent plus la voiture).

Jan Gehl est un architecte urbaniste.
« Si on construit des routes, il y aura plus de voitures. Si on construit des pistes cyclables, il y aura plus de vélos. Si on aménage des espaces publics, il y aura plus de piétons. Les villes seront plus saines et plus sûres car les gens se rencontreront au lieu de rester chez eux.
A Copenhague, on peut se déplacer sans voiture sans un rayon de 80km (métro avec emplacements pour vélos).

51’ Morten Kabell, maire de Copenhague : « Les villes réussissent là où les nations échouent ; elles prennent la relève. »

San Francisco recycle 80% de ses déchets.
Julie Bryant est coordinatrice du « Zero waste » pour la ville. « Rien en va dans les décharges ou n’est incinéré. Tout est recyclé. »
La ville fournit trois poubelles :
-          verte pour le compost et la nourriture,
-          bleue pour le recyclage,
-          et noire pour le peu qui reste.
La loi oblige particuliers et entreprises à les utiliser. La ville collecte des impôts pour le compostage et le ramassage mais il y a une réduction des impôts en fonction du volume de matériaux qu’ils ont détourné des décharges (par exemple, en 1 an, l’hôtel Hilton de San Francisco a économisé 145.000$ juste en triant et compostant ses déchets).

Robert Reed de la coopérative « recology » indique que le compost est acheté par les fermiers à 9$ le m3.

55’ Vignoble du château Montelena (vallée de Npa).
Dave Vella, chef de culture : « L’épandage du compost sur ¼ des pâturages permettrait aux sols d’absorber les ¾ du CO2 émis par la Californie. »
Les fermes ont toujours fourni les villes en nourriture. Maintenant, les villes doivent rendre la nourriture aux fermes sous forme de compost.
Aux États-Unis, environ 300 villes et 1000 universités ont répliqué ce programme de compostage des déchets.
Aux États-Unis, si chaque ville recyclait 75% de ses déchets, 1,5 millions de nouveaux emplois seraient créés.
Grâce aux scanners optiques, 100% des plastiques durs sont recyclés et depuis 2007 les sacs en plastiques sont interdits.

57’ Pierre Rabhi, agro-écologiste et écrivain. « L’aberration, c’est cette croissance indéfinie. Elle met en route une humanité insatiable qui, au lieu de voir al planète comme un oasis miraculeux, voit la planète comme une ressource à épuiser. L’humain a un comportement de prédation accumulative, dans le but de gagner toujours plus d’argent.

Chapitre III : L'économie

59’ Lille (France) : L’entreprise Pocheco compte 114 employés et produit 2 milliards d’enveloppes. Emmanuel Druon est le PDG de Pocheco ; parmi ses collaborateurs Mélody Asset et Yarid Bousselaoui.
« L’entreprise capitaliste est infectée par la financiarisation du capitalisme, c’est-à-dire qu’il faut d’abord rémunérer des actionnaires alors que 10 millions de personnes (en France) sont sous le seuil de pauvreté et 3,5 millions sans emploi.
A Pocheco, les écarts de salaire sont de 1 à 4 contre 1 à 100 en moyenne dans les entreprises françaises.
Aucun dividende n’est versé aux actionnaires ; l’argent est systématiquement investi dans l’entreprise : pour diminuer la consommation d’énergie et de matières, pour augmenter la productivité, la sécurité, la convivialité, les compétences et diminuer la pénibilité.
Tout dans l’usine est productif, même les toits avec des sols fleuris et des ruches d’abeilles.Ces toitures végétales sont un exemple « d’écolonomie » : faire des économies en faisant de l’écologie. En 20 ans, Pocheco a réalisé 10 millions d’euros d’investissements et réalisé 15 millions d’euros d’économies.

1h06’ Totnes (Grande-Bretagne).  Objectif : produire soi-même son énergie, son alimentation et gérer son eau.
Ben Brangwyn, cofondateur du « Transition network » s’occupe du projet de monnaie locale. Il pose la question cruciale : « Qui a le droit d’imprimer la monnaie ? ».
Si on veut une économie locale, plus résiliente où l’argent circule localement, il faut une monnaie locale.
Une  livre dépensée dans une entreprise locale circule davantage et cela génère 2,5 livres d’activité dans cette économie locale alors qu’au supermarché cela ne génère que 1,4 livre.
Thomas Jefferson (ancien président des États-Unis d’Amérique) : « Celui qui a le pouvoir de créer la monnaie a le pouvoir de contrôler la nation. »

1h10’ Mark Burton, chercheur à l’université de Bristol. « Tout l’argent ou presque est créé par des banques privées dont la principale motivation est de gagner de l’argent pour rémunérer leurs actionnaires ; pas pour être utiles ni pour répondre aux besoins réels de la société.
La monnaie est créée par les banques quand elles font des prêts. L’argent est créé sous forme de dette que nous devons rembourser avec des intérêts. Quand on rembourse cette monnaie, l’argent, créé ex nihilo par la banque,  disparaît ; mais les intérêts eux sont crédités sur le compte de la banque. Pour que l’économie fonctionne (et que les banques prospèrent), elles doivent prêter sans cesse.
Au Royaume-Uni, 97% de l’argent est créé par des banques privées via le crédit. Dans la Zone euro, c’est environ 85%. Le reste (les pièces et les billets) est créé par les banques centrales.

1h13’ Henri Ford : « Si les Américains comprenaient comment fonctionne le système bancaire, il y aurait une révolution le lendemain matin. »

Bernard Lietair, économiste. « Dans les sociétés patriarcales, il existe ce monopole monétaire avec intérêt. C’est un mécanisme qui concentre les ressources au sommet (même les systèmes soviétiques et chinois fonctionnent/fonctionnaient ainsi.
Prendre des cours d’économie, c’est un lavage de cerveau pour faire croire qu’il faut tout faire avec une seule monnaie (monnaie nationale). C’est plus efficace mais plus fragile. On peut faire l’analogie avec la monoculture agricole : cela donne plus de maladies, plus d’incendies, procure moins d’eau et satisfait moins d’animaux.
La « monoculture » monétaire a généré 145 crashs bancaires et 208 crises monétaires depuis 1970.
On peut apprendre ce qui se passe dans un écosystème naturel et l’appliquer à l’économie : ne pas permettre une monoculture. Il faut de la diversité :
-          une monnaie mondiale qui ne soit pas la monnaie d’un pays,
-          une monnaie nationale
-          et une monnaie municipale (ou de quartier).

1h15’ Forêt de Bélouve, île de la Réunion. Ecosystème avec plus de 1000 espèces animales et végétales

1h16’ Bâle (Suisse) où existe une monnaie complémentaire pour les PME (Wir Bank) depuis 80 ans. [Ironiquement, Bâle est aussi le siège de la BRI qui réunit toutes les banques centrales]
En 1934 (après le crash de 1929), les banques ne voulaient plus accorder de crédits alors, quinze entrepreneurs ont créé une monnaie sans intérêt à faire circuler entre eux pour relancer leur activité. En deux ans, le nombre est passé de 15 à 2000 membres.
« Officiellement, la Suisse a deux monnaies : le franc suisse et le wir. » explique Hervé Dubois, directeur de communication de la banque Wir. « La majorité des Suisses ne le savent pas car le wir circule entre les 60.000 PME. On ne peut pas utiliser cette monnaie hors de ce circuit. Les PME membres doivent être le client et le fournisseur des autres pour que ça fonctionne.
La banque Wir crée la monnaie à très bon marché car elle n’est pas sur le grand marché financier ; ça ne coûte rien à la banque Wir. Elle peut prêter à des taux minimes. Pas d’intérêts sur les avoirs (monnaie sur le compte courant). Faible taux sur les crédits.

1h20 Bristol (Angleterre) « Our city, our money »
« N’importe qui peut créer de la monnaie. » déclare Ciaran Mundy, directeur du Bristol Pound. « Il faut une diversité de gens dans le système qui puissent échanger les biens et services essentiels (nourriture, électricité, transport …). Il faut que tous ces gens aient confiance dans le même système. L’argent repose en réalité sur la confiance de tous.
Le problème avec le système monétaire actuel est que les grandes compagnies n’ont guère d’intérêts locaux. Elles n’ont pas les mêmes intérêts que les gens qui vivent et travaillent dans l’économie réelle.
La monnaie locale soutient les entreprises locales. Cela limite l’évasion fiscale. Cela crée une réserve de monnaie locale pour la communauté, cela favorise le développement des entreprises locales, ça réduit les circuits de transport donc les émissions de CO2. L’économie est plus locale, résiliente, écologique.
Le maire de la ville, George Fergusson, a décidé de se verser son salaire en Bristol Pounds.
Il faut que les municipalités acceptent leurs impôts en monnaies complémentaires et qu’elles l’utilisent pour payer partiellement leurs fonctionnaires et leurs fournisseurs.




1h22’ Oakland (Etats-Unis) Réunion du mouvement « Balle » qui existe depuis 10 ans, et compte 35.000 entrepreneurs de 80 réseaux différents.
Objectif : créer un réseau mondial d’économies locales dans les domaines d’activité suivants (liste non exhaustive) :
-          alimentation
-          énergie
-          construction
-          transports
-          vêtement
-          services
 Ils croient à la communauté contre la mondialisation et le chacun-pour-soi.
« Our vision is to create within a generation a global network of interconnected economies that work in harmony with nature to support a healthy, prosperous and joyful life for all people.”
Nikki Silvestri, directrice de Green for All à Oakland : “Ce n’est pas aux autres de déterminer notre avenir.”
Michelle Long, directrice de Balle : « Les entreprises qui grossissent et se mondialisent sont très fortes pour créer des $ mais très peu de gens en voient la couleur. »
Pour créer plus d’emplois, plus de richesses, pour plus de gens, il faut accroître la densité et la diversité des entreprises locales.

1h24’ Michael Schuman économiste cofondateur de Balle. « La pire méthode pour soutenir l’économie et créer l’emploi est de payer pour attirer ou retenir les multinationales, sous prétexte de développement économique. »
Pour 1$ dépensé dans une entreprise locale et indépendante, on va générer 2 à 4 fois plus d’emplois, d’impôts locaux, de subventions caritatives qu’une multinationale.

1h26’ Les multinationales contrôlent les gouvernements. Judy Wicks, chef d’entreprise, co-fondatrice de Balle. Il faut changer la société en refusant d’acheter à ces grandes compagnies. Les plus riches contrôlent le législateur.
 

Chapitre IV : La démocratie



1h27 David van Reybrouck, historien, archéologue et écrivain. « Il y a un sentiment de perte chez les citoyens. »

1h29 Vandana Shiva (Indienne) « Il faut obéir à deux lois : l’une vient de la Terre (protéger la Terre, ses ressources, ses bienfaits) ; l’autre concerne les droits des humains, de la démocratie, la liberté, l’indépendance. »

1h30 Islande. Crise de 2008. En 2009, manifestations pendant des mois pour obtenir la démission du gouvernement et des directeurs de la banque centrale. Les citoyens ont décidé de ne ps renflouer les banques qui avaient spéculé avec leur argent (2010).
Katrin Oddsdottir, avocate, membre du groupe des vingt-cinq. « En novembre 2010, 950 citoyens tirés au sort se sont réunis afin de définir les grandes priorités pour le pays. Le 25 novembre, 25 sont élus pour élaborer un projet de Constitution pour le pays ».
Birgitta Jonsdotir, poétesse, députée du parlement islandais depuis 2009 : « Tout le monde pouvait participer, par courriel, en ligne … Les questions récurrentes étaient :
-          Comment rendre nos élus responsables de leurs actes ?
-          Comment introduire de la transparence pour voir ce qu’ils font ?
-          Comment répartir les pouvoirs pour éviter la corruption ?
« La plupart des gens ne sont pas destructeurs ; seule une infime partie l’est. La plupart sont bons et gentils. Mais l’argent et le pouvoir rendent aveugles. »

En juillet 2011, le groupe des vingt-cinq remet le texte au parlement. Le pouvoir des politiques, des entreprises et des banques est encadré par les citoyens.
Trois mois et demi plus tard, ce texte est soumis à un référendum consultatif. Il obtient 67% de oui. C’est désormais aux députés d’entériner le texte mais les conservateurs le bloquent … depuis quatre ans. Comment faire ?

1h34 David van Reybrouck. « Jusqu’à présent, on ne connait qu’une forme de représentation : l’élection. C’est une procédure aristocratique. La deuxième forme est le tirage au sort qui est déjà utilisé pour les jurys d’assisses : en Belgique, en France, en Norvège, aux Etats-Unis … Les tirés au sort ont moins de compétence (au départ) mais ils ont une liberté plus grande (comparés à un député attaché à son parti politique, ou à des intérêts commerciaux).

Au Texas, État pétrolier par excellence, des journées de démocratie délibérative, avec des citoyens nourris d’informations, ont été organisées sur le thème de l’énergie renouvelable (éoliennes …). Aujourd’hui, le Texas est l’Etat des Etas-Unis d’Amérique avec le plus d’éoliennes.

1h36 Chennai (Inde) – République depuis 1950.
Village de Kuthambakkam : démocratie locale.
Elango Rangaswamy (maire du village) est un intouchable mais il a réussi à faire de hautes études comme chimiste puis est devenu maire en 1996. Il a mis en application le principe traditionnel des « gram sabha » (assemblée de village), de « self-gouvernance » en anglais. Cela permet des gouvernements locaux, une démocratie décentralisée plus forte. « Nous votons, nous gouvernons, nous participons aux assemblées citoyennes ». Les priorités du peuple sont écoutées. Les citoyens surveillent, corrigent, participent (assemblée = parlement du peuple).
Exemple : nettoyage, collecte d’eau de pluie, réparation, tout le monde participe … réhabiliter les bidons-villes … Levée de fonds ; emploi des femmes ; bénéfice réalisés ; microcrédits ; nouvelles activités. Tout le monde s’y met, y compris pour la construction de maisons. Les intouchables creusent les égouts, réparent les routes.
Le gouvernement a subventionné plus de 300 quartiers/villages similaires dans le Tamil Nadu. Après deux mandats, Elango crée « l’académie des maires » réunissant 900 villages avec comme objectif de créer la République des villages imaginée par Gandhi où la démocratie sera forte dès le plus petit échelon.
Quand les citoyens ont le pouvoir, ils créent une vraie démocratie.
 

Chapitre V : L'éducation



1h43 Pays scandinaves.
Espoo, dans la banlieue d’Helsinki (Finlande) Ce pays est en tête du classement PISA (réalisé par l’OCDE) pour l’Europe. En 2012, la Finlande arrive 1ère mondiale pour les sciences et la lecture, 4ème pour les mathématiques.
Kari Louhivuori, proviseur, dirige une belle école. « La société a tenu à montrer l’importance de l’éducation. En Finlande, on n’a pas de richesses souterraines. Notre force, c’est une excellente éducation. »
Le secret de l’efficacité du système éducatif ? « Très peu de bureaucratie. Le maître-mot est la confiance. Le ministère fait confiance aux autorités locales qui font confiance aux proviseurs qui font confiance aux professeurs. On n’a pas d’inspection. Pas de classement national ; pas de comparaison entre els écoles. Nous consacrons notre temps à enseigner, pas à évaluer. L’essentiel est de bien former les professeurs (master de 5 ans à l’université ; ils s’entraînent avec de vraies classes, sont deux enseignants pour quinze élèves ; ils découvrent de nombreuses pédagogies Montessori, Steiner … étudient de manière approfondie la psychologie enfantine …  Et les cas particuliers sont suivis par un enseignant supplémentaire. »
Maija Rintola, professeur : « C’est important de se sentir bien en classe. Si c’est trop strict, les élèves sont stressés et ne peuvent pas bien se concentrer. »
« Avant, ils étaient quarante par classe, assis en silence, pour ne pas se faire remarquer ; et le professeur faisait son cours au tableau.  Aujourd’hui, nous pouvons circuler, les élèves ont le droit de parler pendant les maths, ils ont le droit d’échanger (pas trop fort). Cela accroît leur confiance en eux-mêmes, ça les enrichit. Cela leur apprend à vivre ensemble. Pas juste els matières disciplinaires. »
« Au CP, on apprend à lire avec plusieurs méthodes pour offrir des possibilités à chaque élève. »
Objectif : leur apprendre à apprendre ; les rendre plus autonomes.
Les professeurs mangent avec les enfants ; c’est aussi un moment éducatif.
L’autorité vient de la compétence dans son métier et du respect.
Pour solutionner l’indiscipline, il faut écouter les élèves, les raisonner, les laisser prendre des décisions, les inciter à coopérer.
Entre sept et seize ans, tout est gratuit pour les écoliers finlandais : les livres, les soins de santé et même la cantine.
Les jeunes Finlandais apprennent non seulement les mathématiques, le finnois et l’histoire mais aussi à tricoter, à coudre, à fabriquer des vêtements, à travailler le bois, le métal, le cuir, à construire des objets, à laver leur linge, à ranger, à nettoyer, à cuisiner, à dessiner, à peindre, à jouer des instruments.
Changer l’éducation est un long processus (qui prend dix ans, vingt ans).
Le programme est revu tous les six ans, d’un commun accord.
Le but de l’école est de préparer à la vie, de donner des bases, de permettre aux élèves de sentir s’ils sont plutôt manuels ou intellectuels. En tant qu’être humain : apprendre la tolérance, comprendre la différence, que chacun est important, que certains ont besoin d’aide.

Conclusion

Il y a dans le monde :
-          Plus de 1200 « villes en transition »
-          Plus de 800 groupes « incroyables comestibles »
-          Des milliers de fermes urbaines
-          4000 monnaies locales complémentaires
-          Un pays 100% bio (le Bhoutan)
-          D’autres pays bientôt autonomes en énergie renouvelables (Cap-Vert, Suède, Costa-Rica …)
-          Un garçon de 19 ans qui a inventé une machine pour nettoyer les océans
-          Des ingénieurs qui inventent des moteurs à air comprimé
-          Des millions de gens qui partagent plutôt que d’acheter
-          Des maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment
-          Des millions d’autres qui plantent des arbres
-          Et qui épandent du compost pour stocker le CO2.


Cyril Dion et Mélanie Laurent

Dans le générique :
-          à 1h56 : partenaires et donateurs
-          à 1h58 : musique original de Fredrika Stahl
-          à 1h59 : musiques additionnelles : Kadiri Sennefer

1 commentaire:

Dominique a dit…

Bravo pour votre compilation.

C'est un bon outil pour ceux qui veulent aller plus loin après avoir vu le documentaire