Chapitre 1 : L'agriculture (à partir de 8'55")
Chapitre 2 : L'énergie (à partir de 33'37")
Chapitre 3 : L'économie (à partir de 58'58")
Chapitre 4 : La démocratie (à partir de 1h27'13")
Chapitre 5 : L'éducation (à partir de 1h43'21")
Source : https://youtu.be/7wmWRXo_mLQ
Film récompensé par le César du meilleur documentaire le 26 février 2016
Notes prises pendant le visionnage du film
Standford (États-Unis d'Amérique) La biologiste Liz Hadley et le paléontologue Tony Barnosky, coordonnateurs de l'étude publiée dans la revue Nature en 2012, décrivent la disparition d'espèces la plus rapide depuis 65 millions d'années, et le réchauffement (dans les vingt ans à venir) vers des températures d'il y a 14 millions d'années. Parallèlement, la population mondiale a triplé en une vie d'homme. Des migrations massives (pour l'eau, la nourriture) et des guerres sont à craindre dans un avenir proche. C'est un moment critique pour l'humanité.
Totnes (Angleterre) Rob Hopkins (professeur en permaculture) est le fondateur du mouvement des "villes en transition"
Chapitre I : Agriculture
Détroit (États-Unis d'Amérique) La population est passée brutalement de 2 millions à 700.000 avec la crise automobile. 20.000 volontaires ont créé "Keep growing" autour de 1400 fermes et jardins bio. Pour Ashley Atkinson, l'objectif est d'aboutir à une ville autonome en nourriture. En 2050, il y aura 9 milliards d'humains sur Terre dont 70% dans les villes. Et presque plus de pétrole. La nourriture devra pousser près des villes ou dans les villes.
"D-Town farm" est une ferme en zone péri-urbaine de Détroit. Malik Yakini et Kadiri Sennefer, co-gérants, y ont adopté l'agriculture bio sur 2,4 hectares. Selon eux, l'agriculture urbaine est complémentaire à l'agriculture rurale.
Aux États-Unis, la nourriture parcourt en moyenne 2400km entre son lieu de production et celui de consommation.
Il existe 1600 fermes urbaines à Détroit. 2400 hectares de friches peuvent encore être cultivés. Objectif : nourrir la moitié de la population.
15' : Todmorden (Grande-Bretagne). "Incredible Edible" ("Incroyables Comestibles") est un mouvement qui propose de la nourriture à partager. Mary Clear et Pam Warhurst ont créé des routes potagères devant les écoles, les immeubles, les postes de police ... La nourriture est au cœur des rues. Cette démarche de partage permet de se connecter aux autres grâce à la nourriture (lors de la cueillette, lors du travail de jardinage potager.
Robin Tuddenhaum (directeur des collectivités du district de Calderdale) explique que, depuis 2013, le district de Calderdale a mis à la disposition de ses 200.000 habitants tous les terrains vacants pour y cultiver de la nourriture.
Il existe également des "Incredible Farms" à 10 mn de Todmorden. Nick Green y pratique l'agroécologie. Il produit 14 tonnes de nourriture par an sur un seul hectare. Il explique que les industriels font de l'argent plus efficacement; tandis que les petits fermes font de la nourriture plus efficacement (plus de travail, moins de chimie et d'équipements agricoles mécanisés, mais de meilleurs résultats).
Olivier de Schütter (rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation auprès des Nations Unies)
70 à 75% de ce qui est consommé dans le monde vient de petits agriculteurs. Les gros agriculteurs produisent du gros volume, des matières premières agricoles, mais pas seulement pour l'alimentation humaine, souvent pour le bétail ou comme agrocarburant.
La monoculture rend les sols malades; les sols malades rendent les plantes malades; du coup, on utilise plus de pesticides; les OGM (organismes génétiquement modifiés) résistent mieux aux pesticides; mais les consommateurs qui ingèrent des pesticides deviennent malades.
Vandana Shiva (physicienne et philosophe, spécialiste mondiale de la question de semences) énonce : "Ceux qui contrôlent l'agriculture [industrielle] ne produisent rien. Coca-Cola est une rente de situation. Monsanto ne produit pas une graine; elle vit des droits de propriété intellectuelle. Cargill ne produit aucun légume; elle les achète et les revend."
Si on détruit le socle écologique et le socle social, qui va nous nourrir ?
Olivier de Schütter. 12 à 13% du budget des ménages est consacré à l'alimentation dans l'Union Européenne. Si on faisait payer le coût environnemental, de santé, on monterait à 25-30%. Pour la paix sociale, les gouvernements continuent à soutenir les agro-industriels.
Normandie (France). Ferme en permaculture. Pour une calorie alimentaire dans notre assiette, 10 à 12 calories d'hydrocarbures sont nécessaires actuellement (alors que le pétrole va disparaître). Charles Hervé-Gruyer est maraîcher bio. Se nourrir sans pétrole est une nécessité pour demain.
La permaculture, ce sont des cultures associées, une forêt-jardin. Comme dans la nature où il n'y a pas de monoculture.
L'humanité se nourrit d'une vingtaine de plantes seulement dont 60% sont des céréales; le reste de l'alimentation se composant de viande et de lait.
Dans cette ferme de 1000m², la production a dégagé un bénéfice de 32000€ la première année, 39000€ la deuxième année. C'est équivalent à ce qu'un agriculteur génère avec un tracteur sur une surface d'un hectare (10.000m²).
Dans le monde, il y a un milliard et demi d'agriculteurs.
Un agro-agriculteur a un rendement double d'un agriculteur industriel.
La permaculture permet un rendement triple ou même quadruple !
... à condition de manger moins de viande.
32'. Les gouvernements et le scientifiques sont unanimes pour dire que le système nous conduit à une impasse. Les alternatives sont très lentes à émerger. Les véritables conseillers des gouvernements sont les grandes entreprises. Les gouvernements protègent ces gros exportateurs.
5 des 6 plus grosses entreprises (5 des 6 plus riches) dans le monde [2014-2015] sont des compagnies pétrolières (pétrole et pétrochimie : carburant, engrais, pesticide...).
Chapitre II : énergie
Jeremy Rifkin est économiste et président de la fondation pour les tendances économiques.
Les carburants fossiles, nous fournissent :
- des engrais et des pesticides
- des matériaux de construction
- des produits pharmaceutiques
- et des fibres synthétiques.
Il y a eu deux révolutions aux XIXème et XXème siècles : celle du charbon puis celle du pétrole.
Chaque degré de température dû à l'industrie (par l'émission de CO2) augmente de 7% l'évaporation. Le cycle de l'eau planétaire est perturbé.
36'. Copenhague (570.000 habitants) est la capitale du Danemark. "Nous voulons être la première capitale neutre en carbone d'ici 11 ans" [2025]
Reykjavik (capitale de l'Islande, pays de 325.000 habitants). "Un avenir sans carburant fossile est possible."
Île de la Réunion (850.000 habitants. Didier Robert, président de la Région d'outre-mer projette une autonomie énergétique pour l'île d'ici 2025-2030 avec des projets comme celui de Saint-Suzanne (éoliennes, panneaux photovoltaïques ...).
Malmö (3ème plus grande ville de Suède) possède un éco-quartier Bo01 où vivent 4000 habitants. Ce quartier fonctionne à 100% avec des énergies locales et renouvelables (soleil, vent, eau).
Morten Kabell, maire en charge de la planification urbaine et de l'environnement à Copenhague : "Nous avons réduit de 40% notre consommation d'énergie fossile depuis 1995. Cela a nécessité un investissement d'un milliard d'euros : turbines (éoliennes), usine de biomasse d'Avedøre (biomasse = énergie issue de la combustion de matières végétales). Ces dispositifs fournissent de l'électricité pour 1,3 millions de foyers et du chauffage pour 200.000.
Hans
Soerensen, administrateur de la ferme éolienne de Middelgrunden :
« Objectif 2050 : indépendance énergétique pour tout le
Danemark. »
38’ Reykjavik (Islande), centrale géothermique Hellisheioi : électricité et eau chaude pour toute la ville. Gudmi Johanneson, directeur général de la compagnie nationale d’énergie en Islande. 1970 : crise pétrolière. 2010 : 100% autonome grâce à l’hydroélectricité et la géothermie. Reste le problème des véhicules.
40’ Île de la Réunion. 35% d’énergie par sources d’énergie renouvelables. Objectif 100% vers 2025-2030. Eric Scotto, président d’Akuo Energy, entreprise indépendante qui développe des énergies renouvelables. Partager l’espace entre énergie (panneaux photovoltaïques) et agriculture (serres, moitié du toit pour l’électricité). Douze serres déjà construites ; 600 foyers alimentés en électricité.
43’« Produire
renouvelable »,
c’est possible mais il faut consommer moins en éliminant le superflu, d’après
Thierry Salomon, ingénieur énergéticien, président de l’association Néga-watt. Il explique qu’un panneau électrique dans le
métro parisien a une consommation égale à la consommation domestique de deux
familles ; qu’une voiture de 1500kg transporte une personne de 70kg, etc.
Plus généralement, de l’ordre de 60 à 65% de la consommation d’aujourd’hui
pourrait être évitée.
Autre
exemple, en France, il faut l’équivalent de deux centrales nucléaires rien que
pour les appareils laissés en veille.
Et
encore : un avatar de jeu vidéo consomme autant d’énergie que quarante Éthiopiens.
80%
de l’énergie que nous utilisons sert aux transports, à la climatisation et au
chauffage.
45’
Copenhague a rénové et isolé des bâtiments ; ces logements coûtent en chauffage 65€/mois pour 100m² alors qu’en France cela
coûte 175€ en moyenne pour une surface équivalente.
A
Copenhague, 4 personnes sur 5 ont un vélo.
20%
marchent à pied, 26% se déplacent à vélo, 21% en transport en commun ; ce
qui fait qu’au total, 67% ne prennent pas la voiture (l’objectif de la ville
est que 75% ne prennent plus la voiture).
Jan
Gehl est un architecte urbaniste.
« Si
on construit des routes, il y aura plus de voitures. Si on construit des pistes
cyclables, il y aura plus de vélos. Si on aménage des espaces publics, il y
aura plus de piétons. Les villes seront plus saines et plus sûres car les gens
se rencontreront au lieu de rester chez eux.
A
Copenhague, on peut se déplacer sans voiture sans un rayon de 80km (métro avec
emplacements pour vélos).
51’
Morten Kabell, maire de Copenhague : « Les villes réussissent là où
les nations échouent ; elles prennent la relève. »
San
Francisco recycle 80% de ses déchets.
Julie
Bryant est coordinatrice du « Zero waste » pour la ville. « Rien
en va dans les décharges ou n’est incinéré. Tout est recyclé. »
La
ville fournit trois poubelles :
-
verte
pour le compost et la nourriture,
-
bleue
pour le recyclage,
-
et
noire pour le peu qui reste.
La
loi oblige particuliers et entreprises à les utiliser. La ville collecte des
impôts pour le compostage et le ramassage mais il y a une réduction des impôts
en fonction du volume de matériaux qu’ils ont détourné des décharges (par
exemple, en 1 an, l’hôtel Hilton de San Francisco a économisé 145.000$ juste en
triant et compostant ses déchets).
Robert
Reed de la coopérative « recology » indique que le compost est
acheté par les fermiers à 9$ le m3.
55’
Vignoble du château Montelena (vallée de Npa).
Dave
Vella, chef de culture : « L’épandage du compost sur ¼ des pâturages
permettrait aux sols d’absorber les ¾ du CO2 émis par la Californie. »
Les
fermes ont toujours fourni les villes en nourriture. Maintenant, les villes
doivent rendre la nourriture aux fermes sous forme de compost.
Aux États-Unis, environ 300 villes et 1000 universités ont répliqué ce programme de
compostage des déchets.
Aux États-Unis, si chaque ville recyclait 75% de ses déchets, 1,5 millions de
nouveaux emplois seraient créés.
Grâce
aux scanners optiques, 100% des plastiques durs sont recyclés et depuis 2007
les sacs en plastiques sont interdits.
57’
Pierre Rabhi, agro-écologiste et écrivain. « L’aberration, c’est cette
croissance indéfinie. Elle met en route une humanité insatiable qui, au lieu de
voir al planète comme un oasis miraculeux, voit la planète comme une ressource
à épuiser. L’humain a un comportement de prédation accumulative, dans le but de
gagner toujours plus d’argent.
Chapitre III : L'économie
59’ Lille (France) : L’entreprise Pocheco compte 114 employés et produit 2 milliards d’enveloppes. Emmanuel Druon est le PDG de Pocheco ; parmi ses collaborateurs Mélody Asset et Yarid Bousselaoui.
59’ Lille (France) : L’entreprise Pocheco compte 114 employés et produit 2 milliards d’enveloppes. Emmanuel Druon est le PDG de Pocheco ; parmi ses collaborateurs Mélody Asset et Yarid Bousselaoui.
« L’entreprise
capitaliste est infectée par la financiarisation du capitalisme, c’est-à-dire
qu’il faut d’abord rémunérer des actionnaires alors que 10 millions de
personnes (en France) sont sous le seuil de pauvreté et 3,5 millions sans
emploi.
A
Pocheco, les écarts de salaire sont
de 1 à 4 contre 1 à 100 en moyenne dans les entreprises françaises.
Aucun
dividende n’est versé aux actionnaires ; l’argent est systématiquement
investi dans l’entreprise : pour diminuer la consommation d’énergie et de
matières, pour augmenter la productivité, la sécurité, la convivialité, les
compétences et diminuer la pénibilité.
Tout
dans l’usine est productif, même les toits avec des sols fleuris et des ruches
d’abeilles.Ces toitures végétales sont un exemple « d’écolonomie » :
faire des économies en faisant de l’écologie. En 20 ans, Pocheco a réalisé 10 millions d’euros d’investissements et réalisé
15 millions d’euros d’économies.
1h06’
Totnes (Grande-Bretagne). Objectif :
produire soi-même son énergie, son alimentation et gérer son eau.
Ben
Brangwyn, cofondateur du « Transition network » s’occupe du projet de
monnaie locale. Il pose la question cruciale : « Qui a le droit d’imprimer
la monnaie ? ».
Si
on veut une économie locale, plus résiliente où l’argent circule localement, il
faut une monnaie locale.
Une livre dépensée dans une entreprise locale
circule davantage et cela génère 2,5 livres d’activité dans cette économie
locale alors qu’au supermarché cela ne génère que 1,4 livre.
Thomas
Jefferson (ancien président des États-Unis d’Amérique) : « Celui qui
a le pouvoir de créer la monnaie a le pouvoir de contrôler la nation. »
1h10’
Mark Burton, chercheur à l’université de Bristol. « Tout l’argent ou presque
est créé par des banques privées dont la principale motivation est de gagner de
l’argent pour rémunérer leurs actionnaires ; pas pour être utiles ni pour
répondre aux besoins réels de la société.
La
monnaie est créée par les banques quand elles font des prêts. L’argent est créé
sous forme de dette que nous devons rembourser avec des intérêts. Quand on
rembourse cette monnaie, l’argent, créé ex nihilo par la banque, disparaît ; mais les intérêts eux sont
crédités sur le compte de la banque. Pour que l’économie fonctionne (et que les
banques prospèrent), elles doivent prêter sans cesse.
Au
Royaume-Uni, 97% de l’argent est créé par des banques privées via le crédit. Dans
la Zone euro, c’est environ 85%. Le reste (les pièces et les billets) est créé
par les banques centrales.
1h13’
Henri Ford : « Si les Américains comprenaient comment fonctionne le
système bancaire, il y aurait une révolution le lendemain matin. »
Bernard
Lietair, économiste. « Dans les sociétés patriarcales, il existe ce monopole
monétaire avec intérêt. C’est un mécanisme qui concentre les ressources au
sommet (même les systèmes soviétiques et chinois fonctionnent/fonctionnaient
ainsi.
Prendre
des cours d’économie, c’est un lavage de cerveau pour faire croire qu’il faut
tout faire avec une seule monnaie (monnaie nationale). C’est plus efficace mais
plus fragile. On peut faire l’analogie avec la monoculture agricole : cela
donne plus de maladies, plus d’incendies, procure moins d’eau et satisfait
moins d’animaux.
La
« monoculture » monétaire a généré 145 crashs bancaires et 208 crises
monétaires depuis 1970.
On
peut apprendre ce qui se passe dans un écosystème naturel et l’appliquer à l’économie :
ne pas permettre une monoculture. Il faut de la diversité :
-
une
monnaie mondiale qui ne soit pas la monnaie d’un pays,
-
une
monnaie nationale
-
et
une monnaie municipale (ou de quartier).
1h15’
Forêt de Bélouve, île de la Réunion. Ecosystème avec plus de 1000 espèces
animales et végétales
1h16’
Bâle (Suisse) où existe une monnaie complémentaire pour les PME (Wir Bank)
depuis 80 ans. [Ironiquement, Bâle est aussi le siège de la BRI qui réunit
toutes les banques centrales]
En
1934 (après le crash de 1929), les banques ne voulaient plus accorder de
crédits alors, quinze entrepreneurs ont créé une monnaie sans intérêt à faire
circuler entre eux pour relancer leur activité. En deux ans, le nombre est
passé de 15 à 2000 membres.
« Officiellement,
la Suisse a deux monnaies : le franc suisse et le wir. » explique
Hervé Dubois, directeur de communication de la banque Wir. « La majorité
des Suisses ne le savent pas car le wir circule entre les 60.000 PME. On ne peut
pas utiliser cette monnaie hors de ce circuit. Les PME membres doivent être le
client et le fournisseur des autres pour que ça fonctionne.
La
banque Wir crée la monnaie à très bon marché car elle n’est pas sur le grand
marché financier ; ça ne coûte rien à la banque Wir. Elle peut prêter à
des taux minimes. Pas d’intérêts sur les avoirs (monnaie sur le compte
courant). Faible taux sur les crédits.
1h20 Bristol (Angleterre) « Our
city, our money »
« N’importe
qui peut créer de la monnaie. » déclare Ciaran Mundy, directeur du Bristol
Pound. « Il faut une diversité de gens dans le système qui puissent
échanger les biens et services essentiels (nourriture, électricité, transport …).
Il faut que tous ces gens aient confiance dans le même système. L’argent repose
en réalité sur la confiance de tous.
Le
problème avec le système monétaire actuel est que les grandes compagnies n’ont
guère d’intérêts locaux. Elles n’ont pas les mêmes intérêts que les gens qui
vivent et travaillent dans l’économie réelle.
La
monnaie locale soutient les entreprises locales. Cela limite l’évasion fiscale.
Cela crée une réserve de monnaie locale pour la communauté, cela favorise le
développement des entreprises locales, ça réduit les circuits de transport donc
les émissions de CO2. L’économie est plus locale, résiliente, écologique.
Le
maire de la ville, George Fergusson, a décidé de se verser son salaire en
Bristol Pounds.
Il
faut que les municipalités acceptent leurs impôts en monnaies complémentaires
et qu’elles l’utilisent pour payer partiellement leurs fonctionnaires et leurs
fournisseurs.
1h22’
Oakland (Etats-Unis) Réunion du mouvement « Balle » qui existe depuis
10 ans, et compte 35.000 entrepreneurs de 80 réseaux différents.
Objectif :
créer un réseau mondial d’économies locales dans les domaines d’activité
suivants (liste non exhaustive) :
-
alimentation
-
énergie
-
construction
-
transports
-
vêtement
-
services
Ils croient à la communauté contre la
mondialisation et le chacun-pour-soi.
« Our vision is to
create within a generation a global network of interconnected economies that
work in harmony with nature to support a healthy, prosperous and joyful life
for all people.”
Nikki
Silvestri, directrice de Green for All à Oakland : “Ce n’est pas aux autres de
déterminer notre avenir.”
Michelle
Long, directrice de Balle : « Les entreprises qui grossissent et se
mondialisent sont très fortes pour créer des $ mais très peu de gens en voient
la couleur. »
Pour
créer plus d’emplois, plus de richesses, pour plus de gens, il faut accroître
la densité et la diversité des entreprises locales.
1h24’
Michael Schuman économiste cofondateur de Balle. « La pire méthode pour
soutenir l’économie et créer l’emploi est de payer pour attirer ou retenir les
multinationales, sous prétexte de développement économique. »
Pour
1$ dépensé dans une entreprise locale et indépendante, on va générer 2 à 4 fois
plus d’emplois, d’impôts locaux, de subventions caritatives qu’une
multinationale.
1h26’
Les multinationales contrôlent les gouvernements. Judy Wicks, chef
d’entreprise, co-fondatrice de Balle. Il faut changer la société en refusant
d’acheter à ces grandes compagnies. Les plus riches contrôlent le législateur.
Chapitre IV : La démocratie
1h27
David van Reybrouck, historien, archéologue et écrivain. « Il y a un
sentiment de perte chez les citoyens. »
1h29
Vandana Shiva (Indienne) « Il faut obéir à deux lois : l’une vient de
la Terre (protéger la Terre, ses ressources, ses bienfaits) ; l’autre
concerne les droits des humains, de la démocratie, la liberté, l’indépendance. »
1h30
Islande. Crise de 2008. En 2009, manifestations pendant des mois pour obtenir
la démission du gouvernement et des directeurs de la banque centrale. Les
citoyens ont décidé de ne ps renflouer les banques qui avaient spéculé avec
leur argent (2010).
Katrin
Oddsdottir, avocate, membre du groupe des vingt-cinq. « En novembre 2010, 950
citoyens tirés au sort se sont réunis afin de définir les grandes priorités
pour le pays. Le 25 novembre, 25 sont élus pour élaborer un projet de
Constitution pour le pays ».
Birgitta
Jonsdotir, poétesse, députée du parlement islandais depuis 2009 : « Tout
le monde pouvait participer, par courriel, en ligne … Les questions récurrentes étaient
:
-
Comment
rendre nos élus responsables de leurs actes ?
-
Comment
introduire de la transparence pour voir ce qu’ils font ?
-
Comment
répartir les pouvoirs pour éviter la corruption ?
« La
plupart des gens ne sont pas destructeurs ; seule une infime partie l’est.
La plupart sont bons et gentils. Mais l’argent et le pouvoir rendent aveugles. »
En
juillet 2011, le groupe des vingt-cinq remet le texte au parlement. Le pouvoir
des politiques, des entreprises et des banques est encadré par les citoyens.
Trois
mois et demi plus tard, ce texte est soumis à un référendum consultatif. Il
obtient 67% de oui. C’est désormais aux députés d’entériner le texte mais les conservateurs
le bloquent … depuis quatre ans. Comment faire ?
1h34
David van Reybrouck. « Jusqu’à présent, on ne connait qu’une forme de
représentation : l’élection. C’est une procédure aristocratique. La
deuxième forme est le tirage au sort qui est déjà utilisé pour les jurys d’assisses :
en Belgique, en France, en Norvège, aux Etats-Unis … Les tirés au sort ont
moins de compétence (au départ) mais ils ont une liberté plus grande (comparés
à un député attaché à son parti politique, ou à des intérêts commerciaux).
Au
Texas, État pétrolier par excellence, des journées de démocratie délibérative, avec
des citoyens nourris d’informations, ont été organisées sur le thème de l’énergie
renouvelable (éoliennes …). Aujourd’hui, le Texas est l’Etat des Etas-Unis d’Amérique
avec le plus d’éoliennes.
1h36
Chennai (Inde) – République depuis 1950.
Village
de Kuthambakkam : démocratie locale.
Elango
Rangaswamy (maire du village) est un intouchable mais il a réussi à faire de
hautes études comme chimiste puis est devenu maire en 1996. Il a mis en application
le principe traditionnel des « gram sabha » (assemblée de village),
de « self-gouvernance » en anglais. Cela permet des gouvernements
locaux, une démocratie décentralisée plus forte. « Nous votons, nous
gouvernons, nous participons aux assemblées citoyennes ». Les priorités du
peuple sont écoutées. Les citoyens surveillent, corrigent, participent
(assemblée = parlement du peuple).
Exemple :
nettoyage, collecte d’eau de pluie, réparation, tout le monde participe …
réhabiliter les bidons-villes … Levée de fonds ; emploi des femmes ;
bénéfice réalisés ; microcrédits ; nouvelles activités. Tout le monde
s’y met, y compris pour la construction de maisons. Les intouchables creusent
les égouts, réparent les routes.
Le
gouvernement a subventionné plus de 300 quartiers/villages similaires dans le
Tamil Nadu. Après deux mandats, Elango crée « l’académie des maires »
réunissant 900 villages avec comme objectif de créer la République des villages
imaginée par Gandhi où la démocratie sera forte dès le plus petit échelon.
Quand
les citoyens ont le pouvoir, ils créent une vraie démocratie.
Chapitre V : L'éducation
1h43
Pays scandinaves.
Espoo,
dans la banlieue d’Helsinki (Finlande) Ce pays est en tête du classement PISA (réalisé
par l’OCDE) pour l’Europe. En 2012, la Finlande arrive 1ère mondiale
pour les sciences et la lecture, 4ème pour les mathématiques.
Kari
Louhivuori, proviseur, dirige une belle école. « La société a tenu à
montrer l’importance de l’éducation. En Finlande, on n’a pas de richesses souterraines.
Notre force, c’est une excellente éducation. »
Le
secret de l’efficacité du système éducatif ? « Très peu de
bureaucratie. Le maître-mot est la confiance. Le ministère fait confiance aux
autorités locales qui font confiance aux proviseurs qui font confiance aux
professeurs. On n’a pas d’inspection. Pas de classement national ; pas de
comparaison entre els écoles. Nous consacrons notre temps à enseigner, pas à
évaluer. L’essentiel est de bien former les professeurs (master de 5 ans à l’université ;
ils s’entraînent avec de vraies classes, sont deux enseignants pour quinze
élèves ; ils découvrent de nombreuses pédagogies Montessori, Steiner …
étudient de manière approfondie la psychologie enfantine … Et les cas particuliers sont suivis par un
enseignant supplémentaire. »
Maija
Rintola, professeur : « C’est important de se sentir bien en classe.
Si c’est trop strict, les élèves sont stressés et ne peuvent pas bien se
concentrer. »
« Avant,
ils étaient quarante par classe, assis en silence, pour ne pas se faire
remarquer ; et le professeur faisait son cours au tableau. Aujourd’hui, nous pouvons circuler, les élèves
ont le droit de parler pendant les maths, ils ont le droit d’échanger (pas trop
fort). Cela accroît leur confiance en eux-mêmes, ça les enrichit. Cela leur
apprend à vivre ensemble. Pas juste els matières disciplinaires. »
« Au
CP, on apprend à lire avec plusieurs méthodes pour offrir des possibilités à
chaque élève. »
Objectif :
leur apprendre à apprendre ; les rendre plus autonomes.
Les
professeurs mangent avec les enfants ; c’est aussi un moment éducatif.
L’autorité
vient de la compétence dans son métier et du respect.
Pour
solutionner l’indiscipline, il faut écouter les élèves, les raisonner, les
laisser prendre des décisions, les inciter à coopérer.
Entre
sept et seize ans, tout est gratuit pour les écoliers finlandais : les
livres, les soins de santé et même la cantine.
Les
jeunes Finlandais apprennent non seulement les mathématiques, le finnois et l’histoire
mais aussi à tricoter, à coudre, à fabriquer des vêtements, à travailler le
bois, le métal, le cuir, à construire des objets, à laver leur linge, à ranger,
à nettoyer, à cuisiner, à dessiner, à peindre, à jouer des instruments.
Changer
l’éducation est un long processus (qui prend dix ans, vingt ans).
Le
programme est revu tous les six ans, d’un commun accord.
Le
but de l’école est de préparer à la vie, de donner des bases, de permettre aux
élèves de sentir s’ils sont plutôt manuels ou intellectuels. En tant qu’être
humain : apprendre la tolérance, comprendre la différence, que chacun est
important, que certains ont besoin d’aide.
Conclusion
Il
y a dans le monde :
-
Plus
de 1200 « villes en transition »
-
Plus
de 800 groupes « incroyables comestibles »
-
Des
milliers de fermes urbaines
-
4000
monnaies locales complémentaires
-
Un
pays 100% bio (le Bhoutan)
-
D’autres
pays bientôt autonomes en énergie renouvelables (Cap-Vert, Suède, Costa-Rica …)
-
Un
garçon de 19 ans qui a inventé une machine pour nettoyer les océans
-
Des
ingénieurs qui inventent des moteurs à air comprimé
-
Des
millions de gens qui partagent plutôt que d’acheter
-
Des
maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment
-
Des
millions d’autres qui plantent des arbres
-
Et
qui épandent du compost pour stocker le CO2.
Cyril
Dion et Mélanie Laurent
Dans
le générique :
-
à
1h56 : partenaires et donateurs
-
à
1h58 : musique original de Fredrika Stahl
-
à
1h59 : musiques additionnelles : Kadiri Sennefer
1 commentaire:
Bravo pour votre compilation.
C'est un bon outil pour ceux qui veulent aller plus loin après avoir vu le documentaire
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