L'intitulé "Juste mon opinion" s'applique à la politique, la philosophie, la religion, l'esthétisme, l'humour ... Mais "ça m'intéresse" aurait tout à fait convenu comme titre pour ce blog étant donné les nombreux autres thèmes abordés et les articles encyclopédiques : sur l'histoire, les sciences, etc, sans oublier les sports.
La plupart des articles sont issus de recherches sur le net et de lectures personnelles. Sources indiquées en fin d'article.
Après Epicure - De l'éthique à la politique
Épicure vivait avec une communauté d'amis (ouverte aux hommes libres, aux femmes –y compris prostituées- et aux esclaves) dans le Jardin (son école philosophique créée en 306 avant Jésus-Christ) près d’Athènes, en Grèce.
Il enseignait les moyens de parvenir au plaisir par la suppression des douleurs et des angoisses. Santé du corps et sérénité de l’esprit. Sa méthode consistait à identifier les besoins naturels et nécessaires, et de tempérer ou rejeter les autres, sources de frustration et de violences.
Bien qu’Épicure recommande de « vivre caché » et de ne pas s’impliquer dans la vie politique, ses successeurs, les philosophes épicuriens de l'époque romaine, les philosophes du siècle des Lumières ou les penseurs contemporains se sont progressivement orientés vers un épicurisme politique : un bien-être étendu à la société.
Quelle pourrait être la société idéale, aujourd'hui ou demain, selon les préceptes du sage antique ?
Au sommaire de cette compilation : - Préambule. Nous sommes mus par les sentiments. - Qu'est-ce que la beauté ? Réponse de l'éthologie. Et des dizaines d'exemples illustrés regroupés en quatre catégories : - Belles - Belles et sportives - Belles de la BD - Beaux gosses. Au format "livre papier glacé" sur : Lulu.com
Juste mon opinion 2014
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2014 ; au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion 2013
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2013 ; au format livre papier glacé.
Source: Lulu.com
Juste mon opinion - 2012 - Second Semestre
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour le second semestre de l'année 2012 ; au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion - 2012 - Premier semestre
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour le second semestre de l'année 2012 ; au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion - Année 2011
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2011 au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion - Année 2010
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2010 au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion - Année 2009
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2009 au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion - Année 2008
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2008 au format livre papier glacé.
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Juste mon opinion - Année 2007
Articles et commentaires du blog "Juste mon opinion" pour l'année 2007 au format livre papier glacé.
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24 mars 2017 A
moins d’avoir une vocation depuis très jeune, il est difficile de
choisir un métier pour l’avenir, surtout dans la société actuelle ou
nous avons toujours plus de choix. x Alors si l’on est hypersensible, que l’injustice nous met hors de nous, et que l’on attache énormément d’importance au jugement des gens et notamment à l’approbation de notre entourage, vous imaginez bien que c’est encore plus compliqué. Souvent, on lit d’ailleurs que les zèbres sont « instables professionnellement ». Mais pourquoi ? Le zèbre est quelqu’un d’extrêmement curieux.
Il aura envie d’étudier toutes les matières qui l’intéressent, et
d’essayer de nombreux métiers. Pourtant, on nous demande très tôt dans
notre parcours scolaire de nous spécialiser, de choisir des matières, choisir des études, en vue de choisir une profession. Choisir. Pour le zèbre, choisir
est vraiment difficile, d’autant plus que l’approbation de son
entourage est quelque chose de très important pour lui. Alors, qu’il
soit mauvais en classe, ou bon partout, il écoutera ses professeurs et
ses parents le guider vers une profession qui semble lui correspondre,
où il semblera être compétent. Mais est-ce pour autant ce qu’il veut vraiment faire ? Souvent, le zèbre est très créatif
et rêve secrètement de s’orienter vers une carrière artistique, dans la
peinture, la musique, l’histoire de l’art… Ou alors, il s’intéresse
tellement à un sujet qu’il voudrait faire de la recherche
exclusivement dans ce domaine (en archéologie par exemple). Ces
voies très spécifiques étant considérées comme «bouchées», il est assez
rare qu’ils soient confortés dans ce choix là. Proches et
professeurs préfèreront souvent leur dire de continuer leurs études en
parallèle de leurs activités artistiques ou de leurs intérêts, pour plus
de sécurité et de stabilité. Parce que la sécurité, c’est aussi quelque chose que les zèbres recherchent, vous vous souvenez ? Trouver le bon équilibre entre désir et stabilité, entre passion et raison, quand tout nous intéresse, ce n’est pas chose facile. Surtout s’il faut ajouter au désir et à la sécurité un troisième élément : la stimulation. Le zèbre ne supporte pas l’ennui.
L’important pour lui, dans son travail (et dans sa vie en général),
c’est qu’il ne s’ennuie pas, qu’il soit stimulé sans arrêt, qu’il puisse
être passionné par ce qu’il fait, et surtout, qu’il n’y ait pas de
tâches répétitives… Dès lors que le zèbre a l’impression de stagner, de ne plus rien apprendre, c’est le blocage, l’ennui total, la remise en cause de tout, la dépression parfois même. En
général, quand un zèbre commence à travailler dans une entreprise, ça
se passe comme ça : il débute, il découvre, ça l’intéresse. Il apprend
des choses. Puis
très vite, il a fait le tour, a vu comment ça fonctionnait, et c’est là
que l’ennui se pointe et que les tâches perdent leur intérêt. Alors il veut partir, démissionner, fuir. En se disant que ce sera peut-être mieux ailleurs. Et puis finalement, ailleurs, ça recommence. Il découvre, il apprend, puis il maîtrise, il se lasse, et il veut repartir. C’est
un peu comme si son cerveau s’embourbait dès qu’il ne se passe plus
rien de nouveau. Comme s’il s’endormait (mais sans endormir le flux
constant de pensées qui n’ont rien à voir, ce serait trop simple… ) Enfin, on l’a vu dans un précédent chapitre, la relation du zèbre avec l’autorité
est compliquée, et au travail, ça pose souvent problème, d’autant qu’un
certain nombre d’entreprises fonctionne encore avec un modèle ancien,
où le mérite et le talent ont moins de place que la conformité et la
politique. Pas étonnant donc que le zèbre qui propose beaucoup (trop) de
changements à peine arrivé bouscule l’ordre établi et s’attire les foudres de sa hiérarchie.
Si l’on ajoute à cela qu’il a du mal à exprimer le cheminement de sa
pensée qui l’a amené à prendre ses décisions, qu’il pose beaucoup de
questions pour être sûr de tout comprendre, et qu’il fait passer ses
principes moraux et humanistes avant la recherche du profit, on peut en
déduire aisément qu‘il se fond difficilement dans l’organisation. Alors,
puisque de nombreux domaines l’attirent, qu’il ne supporte pas l’ennui
et se trouve rarement à sa place dans l’entreprise, le zèbre songe
souvent à changer de métier, regrette ce à quoi il a renoncé en faisant
les choix qu’il a faits, et a envie d’essayer autre chose. x Lors
de mes discussions avec de nombreux zèbres adultes, beaucoup me disent
qu’ils ne se sentent pas « expert » (moi la première), qu’ils ont
beaucoup changé de poste et n’ont pas de parcours « cohérent »,
qu’ils ne se sont pas spécialisés contrairement aux autres personnes
qu’ils ont pu croiser dans leur vie professionnelle. Pourtant, leur
force c’est exactement ça. La polyvalence. Guidée par la passion, la curiosité, et la bienveillance. Certains domaines y sont réticents, mais d’autres accueillent cette compétence à bras ouverts. Et il faut la mettre en avant. Mais pour cela, il faut parfois oser quitter le travail qui ne les satisfait pas. Par peur du jugement, par peur de perdre un statut social, par peur de rater, mais aussi et surtout par peur
de ne plus être en sécurité, changer radicalement de travail est un
choix difficile à faire. Un choix plein d’incertitudes. Souvent, c’est
même lors d’un arrêt forcé comme un long arrêt maladie, une période de
chômage ou un congé maternité que le zèbre (et même le non-zèbre, c’est
valable pour tout le monde évidemment) s’autorise à faire ce qui lui
plait, et se découvre une nouvelle vocation. Parfois, c’est un métier manuel, parfois le zèbre se met à son compte
pour se libérer de la hiérarchie (mais attention, ce n’est pas une
solution pour tout le monde, la montagne de papiers administratifs qui
attend les entrepreneurs peut s’avérer problématique pour le zèbre),
parfois c’est un métier peu satisfaisant intellectuellement mais peu prenant
et qui laisse donc toute la place aux projets personnels que l’on peut
réaliser à côté… Il y en a pour tout le monde. Nous sommes tous différents, mais je suis persuadée que chacun est capable de trouver le bon équilibre entre désir, stimulation et sécurité.
Et si les expériences malheureuses passées sont considérées
négativement par le zèbre, elles lui ont pourtant beaucoup appris sur la
vie en entreprise, les relations entre les gens et ce que le zèbre
lui-même recherche dans son travail et dans sa vie, et influenceront
positivement ses choix futurs. Dans
ma rubrique témoignages, vous découvrirez les témoignages de zèbres
ayant vaincu l’ennui, la sensation de ne pas être à sa place et la
relation difficile avec la hiérarchie en choisissant une reconversion,
en changeant simplement de domaine, en changeant leur façon de voir les
choses au même poste, ou en devenant entrepreneurs.
Régleurs, soudeurs,
tricoteurs, ingénieurs, développeurs : notre industrie ne trouve plus
les profils qu'elle recherche. Malgré les débouchés, les bons salaires
et les horaires réguliers. L'échec de tout un système de
formation.
Tu seras robinetier mon fils ! En
France, il n'y a pas que le poste de président de la République qui soit
difficile à pourvoir. Si la Chine a son EPR avant la France, c'est
peut-être à cause des errements de la filière tricolore, c'est aussi
parce que des compétences viennent à lui manquer, certains profils sont
de plus en plus difficiles à trouver. La France a méprisé son industrie,
elle le paie. Quand EDF propose un emploi de cadre administratif, il
reçoit 100 à 300 candidatures. Pour un emploi de chaudronnier ou de
robinetier, il n'avait déjà qu'une soixantaine de réponses en 2012 et ce
chiffre est aujourd'hui tombé à la moitié, ce qui signale des métiers
dits « en tension ».
L'énergie n'est pas seule en cause.
Elizabeth Ducottet, PDG de Thuasne, un champion mondial de la ceinture
lombaire, trouve qu'on a un peu vite tiré un trait sur l'industrie
textile, fermé les formations qui y conduisaient. Résultat, son
entreprise qui a su réinventer son métier, évoluer des rubans à chapeaux
vers un textile médical sophistiqué ne trouve plus les tricoteurs dont
elle a besoin pour ses cinq usines françaises. Ne lui reste qu'à
embaucher des jeunes sans expertise, qu'elle met deux ans à former : « L'Education nationale n'est à l'écoute des besoins, ni des jeunes, ni des entreprises. » Et, quand il y a des formations, souvent elles ne font pas le plein.
Le proviseur du lycée des métiers de Gennevilliers se désole (*) : «
Les élèves vont choisir une formation en fonction d'une demande
sociale. Ils sont nombreux à s'orienter vers un bac pro commerce ou
administration parce que, pour eux, c'est encore le fantasme du "col
blanc". Aujourd'hui, nous avons une formation en plasturgie après
laquelle les élèves sont assurés de trouver un emploi. Pourtant, cette
section ne se remplit pas. " L'emploi industriel n'attire pas,
c'est dommage, c'est lui qui fait la valeur ajoutée d'un pays. Près d'un
tiers des entreprises est concerné par des difficultés de recrutement
estime le Medef. Cherche régleurs, soudeurs, tuyauteurs... Si les
entreprises manquent de bras, elles iront les chercher ailleurs. Il
s'agit d'ailleurs plus de cerveaux que de bras, ce qu'il reste à faire
savoir. L'industrie traîne encore une image faite de bruits, de suies et
de suées qui n'a plus grand-chose à voir avec la réalité des postes de
contrôle informatisés. L'usineur ne façonne plus sa pièce à la main.
Placé devant une machine qui peut faire 5 mètres sur 3, il doit
surveiller les opérations, être capable de réagir, on ne confie pas des
outils de plusieurs millions d'euros à n'importe qui. Il faut des bacs
pro, voire des BTS. Un robinetier ne s'occupe pas de remplir les lavabos
: dans une pièce d'une trentaine de mètres carrés, il pilote un
ensemble de flux, vérifie que d'énormes vannes ne fuient pas, etc. A la
clef des bons salaires, des horaires réguliers, rien à voir avec la
grande distribution ou la restauration. « A force d'avoir dévalorisé les métiers manuels, on en manque ", regrette le patron de Manpower, Alain Roumilhac.
C'est la double peine : « Le manque de personnel qualifié est un frein à la compétitivité des industriels »,
écrit La Fabrique de l'industrie. Il n'y a pas que les métiers manuels,
la mauvaise image de l'industrie a aussi fait des dégâts chez les
ingénieurs. Ceux-ci vont plus vers le conseil dans les cabinets où on
les embauche à tour de bras et la finance que dans la production. De la
même façon les informaticiens plutôt que plonger les mains dans le
cambouis des codes, visent des fonctions de management. Résultat, un
manque de développeurs sophistiqués, d'architectes de systèmes, de
planificateurs réseaux.
Dans ce déni du réel, l'Education nationale a fauté, l'apprentissage est un désastre : « En toile de fond, il y a l'immense échec du système de formation français ",
insiste le chercheur Elie Cohen. Pour ne plus se faire prendre au
piège, prévoyons donc les métiers d'avenir, et préparons-y les
générations futures ? L'exercice a ses limites et laisse sceptique
l'économiste Bertrand Martinot : « Qui aurait pu, en 1995, décrire l'état du marché du travail en 2015, prévoir les conséquences de l'arrivée d'Amazon ? "
Verdissons, verdissons, c'est le nouveau mot d'ordre mais si le pétrole
reste à 30 dollars pendant cinq ans, où en seront les emplois verts ?
Autrement dit, il ne faudrait pas
chercher à planifier mais être capable de réagir aux évolutions
technologiques imprévisibles. Cela passe par la formation continue, cet
autre désastre français. Un bagage de départ solide doit contenir avant
tout les outils nécessaires à l'adaptation, le ministère du Travail
américain n'a-t-il pas calculé que 65 % des écoliers actuels exerceront,
une fois diplômés, un métier qui n'a pas encore été inventé ? A cet
égard, la création de l'école W devrait, sans jeu de mots, faire école. W
se propose de doter en trois ans des bacheliers d'un diplôme de «
contenus et création numérique ", un « couteau suisse » qui leur
permettra d'affronter ce qui ne sera jamais automatisé : « discernement,
gestion de la complexité, storytelling... » Il ne s'agit plus d'être
bilingue, mais de parler aussi le langage du Web. En quinze ans,
celui-ci a déjà généré le quart des créations nettes d'emplois. La pente
sera dure à remonter pour l'industrie, ne ratons pas le Web. Il faut
des « scrum masters », des « data scientists », des « analystes KYC »
(comme « Know your customer », des « Feel good managers » etc. (voir la
liste des 20 métiers qui montent établie par « Les Echos Start ").
Milliards d'informations, de données, comment se retrouver dans ces flux
du Web ? On aura toujours besoin de robinetiers !
Chère lectrice, cher lecteur, Le chômage c’est important... cela maintient les salaires
vers le bas et les marchés financiers au sommet.
Le chômage vient d'ailleurs d'augmenter à nouveau fortement au mois
de mai... Décidément l'inversion de la courbe n'a pas eu lieu. C'est qu'ils n'en
veulent pas.
En voici la preuve cynique et bien réelle. Cela se passe chez
Amazon le géant de la distribution en ligne.
Amazon est le premier distributeur hors alimentaire en France. Le groupe
emploie 230 000 personnes dans le monde qui représentent environ 15 milliards de
dollars de salaires, charges comprises.
Pour chaque
nouvel employé chez Amazon on estime que 2 emplois mieux payés sont
détruits ailleurs. En 2016 Amazon a
réalisé 2,25 milliards de dollars de profits... Il suffirait d’une
hausse de 15% des salaires pour que l’entreprise ne réalise plus de profits du
tout. Comment faire
pour éviter des hausses de salaires ? S’assurer qu’il y ait toujours
suffisamment de chômeurs pour maintenir la pression à la baisse.
Et pour cela les politiques des banques centrales, généralement décidées
par des anciens banquiers de Goldman Sachs, sont très efficaces...
Certes 15% d’augmentation, cela à l’air beaucoup comme ça. Mais après 20
ans de stagnation des salaires et étalés sur quelques années cela serait
raisonnable.
Pour éviter cette catastrophe qui mettrait Amazon au tapis
et redonnerait du souffle aux artisans et indépendants, il faut suffisamment de
« JARS » — Juste Assez Riche pour Survivre —
pour que le moindre boulot de manut’ sous payé dans un entrepôt Amazon ressemble
à un bon travail.
Amazon, mais aussi H&M ou Zara sont est en train de transformer des
dizaines de milliers d'artisans et indépendants en salariés sous payés et sans
avenir.Et ce qui est vrai
pour Amazon l’est pour la majorité des grandes entreprises.
Et quand
bien même il ne s’agirait que d’Amazon... Amazon n’a pas besoin de faire de
profits me direz-vous : en 22 ans d’existence cela ne fait jamais que deux ans
que l’entreprise réalise des profits substantiels et les redistribue à ses
actionnaires.
Malgré ces profits inexistants,
une action Amazon
vaut aujourd’hui un peu plus de 1000 dollars. C’est
la « magie » d’Amazon. Si l’entreprise redistribuait tous ses profits
chaque année à ses actionnaires (sans en garder un centime pour les mauvaises
années ou pour l’innovation)... Il faudrait
aujourd’hui 188 ans pour qu’un actionnaire retrouve son investissement
(P/E ratio de 188). Mais cela n’est pas grave non plus car les
actionnaires d’Amazon ne cherchent pas des dividendes mais simplement à revendre
leur action plus chère qu’ils ne l’ont achetée.
Du coup
la question est : jusqu'où Amazon et son cours de bourse peuvent-ils croître : 2
000 ? 10 000 ? Mais les arbres ne montent pas jusqu’au
ciel...
Laisserons-nous les banquiers défendre coûte que coûte
leurs investissements délirants quitte à détruire les tissus économiques et
sociaux ? Pendant combien de temps encore prendrons-nous leur pertes .
Comme le dit Sam Zell, un investisseur américain légendaire pour
les initiés, il faudrait
qu’Amazon représente 25% du PIB des États-Unis d’ici 10 ans pour que le prix de
son action ait un sens. Nous sommes à un tournant de nos
sociétés occidentales :
Soit nous continuons ainsi et effectivement Amazon
sera dans 10 ans le distributeur exclusif du monde —ou à peu près— et nous
serons tous les salariés à la merci de quelques grands groupes dont nous
dépendrons entièrement pour notre survie. Pensez à l’URSS mais en encore
plus cynique et destructeur.
Soit leur château de carte s’effondre... Et il y
aura de gros dégâts mais alors peut-être pourrons-nous revenir à un modèle de
société plus juste et soutenable.
Comprenez-bien que cette seconde opportunité est la plus probable.
Les super-riches d’aujourd’hui ont de bonnes chances de se retrouver à la rue
dans quelques années.
De la même manière que les arbres qui
poussent le plus vite font les bois les moins robustes, le bois dont sont faits
ces nouveaux milliardaires est fragile. Leur succès repose principalement sur nos
peurs et notre confiance.
La question est : combien de temps
encore aurons-nous peur ? Combien de temps nous sentirons obligé de leur faire
confiance ?
À mon avis, la première chose à faire pour sortir de ce
cercle vicieux et gagner votre indépendance est de suivre le travail d'Olivier
Delamarche. La nouvelle édition de son journal porte sur le chômage et elle a
largement inspirée cette lettre.
« Il est temps de dire que les droits sociaux et démocratiques des
peuples sont supérieurs à la libre circulation des capitaux. » Le 30
juin dernier, le député fédéral PTB Raoul Hedebouw a pris la parole lors
du débat sur les suites du Brexit au Parlement. « Nous devons repartir
d'une feuille blanche qui garantit une Europe des peuples et une Europe
sociale », a-t-il ajouté.
Chapitre 1 : L'agriculture (à partir de 8'55")
Chapitre 2 : L'énergie (à partir de 33'37")
Chapitre 3 : L'économie (à partir de 58'58")
Chapitre 4 : La démocratie (à partir de 1h27'13")
Chapitre 5 : L'éducation (à partir de 1h43'21")
Film récompensé par le César du meilleur documentaire le 26 février 2016
Notes prises pendant le visionnage du film
Standford (États-Unis d'Amérique) La biologiste Liz Hadley et le paléontologue Tony Barnosky, coordonnateurs de l'étude publiée dans la revue Nature en 2012, décrivent la disparition d'espèces la plus rapide depuis 65 millions d'années, et le réchauffement (dans les vingt ans à venir) vers des températures d'il y a 14 millions d'années. Parallèlement, la population mondiale a triplé en une vie d'homme. Des migrations massives (pour l'eau, la nourriture) et des guerres sont à craindre dans un avenir proche. C'est un moment critique pour l'humanité.
Totnes (Angleterre) Rob Hopkins (professeur en permaculture) est le fondateur du mouvement des "villes en transition"
Chapitre I : Agriculture
Détroit (États-Unis d'Amérique) La population est passée brutalement de 2 millions à 700.000 avec la crise automobile. 20.000 volontaires ont créé "Keep growing" autour de 1400 fermes et jardins bio. Pour Ashley Atkinson, l'objectif est d'aboutir à une ville autonome en nourriture. En 2050, il y aura 9 milliards d'humains sur Terre dont 70% dans les villes. Et presque plus de pétrole. La nourriture devra pousser près des villes ou dans les villes.
"D-Town farm" est une ferme en zone péri-urbaine de Détroit. Malik Yakini et Kadiri Sennefer, co-gérants, y ont adopté l'agriculture bio sur 2,4 hectares. Selon eux, l'agriculture urbaine est complémentaire à l'agriculture rurale.
Aux États-Unis, la nourriture parcourt en moyenne 2400km entre son lieu de production et celui de consommation.
Il existe 1600 fermes urbaines à Détroit. 2400 hectares de friches peuvent encore être cultivés. Objectif : nourrir la moitié de la population.
15' : Todmorden (Grande-Bretagne). "Incredible Edible" ("Incroyables Comestibles") est un mouvement qui propose de la nourriture à partager. Mary Clear et Pam Warhurst ont créé des routes potagères devant les écoles, les immeubles, les postes de police ... La nourriture est au cœur des rues. Cette démarche de partage permet de se connecter aux autres grâce à la nourriture (lors de la cueillette, lors du travail de jardinage potager.
Robin Tuddenhaum (directeur des collectivités du district de Calderdale) explique que, depuis 2013, le district de Calderdale a mis à la disposition de ses 200.000 habitants tous les terrains vacants pour y cultiver de la nourriture.
Il existe également des "Incredible Farms" à 10 mn de Todmorden. Nick Green y pratique l'agroécologie. Il produit 14 tonnes de nourriture par an sur un seul hectare. Il explique que les industriels font de l'argent plus efficacement; tandis que les petits fermes font de la nourriture plus efficacement (plus de travail, moins de chimie et d'équipements agricoles mécanisés, mais de meilleurs résultats).
Olivier de Schütter (rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation auprès des Nations Unies)
70 à 75% de ce qui est consommé dans le monde vient de petits agriculteurs. Les gros agriculteurs produisent du gros volume, des matières premières agricoles, mais pas seulement pour l'alimentation humaine, souvent pour le bétail ou comme agrocarburant.
La monoculture rend les sols malades; les sols malades rendent les plantes malades; du coup, on utilise plus de pesticides; les OGM (organismes génétiquement modifiés) résistent mieux aux pesticides; mais les consommateurs qui ingèrent des pesticides deviennent malades.
Vandana Shiva (physicienne et philosophe, spécialiste mondiale de la question de semences) énonce : "Ceux qui contrôlent l'agriculture [industrielle] ne produisent rien. Coca-Cola est une rente de situation. Monsanto ne produit pas une graine; elle vit des droits de propriété intellectuelle. Cargill ne produit aucun légume; elle les achète et les revend."
Si on détruit le socle écologique et le socle social, qui va nous nourrir ?
Olivier de Schütter. 12 à 13% du budget des ménages est consacré à l'alimentation dans l'Union Européenne. Si on faisait payer le coût environnemental, de santé, on monterait à 25-30%. Pour la paix sociale, les gouvernements continuent à soutenir les agro-industriels.
Normandie (France). Ferme en permaculture. Pour une calorie alimentaire dans notre assiette, 10 à 12 calories d'hydrocarbures sont nécessaires actuellement (alors que le pétrole va disparaître). Charles Hervé-Gruyer est maraîcher bio. Se nourrir sans pétrole est une nécessité pour demain.
La permaculture, ce sont des cultures associées, une forêt-jardin. Comme dans la nature où il n'y a pas de monoculture.
L'humanité se nourrit d'une vingtaine de plantes seulement dont 60% sont des céréales; le reste de l'alimentation se composant de viande et de lait.
Dans cette ferme de 1000m², la production a dégagé un bénéfice de 32000€ la première année, 39000€ la deuxième année. C'est équivalent à ce qu'un agriculteur génère avec un tracteur sur une surface d'un hectare (10.000m²).
Dans le monde, il y a un milliard et demi d'agriculteurs.
Un agro-agriculteur a un rendement double d'un agriculteur industriel.
La permaculture permet un rendement triple ou même quadruple !
... à condition de manger moins de viande.
32'. Les gouvernements et le scientifiques sont unanimes pour dire que le système nous conduit à une impasse. Les alternatives sont très lentes à émerger. Les véritables conseillers des gouvernements sont les grandes entreprises. Les gouvernements protègent ces gros exportateurs.
5 des 6 plus grosses entreprises (5 des 6 plus riches) dans le monde [2014-2015] sont des compagnies pétrolières (pétrole et pétrochimie : carburant, engrais, pesticide...).
Chapitre II : énergie
Jeremy Rifkin est économiste et président de la fondation pour les tendances économiques.
Les carburants fossiles, nous fournissent :
- des engrais et des pesticides
- des matériaux de construction
- des produits pharmaceutiques
- et des fibres synthétiques.
Il y a eu deux révolutions aux XIXème et XXème siècles : celle du charbon puis celle du pétrole.
Chaque degré de température dû à l'industrie (par l'émission de CO2) augmente de 7% l'évaporation. Le cycle de l'eau planétaire est perturbé.
36'. Copenhague (570.000 habitants) est la capitale du Danemark. "Nous voulons être la première capitale neutre en carbone d'ici 11 ans" [2025]
Reykjavik (capitale de l'Islande, pays de 325.000 habitants). "Un avenir sans carburant fossile est possible."
Île de la Réunion (850.000 habitants. Didier Robert, président de la Région d'outre-mer projette une autonomie énergétique pour l'île d'ici 2025-2030 avec des projets comme celui de Saint-Suzanne (éoliennes, panneaux photovoltaïques ...).
Malmö (3ème plus grande ville de Suède) possède un éco-quartier Bo01 où vivent 4000 habitants. Ce quartier fonctionne à 100% avec des énergies locales et renouvelables (soleil, vent, eau).
Morten Kabell, maire en charge de la planification urbaine et de l'environnement à Copenhague : "Nous avons réduit de 40% notre consommation d'énergie fossile depuis 1995. Cela a nécessité un investissement d'un milliard d'euros : turbines (éoliennes), usine de biomasse d'Avedøre (biomasse = énergie issue de la combustion de matières végétales). Ces dispositifs fournissent de l'électricité pour 1,3 millions de foyers et du chauffage pour 200.000.
Hans
Soerensen, administrateur de la ferme éolienne de Middelgrunden :
« Objectif 2050 : indépendance énergétique pour tout le
Danemark. »
38’
Reykjavik (Islande), centrale géothermique Hellisheioi : électricité et
eau chaude pour toute la ville. Gudmi Johanneson, directeur général de la
compagnie nationale d’énergie en Islande. 1970 : crise pétrolière.
2010 : 100% autonome grâce à l’hydroélectricité et la géothermie. Reste le
problème des véhicules.
40’
Île de la Réunion.35% d’énergie par
sources d’énergie renouvelables. Objectif 100% vers 2025-2030. Eric Scotto,
président d’Akuo Energy, entreprise indépendante qui développe des énergies renouvelables.
Partager l’espace entre énergie (panneaux photovoltaïques) et agriculture
(serres, moitié du toit pour l’électricité). Douze serres déjà
construites ; 600 foyers alimentés en électricité.
43’« Produire
renouvelable»,
c’est possible mais il faut consommer moins en éliminant le superflu, d’après
Thierry Salomon, ingénieur énergéticien, président de l’association Néga-watt. Il explique qu’un panneau électrique dans le
métro parisien a une consommation égale à la consommation domestique de deux
familles ; qu’une voiture de 1500kg transporte une personne de 70kg, etc.
Plus généralement, de l’ordre de 60 à 65% de la consommation d’aujourd’hui
pourrait être évitée.
Autre
exemple, en France, il faut l’équivalent de deux centrales nucléaires rien que
pour les appareils laissés en veille.
Et
encore : un avatar de jeu vidéo consomme autant d’énergie que quarante Éthiopiens.
80%
de l’énergie que nous utilisons sert aux transports, à la climatisation et au
chauffage.
45’
Copenhague a rénové et isolé des bâtiments ; ces logements coûtent en chauffage65€/mois pour 100m² alors qu’en France cela
coûte 175€ en moyenne pour une surface équivalente.
A
Copenhague, 4 personnes sur 5 ont un vélo.
20%
marchent à pied, 26% se déplacent à vélo, 21% en transport en commun ; ce
qui fait qu’au total, 67% ne prennent pas la voiture (l’objectif de la ville
est que 75% ne prennent plus la voiture).
Jan
Gehl est un architecte urbaniste.
« Si
on construit des routes, il y aura plus de voitures. Si on construit des pistes
cyclables, il y aura plus de vélos. Si on aménage des espaces publics, il y
aura plus de piétons. Les villes seront plus saines et plus sûres car les gens
se rencontreront au lieu de rester chez eux.
A
Copenhague, on peut se déplacer sans voiture sans un rayon de 80km (métro avec
emplacements pour vélos).
51’
Morten Kabell, maire de Copenhague : « Les villes réussissent là où
les nations échouent ; elles prennent la relève. »
San
Francisco recycle 80% de ses déchets.
Julie
Bryant est coordinatrice du « Zero waste » pour la ville. « Rien
en va dans les décharges ou n’est incinéré. Tout est recyclé. »
La
ville fournit trois poubelles :
-verte
pour le compost et la nourriture,
-bleue
pour le recyclage,
-et
noire pour le peu qui reste.
La
loi oblige particuliers et entreprises à les utiliser. La ville collecte des
impôts pour le compostage et le ramassage mais il y a une réduction des impôts
en fonction du volume de matériaux qu’ils ont détourné des décharges (par
exemple, en 1 an, l’hôtel Hilton de San Francisco a économisé 145.000$ juste en
triant et compostant ses déchets).
Robert
Reed de la coopérative « recology » indique que le compost est
acheté par les fermiers à 9$ le m3.
55’
Vignoble du château Montelena (vallée de Npa).
Dave
Vella, chef de culture : « L’épandage du compost sur ¼ des pâturages
permettrait aux sols d’absorber les ¾ du CO2 émis par la Californie. »
Les
fermes ont toujours fourni les villes en nourriture. Maintenant, les villes
doivent rendre la nourriture aux fermes sous forme de compost.
Aux États-Unis, environ 300 villes et 1000 universités ont répliqué ce programme de
compostage des déchets.
Aux États-Unis, si chaque ville recyclait 75% de ses déchets, 1,5 millions de
nouveaux emplois seraient créés.
Grâce
aux scanners optiques, 100% des plastiques durs sont recyclés et depuis 2007
les sacs en plastiques sont interdits.
57’
Pierre Rabhi, agro-écologiste et écrivain. « L’aberration, c’est cette
croissance indéfinie. Elle met en route une humanité insatiable qui, au lieu de
voir al planète comme un oasis miraculeux, voit la planète comme une ressource
à épuiser. L’humain a un comportement de prédation accumulative, dans le but de
gagner toujours plus d’argent.
Chapitre III : L'économie
59’
Lille (France) : L’entreprise Pocheco
compte 114 employés et produit 2 milliards d’enveloppes. Emmanuel Druon est le
PDG de Pocheco ; parmi ses
collaborateurs Mélody Asset et Yarid Bousselaoui.
« L’entreprise
capitaliste est infectée par la financiarisation du capitalisme, c’est-à-dire
qu’il faut d’abord rémunérer des actionnaires alors que 10 millions de
personnes (en France) sont sous le seuil de pauvreté et 3,5 millions sans
emploi.
A
Pocheco, les écarts de salaire sont
de 1 à 4 contre 1 à 100 en moyenne dans les entreprises françaises.
Aucun
dividende n’est versé aux actionnaires ; l’argent est systématiquement
investi dans l’entreprise : pour diminuer la consommation d’énergie et de
matières, pour augmenter la productivité, la sécurité, la convivialité, les
compétences et diminuer la pénibilité.
Tout
dans l’usine est productif, même les toits avec des sols fleuris et des ruches
d’abeilles.Ces toitures végétales sont un exemple « d’écolonomie » :
faire des économies en faisant de l’écologie. En 20 ans, Pocheco a réalisé 10 millions d’euros d’investissements et réalisé
15 millions d’euros d’économies.
1h06’
Totnes (Grande-Bretagne). Objectif :
produire soi-même son énergie, son alimentation et gérer son eau.
Ben
Brangwyn, cofondateur du « Transition network » s’occupe du projet de
monnaie locale. Il pose la question cruciale : « Qui a le droit d’imprimer
la monnaie ? ».
Si
on veut une économie locale, plus résiliente où l’argent circule localement, il
faut une monnaie locale.
Unelivre dépensée dans une entreprise locale
circule davantage et cela génère 2,5 livres d’activité dans cette économie
locale alors qu’au supermarché cela ne génère que 1,4 livre.
Thomas
Jefferson (ancien président des États-Unis d’Amérique) : « Celui qui
a le pouvoir de créer la monnaie a le pouvoir de contrôler la nation. »
1h10’
Mark Burton, chercheur à l’université de Bristol. « Tout l’argent ou presque
est créé par des banques privées dont la principale motivation est de gagner de
l’argent pour rémunérer leurs actionnaires ; pas pour être utiles ni pour
répondre aux besoins réels de la société.
La
monnaie est créée par les banques quand elles font des prêts. L’argent est créé
sous forme de dette que nous devons rembourser avec des intérêts. Quand on
rembourse cette monnaie, l’argent, créé ex nihilo par la banque, disparaît ; mais les intérêts eux sont
crédités sur le compte de la banque. Pour que l’économie fonctionne (et que les
banques prospèrent), elles doivent prêter sans cesse.
Au
Royaume-Uni, 97% de l’argent est créé par des banques privées via le crédit. Dans
la Zone euro, c’est environ 85%. Le reste (les pièces et les billets) est créé
par les banques centrales.
1h13’
Henri Ford : « Si les Américains comprenaient comment fonctionne le
système bancaire, il y aurait une révolution le lendemain matin. »
Bernard
Lietair, économiste. « Dans les sociétés patriarcales, il existe ce monopole
monétaire avec intérêt. C’est un mécanisme qui concentre les ressources au
sommet (même les systèmes soviétiques et chinois fonctionnent/fonctionnaient
ainsi.
Prendre
des cours d’économie, c’est un lavage de cerveau pour faire croire qu’il faut
tout faire avec une seule monnaie (monnaie nationale). C’est plus efficace mais
plus fragile. On peut faire l’analogie avec la monoculture agricole : cela
donne plus de maladies, plus d’incendies, procure moins d’eau et satisfait
moins d’animaux.
La
« monoculture » monétaire a généré 145 crashs bancaires et 208 crises
monétaires depuis 1970.
On
peut apprendre ce qui se passe dans un écosystème naturel et l’appliquer à l’économie :
ne pas permettre une monoculture. Il faut de la diversité :
-une
monnaie mondiale qui ne soit pas la monnaie d’un pays,
-une
monnaie nationale
-et
une monnaie municipale (ou de quartier).
1h15’
Forêt de Bélouve, île de la Réunion. Ecosystème avec plus de 1000 espèces
animales et végétales
1h16’
Bâle (Suisse) où existe une monnaie complémentaire pour les PME (Wir Bank)
depuis 80 ans. [Ironiquement, Bâle est aussi le siège de la BRI qui réunit
toutes les banques centrales]
En
1934 (après le crash de 1929), les banques ne voulaient plus accorder de
crédits alors, quinze entrepreneurs ont créé une monnaie sans intérêt à faire
circuler entre eux pour relancer leur activité. En deux ans, le nombre est
passé de 15 à 2000 membres.
« Officiellement,
la Suisse a deux monnaies : le franc suisse et le wir. » explique
Hervé Dubois, directeur de communication de la banque Wir. « La majorité
des Suisses ne le savent pas car le wir circule entre les 60.000 PME. On ne peut
pas utiliser cette monnaie hors de ce circuit. Les PME membres doivent être le
client et le fournisseur des autres pour que ça fonctionne.
La
banque Wir crée la monnaie à très bon marché car elle n’est pas sur le grand
marché financier ; ça ne coûte rien à la banque Wir. Elle peut prêter à
des taux minimes. Pas d’intérêts sur les avoirs (monnaie sur le compte
courant). Faible taux sur les crédits.
1h20 Bristol (Angleterre) « Our
city, our money »
« N’importe
qui peut créer de la monnaie. » déclare Ciaran Mundy, directeur du Bristol
Pound. « Il faut une diversité de gens dans le système qui puissent
échanger les biens et services essentiels (nourriture, électricité, transport …).
Il faut que tous ces gens aient confiance dans le même système. L’argent repose
en réalité sur la confiance de tous.
Le
problème avec le système monétaire actuel est que les grandes compagnies n’ont
guère d’intérêts locaux. Elles n’ont pas les mêmes intérêts que les gens qui
vivent et travaillent dans l’économie réelle.
La
monnaie locale soutient les entreprises locales. Cela limite l’évasion fiscale.
Cela crée une réserve de monnaie locale pour la communauté, cela favorise le
développement des entreprises locales, ça réduit les circuits de transport donc
les émissions de CO2. L’économie est plus locale, résiliente, écologique.
Le
maire de la ville, George Fergusson, a décidé de se verser son salaire en
Bristol Pounds.
Il
faut que les municipalités acceptent leurs impôts en monnaies complémentaires
et qu’elles l’utilisent pour payer partiellement leurs fonctionnaires et leurs
fournisseurs.
1h22’
Oakland (Etats-Unis) Réunion du mouvement « Balle » qui existe depuis
10 ans, et compte 35.000 entrepreneurs de 80 réseaux différents.
Objectif :
créer un réseau mondial d’économies locales dans les domaines d’activité
suivants (liste non exhaustive) :
-alimentation
-énergie
-construction
-transports
-vêtement
-services
Ils croient à la communauté contre la
mondialisation et le chacun-pour-soi.
« Our vision is to
create within a generation a global network of interconnected economies that
work in harmony with nature to support a healthy, prosperous and joyful life
for all people.”
Nikki
Silvestri, directrice de Green for All à Oakland : “Ce n’est pas aux autres de
déterminer notre avenir.”
Michelle
Long, directrice de Balle : « Les entreprises qui grossissent et se
mondialisent sont très fortes pour créer des $ mais très peu de gens en voient
la couleur. »
Pour
créer plus d’emplois, plus de richesses, pour plus de gens, il faut accroître
la densité et la diversité des entreprises locales.
1h24’
Michael Schuman économiste cofondateur de Balle. « La pire méthode pour
soutenir l’économie et créer l’emploi est de payer pour attirer ou retenir les
multinationales, sous prétexte de développement économique. »
Pour
1$ dépensé dans une entreprise locale et indépendante, on va générer 2 à 4 fois
plus d’emplois, d’impôts locaux, de subventions caritatives qu’une
multinationale.
1h26’
Les multinationales contrôlent les gouvernements. Judy Wicks, chef
d’entreprise, co-fondatrice de Balle. Il faut changer la société en refusant
d’acheter à ces grandes compagnies. Les plus riches contrôlent le législateur.
Chapitre IV : La démocratie
1h27
David van Reybrouck, historien, archéologue et écrivain. « Il y a un
sentiment de perte chez les citoyens. »
1h29
Vandana Shiva (Indienne) « Il faut obéir à deux lois : l’une vient de
la Terre (protéger la Terre, ses ressources, ses bienfaits) ; l’autre
concerne les droits des humains, de la démocratie, la liberté, l’indépendance. »
1h30
Islande. Crise de 2008. En 2009, manifestations pendant des mois pour obtenir
la démission du gouvernement et des directeurs de la banque centrale. Les
citoyens ont décidé de ne ps renflouer les banques qui avaient spéculé avec
leur argent (2010).
Katrin
Oddsdottir, avocate, membre du groupe des vingt-cinq. « En novembre 2010, 950
citoyens tirés au sort se sont réunis afin de définir les grandes priorités
pour le pays. Le 25 novembre, 25 sont élus pour élaborer un projet de
Constitution pour le pays ».
Birgitta
Jonsdotir, poétesse, députée du parlement islandais depuis 2009 : « Tout
le monde pouvait participer, par courriel, en ligne … Les questions récurrentes étaient
:
-Comment
rendre nos élus responsables de leurs actes ?
-Comment
introduire de la transparence pour voir ce qu’ils font ?
-Comment
répartir les pouvoirs pour éviter la corruption ?
« La
plupart des gens ne sont pas destructeurs ; seule une infime partie l’est.
La plupart sont bons et gentils. Mais l’argent et le pouvoir rendent aveugles. »
En
juillet 2011, le groupe des vingt-cinq remet le texte au parlement. Le pouvoir
des politiques, des entreprises et des banques est encadré par les citoyens.
Trois
mois et demi plus tard, ce texte est soumis à un référendum consultatif. Il
obtient 67% de oui. C’est désormais aux députés d’entériner le texte mais les conservateurs
le bloquent … depuis quatre ans. Comment faire ?
1h34
David van Reybrouck. « Jusqu’à présent, on ne connait qu’une forme de
représentation : l’élection. C’est une procédure aristocratique. La
deuxième forme est le tirage au sort qui est déjà utilisé pour les jurys d’assisses :
en Belgique, en France, en Norvège, aux Etats-Unis … Les tirés au sort ont
moins de compétence (au départ) mais ils ont une liberté plus grande (comparés
à un député attaché à son parti politique, ou à des intérêts commerciaux).
Au
Texas, État pétrolier par excellence, des journées de démocratie délibérative, avec
des citoyens nourris d’informations, ont été organisées sur le thème de l’énergie
renouvelable (éoliennes …). Aujourd’hui, le Texas est l’Etat des Etas-Unis d’Amérique
avec le plus d’éoliennes.
1h36
Chennai (Inde) – République depuis 1950.
Village
de Kuthambakkam : démocratie locale.
Elango
Rangaswamy (maire du village) est un intouchable mais il a réussi à faire de
hautes études comme chimiste puis est devenu maire en 1996. Il a mis en application
le principe traditionnel des « gram sabha » (assemblée de village),
de « self-gouvernance » en anglais. Cela permet des gouvernements
locaux, une démocratie décentralisée plus forte. « Nous votons, nous
gouvernons, nous participons aux assemblées citoyennes ». Les priorités du
peuple sont écoutées. Les citoyens surveillent, corrigent, participent
(assemblée = parlement du peuple).
Exemple :
nettoyage, collecte d’eau de pluie, réparation, tout le monde participe …
réhabiliter les bidons-villes … Levée de fonds ; emploi des femmes ;
bénéfice réalisés ; microcrédits ; nouvelles activités. Tout le monde
s’y met, y compris pour la construction de maisons. Les intouchables creusent
les égouts, réparent les routes.
Le
gouvernement a subventionné plus de 300 quartiers/villages similaires dans le
Tamil Nadu. Après deux mandats, Elango crée « l’académie des maires »
réunissant 900 villages avec comme objectif de créer la République des villages
imaginée par Gandhi où la démocratie sera forte dès le plus petit échelon.
Quand
les citoyens ont le pouvoir, ils créent une vraie démocratie.
Chapitre V : L'éducation
1h43
Pays scandinaves.
Espoo,
dans la banlieue d’Helsinki (Finlande) Ce pays est en tête du classement PISA (réalisé
par l’OCDE) pour l’Europe. En 2012, la Finlande arrive 1ère mondiale
pour les sciences et la lecture, 4ème pour les mathématiques.
Kari
Louhivuori, proviseur, dirige une belle école. « La société a tenu à
montrer l’importance de l’éducation. En Finlande, on n’a pas de richesses souterraines.
Notre force, c’est une excellente éducation. »
Le
secret de l’efficacité du système éducatif ? « Très peu de
bureaucratie. Le maître-mot est la confiance. Le ministère fait confiance aux
autorités locales qui font confiance aux proviseurs qui font confiance aux
professeurs. On n’a pas d’inspection. Pas de classement national ; pas de
comparaison entre els écoles. Nous consacrons notre temps à enseigner, pas à
évaluer. L’essentiel est de bien former les professeurs (master de 5 ans à l’université ;
ils s’entraînent avec de vraies classes, sont deux enseignants pour quinze
élèves ; ils découvrent de nombreuses pédagogies Montessori, Steiner …
étudient de manière approfondie la psychologie enfantine …Et les cas particuliers sont suivis par un
enseignant supplémentaire. »
Maija
Rintola, professeur : « C’est important de se sentir bien en classe.
Si c’est trop strict, les élèves sont stressés et ne peuvent pas bien se
concentrer. »
« Avant,
ils étaient quarante par classe, assis en silence, pour ne pas se faire
remarquer ; et le professeur faisait son cours au tableau. Aujourd’hui, nous pouvons circuler, les élèves
ont le droit de parler pendant les maths, ils ont le droit d’échanger (pas trop
fort). Cela accroît leur confiance en eux-mêmes, ça les enrichit. Cela leur
apprend à vivre ensemble. Pas juste els matières disciplinaires. »
« Au
CP, on apprend à lire avec plusieurs méthodes pour offrir des possibilités à
chaque élève. »
Objectif :
leur apprendre à apprendre ; les rendre plus autonomes.
Les
professeurs mangent avec les enfants ; c’est aussi un moment éducatif.
L’autorité
vient de la compétence dans son métier et du respect.
Pour
solutionner l’indiscipline, il faut écouter les élèves, les raisonner, les
laisser prendre des décisions, les inciter à coopérer.
Entre
sept et seize ans, tout est gratuit pour les écoliers finlandais : les
livres, les soins de santé et même la cantine.
Les
jeunes Finlandais apprennent non seulement les mathématiques, le finnois et l’histoire
mais aussi à tricoter, à coudre, à fabriquer des vêtements, à travailler le
bois, le métal, le cuir, à construire des objets, à laver leur linge, à ranger,
à nettoyer, à cuisiner, à dessiner, à peindre, à jouer des instruments.
Changer
l’éducation est un long processus (qui prend dix ans, vingt ans).
Le
programme est revu tous les six ans, d’un commun accord.
Le
but de l’école est de préparer à la vie, de donner des bases, de permettre aux
élèves de sentir s’ils sont plutôt manuels ou intellectuels. En tant qu’être
humain : apprendre la tolérance, comprendre la différence, que chacun est
important, que certains ont besoin d’aide.
Conclusion
Il
y a dans le monde :
-Plus
de 1200 « villes en transition »
-Plus
de 800 groupes « incroyables comestibles »
-Des
milliers de fermes urbaines
-4000
monnaies locales complémentaires
-Un
pays 100% bio (le Bhoutan)
-D’autres
pays bientôt autonomes en énergie renouvelables (Cap-Vert, Suède, Costa-Rica …)
-Un
garçon de 19 ans qui a inventé une machine pour nettoyer les océans
-Des
ingénieurs qui inventent des moteurs à air comprimé
-Des
millions de gens qui partagent plutôt que d’acheter
-Des
maisons qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment