"Le terme de salafiste est utilisé pour désigner toute forme de radicalisation dans l'islam. Or toute personne qui se revendique du salafisme n'est pas jihadiste et tout jihadiste ne se revendique pas du salafisme", explique Samir Amghar, auteur du livre Le salafisme d'aujourd'hui (Ed. Michalon, septembre 2011).
Par ailleurs "une longue barbe, une calotte ou un keffieh sur la tête ou une djellaba ne sont pas des critères d'identification. De plus en plus de musulmans sont habillés comme ça et ne doivent pas être considérés comme salafistes", prévient le chercheur.
Les salafistes
Ils se revendiquent d'une lecture littérale de l'islam, des versets coraniques et de la tradition prophétique, rappelle M. Amghar, docteur en sociologie à l'EHESS, qui distingue trois formes:
- Le salafisme "piétiste", apolitique et non-violent.
- Le salafisme politique: Ses adeptes veulent conquérir le pouvoir pour créer une société islamiste. "Ce mouvement est quasi-inexistant en France mais on le trouve en Grande-Bretagne, en Belgique, en Tunisie ou en Egypte avec le parti Al-Nour (la lumière)", égrène M. Amghar.
- Le salafisme révolutionnaire: Ses partisans considèrent le jihad comme seul moyen d'arriver à leurs fins. D'après M. Amghar, "on peut estimer leur nombre entre quelques dizaines à quelques centaines en France".
L'immense majorité des salafistes vivant en France ne se réclament pas du jihad et se veulent apolitiques et non-violents, estime le chercheur.
Les Jihadistes ou révolutionnaires islamistes
Ils considèrent que le changement social ne peut aboutir que par des actions violentes, par le terrorisme.
"Ils peuvent être salafistes, s'inspirer des Frères musulmans comme le Hamas, être chiites comme le Hezbollah, ou soufis comme une partie des jihadistes en Irak et une partie des rebelles tchétchènes".
D'un point de vue vestimentaire, certains jihadistes appliquent la Taqiya (dissimulation), considérant que la meilleure façon de passer inaperçu est de vivre à l'occidentale".
Le Tabligh
C'est un mouvement de prédication religieuse. "Les chercheurs parlent d'eux comme des témoins de Jéhovah de l'islam", précise Samir Amghar. C'est une organisation "relativement importante en France, qui compte entre 50 et 100 lieux de culte en France".
"Ils s'occupent de prédication et d'éducation religieuse et partent du postulat que les musulmans, dans leur grande majorité sont superficiellement islamisés. Ils ont joué un rôle dans la dynamique de ré-islamisation dans les années 1990 en France. Il n'y a pas d'appel à la violence".
Source : http://www.rtl.fr/actualites/article/en-images-salafisme-jihad-tabligh-qu-est-ce-que-c-est-7753290432
Les chiffres
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