Pour chaque ministre du gouvernement, les ennuis commencent. Voici, pour
plusieurs d’entre eux une déclaration qui risque de les suivre au gouvernement,
au parlement et dans les médias.
1 - Jean-Marc Ayrault - Premier
ministre
« Si l’Etat décidait d’abandonner [le projet d’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes] les conséquences seraient extrêmement graves. Ce ne
serait pas simplement l’abandon d’un projet, mais de tout l’Ouest. Je ne peux
pas l’imaginer. »
Propos recueillis par Presse Ocean (octobre
2009).
2 - Laurent Fabius - Ministre des Affaires
étrangères
« Nous romprons avec l’indulgence excessive du gouvernement
français envers le pouvoir israélien à qui nous dirons qu’il devra quitter
rapidement les territoires colonisés… »
Dans un texte intitulé « Nouvelle
donne internationale et européenne », rédigé avec Jean-Christophe Cambadélis en
octobre 2010.
3 - Vincent Peillon - Ministre de l’Education
nationale
En janvier 2010, Vincent Peillon pose un lapin à France 2 qui
avait organisé un débat entre Eric Besson et Marine Le Pen pour l’émission « A
vous de juger ». Extrait de son communiqué :
« C’est pourquoi je demande
la démission de madame Arlette Chabot et des dirigeants de France 2 qui ont
autorisé cette opération.
Ils ne sont pas les propriétaires du service
public, qui appartient à tous les Français, et ils ne méritent pas de le servir.
»
4 - Christine Taubira - Garde des Sceaux et ministre de la
Justice
En 2009, Christine Taubira lâche ce qu’elle a sur le cœur lors de
l’émission « Les grandes gueules » de RMC. Elle pense être hors antenne. Mais
non.
« On me fait des violences énormes. Vous n’imaginez pas ce que
j’encaisse », a regretté la candidate à l’élection présidentielle de 2002. « On
», c’est le PS qui n’aurait pas pardonné à Taubira d’avoir attiré des voix
empêchant Jospin d’accéder au deuxième tour.
« On me traite de sale !
[...] Il y a des représailles », a-t-elle poursuivie l’air blasé. « Désespérée
», la députée a indiqué qu’elle envisageait de partir « peut-être au Brésil ou
en Afrique du Sud ».
Taubira continue de se confier ainsi... jusqu’à ce
que l’animateur principal lit une réaction d’un auditeur. « Quoi, on est en....
? », balbutie-t-elle. « Mais bien sûr, on est en direct ! », répondent les
journalistes. Dans un éclat de rire (jaune), la députée ne tente pas de nier la
gaffe : « Vous êtes dégueulasse ! »
5 - Pierre Moscovici - Ministre
de l’Economie, des Finances et du Commerce extérieur
« Si j’ai adhéré au
Parti socialiste, en tant que Juif, Français et socialiste, c’est aussi en
pensant à Léon Blum. Il faut réfléchir et essayer de savoir pourquoi il se
serait battu aujourd’hui. Or, cet homme s’est battu pour la République, pour la
gauche et le socialisme, ainsi que, sur la fin de sa vie, pour le sionisme,
porteur à son sens d’une paix pour le Proche-Orient. »
Une déclaration au
cercle Léon Blum en 2003, déjà réexploitée par les milieux
pro-palestiniens.
6 - Marisol Touraine - Ministre des Affaires
sociales et de la Santé
« Dire que tous les hôpitaux de proximité et tous
leurs services ont vocation à demeurer n’est écrit nulle part.»
Interview de Mediapart, le 11 avril 2012.
7 - Cécile
Duflot - Ministre de l’Egalité territoriale et du Logement
Lors de
l’université d’été d’EELV qui s’est déroulée avant la primaire écolo, en août
2010 la secrétaire nationale évoque ce qui restera la position du parti jusqu’au
bout. Plusieurs sujets avaient été sortis de l’accord avec le PS, dont le
nucléaire, et l’aéroport de Nantes :
« Je le dis les yeux dans les yeux,
l’accord de 2012 avec le PS, s’ils ne lâchent pas sur Notre-Dame-des-Landes, ce
sera non. »
8 - Manuel Valls - Ministre de
l’Intérieur
Direct 8 suit le maire d’Evry à une brocante de quartier en
juin 2009 qui lâche :
« Belle image de la ville d’Evry... Tu me mets
quelques blancs, quelques whites, quelques blancos... »
9 - Arnaud
Montebourg - Ministre du Redressement productif
Arnaud Montebourg a
des problèmes avec les pays émergents. Lors du débat de la primaire socialiste,
en septembre 2011, il attaque pêle-mêle :
• La Chine : « Nous n’acceptons
pas que le numéro un mondial du photovoltaïque devienne chinois. »
• La Chine
et la Corée du Sud : « Au Brésil, pays émergent, dirigé par une femme de gauche,
les produits venant de Corée du Sud et de la Chine sont surtaxés à la frontière.
Notamment les tablettes tactiles Apple. Du coup, Apple a décidé de relocaliser
sa production au Brésil. »
• La Chine et la Corée du sud : « Je veux des
taxes contre la Chine et la Corée du Sud. »
• La Chine : « La Chine est en
train de ruiner une partie de l’Europe. »
10 - Michel Sapin - Ministre
du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social
« Hollande, c’est quelqu’un
qui aime les autres. Parfois, à force d’aimer les autres, on finit par trop les
écouter. »
Michel Sapin, interrogé par L’internaute-Le Journal du net, le
4 avril 2012, sur « le principal défaut de François Hollande ». « Mais ce défaut
est en train de disparaître à grande vitesse » a-t-il
ajouté.
11 - Jean-Yves Le Drian - Ministre de la
Défense
Défendant les agriculteurs bretons accusés par France Nature
Environnement de couvrir d’algues vertes les plages, Jean-Yves Le Drian déclare
en février 2011 :
« Nombre de Bretons, au premier rang desquels les
professions agricoles, mais pas seulement, sont aujourd’hui choqués et meurtris
par cette campagne caricaturale qui nie leur engagement déterminé pour un
environnement durable et sain. »
Cela lui a valu en retour d’être traité
d’escroc par Cécile Duflot.
12 - Aurélie Filippetti - Ministre de
la Culture et de la Communication
La députée PS, en novembre 2009,
critique l’attitude de Ségolène Royal qui s’est imposée samedi à une réunion
organisée à Dijon par Vincent Peillon :
« A l’heure où il y a une
proposition de loi qui a été déposée pour interdire la fessée, je pense que
peut-être il faudrait rétablir la fessée au Parti socialiste pour nous rappeler
à la réalité. »
13 - Valérie Fourneyron - Ministre des Sports, de
la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative
Sur Rue89,
en 2007, Valérie Fourneyron s’en prend au Viagra :
« Aborder la lutte
antidopage, c’est reconnaître qu’il faut affronter la relation qu’a notre
société et surtout notre pays avec le médicament. Cette pilule qui peut tout :
une vitamine C pour aller à l’école le matin, de la DHEA pour ne pas vieillir,
du Viagra pour ne pas faillir… »
14 - Jérôme Cahuzac - Ministre
délégué au Budget
Lors de la campagne de François Hollande, Jérôme
Cahuzac lance :
« François Hollande puisera dans ce programme mais ne
pourra réaliser la totalité de ce programme car, tout simplement, les moyens du
pays ne le permettent pas. »
Les 60 000 postes dans l’Education nationale
? Il est le premier à déclarer, l’air de rien, que les « créations » promises
par François Hollande seront en fait des redéploiements.
15 - Frédéric
Cuvillier - Ministre délégué aux Transports et à l’Economie
maritime
En 2010, la communauté rom de Wimille (pas-de-Calais) a été
expulsée vers la Roumanie. Les enfants qui habitaient dans le bidonville étaient
pourtant scolarisés depuis deux ans. Frédéric Cuvillier, député-maire de
Boulogne-sur-mer, ville proche de Wimille, avait des mots très durs envers eux
:
« Non, il n’y a aucune volonté d’intégration des Roms. Jamais je
n’aiderai une population qui exploite les femmes et les enfants en les poussant
à mendier ! »
Il avait même en 2007 pris un arrêt mendicité, rejeté aussi
bien par le tribunal de Lille que le conseil d’Etat.
16 - Pascal
Canfin - Ministre délégué au Développement
L’ancien journaliste à
Alternatives Economique élu eurodéputé en 2009 par surprise a commis une bourde
en élaborant le budget d’Eva Joly. Pascal Canfin avait dû admettre avoir
abusivement pris comme caution scientifique l’Observatoire français des
conjonctures économiques (OFCE). Et avait du publier un démenti :
«
Puisqu’il semble y avoir contestation des résultats issus de ce modèle qui, je
le répète, est utilisé, entre autres, par Bercy et le ministère de l’Ecologie,
je ne peux qu’inviter l’OFCE à autoriser officiellement plusieurs membres de son
équipe à refaire les simulations à partir des données du budget d’Eva Joly. Cela
permettra de lever tous les doutes. »
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2 commentaires:
Tous ces hommes et femmes politiques sont des rivaux mais ils ont plusieurs points communs :
- ils/elles veulent le pouvoir
- ils/elles accèdent au pouvoir lors d'un exercice de bonimenteur qu'on appelle l'élection : dire aux électeurs ce qu'ils veulent entendre (mais sans aucune obligation de respecter leurs promesses)
- ils/elles sont inféodés au pouvoir de la finance car c'est le plus gros budget de campagne qui gagne à chaque fois les élections (sauf très rares exceptions).
Aucun-e d'entre eux/elles ne changera le régime politique dans lequel nous sommes depuis plus de deux siècles.
Toutes ces phrases sont des conflits d'ego; et les retournements de vestes sont la règle. Passer la brosse à reluire ou trahir sont des pratiques courantes quand on est dans les cercles du pouvoir.
"La trahison est une question de dates"
Citation attribuée tour à tour à Armand Jean du Plessis de Richelieu, dit le cardinal de Richelieu (1585-1642), à Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, communément nommé Talleyrand (1754-1838) et/ou à André Thérive (1891-1967), de son vrai nom Roger Puthoste, un écrivain, romancier, journaliste et critique littéraire français.
Jérôme Cahuzac, ex-Ministre délégué au Budget, radié de l'Ordre des médecins, accusé d'avoir caché des dizaines de millions d'euros (sans doute des pots-de-vin pour autoriser la mise sur le marché de certains médicaments) et paradoxalement chargé de lutter contre la fraude fiscale (quel comble, n'est-ce pas ?) se "trompe" quand il affirme :
« [...] les moyens du pays ne le permettent pas. »
Un État digne de ce nom n'a aucun problème budgétaire. Quand il a besoin de monnaie, il la crée. La monnaie circule alors (que ce soit pour la construction de bien d'investissement ou pour payer les fonctionnaires qui assurent toutes sortes de service) et ensuite, ce même État détruit la monnaie en la prélevant par l'impôt. C'est le principe de base du chartalisme.
Le problème, c'est que les gouvernements de quasiment tous les États sont corrompus par les banques et font voter des lois qui interdisent aux États (banques centrales des États) de produire gratuitement cette monnaie dont tous les citoyens et les entreprises ont besoin pour vivre et fonctionner. Tout le monde emprunte donc aux banques privées et subit l'usure, le paiement des intérêts, la "charge de la dette" comme on dit dans le budget officiel de l’État.
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