La France est, avec l'Irlande, le pays de l'UE le plus performant en matière de natalité, avec un taux de fécondité supérieur à 2 enfants par femme. Bien loin devant l'Italie, l'Espagne ou l'Allemagne qui se situent à 1,4. Explications.
Une mère au travail avec son enfant
Vincent Kessler / Reuters
Comment expliquer ce taux de natalité record?
Pour Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, la natalité record observée en France est " le résultat d'une politique familiale courageuse et volontariste ". L'Etat consacre en effet à la politique familiale, toutes dépenses confondues, 83 milliards d'euros, soit 5 points du PIB, selon ses calculs. Impressionnant... même si ce chiffre est à relativiser, selon Hélène Périvier, chercheur à l'OFCE. Il comprend en effet aussi les dépenses liées à la lutte contre la pauvreté, comme le revenu de solidarité active (RSA), qui a remplacé l'allocation parent isolé, mais qui n'a pas vocation exclusive à soutenir la natalité. Cela dit, même dans une acception plus restrictive, les sommes consacrées à la politique familiale représentent tout de même 3% du PIB, ce qui place la France dans le haut du panier en Europe.
Les instruments principaux de la politique familiale en France
Il y a d'abord les aides financées par la Caisse d'allocation familiale (CAF), qui représentaient 37 milliards d'euros en 2008, selon Eurostat. Parmi elles, les allocations familiales, l'Allocation de Rentrée Scolaire (ARS), ou encore les dépenses d'action sociale.La CNAF verse également un total de 7,3 Md? en 2007 pour l'allocation de logement familiale et pour la prise en charge des APL des allocataires ayant charge de famille.
Les allègements d'impôts sont également une des composantes de la politique familiale. A l'exception de la CSG (contribution sociale généralisée) et de la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale), les impôts directs prennent en compte la dimension familiale pour le calcul des impôts à payer, notamment à travers le système du quotient familial.
Il y a d'abord les aides financées par la Caisse d'allocation familiale (CAF), qui représentaient 37 milliards d'euros en 2008, selon Eurostat. Parmi elles, les allocations familiales, l'Allocation de Rentrée Scolaire (ARS), ou encore les dépenses d'action sociale.La CNAF verse également un total de 7,3 Md? en 2007 pour l'allocation de logement familiale et pour la prise en charge des APL des allocataires ayant charge de famille.
Les allègements d'impôts sont également une des composantes de la politique familiale. A l'exception de la CSG (contribution sociale généralisée) et de la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale), les impôts directs prennent en compte la dimension familiale pour le calcul des impôts à payer, notamment à travers le système du quotient familial.
Ces dépenses expliquent-elles vraiment le fort taux de natalité observé en France ?
Non, selon Hélène Périvier. Elle observe que les Etats Unis ont une politique familiale atrophiée, mais un taux de fécondité supérieur à celui de la France. Et que, inversement, dans les pays nordiques, le taux de fécondité est inférieur à 2 alors que l'investissement en politiques familiales est plus généreux. Faire un enfant, ce n'est pas une décision qui dépend seulement des aides familiales. De nombreux autres paramètres, culturels et sociétaux, entrent en ligne de compte. Ainsi, plus de 20% des femmes en âge de féconder n'ont pas d'enfants en Allemagne, contre 10% seulement en France. " Chez nous, la mère active est valorisée et admirée alors qu'en Allemagne, elle est vue comme une mauvaise mère ", explique Hélène Périvier.
La France peut-elle se contenter de son taux de fécondité actuel ?
Non. Le taux de fécondité actuel ne permet pas encore le renouvellement des générations, comme l'indique le Bulletin mensuel d'information de l'Institut national d'études démographiques de mars 2009. L'effectif annuel des naissances a augmenté de 9 % depuis 10 ans en France métropolitaine. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, cette hausse ne s'explique pas par une augmentation de la fécondité. Les couples ont simplement eu leurs enfants plus tardivement. C'est ce retard qui explique la hausse actuelle de l'indice de fécondité, mais celui-ci avait été en baisse pendant de nombreuses années auparavant.
Comment améliorer ce taux de fécondité ?
Pour France Prioux, démographe à l'INED, " La France a compris avant les autres la nécessité d'avoir des enfants ", notamment pour assurer la viabilité du système de retraite. Hélène Périvier, de son côté, fait remarquer que " notre politique familiale a un effet redistributif en U, c'est-à-dire que les foyers les moins favorisés et les foyers les plus aisés sont bien soutenus quand ils ont des enfants. En revanche, les classes moyennes ne bénéficient pas beaucoup des prestations sous condition de revenus et des allégements d'impôts ". Parmi les pistes évoquées par l'économiste, le versement des allocations familiales dès le premier enfant, l'extension du mode de garde généralisé aux moins de trois ans, ou encore la prise en compte des revenus dans le calcul des aides familiales.
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