mercredi 17 octobre 2012

La politique épicurienne


L'épicurien fuit la vie politique comme un dommage et comme un trouble apporté au bonheur. Aussi, "le sage ne s'engagera-t-il pas dans les affaires publiques, à moins que quelque chose ne l'en empêche."

Les épicuriens furent en outre des pacifistes. Les désirs illimités "font naître les haines, les déchirements, les discordes, les séditions, les guerres". Epicure exprime assez crûment son peu d'engouement pour les opérations militaires : ainsi lorsqu'il suggérait que le grand général thébain Epaminondas eût mieux servi le genre humain ... s'il avait eu le bon goût de rester chez lui.

Source : Lettres, collection Les intégrales de philo, éditions Nathan

6 commentaires:

Je a dit…

Je me définis comme un épicurien et pourtant je m'intéresse à la politique.

Mais je dois avouer que, comme le déclarait le sage, cela ne m'apporte nullement le bonheur, l'ataraxie (absence de troubles).

C'est au contraire une source permanente d'indignations, de révoltes, de sentiment de frustration.

Je a dit…

Quand se déroulent de grandes élections, comme l'élection présidentielle française, je suis stupéfait par le nombre extrêmement réduit de personnes qui lisent en détail les programmes des candidats et donc qui votent sans savoir pour quoi ils votent !

Ne comptons pas sur les journalistes de télévision pour nous informer objectivement en plus. Ceux-ci méprisent les petits candidats, les raillent même, et font la courbette devant les gros.

Je a dit…

Sur l'île de la Réunion, n'en parlons pas !

Beaucoup d'électeurs ne se présentent même pas aux urnes, et ceux qui y vont sont achetés à coup de bouteilles de rhum et d'emplois "aidés" ... sans oublier les fraudes électorales dignes des pires dictatures ou "républiques bananières".

Je a dit…

C'est décourageant de constater que le candidat ou la candidate qui proposait le plus de bonnes idées, d'idées novatrices, se retrouve avec 1% voire 2% des votes exprimés (dont le mien ...).

Je a dit…

Ce que j'ai découvert deux ou trois ans après la rédaction de cet article (de 2012), c'est que :

1- "Le mandat impératif est nul" (article 27 de la Constitution de la Vème République), c'est-à-dire que l'élu-e n'est nullement obligé-e de respecter sa profession de foi ("principe républicain" disent les sénateurs, effectivement inscrit dans la Constitution depuis la toute première, celle de 1791).

2- Dans la cas de la France, qui n'est plus un État indépendant mais simplement un État-membre de l'Union Européenne depuis le Traité de Maastricht en 1992, les grandes décisions (de politique économique et donc sociale) sont prises ailleurs, par les Commissaires européens; c'est-à-dire que la plupart des "beaux" programmes sont de toute façon inapplicables s'ils sont contraires aux "recommandations" de l'Union Européenne.

Je a dit…

Par contre, j'ai prolongé ma réflexion personnelle pour tenter de concilier l'éthique individuelle épicurienne et ma volonté de contribuer à une société meilleure, plus respectueuse des individus qui la compose; en un mot, une société anarchiste (sans chef, sans pouvoir coercitif, sans abus de pouvoir).

Cela a abouti à un essai de philosophie politique intitulé "Après Épicure - De l'éthique à la politique"

Source : http://www.lulu.com/shop/http://www.lulu.com/shop/je/apr%C3%A8s-epicure-de-l%C3%A9thique-%C3%A0-la-politique/paperback/product-23884812.html

Voici l'accroche :

Épicure vivait avec une communauté d'amis (ouverte aux hommes libres, aux femmes –y compris prostituées- et aux esclaves) dans le Jardin (son école philosophique créée en 306 avant Jésus-Christ) près d’Athènes, en Grèce.

Il enseignait les moyens de parvenir au plaisir par la suppression des douleurs et des angoisses. Santé du corps et sérénité de l’esprit. Sa méthode consistait à identifier les besoins naturels et nécessaires, et de tempérer ou rejeter les autres, sources de frustration et de violences.

Bien qu’Épicure recommande de « vivre caché » et de ne pas s’impliquer dans la vie politique, ses successeurs, les philosophes épicuriens de l'époque romaine, les philosophes du siècle des Lumières ou les penseurs contemporains se sont progressivement orientés vers un épicurisme politique : un bien-être étendu à la société.

Quelle pourrait être la société idéale, aujourd'hui ou demain, selon les préceptes du sage antique ?