L’Astrée est un roman pastoral publié de 1607 à 1627, par Honoré d'Urfé.
Œuvre littéraire majeure du XVIIe siècle, l’Astrée est parfois appelé « le Roman des romans », d’abord par sa taille, qui fait qu’on le considère comme le premier roman-fleuve de la littérature française (6 parties, 40 histoires, 60 livres, 5 399 pages), mais aussi par le succès considérable qu’il a eu dans l’Europe tout entière (traduit en un grand nombre de langues et lu par toutes les cours européennes).
Aujourd’hui encore, cette œuvre extraordinaire est rééditée
régulièrement, que ce soit dans des éditions intégrales, dans un format
livre de poche ou même en bande dessinée. Les trois premières parties sont publiées en 1607, 1610, et 1619 et lorsque d’Urfé meurt en 1625, son secrétaire Balthazar Baro aurait achevé la quatrième partie et lui aurait donné une suite (1632-1633). Mais selon Larousse (1863), les cinquième et sixième parties auraient été composées par Pierre Boitel, monsieur de Gaubertin, et éditées en 1626.
Résumé
Il serait difficile, voire impossible, d’établir une sorte de résumé de L’Astrée,
car ce livre n’est pas qualifié sans raison de roman-fleuve ou d’œuvre à
tiroirs. Notons tout de même qu’il est constitué de 6 parties, de 40
histoires, de 60 livres et de 5399 pages. Mais le fil rouge de ce livre
reste l’histoire d’amour parfaite entre Astrée, l’héroïne qui a donné son nom au livre, et Céladon, un personnage qui a donné son nom à un type de céramique propre à la Chine et à l’Extrême-Orient. Il s’agit de deux bergers foréziens.
Les perfidies de certains personnages, les ambitions politiques
d’autres, les mésaventures amoureuses des deux héros constituent la
grande partie de ce roman
extrêmement dense et complexe qui contient diverses autres péripéties
vécues par des personnages n’ayant aucun lien avec l’histoire centrale,
mais qui illustrent par leurs vies celles vécues par les protagonistes
principaux.
Au Ve siècle de notre ère, dans la Gaule des druides et dans la plaine du Forez arrosée par le Lignon,
le jeune berger Céladon aime une bergère, Astrée. Celle-ci, qui croit à
tort son amant infidèle, le chasse de sa vue. Désespéré, le jeune homme
se jette dans les eaux du fleuve. La princesse Galathée a beau le
sauver et lui offrir son cœur, il ne pense qu'à sa maîtresse et court
ensevelir son amour dans les bois, pendant qu'Astrée est livrée au
remords et à la douleur. Un druide propose alors au jeune berger un
stratagème pour qu'il puisse revoir sa bergère sans l'offenser. Déguisée
en fille, Céladon devient Alexis, qui rappelle si bien à Astrée son
jeune berger qu'elle prend la nouvelle venue en amitié. Il suffit
pourtant à Astrée de découvrir le subterfuge pour ordonner au coupable
de mourir, tout en promettant de ne pas lui survivre. Les deux amants se
rendent chacun de leur côté à la fontaine de la vérité de l'amour avec
l'intention de se laisser dévorer par les fauves qui en gardent l'accès,
mais leur présence fait cesser les enchantements et ils sont enfin unis
par l'oracle d'Amour.
À cette intrigue pastorale s'en ajoute une autre (sans parler de
l'écheveau des histoires secondaires), d'ordre politique, qui raconte
les menées du bouillant guerrier Polémas pour obtenir la main de la
princesse Galathée, laquelle doit succéder sur le trône à sa mère, reine
de la contrée. Il faudra toutes sortes de péripéties et une guerre pour
que l'ambitieux soit éliminé, la princesse rendue à son premier
« serviteur », le beau Lindamor, et la paix restaurée dans la vallée du
Lignon.
Situation géographique de l'oeuvre
L’Astrée est un « roman pays », qui se déroule dans le Forez, région située au nord de Saint-Étienne, et qui est évoquée très élogieusement au tout début du livre, avec cette célèbre introduction : « Auprès de l’ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui en sa petitesse contient ce qu’il y a de plus rare au reste des Gaules… Plusieurs ruisseaux en divers lieux vont baignant la plaine de leurs claires ondes, mais l’un des plus beaux est Lignon, qui vagabond en son cours, aussi bien que douteux en sa source, va serpentant par cette plaine depuis les hautes montagnes de Cervières et de Chalmazel jusqu'à Feurs où Loire le recevant, et lui faisant perdre son nom propre, l’emporte pour tribut à l’Océan. »
L’apparente fierté de l’auteur du texte précédent vient probablement
du fait qu’il fut lui-même habitant de la région décrite, et ce dans le
château Renaissance de la Bastie d'Urfé, construit par son grand-père, Claude d'Urfé.
Aussi, et c’est en cela que le livre perdure à travers les âges depuis
sa rédaction, le théâtre des actions racontées dans le livre est
toujours présent dans le Forez, et, ayant conservé les mêmes noms, les lieux et les itinéraires sont particulièrement propices à l’évocation du roman. On a créé à côté de la Bastie d'Urfée (Saint-Etienne le Molard) au long du Lignon du Forez un petit itinéraire-souvenir: les Chemins de l'Astrée. Le Lignon du Forez,
encore présent aujourd’hui a une place importante dans l’œuvre d’Honoré
d’Urfé, et est décrit de la manière suivante par l’auteur : « … Le cours de cette rivière, qui passant, contre les murailles de la ville de Boën, semble couper cette plaine presque par le milieu, s’allant rendre au-dessous de Feurs dans le sein de la Loire… » L’Astrée a tellement marqué les esprits, que dans le Forez autour de Boën s'est créée la Communauté de communes du Pays d'Astrée.
Astrée dans la mythologie
L’héroïne qui apparaît dans l’œuvre d’Honoré d’Urfé est le personnage de la mythologie grecque, qui revient en Gaule et que l’auteur décrit de cette manière dans la dédicace du Tome III, qu’il a fait au roi, « Fille de Jupiter et de Thémis : cette Astrée que la sage antiquité a toujours pris pour la justice… revenue dans les Gaules son ancienne et plus agréable demeure. » Avec un tel personnage principal, l’Astrée est une prolifique synthèse des mythes fondateurs de l’Europe où la recherche d’une certaine éthique, les thèmes de la justice et de la paix font de cette œuvre une vision du monde toujours contemporaine.
Influences
Cette œuvre a été lue par un nombre immense de personnes, et par là influença de nombreux auteurs comme Jean-Jacques Rousseau, Jean de la Fontaine ou Molière qui pendant leur enfance et leur adolescence, furent enchantés par l’Astrée. Cette œuvre marque un tournant dans la littérature mondiale, et aura une influence considérable sur le roman, le théâtre, l’opéra et les mentalités les plus diverses. (http://www.fabula.org/actualites/colloque-honore-d-urfe_38563.php)
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Astr%C3%A9e
mercredi 17 octobre 2012
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
L’histoire d’amour parfaite entre Astrée, l’héroïne qui a donné son nom au livre, et Céladon, un personnage qui a donné son nom à un type de céramique propre à la Chine et à l’Extrême-Orient.
Dans la mythologie grecque, Astrée ou Astrapé (en grec ancien Ἀστραία / Astraía, « la fille-étoile », ou Ἀστραπή / Astrapế, « l'éclair ») est la fille de Zeus et Thémis (ou d'Astréos et d'Éos selon les versions). Elle et sa mère sont la personnification de la Justice.
Astrée est la dernière des immortelles à vivre parmi les humains durant l'Âge d'or. Quand l'humanité est devenue corrompue à l'Âge du fer, elle quitta la Terre et Zeus la plaça dans le Ciel sous la forme de la constellation de la Vierge, tandis que la Balance de la Justice (son principal attribut) devint la constellation de la Balance.
Le céladon désigne à la fois un coloris et un type de céramique propre à la Chine (en chinois : qingci 青瓷, littéralement « porcelaine verte ») et à l'Extrême-Orient.
Les céramiques céladon de Corée, de la période Koryŏ (918-1392), utilisent cette glaçure verte ou bleu-gris translucide. On trouve toutefois des céladons primitifs en Chine, où le procédé a été inventé dans la région de Yue, dans le bassin du Yangzi Jiang. Le céladon est particulièrement apprécié en Asie, car il permet d'obtenir la couleur du jade, la pierre sacrée.
Enregistrer un commentaire