Intitulés optimistes pour deux ministères : "Redressement productif" et "Réussite éducative"

Montebourg et Pau-Langevin, respectivement nommés au Redressement productif et à la Réussite éducative, suscitent l'ironie du directeur délégué de la rédaction du "Point".

Arnaud Montebourg et George Pau-Langevin. © Fred Dufour / AFP

Il y a toujours quelque chose de rafraîchissant quand arrive un nouveau gouvernement, tout frais, tout beau. Tous les espoirs sont encore permis et dieu sait que le pouvoir du bon président Hollande en suscite. On les envie tous, ces ministres dont on devine la charge exaltante. Mais, tout de même, deux plus que tous les autres : Arnaud Montebourg et George Pau-Langevin.

Le premier est chargé du Redressement productif. Quel beau mot, quelle belle idée, le redressement ! Mais pas n'importe lequel, le redressement productif. Le redressement, c'est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais. On imagine avec effroi ce que pourrait être un redressement improductif ! Heureusement, la mission de Montebourg, c'est le bon. Comme on aimerait être à sa place, arriver le matin à son bureau ministériel et travailler au redressement productif...

"Et pourquoi pas un ministère de la Joie dans les campagnes ?"

George Pau-Langevin, elle, est en charge de la réussite éducative. Quoi de plus exaltant que d'oeuvrer ainsi à ce que l'éducation éduque bien plutôt que pas ou mal. C'est quand même autre chose que d'être chargé de l'Éducation, comme le pauvre Peillon. Espérons que tous les moyens de la nation seront mobilisés pour la réussite ministérielle au service de la réussite éducative.

Si on envie particulièrement ces deux ministres, c'est pour une raison simple : ce sont les seuls dont l'intitulé des fonctions est volontariste, positif, tendu vers le Bien. On leur donne une obligation de résultat. Et l'on regrette qu'il n'en soit rien pour les autres. Pourquoi le ministère de l'Agriculture ne s'appelle-t-il pas celui du Progrès agricole et de la Joie dans les campagnes ? Le ministère de l'Intérieur celui de la Pacification des coeurs et des quartiers ? Le ministère de l'Économie celui de la Reconquête d'une indépendance perdue ? Le ministère du Travail celui de l'Épanouissement salarié ? Le ministère du Budget celui de la Générosité solidaire ? Pourquoi ? Il y aurait, pensons-nous, dans ces intitulés nouveaux, un élan, un enthousiasme, une implication qui s'en trouveraient multipliés.

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