mercredi 21 novembre 2012

Origine et expansion de l’Afro-Asiatique

Récemment, un regain d’intérêt s’est profilé pour l’étude de l’histoire des peuplements humains dans une perspective syncrétique, à la fois biologique et culturelle. Sous l’impulsion des travaux d’Ammerman et Cavalli-Sforza (1973) en génétique des populations, relayés par Renfrew (1994) en archéologie, un modèle explicatif du changement culturel, le modèle de la diffusion démique néolithique, déjà appliqué avec succès pour l’Indo-Européen, est proposé comme également pertinent pour d’autres groupes linguistiques, et notamment pour l’Afro-Asiatique. Une analyse phylogénétique sur 42 populations mondiales et 120 systèmes alléliques (Cavalli-Sforza et al. 1994) a été fréquemment citée comme point d’ancrage de l’argumentaire sémitocentrique sur la question du foyer afro-asiatique (fig. 3). Selon cette étude, les populations afro-asiatiques – au sens de locutrices de langues du groupe afro-asiatique – à savoir, une population berbère et une population sémite indéfinie du sud-ouest asiatique, sont plus proches de populations à localisation eurasiatique (Iraniens, Européens, Indiens) que de populations à localisation africaine, ce qui amène à considérer le sud-ouest asiatique comme foyer de ce groupe linguistique.
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Fig. 3 - Phénogramme (distance de Nei sur 120 allèles du polymorphisme classique) de 42 populations mondiales (d’après Cavalli-Sforza et al. 1994). Les populations afro-asiatiques (encadré) sont proches de populations à localisation eurasiatique.

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