Récemment, un regain
d’intérêt s’est profilé pour l’étude de l’histoire des peuplements
humains dans une perspective syncrétique, à la fois biologique et
culturelle. Sous l’impulsion des travaux d’Ammerman et Cavalli-Sforza
(1973) en génétique des populations, relayés par Renfrew (1994) en
archéologie, un modèle explicatif du changement culturel, le modèle de
la diffusion démique néolithique, déjà appliqué avec succès pour
l’Indo-Européen, est proposé comme également pertinent pour d’autres
groupes linguistiques, et notamment pour l’Afro-Asiatique. Une analyse
phylogénétique sur 42 populations mondiales et 120 systèmes alléliques
(Cavalli-Sforza
et al. 1994) a été fréquemment citée comme point d’ancrage de l’argumentaire sémitocentrique sur la question du foyer afro-asiatique (
fig. 3).
Selon cette étude, les populations afro-asiatiques – au sens de
locutrices de langues du groupe afro-asiatique – à savoir, une
population berbère et une population sémite indéfinie du sud-ouest
asiatique, sont plus proches de populations à localisation eurasiatique
(Iraniens, Européens, Indiens) que de populations à localisation
africaine, ce qui amène à considérer le sud-ouest asiatique comme foyer
de ce groupe linguistique.
Fig.
3 - Phénogramme (distance de Nei sur 120 allèles du polymorphisme
classique) de 42 populations mondiales (d’après Cavalli-Sforza et al. 1994). Les populations afro-asiatiques (encadré) sont proches de populations à localisation eurasiatique.
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