Les lutteurs mis à part, les meilleurs combattants dans les autres disciplines ou familles de disciplines martiales sont :
- pour les pugilistes : Tisandros de Naxos en Sicile, qui remporta 4 couronnes olympiques et autant de pythiques (ce qui fait de lui le plus titré des champions de l'Antiquité) et Felix Savon-Fabre de Cuba, qui régna sur une période équivalente de 16 années (Jeux olympiques, championnats du monde, coupes du monde) en ne laissant échapper que 2 titres (un olympique et un mondial); les deux pour cause de boycott.
« Le
pugiliste des Thermes » – Tisandros
de Naxos en Sicile devait lui ressembler
Felix Savon-Fabre
de Cuba
- pour les combattants mixtes, utilisant à la fois les techniques de préhension (luttes debout et au sol) et de percussion (poings, pieds et autres armes naturelles), aucun Moderne n'a encore pu approcher la longévité des Anciens ... mais il faut reconnaître que les compétitions internationales du type UFC n'ont qu'une vingtaine d'années d'existence tandis que le pancrace fut sport olympique durant plus d'un millénaire. Le plus titré des champions antiques fut Dorieos de Rhodes, fils de Diagoras, fils, frère et oncle d'autres vainqueurs olympiques tant en pancrace qu'en pugilat.
Combat sur
le sable, le corps enduit d’huile (corps généralement nu, contrairement à cette
reconstitution dans le cadre d’archéologie expérimentale)
Le pancrace
debout autorisait les coups de pieds (comme dans le K1 moderne) et le combat se
prolongeait au sol (comme en MMA moderne).
Dorieos de Rhodes devait avoir un physique
équivalent à celui de Blagoy Ivanov (1m80-110kg). Il appartenait à la fameuse
famille de Diagoras. Diagoras
de Rhodes, vainqueur olympique au pugilat (en
464 av. JC,), porté en triomphe par ses deux fils : Damagetos l’aîné et Akousilaos le cadet, eux-mêmes vainqueurs respectivement
en pancrace, pour la deuxième fois (452 et 448 avant J.-C.) et pugilat (448
avant J.-C.)
Comblé de
bonheur, il s’effondrera terrassé (peut-être un caillot de sang dans le
cerveau) alors qu’il aurait encore pu voir son fils benjamin triompher trois
fois à Olympie en pancacre. Dorieus de
Rhodes fut en effet trois fois vainqueur lors des 87ème, 88ème et 89ème
Olympiades en 432, 428 et 424 av. J.-C. Et même deux de ses petits-fils : Eukles
(une fois en pugilat) et Peisir(r)odos (une fois en pugilat, catégorie junior),
entraîné par la propre fille de Diagoras : Kallipatera Phérénike !
Son grand rival au regard de la postérité est un combattant exceptionnel, qui fut le meilleur des polyvalents : Théogènes (ou Théagènes) de Thasos, à la fois vainqueur olympique en pugilat et en pancrace, sans oublier des débuts en course de fond malgré un gabarit poids lourd !
La polyvalence de Théagènes de
Thasos : course, pugilat et pancrace
Tous les détails dans le livre de référence : Le meilleur combattant de tous les temps (5ème édition) sur lulu.com
Les compétitions sportives existent depuis près de 5000 ans; depuis les Mésopotamiens qui rendaient hommage aux exploits de Gilgamesh jusqu'aux nouveaux Jeux de Combat SportAccord, en passant par les Jeux Olympiques Antiques puis Modernes. D'immenses champions ont jalonné l'Histoire. Parmi eux qui fut le meilleur parmi les meilleurs ? Le livre "Le meilleur combattant de tous les temps" donne toutes les réponses : - par période historique - et par famille de disciplines (préhension, percussion et disciplines mixtes). Cette 5ème édition, du livre jusque-là consacré aux combattants sans arme, offre pour la première fois un supplément de 23 pages sur les champions avec arme(s).
4 commentaires:
Le pugiliste ou boxeur des Thermes est une sculpture grecque antique en bronze mesurant 1,20 mètre de hauteur. Elle a été retrouvée dans les thermes de Constantin, à Rome, et est actuellement conservée au palais Massimo alle Terme, branche du Musée national romain.
La sculpture représente un pugiliste assis sur un rocher (imitation moderne de l'original disparu), juste après un combat, qui tourne violemment la tête. Il porte un pagne et des cestes — gants constitués de lanières de cuir épais (ἱμάντες / himántes) enroulées autour des doigts et laissant libre le pouce, avec un crispin bordé de fourrure. Le corps ne porte pas de trace de blessure au bras, mais le visage est marqué par les coups : l'oreille est écrasée (oreille "en feuilles de chou"), le nez cassé et le visage porte des cicatrices. Le pugiliste est une œuvre en bronze, mais d'un très grand raffinement technique dans la recherche de polychromie. Si les yeux, qui devaient être incrustés, ont disparu, de nombreuses petites incrustations de cuivre rouge figurent le sang des blessures, sur les doigts et la tête. Le mouvement de la tête fait également voleter des gouttelettes, d'où la présence aussi d'incrustations sur l'avant-bras et la cuisse droits.
Un nettoyage récent a mis en évidence des zones polies sur l'extrémité du pied droit et les gants et les doigts de la main gauche, caressées en signe de vénération et témoignant de la considération dont la statue a joui au cours des siècles.
La statue porte des marques au niveau du gant de la main gauche, un temps interprétées comme la signature « Apollonios, fils de Nestor » — sculpteur grec actif au Ier siècle av. J.-C.2. Contestée, cette lecture a été infirmée par un examen plus approfondi, qui a montré qu'il s'agissait en réalité de traces de corrosion du bronze. L'un des doigts du pied gauche porte la lettre α, sans doute le poinçon de l'atelier ayant assuré la fonte.
D'un point de vue stylistique, le Boxeur, avec sa musculature bien marquée et son rendu réaliste des blessures dues à la boxe, semble l'archétype du style hellénistique par sa recherche de naturalisme, voire l'exacerbation des sentiments lisibles tant sur le visage que dans le mouvement de l'homme. Cependant, des considérations techniques et l'influence lysippéenne nette ont poussé des auteurs à voir dans la statue une œuvre du maître lui-même ou de son frère Lysistratos, célèbre pour son ingéniosité technique. À tout le moins, l'épaisseur du bronze interdirait de voir en l'œuvre une réalisation hellénistique ; le travail des parties rapportées et les yeux ajoutés de l'intérieur rattacheraient l'œuvre au IVe siècle av. J.-C.
Image des mains avec cestes : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/ed/Thermae_boxer_Massimo_Inv1055_n7.jpg
L'Ukrainien Wladimir Klitschko a été champion WBO de 2000 à 2003 puis IBF et finalement champion unifié de 2006 à 2015. Il est donc resté champion du monde professionnel pendant 3+9=12 années (comme Joe Louis).
Wladimir a disputé 29 championnats du monde (plus que n'importe quel autre poids lourd si l'on excepte la période où il existait des "titres de couleur" séparant les Afro-américains des boxeurs de type européen), en remportant 25 (2 conquêtes et 23 défenses) et en perdant 4.
A titre de comparaison, voici ses prédécesseurs champions du monde poids lourds à plus de 20 championnats du monde disputés :
* 26 championnats :
- Joe Louis : 26(23) victoires et 1 défaite aux points
- Evander Holyfield : 17(10) victoires, 2 matchs nuls et 7 défaites aux points
* 25 championnats :
- Mohamed Ali : 22(14) victoires et 3 défaites (dont une avant la limite)
- Larry Holmes : 20(14) victoires et 5 défaites (dont une avant la limite)
Après sa défaite contre Tyson Fury en novembre 2015 (cf. https://championsetsportsdecombathistoire.blogspot.com/2016/01/tyson-fury-contre-wladimir-klitschko.html), Wladimir Klitschko (41 ans) tentera, en vain, de reconquérir la ceinture en avril 2017 contre la nouvel star montante, le champion olympique 2012 : Anthony Joshua.
Après cette dernière défaite (TKO11), il prendra sa retraite bien méritée.
Aux deux règnes professionnels de Wladimir Klitschko, il faut ajouter un titre olympique de 1996 (à l'âge de 20 ans) et un titre amateur mondial militaire de 1995 (à 19 ans); ce qui porte la durée totale de sa domination à 14 années.
Parmi les poids lourds modernes, l'Ukrainien rejoint ainsi le Cubain Felix Savon-Fabre, avec 14 années de règne (sur 16 titres mondiaux ou olympiques possibles).
Théagène de Thasos (parfois Théogénès) est l'un des plus célèbres athlètes grecs (pancrace et pugilat principalement) de l'Antiquité. Il vécut au Ve siècle av. J.-C.. Il connaît son heure de gloire aux alentours de 480-460.
Les détails de sa vie sont connus par Pausanias, Athénée de Naucratis, Lucien et Plutarque. Ce dernier a un jugement très sévère sur Théagène.
Théagène devint célèbre pour la première fois à huit ou neuf ans, en retirant une statue de bronze de son socle pour l'amener chez lui. Certains habitants de Thasos étaient si furieux qu'ils l'auraient puni de mort, mais il fut plutôt condamné à aller reporter la lourde statue à sa place. Ce qu'il fit. Son histoire fit le tour de la Grèce. Cet incident passé, Théagène est confié aux soins du gymnaste qui lui enseigne à canaliser sa force considérable.
Il était aussi réputé pour son immense appétit : Athénée rapporte qu'il aurait dévoré un bœuf à lui tout seul.
Théagène est sacré champion aux Jeux olympiques en pugilat en -480 et en pancrace en -476. Cependant, aux Jeux de 480, il était inscrit en pugilat, qu'il remporta contre Euthymos et en pancrace. Fatigué par sa victoire en pugilat, il déclara forfait pour le pancrace et fut mis à l'amende par les hellanodices. Il décroche le doublé en pugilat et en pancrace en -486 lors des Jeux Isthmiques. Il triomphe également trois fois aux Jeux pythiques en pugilat lors des éditions de -482, -478 et -474, neuf fois aux Jeux néméens et dix fois aux Jeux isthmiques. Pausanias rapporte qu’il aurait remporté plus de 1 400 couronnes de champions à travers toute la Grèce. Plutarque lui en attribue 1 200, mais la plupart de peu d'importance, selon lui. Exploit pour un athlète lourd, il remporte également le titre en Phthie, la patrie d'Achille, en course à pied dans la course du dolichos (environ 5 000 mètres).
À sa mort, une statue fut érigée. On raconte qu'un homme qui n'avait jamais réussi à vaincre Théagène se rendait de nuit auprès de cette statue, pour la fouetter. Un soir, la statue se dessouda et s'écroula sur cet homme, entraînant sa mort. Il y avait à Thasos une loi qui ordonnait de précipiter dans la mer les choses même inanimées qui, en tombant, ou par quelque autre accident, avaient fait périr un homme. En conséquence de cette loi, les parents du mort citèrent la statue en justice, et elle fut condamnée à être jetée dans la mer. Bientôt après, les Thasiens éprouvèrent une maladie contagieuse ou une famine qui fit de très grands ravages. L'oracle de Delphes qu'ils consultèrent leur répondit de faire revenir leurs exilés. Ils les rappelèrent tous, et comme la peste ou la famine ne cessait pas, ils eurent encore recours l'oracle, qui leur répondit de récupérer la statue de Théagène.
Des pêcheurs récupèrent la statue dans leurs filets, offrirent des sacrifices à la statue, et la sécheresse prit fin. Théagène fut alors vénéré comme un dieu guérisseur à Thasos et bien au-delà. La base d'une statue guérisseuse a en effet été retrouvée sur l'agora de Thasos, portant une inscription contenant un catalogue de victoires. Elle dut être gravée au début du IVe siècle av. J.-C. au moment où le fils de Théagène, Disolympios, pour commémorer la double victoire de son père aux Jeux olympiques, exerçait les fonctions de théore. Un tronc de marbre portant également une inscription indique le lieu où les fidèles déposaient leurs offrandes.
Le combattant moderne qui s'approche le plus des exploits de Théagènes de Thasos est le Croate Mirko "Cro-Cop" Filipovic qui, à défaut d'être double champion olympique en pugilat et pancrace) remporta des succès majeurs :
- en sport de combat mixte (Pride Grand Prix 2006 et Rizin Grand Prix 2016)
- et en sport de combat de percussion (K1 Grand Prix 2012; conclu début 2013).
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