Il faut commencer par se persuader qu'il en est des phénomènes célestes comme de tous les autres. La connaissance de ces phénomènes, qu'on les considère en connnexion avec d'autres ou en eux-mêmes, ne peut avoir qu'un but, l'ataraxie et une ferme confiance.
Il ne faut pas vouloir faire violence à l'impossible [...] [on ne peut pas] adopter une explication unique et seule possible. On peut, en restant d'accord avec les sensations, assigner à leur productionplusieurs causes possibleset attribuer à leur essence plusieurs déterminations. Il ne faut pas en effet construire la physique en partant d'axiomes vides et de décrets arbitraires : il faut admettre seulement ce que réclament les phénomènes. Car ce qu'il nous faut désormais pour la vie, ce ne sont pas des théories sans raison et des opinions vaines, mais c'est vivre sans trouble.
Assigner à ces faits une cause unique, alors que les phénomènes nous suggèrent plusieurs causes possibles, c'est faire preuve de folie et une impertinence de la part des zélateurs d'une astronomie vaine, qui invoquent des causes vides de sens en faisant intervenir les dieux, au lieu de les laisser libres de toute fonction comme l'exige leur nature.
Source : extraits de la Lettre à Pythoclès
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1 commentaire:
Le but de la science n'est donc pas la connaissance pour la connaissance mais la connaissance pour se débarrasser des troubles que l'ignorance engendre (tels que la peur des dieux).
D'ailleurs, Épicure conclut sa Lettre à Pythoclès par : "Rappelle-toi tout ce que je viens de te dire, Pythoclès. Par là en effet, tu sortiras décidément de la mythologie et tu te rendras capable de saisir les autres choses du même genre que celles-ci."
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