vendredi 11 août 2017

La loi de population (ou loi de Malthus)

La première édition (1798) du livre de Robert Thomas Malthus (1766-1834) qui devait le rendre célèbre portait comme titre Essai sur le principe de population en tant qu’il influe sur le progrès futur de la société avec des remarques sur les théories de M. Godwin, de M. Condorcet et d’autres auteurs (ouf !).

Ce sont ses admirateurs qui ont transformé le principe en loi : la natalité est telle que le nombre d’êtres humains tend à progresser de façon plus rapide que la quantité de nourriture. Pour Malthus, cette règle, valable pour tous les êtres vivants, devait inciter à une restriction volontaire des naissances, principalement par le recul de l’âge au mariage et l’abstinence sexuelle (Malthus était pasteur). A défaut, c’est l’insuffisance de nourriture qui éliminera les humains en surnombre.

Malthus en tirait des conclusions choquantes, même pour l’époque : n’aidons surtout pas les pauvres, car cela les encouragerait à se reproduire, donc à accroître la fraction de la population menacée par les disettes et la misère. Malthus jouait donc de cet air de flûte agréable en tous lieux et en tous temps aux oreilles des contribuables : ça ne sert à rien d’aider les pauvres, sinon à accroître la pauvreté.

Mais il n’avait pas pris en compte le fait que les hommes peuvent réduire volontairement leur fécondité autrement que par l’abstinence sexuelle et que, lorsque la mortalité diminue et que l’instruction progresse, ils ont tendance à le faire. Ce qu’on appelle aujourd’hui la "transition démographique", le fait que les taux de natalité se réduisent lorsque les taux de mortalité baissent, mais avec un temps de retard sur eux.

Cette loi resurgit dans le débat public avec "l’explosion démographique" du tiers monde, dans les années 1950. Avec le même sort : la fécondité (le nombre d’enfants par femme) de la majorité des pays du Sud est désormais tombée en dessous de 3 et se rapproche du seuil de renouvellement à l’identique (un peu plus de 2 enfants par femme en moyenne). Ici encore, la transition démographique est largement avancée et s’est effectuée en une cinquantaine d’années, là où l’Europe avait mis un siècle. Il n’y a plus guère que l’Afrique subsaharienne où la transition démographique demeure à peine entamée.

Sourcehttps://www.alternatives-economiques.fr/loi-de-population-loi-de-malthus/00068036

1 commentaire:

Je a dit…

"N’aidons surtout pas les pauvres, car cela les encouragerait à se reproduire, donc à accroître la fraction de la population menacée par les disettes et la misère." préconisait Malthus.

Mais il y a une autre façon de résoudre le problème de la démographie galopante décrite par Malthus.

Si une population est menacée des disettes et la misère, plutôt que de réduire la natalité, il suffit de supprimer les disettes et la misère.

Ce qui signifie stopper la concentration des richesses ... mais cela, Thomas Malthus ("gentilhomme britannique de bonne famille", économiste, prêtre anglican...) n'était sans doute pas enthousiaste à l'écrire.