jeudi 7 juin 2018

Révolution cantonale en Espagne


La Révolution cantonale fut un mouvement politique qui eut lieu durant la Première République espagnole et qui consista en une réorganisation d'une partie du territoire espagnol en cantons, c'est-à-dire des États indépendants volontairement réunis dans la Fédération espagnole (Federación española), proche d'une certaine manière du modèle suisse.

Elle commença par une grève révolutionnaire déclenchée à Alcoy quelques jours avant le 12 juillet 1873, quand éclata l’insurrection à Cartagène sous le nom de Revolución Cantonal. Elle s’étendit les jours suivants dans de nombreuses zones des régions de Valence, Murcie, Andalousie et dans la province de Salamanque. En Estrémadure, on essaya de constituer des cantons à Coria, Hervás et Plasencia. Dans cette région fut créé le journal El Canton Extremeño (fondé par Hernandez González et continué par Evaristo Pinto Sánchez), dont les pages appelaient à la création d’un canton d’Estrémadure lié à la Lusitanie ; on incitait les lecteurs à prendre les armes car il était nécessaire de défendre les idéaux promulgués. Dans la province d’Ávila également, la Revolución Cantonal aura une certaine incidence.

Ce mouvement était partisan d’un fédéralisme de caractère radical et a essayé d’établir une série de villes ou de confédérations de villes (cantons) indépendantes qui se fédèreraient librement. L’idéologie cantonale eut une grande influence sur le mouvement ouvrier naissant, et surtout sur l’anarchisme.


La majorité des cantons ont supprimé les monopoles, ont reconnu le droit au travail, la journée de huit heures et supprimé les impôts sur la consommation (droits d’octroi). Les tendances socialistes et anarchistes n'ont pas réussi à s’imposer et c’est seulement à Cadix, Séville et Grenade que les internationalistes ont eu le plus d’influence.

Notons pour leurs initiatives et la durée de leur existence les cantons de Almansa, Loja, Séville, Málaga, Cadix, Tarifa et, surtout, Cartagène, qui a été celui qui a eu la résistance la plus forte jusqu’au 13 janvier 1874, quand Martínez Campos et Manuel Pavía l’ont occupé militairement. Une des conséquences les plus immédiates de la Revolución Cantonal a été la démission de Francisco Pi i Margall comme président de la République.

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