mercredi 6 juin 2018

Histoire (récente) de l'Espagne - Du XVIIIème au XXème siècle

L’histoire de l'Espagne, pays du sud-ouest de l'Europe qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique, se caractérise par plusieurs périodes et événements marquants : depuis la période ibérique en passant par l’époque romaine, la période wisigoth, la conquête musulmane, la reconquête puis le Siècle d’or, à l’expansion coloniale dont elle fut la plus ancienne puissance européenne avec le Portugal. Le pays s'est enrichi du XVe siècle au XVIIIe siècle, mais a décliné avec la perte de ses colonies tout au long du XIXe siècle ; après la transition démocratique espagnole, l’expansion économique des dernières années, en passant aux guerres civiles et du franquisme. L'Espagne devient membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) en 1982 et de l'Union européenne en 1986.

Sourcehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27Espagne

L'Histoire de l'Espagne durant l'époque contemporaine est vraiment intéressante car ce pays, comme la France (de 1789 à 1870) voire encore plus que la France, a "hésité", basculant d'un extrême à l'autre, de la dictature à l'anarchie, en passant par la monarchie, la monarchie constitutionnelle ou encore la république.

La décadence

Le Siècle des Lumières

Au XVIIIe siècle, l'Espagne perd de son influence tant en Europe qu'outre-mer. Les principales causes de ce déclin sont une crise économique qui touche en particulier les colonies espagnoles, le relatif isolement de l'Espagne et la rivalité avec la Grande-Bretagne.

La tentative de Philippe V de reprendre une partie de l'Italie déclenche la guerre de 1718-1720, qui voit la défaite de l'Espagne qui, dès lors, réduit ses ambitions. Les Bourbons, en particulier Charles III d'Espagne souhaitent régner en despotes éclairés : les Jésuites sont expulsés en 1767, les écoles sont sécularisées mais une éducation raciste (Noirs, Indiens) y règne. L'activité de Pedro Pablo Abarca de Bolea, Comte d'Aranda et président du conseil de Castille de 1766 à 1773, date à laquelle il est nommé ambassadeur en France, est alors décisive. L'Inquisition reste cependant puissante et ne sera abolie que plus tard, sous le régime napoléonien. La philosophie des Lumières ne touche qu'une petite partie des élites espagnoles. Un décret de 1773 incite les nobles à s'investir dans les activités productives plutôt que dans les dépenses somptuaires. Selon l'entente tacite du pacte de Famille, l'Espagne est solidaire de la France au moment de la guerre de Sept Ans. Le traité de Paris du met fin à ce conflit à la suite duquel l'Espagne perd la Floride mais récupère la Louisiane française. En 1776, l'Espagne s'engage aux côtés de la France et des insurgés américains dans la guerre d'indépendance des États-Unis. Cette participation lui permet de reprendre d'importants territoires en Amérique du Nord et notamment la Floride.

L'époque révolutionnaire et Napoléon


Le roi Charles III redresse ainsi quelque peu le pays, mais Charles IV, son fils, est un personnage effacé, complaisant et sous l'influence de sa femme. La Révolution française suscite une hostilité quasi-générale parmi la population et, après l'exécution de Louis XVI, le pays déclare la guerre à la France. Cependant, ce conflit tourne à l'avantage des Français et l'Espagne signe en 1795 le Traité de Bâle, par lequel elle abandonne la partie orientale de l'île de Saint Domingue à la France. Pour améliorer les relations avec la France, Charles IV nomme Godoy premier ministre.

Charles IV est renversé en 1808 par son propre fils Ferdinand VII. Charles IV en appelle alors à la France mais Napoléon, plutôt que de favoriser le père ou le fils, préfère faire de l'Espagne un royaume vassal qu'il confie à son frère Joseph Bonaparte. Les classes supérieures acceptent le nouveau monarque (ce seront les afrancesados) tandis que les classes populaires, surtout rurales se soulèvent le 2 mai 1808 et forment des milices pour combattre. C'est ce que les Français appellent la guerre d'Espagne et les Espagnols la Guerra de Independencia. Profitant des troubles en Europe, l'Amérique latine s'agite à partir de 1809. Le 18 mars 1812 est rédigée une constitution pour l'Espagne qui sera abolie à la restauration. En 1813, harcelées par la guérilla et perdant plusieurs batailles contre les Britanniques dirigés par Wellington, les troupes françaises sont obligées de se retirer et Joseph Bonaparte abandonne le trône. Ferdinand VII est restauré en 1814.

Francisco de Goya peindra de nombreux tableaux représentant cette période. Il est notamment célèbre pour ses exécutions très réalistes.

Une période de forte instabilité


Cependant, Ferdinand VII se révèle très vite un souverain autoritaire. Confronté à de violentes révoltes, il est contraint en 1822 de proclamer une Constitution qu'il ne respecte pas. Il rétablit l'Inquisition et persécute les libéraux. Le général Rafael del Riego, avec la complicité d'autres officiers, organisa une mutinerie le 1er janvier 1820 et exigea le rétablissement de la constitution de 1812. Les troupes de Riego marchèrent sur les principales villes d'Andalousie, dans l'espoir de provoquer une insurrection anti-royaliste, mais la population locale manifesta une certaine indifférence. En revanche une révolte éclata en Galice et se propagea rapidement à travers l'Espagne. Le 7 mars 1820, le palais royal de Madrid fut encerclé par les soldats du général Ballesteros, et dès le 10 mars, le roi accepta de rétablir la constitution. Ce dernier fit alors appel à la France qui intervint en 1823 par l'Expédition d'Espagne. Ferdinand VII retrouva tous ses pouvoirs et inaugura une période de terreur blanche qui dura dix ans.

Entre 1818 et 1830, toutes les colonies espagnoles d'Amérique latine obtiennent leur indépendance (sauf Porto Rico, Cuba et les Philippines). L'Espagne se tourne alors vers le Maroc en 1906 et y établit un protectorat en 1912.

La mort de Ferdinand VII entraîne une crise dynastique (1833-1840) qui débouche sur une guerre civile entre les partisans d'Isabelle II d'Espagne et les carlistes partisans de Don Carlos et de l'absolutisme. Ces derniers sont finalement vaincus. Le règne personnel d’Isabelle II (1843-1868) a été assez impopulaire et agité. La reine ne semble pas avoir porté un grand intérêt à la politique.

Assez rapidement, la réalité du pouvoir appartient à l'armée et ce sont des généraux qui contrôlent le pays. En 1868, le général Joan Prim lance une révolution et force la reine Isabelle, le 30 septembre, à s'exiler en France. Elle n'abdique cependant qu'en 1870. Le duc Amédée de Savoie est choisi pour lui succéder mais il abdique dès 1873.

Devant la situation inextricable, la République est proclamée le 11 février 1873. L'industrialisation du pays reste timide, l'économie est à l'image du pays, dépossédé de ses colonies, marqué par les guerres napoléoniennes et les guerres civiles. Le pays reste donc en marge de l'Europe tandis que Français, Britanniques et Allemands développent des industries puissantes. La première ligne de chemin de fer est construite en 1848.


Toutefois, dès 1874, les Bourbons sont restaurés en la personne d'Alphonse XII, fils d'Isabelle II, et une monarchie constitutionnelle (1876) stable s'installe.

Mais la crise agraire, le retard industriel, les revendications autonomistes de la Catalogne, les grèves et l'anarchisme secouent le pays. Pendant la minorité d'Alphonse XIII, l'Espagne se lance dans la guerre hispano-américaine contre les États-Unis et perd Cuba, Porto Rico et les Philippines en 1898.

Neutre pendant la Première Guerre mondiale, l'Espagne est vivement touchée par la grippe espagnole. Le gouvernement doit faire face à une grève générale en 1917. Au Maroc espagnol, la révolte d'Abd el-Krim dans les années 1920 provoque la guerre du Rif.

Le général Primo de Rivera s'impose comme premier ministre après le coup d'État du 13 septembre 1923. Il prend des mesures radicales qui instituent une dictature. Il engage aussi une série de grands travaux pour moderniser le pays. Mais son autoritarisme, la crise économique de 1929, la persistance du problème agraire et les mécontentements visibles dans tout le pays ont raison de lui : il s'exile en 1930, suivi du roi en 1931. La Seconde République espagnole est proclamée.

Histoire contemporaine

Voir la catégorie : Histoire contemporaine de l'Espagne.

Seconde République et Guerre civile

La Seconde République repose sur une nouvelle constitution libérale qui instaure le suffrage universel. Elle prend des mesures en faveur des paysans (loi agraire du 15 septembre 1932), des femmes (droit de vote, divorce autorisé) et des autonomies catalane et basque. Les titres de noblesse sont abolis et le pouvoir du clergé et de l'armée se trouve diminué. Manuel Azaña est président du conseil de 1931 à 1933 et devient dirigeant du Front populaire (Frente popular) en 1936. D’abord chef du gouvernement, il est élu président de la République en mai et assiste, impuissant, au « printemps tragique ». En proie à une grave crise politique ponctuée de grèves, d’enlèvements, d’assassinats d'opposants comme le dirigeant monarchiste José Calvo Sotelo, le pays se délite sous ses yeux.

En juillet 1936, les généraux Émilio Mola et Francisco Franco organisent un soulèvement militaire nationaliste et le putsch qui rallie plusieurs régions d'Espagne et marque le début de la guerre civile. Dolores Ibárruri, plus connue sous le nom de La Pasionaria, se dresse pour défendre la république avec le célèbre slogan ¡No pasarán! (« Ils ne passeront pas »), lancé du balcon du ministère de l'Intérieur au moment de l'offensive franquiste contre Madrid.

Le camp républicain incarne, au début du conflit, le gouvernement légal de la Seconde République, appuyé par des militants représentant diverses tendances progressistes et surnommés les rojos (« rouges »). Le camp nationaliste est constitué de rebelles appelés nacionalistas (« nationalistes ») ou facciosos (« factieux »). Cette guerre prend aussi la forme, dans certains territoires contrôlés par les rojos, d'une révolution sociale qui crée des conditions de collectivisation des terres et des usines, et qui permet l'expérience de nouvelles relations sociales et politiques dans ces zones. Le Parti ouvrier d'unification marxiste et la Confédération nationale du travail, syndicat anarchosyndicaliste créé en 1910, vont avoir énormément d'importance. Lors de la tentative de la prise de Barcelone par les troupes franquistes, le groupe anarchiste nosotros (Garcia Oliver, Durruti, Ascaso…) va sauver la ville des franquistes. Cela va leur valoir peu de temps après d'être appelé au bureau du président de la generalitat de Catalogne, Lluís Companys, qui leur donne la gestion de la ville. Companys reste au gouvernement mais n'a aucun impact sur les décisions sociales qui sont du ressort du Comité Central des Milices Antifascistes (CCMA). La Catalogne voit fleurir un élan autogestionnaire et collectiviste qui touche aussi, dans une moindre mesure, l'Aragon, les Asturies, l'Andalousie et Valence.

La guerre se déroule de juillet 1936 à avril 1939 et s'achève par la défaite des républicains et l'établissement de la dictature de Francisco Franco. Au cours de cette guerre civile, les futurs belligérants européens de la Seconde Guerre mondiale commencent à s'affronter indirectement : le Troisième Reich de Hitler et l'Italie de Mussolini apportent leur soutien à Franco, en particulier lors de l'épisode tragique de Guernica. L'Union soviétique vend des armes aux républicains, tout en cherchant la prise de pouvoir communiste au sein de la république. Staline ne s'investit cependant pas beaucoup dans cette guerre. Il craignait en effet qu'un régime communiste en Espagne ne fasse basculer la France et le Royaume-Uni dans le camp fasciste en réaction. La France et le Royaume-Uni ne participent pas directement, mais ils laissent les Brigades internationales s'engager aux côtés des républicains.

L'Espagne franquiste 1939-1975


Armoiries franquistes
Article détaillé : Espagne franquiste.

Le nom de franquisme désigne le gouvernement autoritaire et réactionnaire de l'Espagne sous la dictature du caudillo, Francisco Franco. Entre 1939 et 1944, le régime est répressif envers les anciens Républicains emprisonnés (500 000 détenus en 1940) et les opposants. Franco achève la contre-révolution débutée en 1936. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Franco passe de la neutralité à la non-belligérance en 1940, pour revenir à la neutralité en 1944. La Phalange contrôle la police politique, l’éducation nationale, la presse, la radio, la propagande et toute la vie économique et syndicale jusqu'à l'an 1943. Après la guerre, la Phalange est peu à peu écartée du pouvoir au profit de l’Église catholique, pour différencier le pays des régimes de l'Italie et l'Allemagne.

Plus de 400 000 prisonniers politiques sont utilisés par le gouvernement franquiste comme esclaves. Selon l'historien Javier Rodrigo, « Une grande partie des politiques de construction de l'après-guerre sont faites avec le travail forcé de prisonniers de guerre. Ces prisonniers proviennent de camps de concentration nés avec la logique de superposer une politique de violence répressive, de transformation et de rééducation à une logique d'anéantissement et d'élimination directe ». Franco devient, après Hitler, le dictateur à installer le plus grand nombre de camps de concentration en Europe.

On peut parler de deux grandes étapes dans ce gouvernement. Une première, jusqu'à 1957, est caractérisée par l'autarcie économique et le contrôle du Gouvernement par la Phalange. Mais la crise économique et la spéculation économique contre la monnaie risquent de faire tomber le régime. À compter de 1959, avec la visite du Président Eisenhower le 21 décembre 1959, le Gouvernement du Général Franco se rapproche des pays occidentaux. La guerre froide permet à Franco ce rapprochement, sans toutefois que l'Espagne bénéficie du plan Marshall. Présenté comme un pays anti-communiste, le régime reçoit cependant des aides américaines durant la période. En 1955, l’Espagne entre aux Nations unies. Dans les années 1960, Franco cherche à industrialiser et à ouvrir son pays en promouvant le tourisme. En 1959, après avoir longtemps ménagé la chèvre et le chou, le Caudillo donne la préférence à la tendance « technocratique », animée par l'Opus Dei, qui vise à moderniser l'Espagne sans remettre en cause l'autoritarisme du régime. La tendance "Phalange", fascisante et passéiste, est écartée du pouvoir.

Le régime a abandonné (tacitement) sa structure et son idéologie fascisantes pour une conception du pouvoir et de l'économie de type autoritaire et conservateur, très réactionnaire en ce que concerne les mœurs et la religion. Franco reconnaît le catholicisme comme religion d’État, rétablit le budget du culte, établit des aumôneries dans les écoles, les syndicats, l’armée. Depuis avril 1937, la Phalange espagnole est le parti unique. L’armée est également un des appuis du caudillo, avec les grands propriétaires terriens, la haute bourgeoisie industrielle et financière et les classes moyennes naissantes.

Les premières manifestations du mécontentement naissent au sein des universités dans les années 1960. Malgré la force de contrôle des syndicats verticaux, commencent les premières grèves et manifestations ouvrières, avec la fondation des syndicats HOAC (Hermandad Obrera de Acción Católica) et CCOO (Comisiones Obreras). Les grèves, les manifestations d’étudiants et les attentats d'ETA et des GRAPO, comme celui qui coûte la vie au premier ministre, Luis Carrero Blanco, vont en augmentant à la fin des années 1960. L’Église catholique cesse d’être un appui pour le régime et se range dans l’opposition à partir de 1970. Le pouvoir de Franco diminue alors. Il cède, en juillet-septembre 1974, les fonctions de chef de l’État à Juan Carlos qui est couronné roi d’Espagne conformément à la volonté de son prédécesseur.

Le niveau de vie général est encore relativement faible : les enfants ne sont pas tous scolarisés, les rues de nombreuses villes ne connaissent pas l'asphalte, certains quartiers ne reçoivent pas le courrier, d'autres ne sont pas raccordés au tout-à-l'égout, les systèmes de transport et de santé sont rudimentaires, etc.

La Transition

Après la mort de Franco, le 20 novembre 1975, le régime évolue vers un régime électif au cours d'une transition qui est "pactée" entre le secteur réformiste du régime franquiste et les forces d'opposition. Il n'y a donc pas de rupture formelle symbolique avec le régime franquiste. La Majorité ne souhaite pas une justice transitionnelle qui poursuive des crimes de justice, une loi d'amnistie est promulguée en 1977, cette loi va écarter la possibilité de la poursuite des crimes franquistes.

6 commentaires:

Je a dit…

La Révolution cantonale, en Espagne (1873-1874), fut un mouvement politique qui eut lieu durant la Première République espagnole et qui consista en une réorganisation d'une partie du territoire espagnol en cantons, c'est-à-dire des États indépendants volontairement réunis dans la Fédération espagnole (Federación española), proche d'une certaine manière du modèle suisse. Elle commença par une grève révolutionnaire déclenchée à Alcoy en juillet 1873. Ce mouvement était partisan d’un fédéralisme de caractère radical et a essayé d’établir une série de villes ou de confédérations de villes (cantons) indépendantes qui se fédèreraient librement. L’idéologie cantonale eut une grande influence sur le mouvement ouvrier naissant, et surtout sur l’anarchisme. La majorité des cantons a supprimé les monopoles, a reconnu le droit au travail, la journée de huit heures et a supprimé les impôts sur la consommation (droits d’octroi). La Première République espagnole et la Révolution cantonale prennent fin en décembre 1874 avec le coup d'État militaire du général Martínez-Campos.

Je a dit…

L'étude de la Première République espagnole, tout comme celle de la Première République française, mérite d'être approfondie car on se rend bien compte, en lisant l'article encyclopédique de Wikipédia (ci-dessus), que les événement "gênants" pour les dirigeants actuels sont survolés.

Je a dit…

La Première République espagnole (en espagnol, Primera República española) est le régime politique de l'Espagne du 11 février 1873, date de la proclamation par les Cortes, au 29 décembre 1874, quand le coup d'État militaire du général Martínez-Campos entraîne la restauration des Bourbons.

Je a dit…

Contexte historique

La République est la conséquence directe des difficultés que connait l'Espagne depuis le règne mouvementé d'Isabelle II et de son mari le roi consort François Ier. Après leur fuite en France en 1868, il faut quelque temps pour trouver un candidat au trône d'Espagne. Le choix se porte finalement sur Amédée de Savoie mais ce dernier, en butte à de grandes difficultés, finit par abdiquer le 10 février 1873. Le lendemain, une partie de la population madrilène, à l'instigation de militants républicains, proclame la République.

La première tentative républicaine dans l'Histoire de l'Espagne sera brève et caractérisée par l'instabilité politique. Quatre présidents se succèdent lors des onze premiers mois, tous issus du Parti républicain fédéral. Le coup d'État du général Pavía le 3 janvier 1874 met fin à la république fédérale proclamée en juin 1873 et instaure une république unitaire sous la dictature du général Serrano, chef conservateur du Parti constitutionnel.

Ces deux années sont marquées par trois conflits armés simultanés : la troisième guerre carliste, le soulèvement cantonal et la guerre des Dix Ans à Cuba. La Première République se situe dans le cadre du Sexenio Democrático, qui commence avec la révolution de 1868 et se termine avec le coup d'État militaire du général Arsenio-Martínez Campos qui met également fin à la Première République et prépare la restauration bourbonienne en Espagne.

Je a dit…

C'est un coup d'État, organisé par des partisans de la monarchie, qui met fin à la République démocratique dès janvier 1874. Commence alors le gouvernement provisoire du général Francisco Serrano, qui gouverne de manière autoritaire, sans les Cortes qui ont été dissoutes, jusqu'en décembre 1874.

La restauration de la dynastie des Bourbons prend du retard car Serrano cherche à gagner du temps, dans l'espoir de conserver un régime républicain à son profit. Finalement, en janvier 1875, la monarchie est restaurée au profit d'Alphonse XII, qui met en place une monarchie constitutionnelle.

Je a dit…

En 1873, des élections ont été organisées pour élire de nouvelles Cortes (instances représentatives assez comparables aux états généraux français) destinées à élaborer une Constitution.

Néanmoins, l'unité n'existe pas parmi les républicains et l'Espagne est partagée entre deux tendances, une tendance favorable à la décentralisation mais résolument unitaire, et une tendance fédéraliste.

Un peu partout, des régions, des provinces voire de simples villages proclament leur « indépendance » ou du moins leur « autonomie » au sein de l'État, créant une situation proche de l'insurrection connue sous le nom de révolution cantonale.

Le pouvoir central hésite devant cette situation, avant de décider un mouvement de répression. La République est marquée par une forte instabilité et la démission de plusieurs présidents successifs.

Pendant ce temps-là, le pouvoir de l'armée va grandissant.