" [Les sénateurs de Rome] regardaient le peuple comme une bête féroce qu'il fallait lâcher sur leurs voisins de peur qu'elle dévorât ses maîtres; ainsi le plus grand défaut du gouvernement des Romains en fit des conquérants; c'est parce qu'ils étaient malheureux chez eux qu'ils devinrent les maîtres du monde, jusqu'à ce qu'enfin leurs divisions les rendent esclaves."
Dans ses Lettres philosophiques (1734) Voltaire encense l'Angleterre où il a dû provisoirement s'exiler et compare le Parlement anglais (à deux chambres : celle des Pairs et celle des Communs) avec le Sénat de Rome (aristocratique).
La méthode qu'il décrit pour contenir les velléités plébéiennes (demandeuses de justice sociale) sera pourtant utilisée en 1870, 1914 et 1939 par la République française afin d'effectuer des "saignées" parmi les gens du peuple au sang impur.
Une caste dirigeante (les Francs-maçons, grands bourgeois, industriels et banquiers) aura ainsi remplacé une ancienne caste dirigeante (les aristocrates d'origine guerrière et les ecclésiastiques, souvent issu des mêmes familles) mais en continuant à utiliser les mêmes méthodes :
- le divertissement en temps de paix : "pani, ludi" ("du pain et des jeux");
- et, en cas d'agitation, la diversion (même étymologie que divertissement) : inventer un ennemi (le communiste, le terroriste islamique, etc).
Le problème n'est donc pas "Qui dirige ?" mais comment est organisé le pouvoir.
Pouvoir vertical/centralisé ou pouvoir horizontal/décentralisé.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire