Ces termes sont utilisés pour décrire un système politique dans lequel des institutions libertaires, composées d'assemblées de citoyens, dans un esprit de démocratie directe, remplaceraient l'État-nation par une confédération de municipalités, de communes, libres et autogérées1.
Le projet repose sur l'idée que la commune constitue une cellule de base capable d'initier une transformation sociale radicale.
Sommaire
Histoire
Au Moyen-Âge, les nouvelles entités communales gèrent collectivement des terres utilisables par tous les « communiers ».
Au mitan du XVIIe siècle, en Angleterre, les enclosures (privatisation des terres communales) provoquent l'apparition du mouvement des diggers, le plus ancien collectif de squatteurs connu à ce jour et considéré comme précurseur de l'anarchisme moderne3.
Dans ses ouvrages La Conquête du pain (1892) et L'Entraide, un facteur de l'évolution (1902), Pierre Kropotkine structure la société sur la base de la commune autogérée, entité administrative permettant le traitement des problèmes locaux à une échelle humaine, en y recensant les besoins de la population (nourriture, logement, transport, etc.). L'association fédérale de ces communes permet la gestion globale de territoires plus vastes4.
Dans l'histoire sociale, le communalisme fait référence aux différentes « communes » qui, au XIXe siècle, revendiquent tout à la fois un projet d'organisation local de démocratie directe et d'organisation globale fédérale, telles la Commune de Lyon (1870) et la Commune de Paris (1871), ou plus tard, à la Commune libre de Kronstadt en 1921 et collectivités autogérées de la Révolution sociale espagnole de 1936, etc.5,6
Description pratique
Les assemblées municipales dans un système municipaliste libertaire sont ouvertes à tous. Les citoyens sont informés à l'avance et débattent des sujets lors des assemblées. Les décisions se prennent à la majorité.Pour les questions touchant une sphère plus large que la communauté (pouvant correspondre autant à la commune, à la municipalité qu'au quartier), elles sont discutées dans des assemblées locales ou régionales, et à un échelon supérieur encore pour les questions plus globales encore. Les personnes assistant à ces assemblées sont des délégués mandatés par les assemblées municipales. Ils doivent rendre des comptes ensuite auprès de leur communauté et leurs décisions peuvent être révoquées. Le pouvoir ne quitte ainsi pas les mains des citoyens, du niveau local.
Le municipalisme libertaire tend à créer une situation dans laquelle les deux pouvoirs, à savoir la confédération de communes libres et l'État-nation ne puissent plus coexister. La structure du municipalisme devient alors la nouvelle structure de la société.
Gradualisme révolutionnaire
Le municipalisme libertaire ou l'écologie sociale se réclament explicitement du gradualisme révolutionnaire : sur le terrain des luttes sociales, ils développent des revendications immédiates tout en construisant les fondements d'une société future7.Ainsi, pour la Fédération municipale de base de Spezzano Albanese, en 2003, « une pratique libertaire [...] ne se nourrit pas d’illusions réformistes, ni d’une révolution par laquelle on attend le boum pour après en repousser le but, mais bien une pratique gradualiste révolutionnaire qui, trouvant sa force dans le conflit, se projette, jour après jour, hors des institutions du pouvoir, avec des structures auto-organisées et autogestionnaires qui, à partir des municipalités, préfigurent [...] la société de l’autogestion »8,9.
Analyses, critiques, remarques, constatations et comparaisons
- Le municipalisme libertaire fait le deuil de la lutte des classes, puisqu'il souhaite réunir les habitants d'un quartier, d'une commune autour d'un projet commun, sans distinction de classe10. Il peut être envisagé également dans l'optique de la société sans classe, donc après un premier changement radical de société.
- C'est une organisation politique qui existait en Suisse au Moyen Âge lorsque les communes se débarrassèrent de la tutelle de la société féodale avant la création de l'État-nation, la Confédération suisse11.
- Au Venezuela, le gouvernement d'Hugo Chávez fait adopter la loi des Conseils Communaux (Ley de los Consejos Comunales) publiée le 10 avril 2006 dans la Gaceta oficial de la Republica Bolivariana. Elle créé plus de 18 000 conseils communaux, ruraux et urbains. Prévu pour regrouper entre 200 et 400 familles vivant dans une même zone, le conseil communal, à la différence des institutions traditionnelles, définit lui-même ses frontières. Le droit de vote est abaissé à 15 ans. À terme ces conseils communaux devraient remplacer les municipalités actuelles. Selon l'article 4 de la loi : « la commune (ou le quartier) est la cellule vivante qui forme l'unité de base de la vie politique et de laquelle tout provient : la citoyenneté, l'interdépendance, la confédération et la liberté »12.
Actualités
En mai 2016, sont organisées à Lyon les premières « Rencontres internationales de l’écologie sociale » qui réunissent une centaine d'écologistes radicaux, de décroissants et de libertaires venus pour la plupart de France, de Belgique, d’Espagne et de Suisse, mais aussi des États-Unis, du Guatemala ou encore du Québec. Au centre des débats : le municipalisme libertaire comme alternative à l’État-nation et le besoin de repenser le militantisme13,14.Influences de la pensée libertaire sur le mouvement kurde
En 2006, suite à la disparition du communiste libertaire américain Murray Bookchin, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) prend l'engagement de construire la première société basée sur le confédéralisme démocratique, largement inspiré de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire15.
En janvier 2014, les cantons libérés du Rojava (Kurdistan syrien), se fédèrent en communes autonomes qui sur les bases d'un contrat social s'appuient sur la démocratie directe pour la gestion égalitaire des ressources. C’est en échangeant avec Murray Bookchin depuis la prison turque, où il purge une peine d’emprisonnement à vie, que Abdullah Öcalan, leader historique kurde, réoriente la stratégie politique du PKK et abandonne le marxisme-léninisme des origines. Le projet internationaliste approuvé par le PKK en 2005, et après par son parti-frère en Syrie, le Parti de l’union démocratique (PYD), est de réunir les peuples du Proche-Orient dans une confédération de communes démocratique, multiculturelle et écologiste15,16.
Rappels historiques
Articles principaux : Confédéralisme démocratique et Koma Civakên Kurdistan.
D'abord lancé dans une guérilla d'orientation marxiste-léniniste, le PKK abandonne le second qualificatif en 199417,18 et adopte à partir de 2005 le Confédéralisme démocratique d'Abdullah Öcalan19, un programme qui rejette le nationalisme et la prise de pouvoir en tant qu'objectif du parti19. Ses grandes lignes sont définies par un projet de démocratie assembléiste proche du municipalisme libertaire, une économie de type collectiviste, un système de fédéralisme intégral entre communes et une coopération paritaire et multiethnique dans des systèmes organisationnels et décisionnels autogérés20,21,22. Cette réorientation sera principalement l'œuvre des relations entretenues par Abdullah Öcalan lors de sa détention avec l'essayiste Murray Bookchin. En 2006, à la suite du décès du théoricien, l’assemblée du PKK se réfère à Bookchin pour la construction d'un nouveau modèle de socialisme démocratique : le municipalisme libertaire23. Celui-ci sera repris par le PYD, proche du PKK en Syrie, mais ne connaîtra une mise en place singulière qu'en 2012 avec l'autonomie kurde acquise au Rojava24,18,25.
Bibliographie et sources
- Murray Bookchin, Pour un municipalisme libertaire, Atelier de création libertaire, 2003.
- Murray Bookchin, Le municipalisme libertaire. Une nouvelle politique communale ?, extraits de From Urbanization to Cities, Londres, Cassell, 1995, traduit par Jean Vogel pour la revue Articulations, Alternative Libertaire, n°230, été 2000, texte intégral [archive].
- Janet Biehl, Le municipalisme libertaire, Éditions Écosociété, 1998, (ISBN 2-921561-40-9), notice éditeur [archive].
- Fédération municipale de base de Spezzano Albanese, Spezzano Albanese : l’expérience communaliste de la Fédération municipale de base, in Le quartier, la commune, la ville… des espaces libertaires, éditions du Monde Libertaire & éditions Alternative Libertaire, 2001, texte intégral [archive].
- Écologie sociale, Articles et commentaires parus sur l'écologie sociale dans les publications francophones [archive] entre 1977 et 2013.
- Frank Mintz, Contre le municipalisme libertaire, La Griffe, n°16, décembre 2003, texte intégral [archive].
- Patrick Dieuaide, Le municipalisme libertaire de Murray Bookchin, EcoRev', n°21, automne-hiver 2005/2006, texte intégral [archive].
- Michel Onfray, L'Ordre libertaire : La vie philosophique d'Albert Camus, Flammarion, 2012, page 66 [archive].
- Édouard Jourdain, L'anarchisme, La Découverte, coll. Repères, 2013, page 105 et suivantes [archive].
- Benjamin Fernandez, « Murray Bookchin, écologie ou barbarie », Le Monde diplomatique, (lire en ligne [archive]).
- Mathieu Léonard, Le Kurdistan, nouvelle utopie - Un nouveau chiapas au Moyen-Orient ?, Revue du crieur, n°4, juin 2016, lire en ligne [archive].
- Paul Boino, Communalisme et municipalisme libertaires, Alternative Libertaire, n°236, février 2001, [lire en ligne [archive]].
- Pierre Kropotkine, La Commune, La Brochure Mensuelle, n°180, décembre 1937, [lire en ligne [archive]].
- Pierre Bance, Un autre futur pour le Kurdistan ? Municipalisme libertaire et confédéralisme démocratique, Les Éditions Noir & Rouge, 2017, [lire en ligne [archive]].
- Collectif, La commune du Rojava : l'alternative kurde à l'État-nation, Syllepse, 2017, préf. Michael Löwy, Le Kurdistan libertaire nous concerne !, [lire en ligne [archive]].
Travaux universitaires
- Guillaume Rouyer, Un municipalisme libertaire in Les conseils communaux au Venezuela : Une ultra-démocratie en perspective, Mémoire recherche, Master Gouvernance des Institutions et des Organisations Politiques, Sciences-Po Bordeaux, 2007, lire en ligne [archive].
Autres langues
- (en) Kenneth Rexroth, Communalism : From Its Origins to The Twentieth Century, Seabury Press, 1974, (ISBN 978-0816492046), [lire en ligne [archive]].
- (en) Marcus Amargi, Stephanie Amargi, « Communalism a liberatory alternative » [archive], sur communalismpamphlet.net/.
Radio
- Jean Lebrun, Gaetano Manfredonia, Les anarchistes et l'écologie, La marche de l'histoire, France Inter, 16 février 2015, écouter en ligne [archive].
7 commentaires:
Pierre (Piotr) Alekseïevitch Kropotkine (en russe : Пётр Алексеевич Кропоткин), né le 9 décembre (27 novembre dans le calendrier russe) 1842 à Moscou et mort le 8 février 1921 à Dmitrov près de Moscou, est un géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue, géologue et théoricien du communisme libertaire.
Il acquiert une formation scientifique de haut niveau à l’école du corps des pages du tsar Alexandre II. Contre les attentes familiales, il se décide pour un service militaire en Sibérie orientale alors que son rang lui promet une brillante carrière à Moscou. De 1862 à 1866, il accumule plusieurs expériences fondatrices. Anthropologue, il observe l’organisation sociale de petites communautés sibériennes et de peuples reculés, dont l’inventivité institutionnelle et le sens de la coopération, à mille lieues du pouvoir central, le frappent durablement. Géographe et naturaliste, il pratique une expédition en Mandchourie.
À son retour de Sibérie, il se spécialise en géographie, intégrant la Société géographique impériale à Saint-Pétersbourg. En 1871, il en refuse le poste de secrétaire général. Il voyage en Suisse et dans le Jura, où il rencontre des membres de la Fédération jurassienne, et surtout Michel Bakounine. En 1872, il adhère à l’anarchisme : « L’exposé théorique de l’anarchie tel qu’il était présenté alors par la Fédération jurassienne [...] la critique du socialisme d’État [...] et le caractère révolutionnaire de l’agitation, sollicitaient fortement mon attention. Mais les principes égalitaires que je rencontrais dans les montagnes du Jura, l’indépendance de pensée et de langage que je voyais se développer chez les ouvriers [...] tout cela exerçait sur mes sentiments une influence de plus en plus forte ; et quand je quittai ces montagnes, après un séjour de quelques jours au milieu des horlogers, mes opinions sur le socialisme étaient faites : j’étais anarchiste ».
Revenu en Russie, il prend largement sa part dans la deuxième vague de l’« aller au peuple », ce mouvement par lequel les jeunes intellectuels russes s’efforcent d’influencer les masses travailleuses dans le sens de la révolution sociale. Il est arrêté en 1874 pour ses menées subversives. Commence alors une vie d’exil, où Kropotkine devient l’un des théoriciens, sinon le théoricien le plus respecté du mouvement anarchiste international.
En 1883, arrêté à Lyon, il est impliqué dans le « Procès des 66 », accusé d’être affilié à l’Association internationale des travailleurs (AIT) alors interdite. Il est condamné à cinq ans de prison mais finalement amnistié en 1886. De son expérience pénitentiaire, il tire l'ouvrage Dans les prisons russes et françaises (1887).
Lors de la Première Guerre mondiale, il est l’un des signataires du Manifeste des seize rassemblant les libertaires partisans de l'Union sacrée face à l'Allemagne.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont notamment : La Conquête du pain, L’Entraide, un facteur de l’évolution, Autour d'une vie (mémoires d'un révolutionnaire) et L’Éthique.
La révolte des marins de Kronstadt contre le pouvoir bolchevique se déroule en Russie soviétique en mars 1921.
Elle est le dernier grand mouvement contre le régime bolchevique, sur le territoire russe, pendant la guerre civile et la plus importante manifestation ouvrière d'opposition au communisme de guerre.
En 1917, les marins de Kronstadt sont à l'avant-garde, « foyer le plus ardent de la Révolution d'Octobre ».
En 1921, les marins, soldats et ouvriers de Kronstadt, y compris de nombreux communistes déçus par la direction du gouvernement bolchévique, exigent une série de réformes et rejoignent les revendications des ouvriers de Petrograd en grève : élections libres des soviets, liberté de la presse et de réunion pour toutes les forces socialistes, suppression des réquisitions et rétablissement du marché libre.
Dénonçant la « dictature des commissaires bolcheviques », les insurgés revendiquent la démocratie ouvrière et paysanne confisquée par le parti communiste : « Tout le pouvoir aux soviets et non aux partis ».
Isolée du continent, cette révolte spontanée débute le 1er mars 1921 et est écrasée militairement deux semaines plus tard, le 18 mars, par l'Armée rouge.
Au même moment, se tient à Moscou, le Xe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique qui, comme en écho, accélère la mise en œuvre de la Nouvelle politique économique (NEP) qui remplace le « communisme de guerre ».
L’écologie sociale est une théorie philosophique, sociale et politique sur l'écologie mise sur pied par l’américain Murray Bookchin (1921-2006) dans les années soixante.
Elle montre les problèmes écologiques comme découlant principalement de problèmes sociaux, notamment des différentes formes de hiérarchies et de dominations, et cherche à les régler à travers le modèle d’une société adaptée au développement humain et à la biosphère. C’est une théorie d’écologie politique radicale basée sur le communalisme qui s’oppose au système capitaliste actuel de production et de consommation. Elle vise la mise en place d’une société morale, décentralisée, solidaire, guidée par la raison.
Le gradualisme révolutionnaire est une idée pratique développée par Errico Malatesta tout au long de ses rédigés théoriques et qui consistait à définir un mouvement d'émancipation révolutionnaire par la recherche de sa propre liberté politique.
Errico Malatesta définissait le gradualisme révolutionnaire comme le moyen menant (progressivement) vers une situation d'anarchie, rejetant ainsi l'idée du Grand Soir qui amènerait aussitôt à une société anarchiste. Il défend plutôt la révolution comme moyen de propagande des pratiques et idées anarchistes.
[... ] comme la conscience, la volonté, la capacité augmentent graduellement et ne peuvent trouver
l'occasion et les moyens de se développer que dans la transformation graduelle du milieu et dans la
réalisation des volontés au fur et à mesure qu'elles se forment et deviennent impérieuses, de même
l'anarchie ne s'instaurera que progressivement pour s'intensifier et s'élargir encore plus.
Il ne s'agit pas d'arriver à l'anarchie actuellement ou demain ou dans dix siècles, mais de
s'acheminer vers l'anarchie actuellement, demain et toujours.
[... ] chaque coup porté contre la propriété individuelle et du gouvernement, est un pas vers l'anarchie [... ] chaque fois que l'autorité est amoindrie, chaque fois qu'une plus grande somme de liberté est conquise et non mendiée, c'est un progrès vers l'anarchie.
Errico Malatesta, tiré de Vers l'anarchie (1910) dans Le réveil.
Errico Malatesta (né le 14 décembre 1853 à Santa Maria Capua Vetere, dans la province de Caserte, en Campanie, Italie - mort le 22 juillet 1932) est un intellectuel, écrivain, propagandiste et révolutionnaire anarchiste italien.
Étudiant en médecine à Naples et déjà républicain, il adhère à l’anarchisme à la suite de la Commune de Paris (1871). Au congrès de Berne de l'Association internationale des travailleurs (1876), il préconise la « propagande par le fait » comme moyen d'action. Il est condamné à seize mois de prison pour sa participation à l'insurrection de Bénévent (1877). Rentré en Italie en 1914, il est considéré comme le principal responsable de la « Semaine rouge » d’Ancône (7-14 juin 1914). Il occupe une place importante dans le mouvement libertaire international du fait de sa capacité critique et pratique.
Il est avec Pierre Kropotkine l'un des principaux théoriciens du communisme libertaire et élabore le concept de « gradualisme révolutionnaire » qui postule que l'anarchie ne peut être réalisée que par un processus cumulatif d'étapes additionnées.
Hugo Rafael Chávez Frías, né le 28 juillet 1954 à Sabaneta, dans les Llanos, au sud du Venezuela et mort le 5 mars 2013 à Caracas, est un militaire et homme d'État vénézuélien, président de la République de 1999 à 2013.
Élu président de la République du Venezuela le 6 décembre 1999, il est le chef du parti politique du Mouvement Cinquième République de sa fondation en 1997 jusqu'en 2007, date à laquelle il fonde le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Se réclamant du bolivarisme et ayant pour objectif l'établissement du « socialisme du XXIe siècle », il met en place un ensemble de réformes, désigné sous le nom de « Révolution bolivarienne », et comprenant la promulgation d'une nouvelle constitution, une politique de « démocratie participative », et la nationalisation des industries clés. Les ressources naturelles du Venezuela lui permettent de financer un ensemble de politiques sociales, et suscite l’enthousiasme d'une partie de la gauche et des nationalistes-révolutionnaires à l'échelle internationale. Sa politique fait l'objet de controverses : il lui est notamment reproché de ne pas poser les bases d'un développement durable au Venezuela, de gouverner de façon autoritaire et d'entretenir des liens avec plusieurs dictatures.
Atteint d'un cancer au début des années 2010, il est réélu pour un quatrième mandat en 2012, mais ne peut prêter serment et meurt des suites de sa maladie.
Image d'Hugo Chavez brandissant le livre de Noam Chomsky à la tribune des Nations Unies :http://a.abcnews.com/images/International/gty_hugo_chavez_un_2006_dm_130306_wmain.jpg
Un livre de Noam Chomsky, l'intellectuel de gauche américain, virulent détracteur de l'administration Bush, caracole en tête des meilleures ventes sur le site d'Amazon après que le président vénézuélien Hugo Chavez en a fait l'éloge mercredi 20 septembre 2006 à la tribune des Nations unies.
"Les Américains devraient lire ce livre Hegemony and Survival : America's Quest for Global Dominance, plutôt que de regarder Superman", a lancé mercredi le président vénézuélien, brandissant l'ouvrage devant les caméras du monde entier. Son conseil semble avoir été entendu. Quarante-huit heures après son discours, ce livre, publié fin 2003, est devenu numéro un des ventes sur le site en ligne Amazon.com et le troisième ouvrage le plus vendu par la chaîne de librairies américaines Barnes & Nobles.
Traduit en français sous le titre "Dominer le monde ou sauver la planète : L'Amérique en quête d'hégémonie mondiale", le livre de Chomsky, souligne, selon son éditeur français, "l'illogisme et l'injustice" de la stratégie de sécurité nationale adoptée en 2002 par les Etats-Unis.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2006/09/22/un-livre-de-noam-chomsky-s-offre-une-seconde-jeunesse-grace-a-hugo-chavez_816027_3222.html#8Bm8uZ2KT1VLu8o0.99
Enregistrer un commentaire