Si
vous êtes retraité ou bientôt retraité, que votre patrimoine est
essentiellement immobilier avec une assurance-vie en prime pour les
mauvais jours : vous êtes dans le collimateur.
Les projets ont été édictés et confirmés. Vous ne pourrez pas vous plaindre d’avoir été pris en traitre. Comme le dit l’hebdomadaire Marianne : « les retraités vont trinquer » et j’ajoute les futurs retraités aussi... et les indépendants et les prudents : tout le monde va trinquer dans cette affaire (sauf ceux qui le mériteraient bien).
Cela commence avec la CSG.
Vous allez payer plus de CSG.
Comme les poches de l’État sont vides, on joue aux vases communicants. On aide les uns en privant les autres.
Tout le monde est d’accord sur un point :
Comme les poches de l’État sont vides, on joue aux vases communicants. On aide les uns en privant les autres.
Tout le monde est d’accord sur un point :
- D'un côté le coût du travail est trop élevé en France. Il entraine la désindustrialisation rapide de la France mais ;
- De l'autre, les salaires sont trop faibles empêchant la consommation de repartir.
Alors bien sûr on veut vous faire
croire que les revenus d’une entreprise sont comme un gâteau pour lequel
employés et patron se disputent la plus grosse part. Mais la réalité
est que la taille du gâteau dépend largement des règle du jeu et qu’en
plus de fixer les règles, l’État gère —et très mal— la plus grosse part
du gâteau dont il ne connaît rien à la recette.
C’est un grand classique de la psychologie. On appelle ça une projection : l’État reproche aux autres ses propres défauts.
Et plutôt que de régler le problème à la racine,
Monsieur Macron —dans la même logique clientéliste embrouillée de ses
prédécesseurs— a décidé de subventionner le coût du travail par une
augmentation de la CSG.
En effet, les salaires modestes seront exemptés de côtisation chômage et maladie.
Cette cotisation sera à la place
supportée par une augmentation de la CSG qui a l’avantage d’être payée
par tout le monde, y compris les retraités et les indépendants qui,
ironie du sort doivent déjà côtiser pour eux-même à un organisme
défaillant.
Les retraités, les inactifs et indépendants maltraités vont « sponsoriser » les bas salaires.
Brutalement
cela signifie que l’on accepte qu’un salarié ne produit pas par son
travail la valeur nécessaire pour lui assurer une vie digne et qu’il lui
faut le soutien financier de ceux qui ne travaillent pas...
Si vous pensez que l’on marche sur la tête, vous avez raison.
Si vous pensez que l’on marche sur la tête, vous avez raison.
Il est déjà curieux d’accepter un tel déséquilibre et même de l’encourager plutôt que de régler le problème.
Demander aux retraités de payer pour le travail des
actifs qui eux-mêmes paient les pensions de leurs retraités relève du
bricolage malsain où l’on perd complètement la trace de ce que l’on paie
et pourquoi.
Mais surtout : les retraites ne sont pas financées ! On s’apprête à prélever une taxe supplémentaire sur des retraites que l’on sait d’avance ne pas pouvoir payer.
Ce sont les rétraités que l’on sacrifie.
Pas d’argent pour votre retraite
Le rapport annuel du COR —Conseil d’Orientation des Retraites— paru il y a quelques semaines indique que l’équilibre général des régimes de retraites qui devait être atteint « au milieu des années 2020 » ne le sera finalement pas avant 2040...
La formule est pudique et ne veut pas
dire grand chose... On parle d’équilibre du régime mais pas de
remboursement de sa dette. Comme si vous achetiez une maison dont vous
ne pouviez pas payer les mensualités. Est-ce que votre banquier vous
féliciterait de prévoir finalement payer vos mensualités au bout de 20
ans sans même commencer à rembourser celles que vous aurez raté ?
Non, bien sûr. Et c’est d’autant plus
grave que tant que le régime n’est pas à l’équilibre il est à risque et
le risque augmente avec le temps. Mais ce n’est pas grave car ce sont vos retraites que l’on ne paiera pas, pas celles de ceux qui font les budgets.
Malgré la lassitude de ce sujet qui revient tous les 2-3 ans, le risque des retraites est à prendre très au sérieux : si les taux d’intérêts remontent avant les années 2040 ? BOUM.
Il faut bien pourtant que les taux
d’intérêts remontent : ils détruisent notre économie, ils détruisent
notre société (je prépare une lettre sur le sujet).
D'ailleur le COR rappelle les 3 leviers pour équilibrer le régime avant la très hypothétique année 2040 :
- Augmenter les cotisations. C’est a priori exclu puisque le gouvernement cherche justement à alléger les charges.
- Allonger la durée du travail :
c’est déjà en cours et le front social va déjà être suffisamment chargé
par les réformes du travail pour que l’on ne se rajoute pas cette
mesure impopulaire.
- Baisser les pensions : BINGO.
Il faut vous attendre à vous faire rogner votre retraites coup de
griffe après coup de rabot. C’est la seule solution pour éventuellement
éviter la catastrophe sans réformer l’État providence en profondeur. Et
puis un retraité, ça ne fait pas grève (et pour cause) et si ça descend
dans la rue, ça n’agite pas grand chose d’autre que son parapluie : c’est tellement plus facile de s’en prendre au plus faible.
Mais il n’y a pas que votre retraite qui pose problème...
Les propriétaires sont des « rentiers »
Si vous êtes propriétaire et que vous avez fini de rembourser votre emprunt : ATTENTION.
Vous êtes dorénavant « rentier » selon Thomas Piketti mais aussi l’OFCE, le Conseil d’Analyse Économique, France Stratégie et son commissaire général Jean Pisani-Ferry (aussi rédacteur du programme d’Emmanuel Macron).
Ils se sont tous ligués contre vous.
Notez bien qu’habiter un logement que vous avez fini de rembourser ne vous procure aucun revenu, aucune « rente »... Mais ce n’est pas grave. Vous êtes rentier tout de même car vous n’avez pas à payer de loyer ou de remboursement d’emprunt.
Aujourd’hui
un rentier n’est plus quelqu’un qui vit des rentes de son patrimoine,
mais quelqu’un de prudent qui s’est assuré un toit sur la tête.
Peu importe que l’immobilier soit
déjà un des actifs les plus taxés en France. Peu importe que la France
soit un des pays d’Europe où il y a le moins de propriétaires.
Le gouvernement a l’intention de remplacer l’ISF par une taxe sur la « rente immobilière ».
Alors que faire ?
Si vous disposez de plus de 250 000€ de patrimoine financier
(et plutôt 500 000€) vous pouvez bénéficier des conseils d’un bon
banquier privé qui vous aidera à mettre vos économies à l'abri et à les
fructifier.
En dessous de 250 000€ en revanche,
le banquier qui se présentera à vous sera un commercial qui cherchera
—sauf exception— à vous refourguer le produit sur lequel il touchera la
plus grosse rétrocommission.
Alors il faut faire le travail vous-même.
Bien sûr vous êtes à la merci de ce
que l’État veut bien vous verser comme retraite. Bien sûr aussi vous
êtes à la merci de ce que l’État entend vous taxer sur votre patrimoine
immobilier.
Il reste au moins votre capital à préserver voire à augmenter, aussi petit soit-il.
Cela demande un peu de travail mais c’est accessible à toute personne de bonne volonté.
À votre bonne fortune,
Olivier Perrin
PS : Si vous ne me connaissez pas, je suis Olivier Perrin, le Vaillant
Petit Économiste. À partir d’aujourd’hui, je vais vous dire tous ces
petits secrets que les banquiers, journalistes et politiques VUS À LA TV
vous cachent soigneusement.Inscrivez-vous ICI à La lettre du vaillant petit économiste.
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