mardi 17 mars 2015

Mon propre éveil citoyen

En 2005, le référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe proposait aux électeurs un texte synthétique d'une quarantaine de pages au lieu du traité lui-même en comprenant 800 ou 900. Mais faute de formation en droit constitutionnel, j'ai été bien incapable de lire et comprendre les 40 pages du résumé. 
 
J'en ai tiré la conclusion que tous les électeurs n'avaient pas la compétence pour faire des choix réfléchis et j'ai donc orienté ma réfléxion vers le permis de voter, vers la compétence, vers une sorte de technocratie.
Extrait : "Un permis de conduire existe bien pour ceux qui veulent emprunter les routes avec un véhicule motorisé. Conduire implique une responsabilité vis-à-vis d'autrui, une connaissance (le code), un savoir-faire. Pourquoi n'envisagerait-on pas un permis de voter ?"
 
J'ai ainsi découvert les écrits d'Olivier Drochon, auteur du livre "La Faillite de la Démocratie, De la nécessité d'un permis de voter".
 
Pour illustrer mon sentiment d'alors, je citerai Jacques Brel :
"Mettez onze imbéciles d'un côté, dix philosophes de l'autre ... Les imbéciles l'emporteront. C'est ça la démocratie."
 
Mais à l'époque, il y a une chose dont je n'avais pas mesuré la portée. C'est qu'en 2008, les représentants du peuple ont fait exactement l'inverse de ce que le peuple avait choisi : dire "non" au Traité.
Reformulation du texte dans le traité de Lisbonne
Suite au rejet de la Constitution, les gouvernements européens (réunis en conférence intergouvernementale) ont préparé en 2007 le traité de Lisbonne, reprenant les principaux éléments de cette constitution. Valéry Giscard d'Estaing a déclaré, concernant le traité de Lisbonne :
« Ils sont partis du texte du traité constitutionnel, dont ils ont fait éclater les éléments, un par un, en les renvoyant, par voie d'amendements aux deux traités existants de Rome (1957) et de Maastricht (1992). (...) La conclusion vient d'elle-même à l'esprit. Dans le traité de Lisbonne, rédigé exclusivement à partir du projet de traité constitutionnel, les outils sont exactement les mêmes. Seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils. La boîte, elle-même, a été redécorée, en utilisant un modèle ancien, qui comporte trois casiers dans lesquels il faut fouiller pour trouver ce que l'on cherche ».
Le gouvernement français n'a pas proposé de nouveau référendum à ses citoyens au motif que ce nouveau traité n'est pas une Constitution européenne. Une révision de la Constitution française, effectuée par la voie du Congrès le 4 février 2008 au Château de Versailles, a permis la ratification du traité lui-même par la voie parlementaire le 8 février.

Mon véritable éveil citoyen date de 2012 quand j'ai lu en détail les programmes des candidats à l'élection présidentielle. Ce retour aux textes puis la comparaison avec ce qu'on nous en disait dans les médias fut tellement contrastée que j'en ai conclu à la manipulation orchestrée, délibérée, condamnable des médias. Les deux candidats susceptibles de l'emporter étaient ménagés, cajolés par les journalistes, tandis que tous les autres étaient raillés, avec une malhonnêteté intellectuelle flagrante (prendre un extrait sans le contexte, le modifier, le caricaturer, puis considérer que la paraphrase est l'original ...) pour qui avait lu les programmes.

L'affaire Dieudonné m'a permis en 2014 d'identifier plus clairement les chefs-d'orchestre de cette manipulation médiatique. Mon blog est régulièrement alimenté par ses vidéos ou des réflexions autour des thèmes qu'il soulève (Cf. début d'année 2014)

Fort heureusement, je découvre que je ne suis pas le seul à partager cette analyse en écoutant Chronique d'un éveil citoyen - épisode 1 L'électrochoc Dieudonné d'Alban Dousset.
J'ai hâte de visionner la suite de sa chronique.

En ce début 2015, je découvre (peut-être) une échappatoire à la situation angoissante dont Dieudonné est le révélateur. Il s'agit des analyses du professeur d'économie et de droit Étienne Chouard. Conférencier infatigable, il déclare « chercher la cause principale des injustices sociales ».

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