lundi 16 mars 2015

Scrutin à vote unique transférable

Le scrutin à vote unique transférable (ou système de Hare) est un système électoral destiné à élire plusieurs candidats. Il a été inventé indépendamment par Thomas Hare et également par Carl Andrae. Il a été utilisé en Irlande, à Malte, en Tasmanie, en Australie, et occasionnellement en Estonie et fut utilisé aussi en Alberta (Canada) entre 1926 et 1955. Il est également aujourd'hui utilisé pour certaines élections locales en Nouvelle-Zélande, notamment pour la mairie de Wellington.

Objectifs

Le système de scrutin à vote unique transférable a été conçu pour répondre aux deux objectifs suivants :
  • chaque électeur doit pouvoir choisir son ou ses candidats, sans s'en remettre au choix d'un parti ;
  • le nombre d'élus doit correspondre à une répartition proportionnelle.
Il est à l'heure actuelle le seul type de scrutin répondant à cette double exigence, de proportionnalité et de choix des élus, qui sont généralement perçues comme incompatibles.
Le système de Hare vise à assurer la représentation proportionnelle tout en écartant l'influence des partis qui, de par leur fonctionnement propre, peuvent composer des listes ne coïncidant pas avec les souhaits des citoyens, par exemple en plaçant en tout début de liste des candidats bien en cour mais peu appréciés des électeurs en tout diste. Il respecte ainsi pleinement la volonté populaire contre les logiques d'appareils.

Avantages et inconvénients

L'avantage du système de Hare pour les électeurs, comparativement aux autres modes de scrutin proportionnels, est de ne pas permettre aux partis de distribuer les places éligibles selon leurs intérêts propres. Ce qui est un avantage pour les électeurs peut évidemment être perçu comme un inconvénient par les appareils des partis privés du pouvoir discrétionnaire de constitution des listes.

L'inconvénient certain du système de Hare est sa mise en œuvre délicate tant pour l'électeur, contraint de classer les candidats, que pour les agents de dépouillement. En outre, le système de Hare souffre comme tout scrutin proportionnel de la possibilité de ne pas aboutir à une majorité politique stable au sein de l'assemblée élue.

Fonctionnement

Le scrutin se déroule dans une circonscription comportant au moins deux sièges à pourvoir et où l'électeur, bien que ne votant que pour un candidat, a la possibilité de noter sur son bulletin un second, un troisième, …un n-ième candidats. Pour chacun de ces candidats supplémentaires, le vote de l’électeur lui sera transféré si le candidat placé avant lui obtient le quotient électoral lui permettant d'être élu ou est éliminé.
Chaque électeur dresse donc une liste ordonnée des candidats. Puis vient le dépouillement.
La première étape consiste à calculer le nombre de voix minimal permettant d'être élu. Si v est le nombre de votants et n le nombre de sièges à pourvoir, ce nombre est E\left[\frac{v}{n+1}\right]+1 où E est la fonction partie entière. En effet, le ou les candidats qui obtiennent au moins ce nombre de voix sont nécessairement élus car il ne peut pas exister plus de n candidats possédant un nombre de voix équivalent.
Ensuite, on détermine parmi les premiers de liste ceux qui atteignent ou dépassent ce quota. Si aucun candidat n'atteint ce quota, le candidat qui obtient le moins de voix est éliminé et ses voix sont reportées au second de la liste dans chaque bulletin où il figurait en tête de liste.
Quand un ou plusieurs candidats atteignent le quota, ils sont définitivement élus. S'ils ont dépassé le quota, l'excédent de voix est distribué équitablement aux seconds de chaque liste. Si la totalité des sièges est pourvue, on s'arrête. Sinon on refait un compte des voix en comptant ces portions de voix. On s'arrête quand les n sièges sont pourvus.

Exemple

Imaginons une élection demandant l'élection de 2 candidats parmi 4 (A, B, C, D).
Sur 100 électeurs, le système de classement donne :
  • ABCD : 28 voix
  • ACDB : 14 voix
  • BCAD : 15 voix
  • CABD : 17 voix
  • DBCA : 26 voix
Le calcul du quota donne E(100/3) + 1 = 34.
Le calcul des voix sur le premier de liste donne : A = 42 ; B = 15 ; C = 17 ; D = 26
Le candidat A est donc élu avec 8 voix d'avance qui sont réparties sur les seconds choix des 42 électeurs ayant voté pour lui. On obtient alors au second passage :
  • BCD : 28 / 42 × 8 = 5,3
  • CDB : 14 / 42 × 8 = 2,7
  • BCD : 15
  • CBD : 17
  • DBC : 26
Le calcul des voix sur le premier de liste donne : B = 20,3 ; C = 19,7 ; D = 26
Personne n'atteint le quota. Le candidat ayant le moins de points est éliminé : c'est C. On obtient donc :
  • BD : 5,3
  • DB : 2,7
  • BD : 15
  • BD : 17
  • DB : 26
Le calcul des voix donne B = 37,3 et D = 28,7. B est alors élu par transfert de voix.

Le système de Hare défendu par Louis Blanc

Présentation

Le système de Hare a eu les faveurs de Louis Blanc, homme politique et historien français du XIXe siècle. Selon lui, le but à atteindre, par ce mode de scrutin particulièrement « important et éminemment démocratique », est « la représentation proportionnelle des minorités ». Toutefois, il tient à préciser : « je n’entends pas dire que le système de Hare soit parfait ; mais ce qui est sûr, c’est qu’il offre des avantages nombreux, et de l’ordre le plus élevé »  .
Pour plus de clarté, et avant d’analyser les conséquences de ce système sur la vie politique, il divise la procédure en huit temps : la candidature, le vote, le transfert des bulletins au bureau central, la mise en place d’une liste, la nomination des mandataires ayant atteint le nombre de voix nécessaire, la gestion démocratique des bulletins qui s’en suit, la nomination des mandataires ayant besoin des bulletins où leur nom est inscrit en seconde position pour compléter les rangs si besoin, et ainsi de suite suivant le principe jusqu’au moment où tous les postes sont pourvus. L’égalité démocratique se voyant dès lors optimisée, l’exercice du pouvoir est au service et sous la dépendance du démos souverain. La défiance laissant place à la confiance, tout rapport de force est supprimé et la paix civile assurée.
Dans un premier temps, il faut concrètement établir « un bureau central dans la capitale, et des scrutateurs dans chaque district électoral. Aux élections générales, toute personne désirant se porter candidat aurait à faire connaître son nom, son adresse et sa profession au registre général, en désignant le district électoral pour lequel elle se présente. Le registre général publierait une liste des districts électoraux par ordre alphabétique, avec les nom, profession et adresse de chaque candidat. » Ainsi, quiconque souhaitant être membre de l’État-serviteur et disposé à en accepter le statut, c’est-à-dire la responsabilité et la révocabilité, peut se porter candidat. Il n’y a en somme aucune capacité, a priori, requise.
Dans un second temps, « l’électeur voterait par bulletin signé. Il n’aurait qu’un suffrage à donner, mais il lui serait loisible d’écrire sur son bulletin autant de noms qu’il le jugerait convenable. Ces noms, il les choisirait à son gré, ou parmi les candidats de tel ou tel district, ou sur la liste générale des candidats pour tout le royaume, et il les écrirait sur son bulletin dans l’ordre de ses sympathies, afin que son vote, joint à l’ensemble des votes, pût servir, comme il sera expliqué plus loin, à faire passer le deuxième nom, si le premier n’obtenait pas la majorité voulue, ou faire passer le troisième, si les deux autres n’avaient pas le nombre de suffrage suffisant. »  Notons que ce serait la fin du bulletin secret principalement en raison d’une nécessité technique pour la nomination des élus. Ceci procède, pour Louis Blanc, à un mouvement général d’émancipation passant par le fait d’assumer ses choix idéologiques. Par ailleurs, la possibilité de choisir plusieurs candidats, multiplie la chance d’en voir au moins un élu.
Ensuite, dans un troisième temps, « tous les bulletins seraient transmis par les scrutateurs des divers districts électoraux au bureau central. Là le registraire général diviserait le nombre des bulletins reçus par celui des représentants à élire, et le quotient donnerait le chiffre des électeurs requis pour faire un député. Par exemple, en admettant que la Chambre dût se composer de 650 membres et qu’il y eût 6 500 000 bulletins, répondant à 6 500 000 électeurs, il faudrait 10 000 électeurs pour faire un député, et quiconque aurait obtenu 10 000 suffrages sur toute la surface du royaume, prendrait rang parmi les représentants du peuple. ». Les abstentions ne sont pas prises en compte. Dans son esprit, il n’y a aucune raison de proposer des représentants à ceux qui ne souhaitent pas en avoir. Par ailleurs, si aucun candidat ne rencontre les faveurs d’un citoyen, libre à celui-ci de se présenter pour faire connaître ses idées. Le système le permet très facilement. La contestation devient alors plus difficile et la paix civile se voit un peu plus garantie.
En quatrième temps, « le registre général formerait une liste des noms placés en tête des bulletins, en les inscrivant dans l’ordre indiqué par le nombre des suffrages obtenus. Les candidats dont le nom figureraient en première ligne sur 10 000 bulletins — toujours dans la supposition de 6 500 000 électeurs et de 650 députés — seraient proclamés membres de la Chambre. »
Cinquièmement, « s’il arrivait que le nom d’un candidat fût écrit en tête de plus de 10 000 bulletins, on ne ferait servir à sa nomination que le chiffre strictement nécessaire, soit 10 000 bulletins qu’on choisirait sur le nombre total, d’abord parmi ceux qui viendraient des électeurs de la localité où il s’était porté candidat et ensuite parmi ceux qui contiendraient le moins de noms ». C’est là que se justifie, techniquement, le bulletin signé. En effet, c’est le seul moyen de connaître la localité des votants lorsqu’au bureau central a lieu le dépouillement.
Sixièmement, « lorsqu’un bulletin aurait servi pour l’élection d’un candidat, il serait mis de côté, attendu que, si on le faisait servir à l’élection d’un autre ou de plusieurs autres, il en résulterait que certains électeurs pourraient avoir plus d’un vote, ceux par exemple qui se trouveraient avoir mis en tête de leur bulletin un nom très populaire ».
Septièmement, « dans le cas où les candidats élus comme il vient d’être dit, ne seraient pas en nombre suffisant pour compléter la Chambre, c’est-à-dire dans le cas où il y aurait moins de 650 noms écrits chacun en première ligne sur 10 000 bulletins, le registre général formerait une liste des candidats dont les noms occuperaient 10 000 fois, sur les bulletins restés disponibles, soit la première, soit la seconde place, et ceux-là aussi seraient proclamés députés ».
Enfin, huitièmement, « dans le cas où la Chambre ne serait pas encore complétée, on procéderait de la même manière avec les noms écrits sur les bulletins restants soit en seconde, soit en troisième ligne, et ainsi de suite ». Ceci permet au bulletin d’avoir une réelle portée.

Synthèse

En résumé, tout le monde peut être candidat, il suffit pour cela de s’inscrire sur le registre général du district. Lors de l’élection, les électeurs inscrivent sur leur bulletin signé le nombre qu’ils veulent de candidats dans l’ordre de leurs préférences. L’électeur peut choisir sur son district et/ou au niveau national les personnes de leur choix. Aucune contingence géographique, administrative, de richesse ni d’habitation ne vient limiter le vote. Les bulletins, une fois remplis, sont rassemblés et comptés au bureau central. Une division entre le nombre de bulletin et le nombre de sièges s’opère ce qui nous donne le nombre de bulletin nécessaire pour un siège, le ratio. Dès lors, un classement a lieu en fonction du nombre de bulletins obtenus. Les noms ayant dépassé le ratio trouvé sont élus directement. Or, si un nom très populaire se retrouve sur un grand nombre de bulletin, on privilégie les votes venant de la localité du candidat et ceux sur lesquels un petit nombre de candidats a été inscrit. Cela ne vient alors pas gêner les candidats des autres localités et met en avant les bulletins ayant un choix précis. Par ailleurs, une fois le bulletin utilisé, il est mis de côté étant entendu que le principe d’un vote par personne doit être respecté. Enfin, s'il reste des sièges vacants à l’Assemblée, une liste est faite avec les noms qui arrivent soit en première soit en seconde place sur les bulletins restant. Dès lors, ceux qui recouvrent le nombre de scrutins nécessaire sont élus et ainsi de suite. S'il reste des places, c’est avec les noms inscrits soit en deuxième soit en troisième place. Pour Louis Blanc, ce mode de scrutin optimise la représentation en fonction du bulletin et permet ainsi une meilleure adéquation entre l’électeur et l’élu.
Après cette présentation, Louis Blanc conclut alors que « le mécanisme en est beaucoup moins compliqué qu’on ne serait tenté de le croire au premier abord. En réalité, l’opération sur laquelle il repose n’a rien de plus difficile que le triage des lettres à la grande poste ». Ce système, qui n’est pas de Louis Blanc mais auquel cet auteur adhère, permet une meilleure représentativité des diverses opinions d’un pays. Par ailleurs, il lime à la base les partis ou les jeux d’influence locaux néfastes au bon exercice démocratique du suffrage universel en permettant un choix optimisé des candidats sur l’ensemble du pays.

L’intérêt philosophique et politique d’un tel système

Au-delà du bien-fondé mathématique, il y a une portée politique et philosophique qu’il convient de relever. Pour Louis Blanc, tout système qui « étouffe » les minorités n’est au bout du compte en rien démocratique, il ne peut être qu'oppressif. L’objectif est bien de faire en sorte que la voix de chaque électeur puisse compter, du mieux possible, pour le candidat de son choix au niveau national. En effet, si la limite est atteinte, si la mobilisation politique est efficace, toutes les idées peuvent avoir au moins une voix au sein de l’Assemblée.
Pour rendre plus limpide sa démonstration Louis Blanc met en scène la situation suivante :
« Quoi ! je nomme Pierre à Paris, et je dois me tenir pour bien et dûment représenté si Paul est nommé à Bordeaux ! Passe encore si le pays n’était divisé qu’entre deux grands partis se disputant le pouvoir, et en présence dans chaque collège ! Mais en dehors de ces deux partis, je puis appartenir à une opinion dont il me plairait fort de préparer l’avenir ; je puis faire partie d’une minorité éparse dans le pays et qui, bien que trop faible pour l’emporter dans un collège quelconque, serait cependant assez forte pour former une section du corps électoral, si les membres qui la composent votaient ensemble ; je puis enfin vouloir pour mandataire, d’accord en ceci avec beaucoup d’électeurs répandus çà et là, un homme sans influence locale, sans relation avec les partis en vue, sans engagement avec les opinions du jour, mais d’un caractère élevé et d’un esprit aussi supérieur qu’indépendant. Dans ce cas, je le demande, à quoi me servira ma qualité d’électeur ? Il faudra, ou que je donne ma voix à un homme qui ne représente mon opinion que très imparfaitement, et alors mon vote est à moitié perdu, ou que je m’abstienne, et alors il est perdu tout à fait . »
On peut comprendre aisément l’intérêt philosophique de l’approche choisie. Toutefois, cela relève d’une conscience politique individuelle aiguisée car dans le cas contraire, si l’on précipite la thérapie, le choix des candidats risque d’être le reflet de la violence économique qu’ils subissent.
Louis Blanc cherche ensuite à mettre en perspective le projet de Hare pour y apporter la justification de sa limite car un constat doit être fait : toutes les minorités qui ne peuvent atteindre le nombre de voix requises n’auraient pas de représentant dans l’Assemblée. Pour Louis Blanc, « c’est là un malheur inhérent à la nature des choses ». C’est un principe de fonctionnement, au même titre que la présomption de la justesse des décisions à l’Assemblée. D’un point de vue pratique « le nombre des sections électorales est fatalement déterminé par le nombre des députés à élire » et, dans le fond, « il est assez naturel qu’une opinion ne pèse dans la balance des destinées publiques que lorsqu’elle se trouve avoir acquis un suffisant degré d’importance numérique » .
Serait ainsi assurée, et non d’une manière parfaite mais du mieux possible, « la représentation, proportionnellement au nombre, de chaque section du corps électoral. Toute minorité serait représentée, pourvu qu’elle se composât d’autant de citoyens qu’il en faudrait pour faire un député, eu égard au nombre des membres à élire ». Certes, le principe de fonctionnement laisse une fraction du souverain sans représentant à l’assemblée, mais une fraction aussi minime que possible et qui reste libre de communiquer sur ses idées dans la presse ou dans des réunions publiques, libre de s’unir à d’autres minorités en France de façon à atteindre le nombre de suffrages nécessaires. Ainsi, « nulle opinion de quelque importance numérique ne risquerait d’être réduite au silence, ou désarmée ». Ce mode de scrutin permet alors d’ouvrir l’ensemble des possibles au maximum pour les électeurs. La liberté politique pour les citoyens votant mais aussi pour ceux qui souhaitent être candidats est garantie : c’est la Démocratie.
Par ailleurs, la responsabilité de l’élu et de l’électeur est réaffirmée. Pour l’élu, son mandat lui impose de défendre les idées pour lesquelles il a été choisi. Pour l’électeur, ce mode d’organisation du scrutin permet une réelle responsabilisation en rendant concrètement applicables toutes les idéologies. Il ne pourrait y avoir de vote simplement contestataire. De plus, le principe du vote à bulletin signé obéit à la même logique d’émancipation individuelle en rendant l’électeur responsable de ses idées.
Enfin, un intérêt politique conséquent serait aussi la résultante de ce mode d’organisation de l’élection : celui de permettre l’élection de personnes indépendantes des partis politiques. Pour être élu, « il ne serait plus indispensable (…) de se faire l’instrument d’une coterie influente ou l’esclave d’un parti »23. En conséquence, « chaque vote aurait toute la valeur qu’il doit et peut avoir. Chaque membre de la Chambre représenterait un corps électoral, disséminé peut-être, mais unanime. Par cela même le représentant et le représenté seraient identifiés l’un à l’autre. Ce qui serait représenté à la Chambre, ce serait, non plus des pierres, mais des hommes. »
De plus, Louis Blanc précise que certains principes comme celui de la « représentation locale » ou « le principe majoritaire » peuvent continuer à exister à côté du « droit des minorités » , et tout ceci, à nouveau sans aucune source de conflits au niveau du souverain populaire. L’Assemblée, et non la rue, devient le lieu où se règlent les oppositions.
Relevons enfin que la concurrence entre les candidats se ferait nationalement ce qui ne peut qu’élever le niveau général des débats. À l’Assemblée, les membres présents seraient en conséquence les meilleurs de chaque ordre d’idée. La vie politique du pays ne pourrait ainsi que mieux se porter.
Se dessine alors avec plus de netteté le projet politique de Louis Blanc concernant le suffrage universel et la représentation proportionnelle des minorités. Finaleemnt, l’Assemblée ainsi nommée est un agrégat de minorités plus ou moins importantes dont les membres votent suivant le principe majoritaire. Dans l’idéal, les débats devraient permettre l’apparition d’un compromis, chose toujours plus simple à trouver dans une Assemblée représentant le plus précisément possible la quintessence populaire qu’à l’échelle d’un pays entier. Par ailleurs, comme la légitimité du pouvoir ne peut être contestée, qu’il n’y a pas de rapport de défiance, c’est bien à une obéissance citoyenne consentie qu’aspire notre auteur (tout comme dans l’atelier social). De plus, cette assemblée qui est, pour ainsi dire, la conscience du souverain est aussi un cran de sécurité pour la paix civile car elle est responsable et peut être révoquée rapidement en raison de la fréquence des élections. Le peuple souverain, la démocratie (démos : le peuple/ cratos : le pouvoir) se voit ainsi optimisé sans pour autant prétendre à la perfection.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Scrutin_%C3%A0_vote_unique_transf%C3%A9rable

2 commentaires:

Je a dit…

Thomas Hare (né en Angleterre, le 28 mars 1806 mort le 6 mai 1891) était un promoteur britannique de la réforme électorale. Il a étudié le droit, et a été admis au Barreau en novembre 1833. Il a ensuite publié plusieurs ouvrages sur les décisions des juges. En 1853, il devient inspecteur des organismes de bienfaisance et a par la suite été commissaire adjoint de la Royal City Charities Commission, à propos de laquelle il a publié plusieurs livres. Il a été membre du parti conservateur britannique.

Il est l'un des inventeurs du scrutin à vote unique transférable. À l'origine, son projet de système électoral prévoyait de faire de l'Angleterre un seul énorme électorat (plus tard, il est passé à 800) au sein duquel chaque électeur devait signer et vérifier son vote. En 1873, toutefois, il a adapté ses idées pour tenir compte du vote secret. En vertu de la méthode Hare, il suffit de diviser le vote par le nombre de sièges pour constituer un quota, après quoi l'excédent devait être distribué «au hasard».

Il se fait promoteur de la représentation proportionnelle dans ses célèbres ouvrages Machinery of Representation (1857) et Treatise on the Election of Representatives: Parliamentary and Municipal (de 1859 à 1873). Dans la préface de la quatrième édition de ce dernier, il dit sa conviction que la représentation proportionnelle saurait «... mettre fin au fléau de la corruption, de la violence et du mécontentement lié à la restriction du pouvoir de sélection du choix de l'électeur ». Un grand nombre d'études ont été réalisées sur son système et plusieurs sociétés ont été créées dans le monde entier pour plaider en faveur de son adoption, bien que Hare ait fait remarquer que son régime n'était pas destiné à porter le titre de «représentation des minorités».

Finalement, avec l'aide de contemporains tels que John Stuart Mill et Catherine Helen Spence, Hare a popularisé l'idée de la représentation proportionnelle dans le monde. Il est d'ailleurs abondamment cité et son système de pensée électorale plébiscité dans l'ouvrage de Mill Considérations sur le gouvernement représentatif. La reconnaissance permanente de son nom dans le système de Tasmanie est peut-être opportun en dépit d'être à gauche de ses propositions initiales. Sa mort en mai 1891 a eu lieu plusieurs années avant la première utilisation de la représentation proportionnelle en Tasmanie, en 1897.

Le siège de Londres de la Société de la réforme électorale porte son nom en son honneur.

Je a dit…

Carl Christoffer Georg Andræ (14 octobre 1812 - 2 février 1893) était un homme politique danois et un mathématicien. De 1842 jusqu'à 1854, il a été professeur de mathématiques et de mécanique au Collège national militaire. Andræ a été élu à l'Académie royale danoise en 1853. Au cours de l'année suivante, il est devenu ministre des Finances dans le cabinet de Bang avant de devenir à son tour le président du Conseil du Danemark de 1856 à 1857 comme chef du cabinet des Andræ. Après avoir été remplacé comme président du Conseil par Carl Christian Hall en 1857 Andræ a continué d'être ministre des Finances au sein du cabinet du Hall I jusqu'en 1858. Réputé individualiste, il n'a jamais officiellement adhéré à aucun groupe politique après la défaite des libéraux-nationaux, mais est resté pour le reste de sa vie un sceptique, conservateur de facto, spectateur de la lutte constitutionnelle.

Bien que profondément convaincus du bien-fondé de l'usage de son mode de scrutin à vote unique transférable pour l'élection des représentants et prêt à le défendre dans l'enceinte du Parlement, il ne fait aucun effort pour le porter à l'attention des scientifiques et hommes d'État dans d'autres pays.