mercredi 11 mars 2015

Tirage au sort en politique

En politique, le tirage au sort désigne des mandataires (magistrat, député ou autre décideur) par le hasard parmi un ensemble de candidats ou parmi l'ensemble des membres d'un groupe (citoyens d'une ville, d'un État,...).

Dans la première démocratie connue, la démocratie athénienne, le tirage au sort était prépondérant pour toutes les institutions exécutives et juridiques.

« Il est démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort, et oligarchique qu'elles soient électives » Aristote.

Les citoyens en assemblée (ecclésia), avec des notions de citoyenneté (homme libre de la Cité) que le recul historique peut nous permettre de critiquer (femmes libres, métèques et esclaves exclus), votaient les lois, proposaient, discutaient.

Le tirage au sort fut également utilisé dans les républiques italiennes pour désigner les dirigeants, ou encore en Suisse pour lutter contre la corruption des élus. D'anciennes et beaucoup de nouvelles expériences sont et seront à lister, lors des dernières élections européennes (2014) les listes d'un mouvement furent toutes issues d'un tirage au sort transparent.

L'usage du tirage au sort pour la sélection de décideurs était généralement considéré comme une des caractéristiques importantes de la démocratie et reconnu pour son caractère égalitaire.

De nos jours il est utilisé pour former des jurés populaires (les jurés d'assise) aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Belgique pour désigner une assemblée constituante en Islande (révolution islandaise), et d'autres expériences dont certaines se développent.
  
Assemblée constituante

La Constitution islandaise adoptée en 1944 sur le modèle de la Constitution danoise n'a pas connu de grandes révisions. Les faiblesses de ce texte apparaissent au grand jour au moment de la crise financière islandaise qui déclenche à l'automne 2008 un mouvement révolutionnaire non violent, la révolution islandaise, dite aussi révolution des casseroles, entraînant la chute du gouvernement dirigé par le Parti de l'indépendance (droite). L'Alliance sociale-démocrate et le Mouvement des verts et de gauche forment un gouvernement de coalition intérimaire, avant de remporter une victoire historique lors des élections législatives d'avril 2009. Dans leur programme, figure entre autres l'élection d'une assemblée constituante.
La loi constitutionnelle adoptée le 16 juin 2010 par l'Althing prévoit l'élection d'une Assemblée constituante  (en islandais : Stjórnlagaþing) de vingt-cinq représentants, qui a pour mission de proposer des amendements à la Constitution du 17 juin 1944.
En octobre 2010, elle est précédée par la désignation d'une Assemblée nationale de mille personnes tirées au sort qui produit un cahier des charges précisant les points qui doivent être traités par la nouvelle Constitution. Un Comité constitutionnel de sept personnes réalise ensuite une étude de sept cents pages pour préparer le travail de l'Assemblée constituante.
Le 27 novembre 2010, cinq cent vingt-deux candidats se présentent aux suffrages suivant un scrutin à vote unique transférable, qui voit l'élection de quinze hommes et dix femmes. La participation n'est cependant que de 35,95 %.

2 commentaires:

Je a dit…

Révolution islandaise

Le 15 novembre 2008, plus de 6000 manifestants protestent devant le Parlement islandais

La révolution islandaise, aussi appelée révolution des casseroles, est un ensemble de mouvements de protestations survenus à partir d'octobre 2008 en Islande, principalement à Reykjavik, sa capitale. Ces mouvements de protestations naissent alors que les trois banques principales du pays, dont Landsbanki, se déclarent en faillite en moins d'un mois. A la télévision, le Premier Ministre de l'époque, Geir Haarde en appelle à "Dieu pour sauver l'Islande", ce qui est notable dans un pays qui n'est pas habitué aux références religieuses en politique.

Constitution du mouvement

C'est une initiative de Hördur Torfason qui est à l'origine du mouvement. Cet auteur-compositeur islandais organise le 11 octobre 2008 le "One man's protest" devant l'Althing, le Parlement islandais. Mais cette initiative ne fait que reprendre un mouvement débuté la veille. En effet, dès le 10 octobre, 200 manifestants réclament devant le bâtiment de la Banque Centrale d'Islande la démission de son Directeur, Davíð Oddsson.

Très vite, un rendez-vous hebdomadaire est fixé, et les manifestants se regroupent sous l'étiquette de la Voix du Peuple. Le 18 octobre 2008, les participants aux rassemblements sont plus de 2000, ce qui représente un centième de la population de l'agglomération de Reykjavik. Chaque semaine, autant de manifestants se regroupent, souvent équipés d'instruments de cuisine. Le 25 octobre, plus de 2000 manifestants défilent dans les rues de Reykjavik. Des actions symboliques sont menées : on brûle en public des drapeaux des banques qui ont fait faillite, on hisse celui de la chaîne de distribution Bónus sur le porte-drapeau du Parlement.

Echo politique

Très vite, le Mouvement des verts et de gauche, un parti politique de gauche radicale, prend fait et cause pour les mobilisations.

Je a dit…

Le scrutin à vote unique transférable (ou système de Hare) est un système électoral destiné à élire plusieurs candidats. Il a été inventé indépendamment par Thomas Hare et également par Carl Andrae. Il a été utilisé en Irlande, à Malte, en Tasmanie, en Australie, et occasionnellement en Estonie1 et fut utilisé aussi en Alberta (Canada) entre 1926 et 19552. Il est également aujourd'hui utilisé pour certaines élections locales en Nouvelle-Zélande, notamment pour la mairie de Wellington.