vendredi 4 mai 2018

De l'inversion des mots.

Extrait d'une conférence d’Étienne Chouard.

« Il y a une inversion des mots, d'abord je ne suis pas un citoyen.
Un citoyen c'est autonome, il vote lui-même ses lois.
Moi je ne suis qu'un simple électeur, c'est-à-dire que je suis hétéronome : je subis la loi écrite par quelqu'un d'autre.
Nous appeler citoyens c'est nous payer de mots, on se la pète mais on est rien du tout.
Qu'est-ce que l'on fait dans cette démocratie ? Dans cette prétendue démocratie. Qu'est-ce qu'on a comme droits ?
On a le droit de désigner des maîtres politiques qui vont tout décider à notre place pendant 5 ans.
On les désigne parmi des gens que l'on n'a même pas choisi en plus c'est les plus riches qui les choisissent.
Dans le cas, éventuel, où ils nous trahissent au dernier degré, on n'a pas le moindre moyen de résister.
Alors c'est vrai qu'on a la liberté d'expression mais absolument sans aucune force contraignante.
On a le droit de blablater, si ça n'a pas d'effets on a le droit, dès que ça change quelque chose c'est un massacre.
Et nous appelons ça démocratie, c'est de notre faute. Nous devrions faire la grève de ces mots menteurs. Nous devrions refuser d'appeler démocratie ce qui est son strict contraire.
Nous participons à notre impuissance politique en acceptant d'appeler démocratie ce qui est la négation même de nos droits.
C'est-à-dire que quand on accepte d'appeler ça démocratie, on n'arrive même pas à formuler la solution. On a besoin de la démocratie mais on n'arrive pas à le dire puisque le mot est pris par son contraire. C'est génial d'avoir inversé les mots, c'est du Big Brother absolument. »

Aucun commentaire: