Dans une note de huit pages intitulée "Emmanuel Macron,
l'économie en marche arrière", les Economistes atterrés ont passé à la
loupe les propositions économiques du candidat Emmanuel Macron. Le résultat est sans appel : sous la plume de Dany Lang (université Paris-13) et Henry Sterdyniak, directeur du département Economie de la mondialisation de l'OFCE, ils étrillent le programme du leader d'En Marche!. Il n'est à leurs yeux ni socialiste, ni écologiste mais "néo-libéral" :
"'Progressiste' uniquement pour ceux qui pensent que le progrès consiste à imposer à la France d'aller vers le modèle libéral."
Pour eux, celui-ci s'inscrit non seulement "dans la continuité de la politique menée par Hollande et Valls", mais il va "dans la même direction" que celui de François Fillon : celle des "demandes du grand patronat" - même si le second adopte "une stratégie plus gradualiste". En résumé :"Macron est le porte-parole rêvé de cette technocratie [de Bercy] étroitement liée aux milieux financiers qui rêve de voir appliquer ces idées rétrogrades sous des apparences civilisée."
Ce qu'il reprochent à ce programme "néo-libéral" ?- L'absence de remise en cause des "politiques d'austérité imposées par les instances européennes". Selon les auteurs, Macron ne remet pas en question la "logique de l'Europe actuelle, celle d'un fédéralisme tutélaire, mettant les gouvernements élus sous la tutelle d'institutions technocratiques". Ce qui risquerait d'aboutir à une harmonisation fiscale et sociale aux dépens des plus fragiles.
- "La continuité économique" de la politique menée par François Hollande, sans "aucun objectif ambitieux, ni en matière de croissance ni en matière d'emploi".
- "L'uberisation généralisée" de l'emploi, ou "l'implosion du droit du travail" amorcée par la loi Travail. La formation promise par Macron ? "Un mythe". La réforme de l'assurance chômage ? Elle risque d'aboutir à "une prestation universelle dont le niveau serait très bas" et à "un contrôle aussi tatillon qu'inutile"… Au final, selon les Economistes atterrés, c'est sur les salariés que pèseront les efforts, quand rien n'est demandé aux "actionnaires, spéculateurs, financiers et dirigeants d'entreprise".
- Des recettes inadaptées : les baisses d'impôts risqueraient d'engager la France "dans la concurrence fiscale" ; les exonérations et baisse de cotisation de jouer contre l'emploi ; la réforme de l'ISF de se transformer en "cadeau pour les plus riches" ; ou encore la baisse de la taxe d'habitation de peser lourd sur les collectivités locales…
- Le primat de l'austérité, "politique restrictive incapable de relancer les débouchés des entreprises".
- L'absence criante de propositions en matière de régulation financière, de transition écologique, de relance industrielle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire