lundi 27 mars 2017

La voiture bio-sourcée a… 73 ans

Par publié le à 08h30

Dès les années 1930, Henry Ford avait mis ses ingénieurs au défi de développer une voiture 100 % naturelle, et ils y sont arrivés en 1941 ! Mais trop en avance sur son temps, le projet de voiture en chanvre a été enterré avec l’entrée des Etats-Unis dans la seconde Guerre Mondiale.

La voiture bio-sourcée a… 73 ans
1941, la carrosserie bio-sourcée est au point, avec la Hemp Body Car de Ford.


À l’heure où constructeurs et équipementiers nous vantent les mérites des matériaux bio-sourcés dans les voitures du futur, force est de constater que l’approche n’est pas nouvelle ! Ainsi Henry Ford, l’un des grands visionnaires de l’automobile du XXe siècle, demanda-t-il au début des années 1930 à ses bureaux d’études de développer une voiture 100 % naturelle. Une démarche d’autant plus naturelle pour lui qu’il était proche du monde agricole auquel il fournissait déjà beaucoup de tracteurs.
C’est ainsi que fut présentée le 14 août 1941 la Hemp Body Car (la voiture à carrosserie en chanvre) développée sous la houlette de Lowell Overly. Si le châssis et quelques renforts étaient encore métalliques, celle-ci disposait d’une carrosserie entièrement réalisée en matériau plastique obtenu à partir de graines de chanvre et de soja, renforcé par des fibres de sisal et de paille de blé. De fait, le matériau développé par les chimistes de Ford comportait 70 % de cellulose et 30 % de résine phénolique. Selon les sources, il semble que la cellulose utilisée était issue à 50 % de la paille, 10 % du chanvre et 10 % de la ramie (ortie de Chine).

Des gains importants en fabrication

Pour la réaliser, 14 panneaux moulés en forme de 3/16 de pouce d’épaisseur (4,76 mm) étaient assemblés sur une structure tubulaire. Cette carrosserie était plus légère et plus résistante qu’une carrosserie acier de l’époque, et aussi moins chère à fabriquer. Dans une interview accordée au New York Times lors de la présentation, Henry Ford estimait : « Les matériaux plastiques peuvent coûter un peu plus cher à fabriquer que l’acier, mais nous anticipons des économies très importantes sur toutes les opérations de peinture et de finition ». Et de fait, la Hemp Body Car devait être proposée à 900 dollars - contre 1 350 dollars pour un modèle équivalent en acier. De plus, la carrosserie reprenait sa forme initiale après un choc et ne rouillait pas. Enfin, tous les vitrages étaient réalisés en acrylique. Au total la Hemp Body Car pesait environ 1 000 kg contre 1 500 kg pour une voiture équivalente de l’époque.
Mais le recours aux biomatériaux ne s’arrêtait pas là. Ainsi les pneumatiques étaient-ils composés d’un mélange de substances naturelles inventé par Thomas Edison, qui était un grand ami d’Henry Ford. Enfin, le carburant utilisé par le moteur V8 de 60 cv était de l’éthanol, obtenu lui aussi à partir du chanvre.
Seulement Henry Ford n’avait pas prévu que les Japonais attaqueraient Pearl Harbor le 7 décembre 1941, entraînant les Etats-Unis dans la seconde Guerre Mondiale, et envoyant le prototype au placard. Et lorsque celle-ci se terminera, Henry Ford, alors âgé de plus de 80 ans, aura passé la main. Les aciéristes qui avaient aidé à gagner la guerre régnaient en maîtres et l’utilisation de ressources renouvelables était du domaine de l’utopie.
Les temps ont changé et la prise de conscience de la fragilité de notre écosystème est en bonne voie. Alors le chanvre peut revenir sur le devant de la scène automobile avec par exemple l’annonce de la création de Automotive Performance Materials (APM) par Faurecia et la coopérative agricole Interval.
Et ça, c’est nouveau !

 Jean-François Prevéraud

Sourcehttps://www.industrie-techno.com/la-voiture-bio-sourcee-a-73-ans.33285

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est surtout le pétrole qui est responsable de la diabolisation du cannabis ... Henri Ford a eu sa fondation en échange de l'abandon de son projet de commercialiser à grande échelle sa Ford modèle 1941 carrosserie en chanvre et bio carburant de chanvre dans son projet de chaîne de carburant vert!

Ceux qui ont financé cette fondation Ford ne sont autres que Rockefeller Standard Oil (premier actionnaire privé de la Reserve Federal Bank, ou FED, banquer émettrice du dollar us) et la Banque Rothschild (propriétaire privé de la Banque d'Angleterre).

Anonyme a dit…

Le cannabis sativa, c'est pour l'alimentation et l'industrie, on le cultive en France, et le chanvre indien qui se cultive dans les pays chauds est celui qui est riche en THC, substance récréative et médicamenteuse. C'est quand même deux plantes assez différentes, si ce n'est la forme des feuilles.

Pourquoi parler des deux à la fois ? Cela a un peu emmêlé le débat.

Anonyme a dit…

Faux ! Le chanvre indien est mon sujet le thc (tetrahydrocanabicol ) de la plante femelle (non fécondée) est celle qui produit le carburant, le textile et même le papier si l'on veut que sa qualité soit optimum ...

Le mâle, quant à lui, est moins performant car il est peu résineux.

Je a dit…

La Fondation Ford (en anglais The Ford Foundation), a été créée le 15 janvier 1936 par l’industriel Henry Ford, fondateur de l'entreprise de construction automobile et son fils Edsel Ford; d'après Wikipédia.

Rockefeller Standard Oil et la famille Rothschild ne sont donc pas les fondateurs de cette fondation en 1941 ou 1942 mais peut-être ont-ils quand même été de généreux et très intéressés donateurs juste après la mise au point de la "Hemp Body Car de Ford".

Je relève aussi que l'article Wikipédia définit la Fondation Ford comme "une organisation philanthropique". C'est peut-être le cas aujourd'hui mais à ses débuts (jusqu'aux décès des deux fondateurs en 1943 et 1947), elle se consacrait à des investissements locaux, puis elle se développa et diversifia ses dons.

Une remarque sur l'industriel Henri Ford : ce fut l'un des principaux soutiens dans l'ascension d'un certain .. Adolf Hitler ! Mais leur relation cessa en 1941 quand les États-Unis d'Amérique et l'Allemagne entrèrent en guerre.