jeudi 24 décembre 2015

Qu'est devenu le socialisme ?

Depuis plusieurs années, force est de constater que le FN a récupéré les valeurs qui étaient jadis celles de la droite (le nationalisme) et de la gauche (le socialisme). 

A la télévision, on ne fait que parler de l'immigration (avec une connotation de "racisme") mais c'est un aspect devenu presque secondaire parmi beaucoup d'autres à la lecture du programme du nouveau FN (et en plus, c'est de l'immigration "choisie" au sens de "profitable au pays").

Mis à part le nationalisme (remplacé par la préférence à l'Union Européenne), autant les partis de droite restent fidèles à leur ligne économique (le libéralisme) autant les partis de gauche n'ont plus rien de gauche. 

Lors d'une conversation sur un forum, j'ai été confronté à mes limites sur la connaissance de l'histoire du socialisme et notamment sur l'opposition entre Staline (que certains célèbrent encore de nos jours malgré les millions de morts dont il est responsable !) et Trotski (qui influence toujours des partis comme Lutte Ouvrière et Nouveau Parti Anticapitaliste).

Je ne pouvais pas rester sans en savoir plus sur Lev Dadidovitch Bronstein Trotski dit "Léon" Trotski.
Après un bref détour par un dictionnaire encyclopédique, j'ai pu constater que je ne m'étais qu'en partie trompé en l'associant à l'adjectif "soviétique" puisqu'il a contribué à la naissance de l'URSS aux côtés de Lénine
Le différent avec le successeur de Lénine, Staline, n'est venu qu'ensuite, et plus sur la forme (la stratégie) que sur le fond (bien que Trotski ait critiqué la bureaucratisation de la Russie) : "révolution permanente" contre "révolution pays par pays". 

Mais, pour le coup, j'ai voulu en savoir plus sur la "galaxie" du socialisme. 
C'est très intéressant l'utilisation multiple de ce terme ...

Première surprise : le dictionnaire encyclopédique de ma bibliothèque fait remonter le socialisme à Platon qui, dans sa "Cité idéale", préconise l'abolition de la propriété privée !

En utilisant mes propres mots, je dirais que le socialisme est un courant philosophique et économique qui vise à plus de justice sociale (moins d'inégalité entre les citoyens). Ce courant remet en cause le concept de propriété privé. Mais au-delà de ce tronc commun, on trouve des socialistes étatiques (prêts à instaurer un despotisme), d'autres anarchistes (donc opposés à l'existence d'un Etat coercitif; ce qui est différent du sens usuel du mot "anarchie" synonyme de "désordre"), et encore d'autres qui préfèrent le réformisme (donc la voie légale, électorale, législative) à la révolution violente.

Finalement, le socialisme d'Etat, baptisé "communisme" par Karl Marx, a donné des dictatures terribles. Et le socialisme réformiste s'est dévoyé (du moins les partis censés incarner cette idée) en adhérant au libéralisme. Par exemple, en France, le "Parti Socialiste" n'a plus rien de socialiste, d'après ce que je comprends des définitions du dictionnaire.

Mais franchement, vouloir supprimer les inégalités (c'est-à-dire la concentration des richesses dans les mains de quelques industriels et banquiers) en concentrant les richesses (du moins leur contrôle, leur utilisation) dans les mains de quelques dirigeants du parti unique à la tête de l'Etat, c'était "blanc bonnet" et "bonnet blanc", non ? 
Avec le recul, le socialisme d'Etat, c'était idiot, non ?

La mise en commun des outils de production ne peut réellement s'envisager qu'à petite échelle, selon moi. Finalement, je me découvre des affinités avec le "socialisme associationniste" et des penseurs comme Charles Fourier, Robert Owen et Pierre-Joseph Proudhon ! 



En d'autres termes : la coopérative, c'est le vrai communisme, les entreprises avec des associés et que des associés, c'est du communisme, des sociétés où les employés sont aussi actionnaires, c'est le vrai communisme, etc. Toutes les structures juridiques où les propriétaires et les travailleurs sont les mêmes personnes, c'est ça le vrai communisme ! Il suffit de ne pas distinguer propriété/capital et travail et le tour est joué !

3 commentaires:

Je a dit…

François Marie Charles Fourier, né le 7 avril 1772 à Besançon (Doubs) et mort le 10 octobre 1837 (à 65 ans) à Paris, est un philosophe français, fondateur de l’École sociétaire, considéré par Karl Marx et Friedrich Engels comme une figure du « socialisme critico-utopique », dont un autre représentant fut Robert Owen. Plusieurs communautés utopiques, indirectement inspirées de ses écrits, ont été créées depuis les années 1830.

Je a dit…

Robert Owen, né le 14 mai 1771 à Newtown (comté de Montgomeryshire) (pays de Galles) et mort le 17 novembre 1858 dans la même ville, était un entrepreneur — le premier manager pour Peter Drucker — et théoricien socialiste britannique. Ses idées et ses réalisations ont inspiré un courant « socialiste utopique » baptisé « owenisme », influent durant la première moitié du XIXe siècle. Il est considéré comme le « père fondateur » du mouvement coopératif.

Je a dit…

Pierre-Joseph Proudhon, né le 15 janvier 1809 à Besançon dans le Doubs et mort le 19 janvier 1865 à Paris, est un polémiste, journaliste, économiste, philosophe et sociologue français. Précurseur de l'anarchisme, il est le seul théoricien révolutionnaire du XIXe siècle d'origine ouvrière.

Autodidacte, penseur du socialisme libertaire non étatique, partisan du mutuellisme et du fédéralisme, il est le premier à se réclamer anarchiste, en 1840, partisan de l’anarchie, entendu en son sens positif : « La liberté est anarchie, parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est-à-dire de la nécessité ».

Proudhon publiera plus de soixante livres.

En 1840, dans son premier ouvrage majeur, « Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement », il rend célèbre la formule « La propriété, c’est le vol ».

En 1846, il donne dans son « Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère », une explication de la société fondée sur l’existence de réalités contradictoires. Ainsi la propriété manifeste l’inégalité mais est l'objet même de la liberté, le machinisme accroît la productivité mais détruit l’artisanat et soumet le salarié. La liberté elle-même est à la fois indispensable mais cause de l'inégalité.

En 1848, dans « Solution du problème social », il élabore la théorie du crédit à taux zéro qui anticipe le fonctionnement des mutuelles d’aujourd'hui. Il imagine la création d’une banque d’échange ou « banque du peuple », dont le but est l’abolition de la monnaie, du salariat, la suppression de toute prise d’intérêt et de toute réalisation de profit dans le cadre des structures d’échange entre les individus.

En 1849, dans son livre « Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la Révolution de Février », Proudhon écrit entre autres choses la phrase « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ».

En 1858, antireligieux dans « De la justice dans la Révolution et dans l’Église », véritable somme contre le christianisme, il prône l’abolition de toutes les formes de pensée et d’organisation ecclésiales au profit des formes égalitaires, anti-hiérarchiques.

En 1863, dans « Du Principe fédératif et de la nécessité de reconstituer le Parti de la Révolution » et en 1865 dans « De la Capacité politique des classes ouvrières », il est un des premiers théoriciens du fédéralisme, entendu non pas seulement comme libre association des communes mais comme point de jonction entre l’industrie et la campagne, l’ouvrier et le paysan.

En 1863, dans « Les Démocrates assermentés et les réfractaires », il pose les bases du refus de toute participation aux élections lorsqu’elles sont truquées, dévoyées par le pouvoir bonapartiste, détournées par le système du féodalisme capitaliste, manipulées par ceux qui font et défont les cartes électorales. Il ne condamne pas la démocratie ou le suffrage universel en eux-mêmes mais leur manipulation par les intérêts du capitalisme et de l’État.