dimanche 3 février 2008

Qui a brûlé la bibliothèque d'Alexandrie ?

Il y a trois principales hypothèses pour expliquer la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie :

- la guerre civile romaine entre César et Pompée (env. -50) ;
En -47, les troupes de Jules César incendient la flotte d'Alexandrie ; le feu se serait propagé aux entrepôts et aurait détruit une partie de la bibliothèque. Cet incendie et les différents affrontement (antérieurs ou postérieurs) aurait mené à la perte d'environ 40 000 à 70 000 rouleaux dans un entrepôt à côté du port (et non pas dans la bibliothèque elle-même).

- les conflits de primauté politique et religieuse entre paganisme et christianisme (250 - 350) ;
Les tensions croissantes entre le pouvoir impérial romain paganiste et l'influence religieuse et politique grandissante des chrétiens a suscité des affrontements qui se sont traduits, par exemple, par l'Édit de Théodose en 391 ordonnant, entre autres, la destruction des temples païens. L'hypothèse avancée par certains auteurs est que la bibliothèque d'Alexandrie aurait finalement disparu au cours de ces différents affrontements.

- les conséquences de la conquête arabe (env. 650).
La dernière hypothèse (sur le plan chronologique) impute la destruction de la bibliothèque au calife Omar qui aurait donné en 642 l'ordre de détruire la bibliothèque à son chef militaire 'Amr Ibn al-'As. Cette dernière hypothèse continue de faire l'objet d'une forte controverse, certains la soutenant, d'autres la rejetant. Selon le philosophe Christian Godin (auteur, entre autres, de "La philosophie pour les nuls"), le geste d'Omar correspondrait à l'opinion religieuse selon la quelle "soit les livres confirment le Coran, et alors ils sont inutiles; soit ils contredisent le Coran, et alors, ils sont dangereux/faux/blasphématoires".

Que la destruction de cette bibliothèque ait été "l'oeuvre" des chrétiens ou des musulmans, ou des deux, ce fut un crime intolérable qui plongea l'humanité dans un âge d'obscurantisme, faisant perdre près de mille années au progrès et à la connaissance.

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