Plus encore que le matérialisme antique (Epicure admet l'existence de dieux menant une vie de "rentiers" dans les arrières-mondes), le matérialisme français du XVIIIème siècle est un radicalisme philosophique.
La Mettrie pousse le mécanisme cartésien jusqu'à son extension logique maximale : tout ce que la métaphysique de Descartes attribue à l'âme peut être expliqué comme une modification de la matière. S'il ne s'affirme pas explicitement athée, La Mettrie voit dans la religion une superstition à éradiquer.
Texte de référence : "L'homme-machine" de La Mettrie
La science lui donnera plus tard raison puisque les cellules nerveuses, dans le cerveau, sont le support organique de la pensée.
Le baron d'Holbach partage cette opinion. La matière pense : point n'est besoin d'en référer à une hypothétique âme pour rendre compte des idées. D'Holbach fait preuve d'un optimisme prométhéen dans lequel le marxisme se reconnaîtra. Il prônait et prévoyait d'ailleurs l'émergence d'une société d'athées.
Texte de référence : "Le système de la nature" du baron d'Holbach.
Helvétius traite la morale comme une physique expérimentale. Selon lui, les jugements moraux reposent sur la dynamique élémentaire du refus de la douleur et de la quête du plaisir.
En ce sens, sa philosophie s'apparente à l'empirisme (observation des cas concrets) (en philosophie, les idées dérivent de l'expérience sensible) qui est émotiviste : les idées de bien et de mal sont pensées comme dérivant des expériences du plaisir et de la douleur.
Mais son matérialisme diffère de l'individualisme anarchique. Helvétius est plutôt un précurseur de Bentham, fondateur de l'utilitarisme : "le plus grand bien pour le plus grand nombre" (libéralisme, philosophie dominante de notre monde occidental).
Helvétius attache aussi une grande importance à l'éducation et à la législation. Selon lui, le pouvoir politique, par la mise en oeuvre d'une éducation toute-puissante, peut façonner un ordre social meilleur et fabriquer en série des génies (mais attention : son utopie peut aussi basculer dans le despotisme).
Texte de référence : "De l'esprit" d'Helvétius
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