samedi 2 février 2008

Quelques notions de matérialisme antique

Démocrite (inventeur des concepts d'atome et de microcosme), avec son contemporain Leucippe (inventeur du concept de macrocosme), est le premier philosophe à s'intéresser à l'éducation. L'éducation retrouvera plus tard une place centrale auprès des matérialistes français du XVIIIème siècle et chez Marx.

L'épicurisme consiste à "cueillir le jour" (selon l'expression "carpe diem" du poète latin Horace). Il s'oppose radicalement aux idéalismes (Idées) et aux spiritualismes (Esprit, Dieu). Epicure vivait simplement, prêchait la modération et définissait le "plaisir" (voir ci-dessous). Il donnait son enseignement dans le Jardin, à Athènes. Ce lieu est devenu le symbole de son école; un refuge contre les agitations du monde. Le Jardin était ouvert aux femmes, même hétaïres (c'est-à-dire prostituées) et aux esclaves ! Cette universalité humaine contrastait avec la sélection de Platon et Aristote qui réservaient leurs enseignements aux jeunes gens libres issus de riches familles.

Selon Epicure, la notion de "plaisir" peut se décomposer en trois types :
- les plaisirs naturels et nécessaires (boire quand on a soif, manger quand on a faim ...)
- les plaisirs naturels non nécessaires (boire ou manger avec raffinement ...)
- et les plaisirs non naturels et non nécessaires (ambition, amour des richesses et des honneurs).
Ainsi, il distingue/oppose le besoin et le désir (voir "Citation de Gandhi" du mercredi 30 janvier 2008").

Toujours selon Epicure, la mort ne nous concerne pas : tant que nous sommes en vie, elle n'est pas là, et quand elle est là, nous n'y sommes plus. Cette affirmation peut nous libérer de l'angoisse de la mort, du moins de notre propre mort. La seule crainte à avoir restant la douleur physique dûe à la maladie, aux blessures ou à la vieillesse.
Par contre, les détracteurs d'Epicure affirment que c'est la mort d'autrui qui est la plus angoissante : la perte d'un être cher. Pourtant, en y réfléchissant bien, ne traiterions nous pas mieux nos semblables, ne partagerions-nous pas plus de moments intenses avec nos proches si nous avions l'intime conviction que ces instants pourraient être les derniers ? Les croyances dans "la vie après la mort" nous empêchent de prendre conscience de la valeur ultime du présent.

Pour Epicure, la religion est une superstition qui plonge les hommes dans l'angoisse et le désespoir; tandis que la philosophie a une fonction libératrice.

Textes de références : "Lettres à Phytoclès" et "Lettres à Ménécée" d'Epicure; et "De la nature" de Lucrèce (poème philosophique).

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