mercredi 18 novembre 2015

Et si la cible des terroristes était ... la COP21 ?

La Conférence de Paris sur les changements climatiques aura lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget en France. Elle est à la fois la 21e conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la 11e conférence des parties siégeant en tant que réunion des parties au protocole de Kyoto (CMP-11). Chaque année, les participants de cette conférence se réunissent pour décider des mesures à mettre en place, dans le but de limiter le réchauffement climatique en dessous de °C. Cette convention reconnaît l'existence « d'un changement climatique d'origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène ».
Ce sommet international se tiendra au Parc des expositions de Paris - le Bourget. Il doit aboutir à un accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de limiter le réchauffement mondial à °C d’ici 2100.
En amont de cette conférence, une assemblée s'est tenue pour discuter des enjeux climatiques en Méditerranée à Marseille lors de la MedCop21 les 4 et 5 juin 2015.

Le cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), paru en 2014, prévoit une hausse des températures de 0,3 à 4,8 °C d’ici 2100.
Selon le comité organisateur, l'objectif de cette conférence est « d'aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'impulser/d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone ». À cet effet, l'accord, censé entrer en vigueur en 2020, devra à la fois traiter de l'atténuation — la baisse des émissions de gaz à effet de serre — et de l'adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques existants et à venir. Il s'agira de trouver un équilibre entre les besoins et les capacités de chaque pays. La répartition de l'effort entre les émetteurs historiques et les économies émergentes est l'un des points sensibles de la négociation.
Pour préparer cet accord, chaque pays doit préparer et publier en amont de la COP21 une contribution qui présente un plan de travail concret à même de permettre à l’État concerné de faire sa part au sein de l’effort universel.
La COP21 doit également permettre aux pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, en partie via le Fonds vert pour le climat, afin d’aider les pays en voie de développement à lutter contre le dérèglement climatique.


Mais les attentats dont Paris a été victime laissent planer un gros doute.

Maintenue ? Annulée ou interdite ? La Marche mondiale pour le climat, qui était susceptible d’accueillir des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes dans les rues parisiennes, le dimanche 29 novembre, veille de l’ouverture au Bourget (Seine-Saint-Denis) de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP21), pourrait ne pas se tenir. Le gouvernement devrait préciser, jeudi 19 novembre, lesquelles des centaines d’initiatives, publiques ou privées, en salle ou en extérieur, prévues en marge de la conférence mondiale seront maintenues. Le même jour, la Coalition climat 21, qui regroupe 130 ONG, syndicats et associations, devrait communiquer ses propositions sur l’agenda des initiatives proposées.
D’ores et déjà, la pression est forte pour faire annuler la grande manifestation du 29 novembre, qui devait se dérouler de la place de la République à celle de la Nation, dans l’Est parisien. Sans l’annoncer officiellement, Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, qui recevait une quinzaine d’ONG, mardi matin, a évoqué la nécessité de « revoir le format des mobilisations » et « favoriser celles qui doivent se tenir dans des lieux fermés », selon plusieurs participants à cette réunion.

De son côté, la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, estime aussi qu’il faut reconsidérer les formes de mobilisation. « J’ai moi-même participé, dans la rue, à la marche pour le climat à New York en 2014, et la mobilisation de la société civile est plus que jamais importante, a-t-elle confié au Monde. Mais, avec les attentats, tout cela a changé de dimension, et la responsabilité de mettre des dizaines de milliers de personnes dans la rue n’est pas évidente du tout. »
Dès le 16 novembre, soit trois jours après les attentats terroristes qui ont tué 129 personnes à Paris et à Saint-Denis, le premier ministre avait évoqué l’annulation de « certaines manifestations plutôt festives » et de certains concerts. Et précisé que l’organisation de la manifestation du 29 novembre serait, « d’une manière ou d’une autre, posée ».

Beaucoup, au sein même de la Coalition, ne sont pas loin de partager cette prudence. Et, alors que les organisations qui la composent se réunissent une nouvelle fois mardi soir pour définir une position commune, certaines ont évoqué l’abandon du 29 novembre et se posent des questions sur la suite de l’agenda. Le week-end des 4 et 5 décembre, la ville de Montreuil (Seine-Saint-Denis) doit accueillir le Village mondial des alternatives, avec conférences et réunions, mais aussi de nombreuses initiatives dans la rue, et, le dimanche 12 décembre, des manifestations devaient se tenir au lendemain de la clôture supposée de la COP21, au Bourget et à Paris, autour de la place de la République.

Malgré ces différents points de vue, portant sur la capacité qu’auraient les organisateurs de sécuriser une manifestation de telle ampleur, l’ensemble des associations se sont mises d’accord, lundi soir, pour dire que le combat mené pour la justice climatique ne pouvait pas s’arrêter. « Tout en tenant compte des circonstances exceptionnelles, nous sommes convaincus que la COP21 ne peut pas se dérouler sans la participation ni sans les mobilisations de la société civile en France », ont-elles écrit dans un communiqué. Et d’affirmer que l’ensemble des manifestations devait avoir lieu. « En concertation avec les autorités, nous continuerons à chercher à ce que la sécurité de toutes et tous soit garantie », dit encore le communiqué.
 
La sécurité, c’est le maître mot des autorités, qui redoutent non seulement la possibilité d’un attentat ou d’un tireur isolé, mais aussi les mouvements de panique d’une foule apeurée par des pétards par exemple, comme cela s’est passé place de la République, dimanche en fin de journée. Sécuriser une telle manifestation, mais aussi les dizaines d’autres qui doivent se dérouler en France le week-end des 28 et 29 novembre, demande des effectifs de police et de gendarmerie qui sont, par ailleurs, fortement sollicités pour la protection de nombreux sites, COP21 y compris.

Le gouvernement va-t-il proposer de reporter la Marche mondiale pour le climat ? De l’organiser dans une enceinte fermée, comme un stade ? Ou le ministre de l’intérieur va-t-il tout simplement l’interdire, sachant que les organisateurs ne braveront sans doute pas une interdiction ? Certaines idées ont déjà fleuri, telle la participation des citoyens au moyen de drapeaux accrochés aux fenêtres, comme cela avait été le cas lors du mouvement contre la guerre en 2003, ou encore en décorant tous les arbres dans une ville. Les propositions ne manqueront pas en cas d’interdiction de la manifestation.
Pour l’heure, les organisations souhaitent le maintien de l’agenda, 29 novembre compris. En espérant aussi, pour certaines, de ne plus avoir la responsabilité de la sécurité d’une telle initiative. Réponse jeudi au plus tard.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/17/la-marche-mondiale-pour-le-climat-sera-t-elle-annulee_4812138_4527432.html#AeXkK0huVYWkTIbQ.99

2 commentaires:

Je a dit…

Il faut bien comprendre ce « d'aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d'impulser/d'accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone » signifie.

Cela signifie une réduction drastique et planétaire de la consommation de pétrole d'au moins 20%.

Cela signifie donc une baisse de 20% des ventes de pétrole; donc des revenus de la vente ...

Qui en subirait les conséquences ? Mais les pétromonarchies bien entendu ! L'Arabie Saoudite et le Qatar notamment, deux des pays qui entretiennent des liens idéologiques étroits avec les terroristes djihadistes, et en même temps des liens économiques étroits avec les Etats-Unis et la France !

Je a dit…

Finalement, la COP21 a bien eu lieu, les grandes manifestations ont été annulées, les militants les plus agités ont été emprisonnés et le texte proposé ne s'est accompagné d'aucune contrainte si ce n'est ... de se revoir tous les 5 ans. Un colossal "foutage de gueule" !