lundi 30 mars 2015
Les leçons du scrutin (départementales 2015).
Malgré cette déception, le Front national, qui comptait un seul conseiller général sortant, poursuit sa stratégie d'implantation territoriale. "Petit à petit, le FN tisse sa toile d'élus locaux. La nouveauté, c'est qu'il sait séduire l'électorat urbain et périurbain, les employés, les fonctionnaires", détaille le politologue. Cet ancrage dans les territoires devrait se poursuivre aux élections régionales de décembre, dont le mode de scrutin, qui inclut une dose de proportionnelle, est bien plus favorable au FN.
Selection by lot (allotment)
The random assignment of responsibility to individuals who may or may not be competent has obvious risks, but the system included features meant to obviate possible problems. Athenians selected for office served as teams (boards, panels). In a group someone will know the right way to do things and those that do not may learn from those that do. During the period of holding a particular office everyone on the team is observing everybody else. There were however officials such as the nine archons, who while seemingly a board carried out very different functions from each other.
No office appointed by lot could be held twice by the same individual. The only exception was the boule or council of 500. In this case, simply by demographic necessity, an individual could serve twice in a lifetime. This principle extended down to the secretaries and undersecretaries who served as assistants to magistrates such as the archons. To the Athenians it seems what had to be guarded against was not incompetence but any tendency to use office as a way of accumulating ongoing power.
Source : http://en.wikipedia.org/wiki/Athenian_democracy
samedi 28 mars 2015
"Moins, c'est mieux" ou "besoins naturels et nécessaires", comme dirait Epicure.
Ce documentaire explore des modèles économiques et de nouvelles façons de vivre qui ouvrent la voie à une société post-croissance. La réalisatrice questionne son propre mode d’existence : à quoi doit-elle renoncer pour espérer mener une vie "durable" ? Pour répondre à cette question, elle sillonne les routes de France, d’Allemagne, d’Espagne et d’Angleterre, à la rencontre d’individus pour qui la croissance économique n’est pas la mesure de toutes choses. Elle comprend alors qu’adapter son mode de vie à son environnement n’est pas nécessairement synonyme de privation, de sacrifice et de renonciation au bien-être : dans bien des cas, un tel changement permet au contraire de gagner en qualité de vie.
Source : http://www.arte.tv/guide/fr/048214-000/moins-c-est-mieux
vendredi 27 mars 2015
Soral appelle les Juifs français à prendre exemple sur Zemmour
Dans sa conférence de Lyon, le 26 mai 2014 en compagnie de Gilad Atzmon, l'essayiste Alain Soral a appelé les juifs de France à refuser les manipulations commises par leurs élites, et à rejoindre la démarche assimilationniste d'Éric Zemmour.
Source : https://youtu.be/TTcTLR01nOw
Tirage au sort des élus : Laurent Louis ébranle le Parlement !
Source : https://youtu.be/LwjBEEZdHis
Election vs tirage au sort - l'objection de la grande taille du pays - Étienne Chouard
Extrait de "Étienne Chouard - Sommes-nous en démocratie ? "
http://youtu.be/6LB462z-j70
L'impuissance politique du peuple démontre que nous ne sommes pas en démocratie.
Parce que ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir : c'est au peuple d'écrire sa constitution http://www.le-message.org/
Notre régime actuel n'est pas du tout une démocratie mais une oligarchie ploutocratique (le pouvoir des plus riches).
Argumentation ici : http://lavraiedemocratie.fr/
Les Gentils Virus : pour réfléchir et propager le Message de la vraie démocratie http://gentilsvirus.org/
Source : https://youtu.be/yAHb1UzOr_I
Élection vs tirage au sort : l’objection de la COMPÉTENCE
À propos de la prétendue « incompétence des électeurs » et de la prétendue « compétence des élus », ce petit extrait d’une conférence à Lyon, que Benoît vient de créer (merci à lui) :
Source : https://youtu.be/-nk4kFIPX3M
Juste pour illustrer que peut-être le thème des Non-Compétents est amené à s’introduire dans la culture contemporaine : l’interview d’Alexandre Astier sur le sujet dans la série Kaamelott (deux premières et deux dernières minutes de la vidéo) :
Source : https://youtu.be/jw_RVrh5TcM
Source de l'article, le site Plan C : http://chouard.org/blog/2014/11/02/election-vs-tirage-au-sort-lobjection-de-la-competence/
jeudi 26 mars 2015
Les Constitutions de la France
mercredi 25 mars 2015
La démocratie représentative (des puissants) - Le pouvoir porté par l’argent et les médias
Les sources de ce graphique se trouvent en bas de page.
Total du temps de parole : 205 heures et 20 minutes
Disparité par chaînes entre les candidats
Voici les données d’audience ayant servies à l’établissement du précédant graphique.
Celles-ci révèlent que parmi les chaînes ayant les plus forts taux d’audiences (supposées, exit France Ô) et qui offrent le plus de temps de parole (exit TMC et Direct 8), les chaînes publiques présentent la plus grande disparité entre les candidats, France 2 en tête.
A noter que Jacques Cheminade (le moins médiatisé des dix candidats) est écarté des médias depuis qu’en 1995 il présageait une grave crise financière entre 2005 et 2010 et demandait à ce que des mesures soient prises, tandis que pas un économiste de ces mêmes médias n’aura (publiquement) exprimé d’inquiétudes jusqu’à la veille de la catastrophe qui touchera durablement l’économie mondiale.
Sources du graphique
Recettes : http://www.cnccfp.fr/index.php?art=819
Temps de parole : (du 1er janvier à la veille de la publication de la liste des candidats ; Chaînes généralistes ; Émissions d’information)
http://www.csa.fr/content/view/full/57266
Suffrages exprimés : http://www.presidentielle-2007.net/resultats-premier-tour.php
Calendrier : http://www.presidentielle-2007.net/calendrier.php
Article du site Citoylien.fr : http://citoylien.fr/sur-le-vif/article/la-democratie-representative-des-puissants
mardi 24 mars 2015
Toute la monnaie vient des banques privées
Démonstration
Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sont les banques
commerciales privées qui créent 100% de la monnaie que la population
utilise !
Pour cela, il faut :
- Soit que les populations vendent leur travail, leurs entreprises ou leur production aux banquiers
-
Soit que les populations s'endettent auprès des banquiers pour obtenir
des chiffres immatériels et sans valeur que les banquiers créent à coût
nul, sans travail et sans production !
Source : https://youtu.be/WVVyHkSYKvA
Conséquences
Le système d'émission de monnaie par l'endettement et la prédation des populations a des conséquences. Les voici !
Source : https://youtu.be/pcQLrNlYudk
Départementales : la grosse arnaque !
dimanche 22 mars 2015
Vous avez été un peu plus d’un électeur sur deux à voter dimanche, soit un score légèrement amélioré par rapport à 2011, encore faudra-t-il prendre en compte les votes blancs ou nuls pour avoir une idée précise des suffrages exprimés avant de se réjouir. Pas très glorieux comme résultat.
Quelles ont été les motivations des votants ?
On peut penser que certains se seront déplacés pour voter comme d’habitude pour le parti pour lequel ils avaient l’habitude de voter, sans se poser de question.
Certains auront voté pour protester devant l’impuissance des partis traditionnels, sans se douter que ce sera la même chose avec les nouveaux venus.
D’autres seront allés voter non par conviction, mais seulement pour faire barrage aux précédents.
Enfin, l’attrait de la nouveauté introduite par la parité homme/femme aura sans doute provoqué quelques votes supplémentaires ainsi que l’épouvantail du vote obligatoire.
N’en déplaise à ceux qui vont se réjouir de ce résultat, il n’en reste pas moins que le taux d’abstention aux cantonales est beaucoup plus important que pour toutes les autres élections (sauf les européennes), ce qui veut bien dire que le rôle cette collectivité territoriale est largement méconnu, en particulier dans les zones urbaines, ou que son utilité est contestée.
Il n’y a pas si longtemps, l’UMP parlait de la fusion des conseils régionaux et départementaux, projet annulé par le PS et ses alliés qui malgré tout a relancé l’idée de la suppression des conseils généraux avant de décider de les conserver sous la pressions des lobbies des élus : comprenne qui pourra. Encore que rien n’est figé puisque le projet de loi sur la répartition des compétences entre conseils départementaux et régionaux n’étant pas encore voté, rien n’empêche que les conseils départementaux nouvellement élus consacrent dans le futur leur temps à inaugurer les chrysanthèmes ou au contraire voient leurs compétences augmenter. Tout est possible !
Une curieuse impression…
Tout cela laisse penser que les motivations des électeurs auront été souvent étrangères aux compétences qui seront au final exercées par les conseils départementaux. C’est tout de même un exercice particulier que de convoquer 44 millions d’électeurs pour leur demander d’élire des représentants dont on ne sait pas au moment où on vote quelles seront leurs attributions. J’y vois pour ma part un risque de dérive totalitariste : « puisque nous avons été élus, nous sommes donc légitimes et il ne vous reste plus qu’à être les spectateurs de nos décisions et payer les impôts qu’on vous demandera », semble-t-on nous dire au travers de ce simulacre de démocratie.
A ce rythme on vous demandera bientôt de prendre modèle sur la téléréalité en tapant 1 ou 2 sur votre portable : ça coûtera moins cher.
Quelles seront les conséquences de votre vote ?
…Puisque vous êtes nombreux à ne pas connaître les compétences des futurs conseils départementaux…
Vous avez de fait donné votre feu vert à l’embauche d’un peu plus de 4000 conseillers départementaux qui seront payés grâce à vos impôts, qui vont dépenser environ 3.20 € par an et par habitant pour leurs dépenses de communication et qui auront besoin de petites mains, toujours payés par vos impôts, directement issus des partis politiques et qui ne sont pas forcément compétents pour gérer des compétences mais qui savent y faire pour protéger les élus et favoriser leur réélection, ainsi que des services destinés au fonctionnement des assemblées (chauffeurs, huissiers, secrétariats, hôtesses d’accueil, etc…).
Certains d’entre vous disent que les dépenses de personnel et de fonctionnement des collectivités locales sont trop élevées, mais sont quand même allés voter… Où est la logique ? Trop de fonctionnaires ? Pas forcément, mais trop d’élus, certainement !
En donnant une légitimité à cette collectivité territoriale dont on pourrait se passer au travers des 4000 élus et sans doute autant de « collaborateurs politiques », vous avez évité un plan social qui aurait touché directement les partis politiques notamment leurs ressources financières : vous êtes bien bons !
On comprend mieux pourquoi tous les élus et tous les partis se sont opposés à la disparition des conseils généraux. Ce n’est pas pour cette fameuse gestion de proximité et le pseudo contact avec les citoyens, mais simplement pour conserver un système qui fait les choux gras de tous les élus et partis politiques et qui maintient l’entre soi, le corporatisme et le conservatisme dont l’ultime expression est celle des sénateurs.
Ce n’est pas demain que le paysage administratif français sera lisible et efficace et moins coûteux.
Une autre organisation était-elle possible ?
Oui, en supprimant le conseil départemental, c’est-à-dire les élus et les collaborateurs. Elle consistait à transférer à la Région les compétences en matière de routes, de collèges et de transports, tout en organisant sous forme d’agences départementales (pour éviter les transferts géographiques de personnels) ces compétences pour garder la gestion de proximité. Pour les compétences sociales, la gestion par une agence départementale à laquelle les élus communaux participeraient serait à même de suppléer la gestion par des élus départementaux. Enfin, les intercommunalités (élargies) prendraient en charge la gestion des affaires de proximité et gèreraient les maisons de services publics.
C’est simple, mais les élus et les partis ancrés dans leurs corporatismes et leurs intérêts de boutique n’en veulent pas et les citoyens ne sont pas suffisamment au fait de ce qui se joue dans leur dos subissent et vont voter en croyant que c’est pour leur bien.
Un chiffre pour finir…
En supprimant le conseil départemental dans mon département, les économies réalisables (indemnités d’élus, collaborateurs des partis, communication, etc.,…) se chiffrent à 11 millions d’euros par an, soit le prix d’un collège….
lundi 23 mars 2015
Extrait zapping Canal+ du 06/09/2014 avec Etienne Chouard
Temps de parole durant l'émission de Ce soir ou jamais ou était invité pour la première fois Étienne Chouard :
Attali 18mn10 (29%)
Hue 9mn13
Philippe 7mn59
Gauchet 7mn55
Chouard 7mn09
Goyet 5mn51
Delaume 4mn01
de Vitry 2mn11
La moyenne (1h02mn29s / 8) est de 7mn49.
Attali
que l'on entend déjà à longueur d'années sur toutes les chaînes, et Hue
qui parle pour ne rien dire cumulent 44% du temps de parole à eux deux
pour huit invités, Attali ayant le double du second.
C'est
malheureusement très "représentatif" du traitement médiatique mainstream
habituel, lors des élections notamment, ce que dénonçait justement
Etienne Chouard durant l'émission (financements de campagnes et médias
appartenant aux multinationales ou dans les mains du gouvernement, donc
in fine de ceux qui les font élire) citant Alexis de Tocqueville :
"Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira."
De
nombreuses conférences données par Étienne Chouard sont disponibles sur
Youtube, notamment dans cette vidéo-ci qui concentre différentes
personnalités : https://www.youtube.com/watch?v=zjq4y...
Lire
et écouter également parmi nos contemporains Francis Dupuis-Déri, David
Van Reybrouck, Loïc Blondiaux, Hervé Kempf, Jean-Paul Jouary,...
Ou dans un autre registre Frédéric Lordon, Bernard Friot et bien d'autres personnes tant passionnantes qu'émancipatrices.
Source : https://youtu.be/K-SbjKq3UgE
Chronique d’un éveil citoyen – Episode 9 : La crise financière - un détonateur
mercredi 11 mars 2015
- L'information financière (et générale) circule de plus en plus rapidement entre les différents acteurs. Par ailleurs, les pouvoirs économiques et publics sont de moins en moins en mesure de "contrôler" cette information.
- Découle du 1. >> L'information financière et économique dite "hétérodoxe" ou "critique" est de plus en plus portée à la connaissance des acteurs du marché. Cette connaissance implique qu'un nombre croissant d'acteurs a conscience d'être dans une bulle avant qu'elle n'éclate. Ces acteurs pensent être en mesure de revendre rapidement leurs titres lorsque la bulle financière prendra fin.
- Le processus transactionnel est de plus en plus rapide et automatisé, notamment via l'influence du trading haute fréquence[5] et des algorithmesinformatiques.
- La concentration du capital investi sur les marchés conduit à un nombre très réduit d'acteurs ayant une influence significative sur les marchés. Les crises successives renforcent ce phénomène par une sélection naturelle des acteurs les mieux informés, les plus influents et les plus réactifs. (Cf 1. et 3.)
- La croissance extrême des prix
- Investissement massif / spéculation intense (flux de capitaux importants)
- Perspectives optimistes mais futur incertain
- Levier (surexposition des investisseurs aux risques)
- Rôle de l'état dans la formation de la bulle
- La croissance extrême des prix
- Investissement massif / spéculation intense (flux de capitaux importants)
- Perspectives optimistes mais futur incertain
1) Sortie de la crise financière par le QE (Quantitative easing), c'est à dire la planche à billet, mis en œuvre par la Fed (Banque centrale américaine). Cette politique monétaire conduit à inonder les marchés financiers de liquidité, c'est à dire d'argent "gratuit" puisque prêté par la Fed à 0% d'intérêt.
2) Ces liquidités de la Fed conduisent à un gonflement extraordinaire des actifs financiers (obligations et actions). Logiquement, cette politique monétaire ultra-abondante aurait dû conduire à une explosion
du prix des matières premières et particulièrement des valeurs refuges telles que l'or et l'argent. Cependant, il apparaît que les banques centrales interviennent sur les marchés financiers (notamment via les produits dérivés) afin de maintenir artificiellement le prix de ces valeurs refuges au plus bas et de décourager les mouvements de capitaux dans cette direction.
3) Cette politique monétaire permet également à la Fed de financer le déficit américain. Déficit toujours plus élevé puisque proportionnel à une dette publique toujours plus élevée. Ce déficit public permet néanmoins de produire de la croissance économique à crédit (environ 5$ de dette publique pour 1$ de croissance économique). Cette croissance économique artificielle permet de justifier politiquement le dogme néolibéral et l'usage de la planche à billet. Cependant ce mode de fonctionnement ne repose que sur la domination monétaire du dollar.
Futur incertain :
>> Vu ces éléments, on peut s'interroger sur ce qui adviendra lorsque la Fed cessera cette politique monétaire (arrêt de la planche à billet et hausse des taux).
- Levier (surexposition des investisseurs face aux risques)
- Rôle de l'état dans la formation de la bulle
Cet épisode marque la fin de la première saison de cette chronique d'un éveil citoyen.
- La page Facebook dédiée à mes articles et mes vidéos : https://www.facebook.com/articlesalbandousset
- Ma page Rutube : http://rutube.ru/video/person/655112/
- Mon compte Twitter : https://twitter.com/AllBandit
- Mon compte Agoravox TV : http://img.agoravox.tv/auteur/human-iste
- La playlist de « Cause Toujours » qui relaie mes vidéos sur YouTube : http://www.youtube.com/playlist?list=PL9IQXC7V-4xNAcMTn9e934lgc_yYLSXTK
Seconde vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=utC...
Troisième vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=-Ec...
Chronique d’un éveil citoyen – Episode 8 : Comprendre le système monétaire, bancaire et financier
La monnaie dette.
L’apparition des premières pièces de monnaie, mais surtout des premières papiers-monnaies, engendrent l’apparition de ce que l’on nomme « monnaie fiduciaire »[1].
Extrait Wikipédia[2] : « La monnaie fiduciaire est un instrument financier dont la valeur nominale est supérieure à la valeur intrinsèque : la confiance (fiducia en latin) que lui accorde l'utilisateur comme valeur d'échange, moyen de paiement, et donc comme monnaie, repose sur un principe de garantie défendu par une institution centralisatrice.
[…]
On distingue plusieurs niveaux [de monnaie fiduciaire] :
- une monnaie sans valeur en elle-même, mais parfaitement convertible en un bien actuel dont la valeur ne fait aucun doute ; par exemple un billet de papier convertible en or, pourvu que le nombre de billets en circulation corresponde exactement au stock d'or. N'importe quel autre bien de valeur peut convenir aussi bien que l'or (par exemple le Rentenmark, qui permit de vaincre l'hyperinflation de la République de Weimar, avait été adossé à l'ensemble de l'économie allemande,à hauteur de 6 % de la valeur estimée en mark-or des entreprises). Le terme anglais correspondant est "representative money".
- une monnaie représentative d'une reconnaissance de dette par un agent économique en qui on a confiance, garantie ou non par une convertibilité, confiance soutenue par le fait que l'agent économique en question détient, ou détiendra prochainement (parce qu'il est engagé dans une opération rentable), suffisamment d'avoirs réels. Le terme anglais correspondant est "credit money".
- une monnaie absolument dépourvue d'un lien avec des actifs. Le terme anglais correspondant est "fiat money".
Selon cette perspective, la fiat money n'existe donc pas : les monnaies modernes telles que l'euro ou le dollar sont soutenues par un capital réel, qui est le pouvoir de taxation (représentatif d'une dette des contribuables à l'égard des banques émettrices). »
Comme l’illustre très clairement le documentaire de Paul Grignon, nos monnaies modernes sont donc des « credit money » pouvant se traduire comme « monnaies-dettes ». Ces monnaies reposent d’une part sur la confiance qu’en ont ses utilisateurs (nationaux et internationaux), et d’autre part sur le pouvoir de taxation (incarné par l’État).
Après une explication pédagogique du système monétaire et bancaire, le documentaire pose diverses questions :
- Pourquoi est-ce-que les gouvernements choisissent d’emprunter de l’argent aux banques, avec intérêts, quand ils pourraient créer tout l’argent qu’il leur faut, sans intérêts ?
- Pourquoi créer de l’argent à partir du processus de dette ?
- Comment un système monétaire fondé sur l’augmentation perpétuelle (et exponentielle) de la croissance (économique) peut-il être compatible avec une économie durable ?
La TRM revient à une forme sophistiquée de monnaie fondante. Dans l’épisode précédent, j’ai indiqué les raisons qui me conduisent à écarter la solution d’une « monnaie fondante ».
Pour aller plus loin, j’ajouterai qu’une monnaie fondante ne peut être considérée comme une monnaie (économiquement parlant) puisqu’elle serait incapable de remplir sa fonction de « réserve de valeur », fonction qui sert précisément à définir une monnaie en économie.
Le chartalisme (et le néochartalisme) est un mouvement conceptuel auquel je n’adhère pas non plus. En effet, ce mouvement continue de concevoir la monnaie comme une « monnaie dette », c’est-à-dire une monnaie qui ne repose que sur la confiance et le pouvoir de taxation.
Extrait de Wikipédia[4] :« Dans le Chartalisme, la monnaie est principalement considérée comme un bon, un avoir, un coupon pour des taxes à payer. L'argent ainsi créé est appelé monnaie fiduciaire, sa valeur découle des taxes dont il permet de s'acquitter, puis du désir qu'ont les individus d'en épargner pour se les échanger avant même de payer ces taxes. L'État crée la monnaie en dépensant, et détruit cette monnaie en la taxant : la fiscalité sert alors à revendiquer la monnaie et à contrôler la masse totale de monnaie en circulation. »
Le chartalisme me semble être l’essence même de la « monnaie dette » puisqu’il considère la monnaie comme une dette due à l’Etat, une monnaie dette.
De mon point de vue, la monnaie devrait se définir comme un outil économique soumis à l’intérêt général, garant d’une stabilité nécessairement assise sur des éléments physiques.
Une monnaie dette ne repose que sur la confiance des usagers et le pouvoir de taxation de l’État, c’est-à-dire d’un côté un « aléa psychologique » et de l’autre les mesures coercitives des institutions. Dans la théorie chartaliste, l’émission ou la destruction de la monnaie s’incarne directement dans l’état par l’intermédiaire des impôts (= destruction de monnaie) et des dépenses publiques (= création de monnaie). Néanmoins, le chartalisme diffère de notre système actuel puisque les banques centrales gèrent la quantité de monnaie de manière indépendante.
Toutefois, le fait que la monnaie soit soumise à une oligarchie politique (comme elle le serait dans un système dit « chartaliste ») ou à une oligarchie bancaire (comme c’est le cas aujourd’hui) m’apparaît d’un intérêt marginal puisque, en dernier ressort, l’intérêt de ces deux oligarchies convergent vers la domination du peuple.
Ici, on pourrait m’objecter qu’un chartalisme dans un système politique réellement démocratique (Cf.Étienne Chouard) serait nettement plus enviable qu’une monnaie soumise à une oligarchie bancaire.
C’est vrai.
C’est vrai que cela serait plus enviable… mais serait-ce idéal ?
Au même titre que nous devrions sortir d’un système politique oligarchique pour construire une vraie démocratie (Cf.Étienne Chouard), il m’apparaît que nous devrions sortir de la monnaie dette pour construire une monnaie vraiment représentative, une monnaie affranchie de sa tutelle politique, une monnaie qui ne pourrait pas être manipulée pour influencer l’économie, une monnaie qui appartiendrait directement au peuple [et non à ses représentants ou aux seuls citoyens intéressés par la politique], une monnaie qui se cantonnerait à son rôle économique et ses seules caractéristiques fondamentales (unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges) et serait libérée du joug de la politique et des oligarchies économiques.
A ce stade de ma réflexion une monnaie représentative, dont le fonctionnement serait quasiment autonome, est la solution qui me paraît correspondre le mieux à l’intérêt général, au bien commun. Si votre opinion diverge sur ce point, je vous encourage vivement à me porter la contradiction en commentaire.
Le système bancaire et financier.
Extrait de Wikipédia sur les réserves fractionnaires[5] : « Le système de réserves fractionnaires (on parle aussi de « couverture partielle ») désigne le droit pour une banque commerciale de prêter, par des jeux d'écritures, de l'argent qu'elle n'a pas et sur lequel, outre le remboursement par le débiteur, elle touchera des intérêts, sachant toutefois qu'elle devra se refinancer en collectant des dépôts pour maintenir son équilibre de bilan. »
Par ailleurs, les banques qui ont besoin de liquidités à court terme (malgré le système des réserves fractionnaires) peuvent également se refinancer auprès de leur banque centrale.
Extrait de Wikipédia sur le taux directeur[6] : « Les banques qui veulent se refinancer à court terme peuvent le faire en payant un intérêt sur la somme qu'elles empruntent auprès des banques centrales de leurs pays respectifs. Cet intérêt est calculé d'après le taux en cours à la BCE. Si ce taux d'intérêt est fort les banques vont limiter leurs crédits sachant que le refinancement leur sera coûteux ; elles auront le comportement inverse si ce taux d'intérêt est faible. »
Il est impératif, ici, de comprendre le système bancaire et financier en quelques mots :
- Interconnectivité.
Le système bancaire international est donc interconnecté et, puisque les banques maitrisent l’intégrité du système des paiements, elles ont un moyen de pression sur les oligarchies politiques qui leurs sont soumises pour beaucoup d’autres raisons.
De manière imagée, on pourrait comparer le système bancaire et politique à des grimpeurs encordés sur une paroi d’escalade : si l’un d’eux tombe, les autres sont obligés de supporter son poids ou de tomber avec lui. C’est exactement ce qu’il s’est passé avec la « crise des subprimes », lorsque le grimpeur des banques américaines est tombé, les autres grimpeurs (que sont les diverses banques internationales et leurs états) ont du encaisser le choc de cette chute (avec de la dette publique) sous peine d’être entrainés avec lui (le grimpeur des banques américaines).
- Précarité
« Selon une étude de décembre 2013 du cabinet AlphaValue, la valeur notionnelle des dérivés s’élevait à 693 tera dollars au premier semestre 2013 […] soit 10 fois le PIB mondial. »[8]
Cette précarité s'incarne également dans la distorsion entre l'économie réelle (En 2007 : 44 800 Md€, soit 2%) et l'économie financière (En 2007 : 2 024 800 Md€, soit 98%).
Il est nécessaire de se figurer la spéculation boursière et les produits dérivés comme un vaste casino.
Un casino dans lequel les joueurs (= les banques) auraient mis en jeu une quantité de jetons correspondant à 10 fois (ou 49 fois) la valeur de l’argent réel qui circule à l’extérieur du casino (l’économie réelle).
Tant que les joueurs restent dans le Casino pour jouer avec leurs jetons, cela ne pose aucun problème. Étrangement, à l’intérieur de ce Casino (= les marchés financiers), les paris se prennent sur des éléments extérieurs au Casino (= l’économie réelle).
Ainsi, lorsque l’économie réelle connait une croissance, cela peut permettre à tous les joueurs de gagner beaucoup de jetons. Malheureusement, lorsque l’économie entre en récession les joueurs commencent à perdre leurs jetons. Les problèmes surviennent lorsque les perdants doivent régler leur ardoise avec « l’argent réel » qui circule à l’extérieur du casino (= l’économie réelle).
Or, les joueurs (= les banques) devront emprunter cet argent à un ami (= l’État) en aggravant mécaniquement la pénurie de liquidités et la récession à l’extérieur du casino (= l’économique réelle) ce qui continuera d’aggraver les pertes des joueurs de casino (= marchés financiers) qui continuent malgré tout à parier sur l’économie réelle…
- Dominance
Cela conduit les Etats-Unis à être le point névralgique du système monétaire international (lorsque le dollar tousse, c’est le monde qui s’enrhume). Cette position dominante a certainement favorisé l’impérialisme qui structure la géopolitique américaine (—> comment dire non à son banquier ?).
Elle conduit les États-Unis à être sujet à un aléa moral[9], c’est-à-dire la perspective qu'un agent (les États-Unis), isolé d'un risque, se comporte différemment que s'il était totalement lui-même exposé au risque.
Pour le dire simplement, si la monnaie des États-Unis n’était pas devenue le système monétaire lui-même, leur politique économique (désindustrialisation/tertiarisation de l’économie, déficits commerciaux), leur politique financière (dérégulation financière, abrogation du Glass-Steagall Act), leur politique budgétaire (déficit budgétaire et rachat massif des dettes publiques par la banque centrale) et leur politique internationale (interventionnisme et impérialisme) seraient nettement moins déviantes et nocives.
Les États-Unis seraient (beaucoup plus) redevables de leur dette publique vis-à-vis de leurs créanciers, de leur déficit commercial vis-à-vis de leurs partenaires commerciaux et de leurs interventions militaires vis-à-vis de la communauté internationale.
Cet article aurait certainement pu être plus précis, aborder la problématique du QE[10] (Quantitative Easing = Planche à billets), donner des perspectives politiques et historiques[11], etc.
Néanmoins, je m’arrête ici et attends avec impatience vos commentaires.
- La page Facebook dédiée à mes articles et mes vidéos : https://www.facebook.com/articlesalbandousset
- Ma page Rutube : http://rutube.ru/video/person/655112/
- Mon compte Twitter : https://twitter.com/AllBandit
- Mon compte Agoravox TV : http://img.agoravox.tv/auteur/human-iste
- La playlist de « Cause Toujours » qui relaie mes vidéos sur YouTube : http://www.youtube.com/playlist?list=PL9IQXC7V-4xNAcMTn9e934lgc_yYLSXTK
Le documentaire de Paul Grignon « l’argent dette » : https://www.youtube.com/watch?v=OoE...
Le dessin animé « Le rêve américain - L'histoire de la plus grande arnaque de tous les temps » (moins précis mais plus ludique) https://www.youtube.com/watch?v=QNb...
Chronique d’un éveil citoyen – Épisode 7 : Penser la monnaie et la dette
mardi 18 novembre 2014
Introduction à la monnaie.
Etonnamment, les premières écritures dont nous disposons sont des écritures comptables. L’apparition du premier média « technique » correspond à une ligne d’écriture comptable ou, plus exactement, à une dette. Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette)
Dans son livre « Dette 5000 ans d’histoire », David Graeber fait l’observation suivante « La différence entre une dette et une obligation morale n’est pas la présence ou l’absence d’hommes armés qui peuvent imposer son respect en s’emparant des biens de l’intéressé ou en le menaçant de lui casser les jambes. C’est simplement le fait que le créancier à les moyens de préciser, numériquement, combien lui doit exactement le débiteur. »[1]
Si l’origine de la monnaie doit être dissociée de la dette [Cf [1]], il est de très fortes probabilités pour que l’apparition de la monnaie (puis de la dette) entre certaines communautés humaines soit issue du désir d’échanger certains biens, c’est-à-dire certaines « propriétés ». En effet, le concept de propriété (communautaire et, plus tard, individuelle) se renforcera (ou apparaîtra ?) avec la sédentarisation des êtres humains et/ou la domestication d’animaux.
La monnaie et la dette ont des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. Initialement, la monnaie et la dette sont des outils sociaux-économiques permettant de gérer les échanges de biens et de services au sein d’une communauté. Au cours de l’histoire (y compris de nos jours), il s’est avéré que le contrôle du couple « monnaie/dette » avait une importance comparable (sinon supérieure) au contrôle du pouvoir politique. Cette réalité fera dire à Nathan Rothschild : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation, et je me moque de qui fait ses lois ».
De nos jours comme par le passé, la monnaie et la dette sont utilisées pour asservir des individus, des peuples, des états, des organisations (Je reviendrai sur cet aspect dans un prochain épisode bien qu’il soit brièvement abordé dans l’épisode 4 avec le documentaire « L’argent dette » de Paul Grignon : http://www.youtube.com/watch?v=kgA2...). Au même titre que la politique, la logique démocratique voudrait que le fonctionnement des monnaies et des dettes soit soumis à l’intérêt général, au bien commun, ou encore, à la souveraineté populaire. Car l’avènement d’une démocratie « réelle » impliquerait une souveraineté populaire pleine et entière (qui ne pourrait être une simple délégation de pouvoir telle qu’elle se manifeste aujourd’hui). Cette souveraineté populaire ne serait pleine et entière que si elle incluait la souveraineté territoriale, la souveraineté monétaire/ bancaire, la souveraineté médiatique et la souveraineté politique (incluant le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire), donc la souveraineté de notre économie politique…
- Perspectives personnelles sur la monnaie.
Par ces trois fonctions, on peut déduire ses caractéristiques :
Unité de compte et réserve de valeur : Pour acquérir ces deux fonctions, la monnaie doit jouir d’une (relative) stabilité :
Pour sa fonction d’unité de compte : Une stabilité dans son usage quotidien, c’est-à-dire que ses utilisateurs doivent s’habituer à la valeur que représente cette monnaie (afin de se comporter comme des acteurs « relativement » rationnels, faire valoir la loi du marché dans le temps…).
Pour sa fonction de réserve de valeur : Une stabilité dans la valeur qu’elle représente. A ce titre, elle permettra aux utilisateurs de cette monnaie de la thésauriser (c’est-à-dire la cacher sous leur matelas) ou de l’investir dans l’économie (livret, épargne, obligation, action…).
Intermédiaire des échanges : Pour permettre les échanges, la monnaie doit être liquide et facilement transportable. Notre évolution technologique permet de résoudre sans difficulté cette problématique grâce aux cartes de crédit, ou même les téléphones portables, qui simplifient l’aspect « Intermédiaire des échanges » et ouvrent un vaste champ des possibles.
La monnaie ne devient un problème économique que lorsqu’elle est utilisée pour asservir le peuple et stimuler le Travail (Cf définition Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_%28%C3%A9conomie%29.)
Au cours d’une interview, Albert Dupontel remarquait que le système éducatif (et à travers lui l’idéologie dominante) conditionne les individus à devenir des consommateurs ou des prédateurs, c’est-à-dire des individus focalisés sur leur volonté de jouissance ou sur leur volonté de puissance politique / économique. Ce n’est pas un hasard si le comportement des individus vis-à-vis de la monnaie (y compris comme réserve de valeur) est essentiellement résumée dans ces deux types d’aspirations individuelles. En effet, ces deux aspirations résument la majorité de nos comportements face au Capital dont la monnaie est elle-même l’intermédiaire.
La cigale et la fourmi
A ce titre, la fable « La cigale et la fourmi » de La Fontaine est une incarnation de nos comportements économiques : jouir ou thésauriser/investir.
Il m’apparaît inutile de débattre de cette fable d’un point de vue moral.
En revanche, l’évidence consiste à observer qu’un comportement de « fourmi » ou de « cigale » sont l’un et l’autre justifiable du point de vue d’une existence humaine. Ainsi, aucun de ces deux comportements ne devrait être pénalisé ou stimulé par la monnaie. Cela ne signifie pas que l’un ou l’autre de ces comportements ne peut pas être préféré en fonction de l’âge d’un individu, de ses conceptions philosophiques, de son sens moral… Autant d’éléments variables lors d’une existence humaine.
D’un point de vue strictement amoral donc, le comportement de fourmi [Travailler beaucoup + Economiser + Réinvestir ou faire des réserves pour préparer l’avenir] doit être considéré de manière équivalente à celui de la cigale [Travailler peu et par obligation + Jouir sans économiser et sans préparer l’avenir]
Pour dépasser cette fable et illustrer nos comportements face à l’Argent, c’est-à-dire au Capital, on pourrait imaginer trois types de comportement différents.
Le consommateur, c’est-à-dire la cigale : Les individus qui préfèrent consommer le « surplus » de leur labeur et/ou travailler moins afin de satisfaire leurs aspirations/convictions.
L’investisseur, c’est-à-dire la fourmi « optimiste » : Des individus qui choisissent d’investir le « surplus » de leur labeur dans diverses organisations afin de satisfaire leurs aspirations/convictions.
La thésaurisation est un droit citoyen, le droit de la fourmi, le droit de se projeter dans l’avenir, un droit qu’aucune monnaie ne devrait nier... Le pourrait-elle ?
Une monnaie fondante
Lorsque l’Etat provoque une forte inflation (cela revient à créer une monnaie fondante) pour décourager la thésaurisation et stimuler le Travail et le Capital afin de générer une croissance économique qui peut dévier de l’intérêt général (obsolescence programmée…) et des ressources disponibles (anticipation de la crise écologique…).
Cela désavantage le comportement strict de la « fourmi » qui ne désire que constituer des réserves pour surmonter l’avenir et incite les individus à se comporter comme des « cigales » : travailler par obligation + jouir sans économiser/investir et sans préparer l’avenir (car la monnaie perd régulièrement de sa valeur). Cela encourage les individus à ne se projeter que dans une optique court termiste du style « après moi le déluge » qui pourrait en dire long sur l’état lamentable de notre société, sur sa boulimie consommatrice, son manque de sobriété qui n’a d’égal que sa vulgarité.
Bref, la monnaie fondante contrevient à l’une des fonctions primaires de la monnaie définit par Aristote : « La réserve de valeur »
Une monnaie fondante pourrait-elle abolir la thésaurisation ?
Non. La thésaurisation consiste à stocker de la valeur, or, si vous savez que la valeur d’une monnaie est instable, qu’elle se déprécie avec le temps, mais que vous souhaitez néanmoins « conserver » cette « valeur » pour l’avenir, vous trouverez un moyen détourné de « conserver » cette « valeur » : vous achèterez des métaux précieux ou diverses choses de valeur que vous pourrez revendre lorsque vous aurez besoin de cette valeur « épargnée » par la dépréciation de la monnaie.
Une monnaie fondante pourrait-elle stimuler l’investissement ?
Non. En effet, lorsqu’une monnaie perd 10% de sa valeur par an, il faut au minimum que l’investissement rapporte plus de 10% pour être préféré à la thésaurisation… sans parler du risque que l’investissement soit infructueux. Abolir l’investissement revient à abolir la création d’entreprise… or, sans création d’entreprise l’économie (et avec elle la société) s’asphyxie.
Une monnaie fondante pourrait-elle stimuler la consommation ?
Non. Elle ruinerait l’épargne des ménages et comme nous l’avons vu plus haut, elle encouragerait la thésaurisation (physique) contre l’investissement, cela anéantirait l’économie et avec elle : la consommation.
- Matières premières renouvelables (énergies renouvelables, agriculture et diverses cultures…)
- Matières semi-renouvelables (le bois, les ressources halieutiques…)
- Matières non renouvelables (métaux, minéraux, énergies fossiles…)
Ainsi, lorsque la productivité augmenterait (comme c’est le cas depuis plus d’un siècle), la valeur de cette monnaie augmenterait.
De la même manière, si la productivité diminuait (du fait, par exemple, de notre incapacité à surmonter l’épuisement des énergies fossiles), la valeur de cette monnaie se déprécierait.
Avec une monnaie "neutre", les comportements économiques seraient réaffirmés :
Le thésauriseur : un pessimiste qui craint l’avenir, un individualiste dont « l’épargne » économique n’est qu’un moyen de se protéger du monde.
L’investisseur : un optimiste dont « l’épargne » économique est un « tremplin » économique qui lui permettra d’améliorer le monde et/ou de satisfaire sa volonté de puissance économique.
Le consommateur : un jouisseur invétéré qui ne se soucie pas de l’avenir.
En réalité, comme pour la cigale et la fourmi, aucun de ces rôles ne doit être préféré. Chacun d’entre nous a une part de cigale et de fourmi, une part de thésauriseur, d’investisseur et de consommateur. Nous devons nous méfier du manichéisme et être des individus équilibrés.
- Doit-on renoncer à la monnaie ?
La réponse est évidemment oui : C’est possible. Nous pourrions certainement trouver le moyen de vivre sans monnaie… Nos ancêtres y parvenaient et, aujourd’hui encore, certaines communautés y parviennent (http://www.arche-nonviolence.eu/communautes.php)
En ce qui me concerne, le débat qui devrait avoir lieu, si l’on décidait de renoncer à la monnaie, serait : Est-ce que l’on doit se passer de monnaie ? Sous-entendu, Est-ce souhaitable ? Personnellement, je ne crois pas que ce soit souhaitable.
Les arguments avancés lors du débat :
- Tandis que je soutenais que le travail était un labeur qui méritait une « contrepartie sociale » qui s’incarne aujourd’hui dans la monnaie. On m’opposa que « Le travail* peut être un plaisir » :
L’un des phantasmes contemporains, certainement issu du capitalisme (Cf au livre de F. Lordon, « Capitalisme, désir et servitude »), consisterait à nous faire aimer notre travail et notre servitude. Malheureusement, par nature, le travail est globalement quelque chose de déplaisant. Je ne dis pas qu’il est impossible de prendre plaisir à son travail. Je dis que, pour une majorité de personne, pour la majorité du temps, le travail est un labeur qui demande des efforts et une motivation et qui est une source d’ennui et/ou de souffrance. L’un des rôles majeurs de la dette/monnaie est notamment de rendre la société redevable du labeur des travailleurs.
- « L’argent de l’état (pour payer les impôts) a toujours été imposé de force aux populations. »
- « L’argent [c’est-à-dire la monnaie] doit être « rare » et cela entraine de l’inégalité ».
- « Les bons comptes font les bons amis, ce n’est absolument pas vrai, en fait ça [la monnaie] tue les relations sociales »
Bref, nos obligations morales sont déjà considérables or, ce que permet l’argent, c’est notamment de nous affranchir de certaines de nos obligations morales* en les matérialisant sous forme de dette. Cela ne veut pas dire que les gens renonceront à faire preuve de générosité par l’intermédiaire de dons ou de bénévolat (et pour cause, les dons et le bénévolat existent dans nos sociétés), cela signifie qu’ils ont le choix d’être rémunéré pour les biens et services qu’ils prodiguent ou d’offrir ces biens et services à titre gratuit (dons ou bénévolat).
*Nos obligations morales inhérentes à certains biens et services.
- « Si l'on considère le pouvoir politique comme étant la capacité d'une personne à influer sur la société alors le pouvoir lié à la possession d'argent est un pouvoir politique »
- « Ce n'est pas parce qu'une personne a travaillé plus pour la société qu'elle doit avoir plus de pouvoir politique qu'une autre personne. »
- « L'argent nous conduit inévitablement vers une aristocratie. »
Pour ceux qui suivent régulièrement mes articles, je vous signale
- Deux vidéos développées à partir de mes deux premiers articles :
Mon second article-vidéo : "Chronique d'un éveil citoyen - Épisode 2 : De Dieudonné jusqu'au sionisme" :
http://rutube.ru/video/ead8f0605ec71abd5a95b8bb212b7e83/
- La page Facebook dédiée à mes articles et mes vidéos : https://www.facebook.com/articlesalbandousset
- Ma page Rutube : http://rutube.ru/video/person/655112/
- Mon compte Twitter : https://twitter.com/AllBandit
- Mon compte Agoravox TV : http://img.agoravox.tv/auteur/human-iste
- La playlist de « Cause Toujours » qui relaie mes vidéos sur YouTube : http://www.youtube.com/playlist?list=PL9IQXC7V-4xNAcMTn9e934lgc_yYLSXTK
- Il indique que « La violence et la quantification sont intimement liées. De fait, il est pratiquement impossible de trouver l’une sans l’autre ». Je regrette profondément ce procédé dialectique manichéen qui consiste à attacher un sujet d’étude à « la violence » au moment de l’introduction et de la définition des termes. [C’est un procédé semblable qui conduit B. Friot à assimiler directement la notion économique de « travail » à la violence. Ici, je ne nie pas qu’une forme de violence existe dans la dette ou le travail mais il me semble inadéquat et moralisateur de lier des concepts aussi vastes et complexes que le travail ou la dette à la notion (tout aussi vaste et complexe) de violence.
- Il indique que « Ce n’est pas seulement la monnaie qui rend possible la dette : la monnaie et la dette entre en scène exactement au même moment. ». On peut admettre que l’acte de naissance de la dette est lié à celui de l’écriture, néanmoins D. Graeber manque de rigueur (particulièrement pour un anthropologue) lorsqu’il indexe l’existence de la monnaie sur la dette. En effet, il apparaît que « Les paléomonnaies ont pour fonction de satisfaire des obligations sociales ou rituelles. Elles servent à régler des naissances, des mariages et des deuils, à déclarer la guerre ou à faire la paix et à compenser des meurtres, des injures, des offenses et des dommages physiques ou moraux. Elles sont amenées à changer de mains selon les circonstances. Certaines obligations rituelles nécessitent la détention de paléomonnaies. Il est alors possible de les acheter ou de les emprunter. Les paléomonnaies consacrent des hiérarchies dans la société. Elles peuvent constituer des moyens de pouvoir. Les formes et les usages sont variés d’une société à l’autre, voire à l’intérieur d’une société. » (Source Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie)
- Il indique que « Les économistes distinguent en général trois fonctions de la monnaie : c’est une moyen d’échange, une unité de compte et un moyen de stocker de la valeur. » Ici encore, il y a manque de rigueur manifeste qui contribue à délégitimer les réflexions sur la monnaie en essayant de les cantonner à « la science économique ». Comme cela est évoqué plus haut, c’est Aristote qui, le premier, avait discerné la monnaie en tant que moyen d’échange, unité de compte et réserve de valeur. Dans son traité politique, ce philosophe de l’antiquité analysait les dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques de la monnaie.
- Il indique que « Il est faux que nous ayons commencé par le troc, puis découvert la monnaie, et enfin développé des systèmes de crédit. L’évolution a eu lieu dans l’autre sens. La monnaie virtuelle comme nous l’appelons aujourd’hui est apparue la première. Les pièces de monnaie sont apparues bien plus tard, et leur usage s’est diffusé inégalement, sans jamais remplacer entièrement les systèmes de crédit. ». De mon point de vue cette prétendue « démystification » de D. Graeber est, en elle-même, une mystification ! Si, à notre connaissance, les premières pièces de monnaies (qui datent de 687 av. J.-C.) sont postérieures aux premières écritures/dettes livrées par la civilisation Sumer (6000-3500 avant J.C). Il est donc très peu rigoureux de réduire la « monnaie » aux « pièces de monnaie ». En effet, les palléomonnaies sont une partie intégrante de l’histoire de la monnaie, au sujet desquelles Wikipédia indique que : « Jean-Michel Servet a créé ce terme en 1979. Il désigne une monnaie primitive. La particule monnaie indique que les paléomonnaies remplissent les fonctions qui sont dévolues à une monnaie au sens élargi. Le préfixe paléo signifie qu’aux yeux de Servet ces monnaies ne sont pas des antécédents des monnaies actuelles mais des formes monétaires simples répondant aux besoins du milieu qui les produit. En cela, il rejoint les points de vue de Polanyi ou de Malinowski selon lequel la culture est un tout indivisible dans lequel prend place l’ensemble des institutions. ». En réalité, la « démystification » de D. Graeber confine à la confusion puisqu’il indique en (2.) que la monnaie et la dette entrent en scène « exactement au même moment » pour déclarer, plus tard, en (4.) que la dette, c’est-à-dire « La monnaie virtuelle comme nous l’appelons aujourd’hui est apparue la première ».