mercredi 18 avril 2007

Projet d'espoir - extraits (n°2)

Pages 89 et 90 de "Projet d'espoir", par François Bayrou, édition Plon, 2007:

"Depuis 1981, année après année, le déficit a été toujours davantage creusé et la dette s'est toujours davantage accumulée, jusqu'à atteindre cette année [2007] la somme astronomique de 1200 milliards d'euros [selon le nouveau mode de calcul adopté en 2003 ... sinon nous serions à 2000 milliards !]. [...] C'est une somme astronomique [...]
[...] En supposant que cette dette soit répartie à égalité entre tous les foyers français, chacun d'entre eux devrait rembourser à partir d'aujourd'hui environ 100.000 euros, même si la dette cessait brusquement d'augmenter. C'est l'équivalent d'un appartement moyen ou d'une petite maison, à rembourser à fonds perdus pendant des décennies".

Pages 92 et 93 :

"Pour refinancer la dette, l'Etat français emprunte à cinquante ans (!) des sommes très importantes sur les marchés internationaux. Et grâce à l'extrême confiance que le monde entier place dans l'euro, nous contractons ces emprunts d'une durée sans précédent, au taux sans précédent, invraisemblablement bas, de 3,85%... C'est dire le ballon d'oxygène que l'euro représente pour notre pays dans les années noires que nous traversons.
[...] L'idée que les taux d'intérêt de l'euro vont demeurer durablement bas, dans un environnement international mouvant et dangereux est -parlons prudemment- peu sérieuse.
[...] La bombe sur laquelle nous sommes négligemment assis risque bel et bien d'exploser.
[...] Les taux d'intérêt augmentant, il faudra débourser davantage pour les payer. [...] Une prime de risque accompagnera alors chaque prêt [...] Cette spirale, beaucoup de nos compatriotes la connaissent parfaitement : c'est celle du surendettement."

"La dette est justifiée s'il s'agit de financer des équipements à long terme tels les hôpitaux, les universités, les aéroports. S'agissant des dépenses de fonctionnement de l'Etat, elle n'est pas acceptable. Elle l'est encore moins lorsqu'elle sert à couvrir le déficit de la santé publique, pour laquelle nous empruntons tous les ans une dizaine de milliards d'euros.

Pages 94 et 95

"Cette dette financière s'accompagne d'une autre dette, démographique celle-ci, liée à la charge immense des personnes âgées, de plus en plus nombreuses et de plus en plus âgées vivant dans notre pays, où l'espérance de vie est l'une des plus impressionnantes au monde.
[...] Il est d'autant plus immoral d'ignorer la gravité de cette question et de conduire des campagnes électorales en continuant de promettre, en dépensant des dizaines de milliards par anticipation, dont nous n'avons pas le premier sou. Ce sont des chèques en bois, ou des chèques tirés sur le compte des plus jeunes d'entre nous, que seule l'ignorance des réalités empêche de manifester sous les fenêtres des candidats démagogues.
[Certain(es)] n'hésitent pas à multiplier les engagements de dépenses spectaculaires, à promettre des contributions de l'Etat à tous les secteurs de la nation, des allocations nouvelles, auxquelles s'ajoutent des milliards de promesses de baisse de charges et de prélèvements obligatoires !
Un enfant de dix ans comprendrait qu'augmenter les dépenses et baisser les recettes, c'est accroître le déficit, c'est creuser non pas un trou mais un gouffre."

2 commentaires:

Je a dit…

Un emprunt sur 50 ans avec un taux d'intérêt à 3,85% par an ... ça va faire beaucoup, beaucoup d'intérêts à rembourser !
Il faudrait calculer ça précisément ...

Je a dit…

Grâce au simulateur de "La finance pour tous - Institut pour l'éducation financière du public (https://www.lafinancepourtous.com/calculateurs/credit/calculateur_credit-immo.php), j'ai pu calculer que pour 1000€ empruntés au taux d'intérêt annuel de 3,85% sur une durée de remboursement de 50 ans (600 mois), le coût total de l'emrpunt (les intérêts cumulés) serait de ... 1256€ (du 125% !).

A ce stade, on ne parle même plus d'usure !