lundi 30 juillet 2018

«L'État et les banques, 5 ans après, le hold-up continue» par Myret Zaki et Etienne Chouard

Cinq ans après leur première rencontre, Myret Zaki, rédactrice en chef du magazine économique suisse «Bilan» et Étienne Chouard, professeur, blogueur et militant politique français, se retrouvent pour faire le point sur la situation des relations entretenues entre l’état et les banques. Dérivés financiers, finance de l’ombre, crash systémique, monnaies (locale, scripturale, pleine), banques centrales, keynésianisme, démocratie, constitution, élections, tirage au sort, sont les sujets qui ont été abordés lors de cette longue discussion. La seconde partie de la conférence (questions et discussions avec le public) sera publiée prochainement. Fonderie Kugler - Genève - février 2017 Captation - icyprod Montage et son - usfprod Musique : Mountain Range - It's lonely around People, Too - Bad Panda Records



Source : https://www.youtube.com/watch?v=ckIGqArQI2E&t=3s

«L'État et les banques, 5 ans après» - Questions du public à Myret Zaki et Etienne Chouard.



Source : https://www.youtube.com/watch?v=ymHJd_m3r5o

Cinq ans après leur première rencontre, Myret Zaki, rédactrice en chef du magazine économique suisse «Bilan» et Étienne Chouard, professeur, blogueur et militant politique français, se retrouvent pour faire le point sur la situation des relations entretenues entre l’état et les banques. Après 2 heures de discussion débute une série de questions-réponses avec le public. Fonderie Kugler - Genève - février 2017

25 commentaires:

Je a dit…

Cette conférence "Le hold-up continue" de février 2017 fait suite à celle de décembre 2011 (avec les mêmes intervenants Myret Zaki et Etienne Chouard) dont l'intégralité des échanges est transcrite ici : http://justemonopinion-jeronimo.blogspot.com/2018/07/letat-et-les-banques-les-dessous-dun.html

Je a dit…

Dans cette conférence-ci (2017), j'ai eu non seulement la confirmation que les banques privées créaient ex nihilo la monnaie scripturale (monnaie-dette) qu'elles prêtent à leurs clients (particuliers, entreprises et Etats) mais aussi qu'elles créent la monnaie dont elles se servent pour payer leurs employés.

Ce n'est pas tout !

Vers la fin de la deuxième vidéo ("Questions du public") une personne a expliqué qu'une partie des transactions des banques privées n'apparaissaient pas au bilan.
Il s'agit d'achats/ventes de titres à très court terme effectués par des banques.
Admettons qu'une banque veuille achter un grand nombre d'actions Apple, elle crédite alors le compte du vendeur (avec de la monnaie créée ex nihilo !) puis revend peu après (quelques secondes, ou encore moins, les transactions boursière pouvant s'effectuer à la nanoseconde près) les actions (si possible avec un bénéfice). Cette démarche échappe aux impôts et n'apparaît pas au bilan.
Etienne Chouard a eu l'air de découvrir cette pratique tandis que Myret Zaki a "enfoncé le clou" en affirmant que toutes les opérations de trading se passaient ainsi !
De la monnaie créée à partir de rien pour acheter er vendre des biens réels : des actions d'entreprises (qui viennent à la Bourse pour financer leur besoin en fonds de roulement ... sans passer par des emprunts bancaires !).

Quelle arnaque !
Et quelle (haute) trahison des élus politiques !

Je a dit…

J'ai également appris qu'une loi de "recapitalisation" était un peu partout dans les pays occidentaux entre 2010 et 2012 afin que, en cas de perte, les banques puissent se recapitaliser en puisans sur ... les comptes de leurs épargnants !!!

En d'autres termes : "Je te prends ta monnaie sans rien te demander et, en contrepartie, je te donne un bout de papier pourri."
Du vol légalisé !

Je a dit…

Tout au long de la conférence, Etienne Chouard et Myret Zaki ont présenté une bibliographie.

Les couvertures des ouvrages ont été ajoutés en incrustation dans la vidéo. Je vais les lister ci-dessous.

Je a dit…

En résumé, les conférenciers ont indiqué que, suite à la crise de 2007-2008, les Etats n'avaient que très peu régulé les banques, les obligeant à peine à s'assurer de la solvabilité des emprunteurs.

Mais comme, dans le même temps, les banques centrales ont mis le taux directeur à 0%, ce sont des organismes de crédit qui ont pris la place des banques dans cette spéculation sur les "crédits pourris" sans être eux-mêmes contraints d'avoir les mêmes "garanties" que les banques.

Du coup, plutôt que de réguler tout le monde, il semblerait que Donald Trump s'apprête à revenir en arrière en dérégulant à nouveau les banques ...

Anonyme a dit…

Quelques passages notables

05:36 Dodd-Frank act, finance de l'ombre
17:49 Phase haussière des marchés
21:23 Olivier Pastré
27:22 Inside job
33:30 La finance imaginaire
47:00 La monnaie, l'Etat
51:13 Nous avons cru que la monnaie devait être attachée à quelque chose de précieux, une affaire de perception et de confiance
59:50 Anti-or
01:07:10 Monnaie pleine
01:46:10 Déconomie, Généreux, "richesse, richesse virtuelle..."

Je a dit…

Je ne sais plus si c'est pendant la conférence ou lors des questions-réponses avec le public, mais je suis surpris qu'Etienne Chouard n'ait pas cité David Graeber et son livre "Dette 5000 ans d'Histoire" lorsque Myret Zaki a dit qu'il faut toujours honorer ses dettes, qu'un Etat ne doit pas annuler une dette.

En effet, cet ouvrage commence exactement comme cela. Pages 7 à 11 (dans l'édition française Babel Essai), la phrase "Il est clair qu'on doit toujours payer ses dettes.", formulée par une jeune avocate qui apporte une aide juridique aux associations anti-pauvreté de Londres, lors d'une discussion informelle, hante David Graeber au point qu'il en écrit un best-seller de 667 pages pour démontrer que justement non, "on ne doit pas toujours honorer ses dettes".

Manque de répartie de la part d'Etienne Chouard et/ou du public. Dommage car cela aurait éclairé Myret Zaki, par ailleurs excellente dans son domaine : la finance et la vulgarisation de la finance pour le grand public.

Anonyme a dit…

Le Banquier-Garou

Erreur comptable dans la création monétaire

par Marco Saba, IASSEM, 21 Juillet 2016

Lorsqu'une banque centrale, qu'elle soit partiellement ou totalement privée, acquiert un actif en créant de la nouvelle monnaie, nous avons une appropriation de biens de la part d'une société privée qui abuse d'un droit souverain: le droit régalien de battre monnaie, et le pouvoir d'achat qui en découle. La banque met au passif l'émission de la monnaie en circulation, parce qu'il s'agit au fait d'un passif envers le Trésor souverain du pays où la monnaie a été émise (actuellement BILLETS DE BANQUE EN CIRCULATION, sans l'inclusion de l'argent électronique...). Ce passif - une dette privée qui devrait correspondre à une créance publique - est actuellement "suspendu" parce que la Banque centrale ne liquide jamais sa dette envers le Trésor et le Trésor ne parvient pas à enregistrer l'actif correspondant dans ses livres comptables.

C'est le revenu monétaire, ou seigneuriage, qui reste "suspendu" et non payé par la banque d'émission. Nous assistons donc au paradoxe qu'une société privée ou partiellement privée (comme la BNS, la BCE ou la Federal Reserve) pourrait émettre toute la monnaie suffisante pour s'acheter le pays ou le monde entier, que ce soit directement, ou indirectement par le biais de ses intermédiaires par exemple, sans que l'Etat n'encaisse le revenu monétaire correspondant. Dans les faits, si le passif dérivant de la création monétaire reste non remboursé à son créancier souverain, le Trésor, soit pour les billets de banque soit pour la monnaie électronique, il en résulte un profit occulte à l'avantage de la banque.

Le manque à gagner du Trésor qui en découle est d'autant plus évident que la dette publique croissante n'est pas consolidée par la créance équivalente du Trésor représentant le public. Le Trésor et le gouvernement d'accueil de la BC ont la précise responsabilité de ne pas perpétrer l'absurdité permettant à la banque de s'enrichir au détriment des deniers publics. La façon correcte de comptabiliser la création de monnaie fiduciaire (FIAT) est celle d'inscrire au passif de la BC, sous la voix "MONNAIE EN CIRCULATION", soit les billets de banque soit la monnaie électronique qui se crée à chaque création de dépôt ou de compte courant, monnaie qui n'est pas comptabilisée à l'actif dans les écritures bancaires.

Ce passif doit avoir un montant correspondant dans les actifs de la comptabilité du Trésor à la voix "REVENU DE LA CREATION MONETAIRE" ou "SEIGNEURIAGE MONETAIRE". Ce principe comptable peut tout aussi bien s'appliquer aux banques commerciales quand elles créent la monnaie électronique, en catimini, comme elles font actuellement.

Pour résumer: les banques doivent noter dans leur bilan le montant de la création monétaire, qui doit être mis à jour à chaque création monétaire, et qui doit correspondre à un actif du Trésor. Ce dernier doit ajouter une voix à l'actif correspondant à la monnaie nouvellement créée comme revenu monétaire, ce qui résoudrait la fausse passivité bancaire. On mettrait en évidence une créance publique qui pourrait être consolidée avec la dette publique.

Ce raisonnement est tout aussi valable pour les banques centrales publiques.

Source : http://lebanquiergarou.blogspot.com/2016/07/faute-comptable-dans-la-creation-dargent.html

Je a dit…

Bibliographie d'Etienne Chouard (surtout) et de Myret Zaki pour cette conférence :

- "Main basse sur l'information", de Laurent Mauduit (cofondateur de Médiapart), éd. Don Quichotte

- "La finance de l'ombre a pris le contrôle", "Le risque systémique a quadruplé en 12 ans - Les spéculateurs remplacent les banques - Quelle sera la facture de la prochaine crise ?", de Myret Zaki et Dominique Morisot, éd. Favre

- "Le prix de l'inégalité", de Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie), éd. Les Liens qui Libèrent

- "Le Capital au XXIème siècle", Thomas Piketty, éd. du Seuil

- "La finance imaginaire", "Anatomie du capitalisme : des "marchés financiers" à l'oligarchie", de Geoffrey Geuens, éd. Aden

- "Néolibéralisme versus Etat-providence", "Le débat économique entre classiques et keynesiens", d'Edouard Cottin-Euziol, éd. Yves Michel

- "Au coeur de la monnaie", "Systèmes monétaires, inconscient collectif, archétypes et tabous", de Bernard Lietaer, éd. Yves Michel

- "The new confessions of an economic hitman", by John Perkins

- "Les confessions d'un assassin financier", "Révélations sur la manipulation des économies du monde par les Etats-Unis", de John Perkins, éd. alTerre

- "La Dé-con-nomie", "Quand l'empire de la bêtise surpasse celui de l'argent", de Jacques Généreux, éd. du Seuil

- "Richesse, richesse virtuelle et dette", "La solution du paradoxe économique de Frederick Soddy", de Jean-Paul Devos, éd. Persée

- "Comment les pays riches sont devenus riches. Pourquoi les pays pauvres restent pauvres", d'Erik S. Reinert, traduit par François-Xavier de Guibert, éd. du Rocher

- magazine Bilan, "Le culte de l'entrepreneur", "Réalité et galères de ce superhéros du XXIème siècle", dossier p. 30

Je a dit…

Main basse sur l'information

" S'il faut une refondation de la presse pour garantir son indépendance et l'honnêteté de l'information, elle n'a guère de chances d'aboutir sans une refondation générale de notre démocratie. Si notre presse est entre des mains fortunées, si la télévision publique est toujours aux ordres de l'exécutif, c'est qu'en réalité notre démocratie est plus que jamais malade. C'est que les médias sont plus que jamais contaminés par les ravages tout à la fois du présidentialisme et de l'affairisme. "

Une dizaine d'oligarques parisiens, dont le signe distinctif est de ne pas avoir la presse pour métier, possèdent désormais la majorité des moyens d'information français. Quotidiens nationaux et régionaux, magazines, chaînes de télévision ou de radio : rien n'a échappé à la boulimie d'une poignée de milliardaires, parmi lesquels Vincent Bolloré, Xavier Niel, Patrick Drahi ou encore Bernard Arnault.

Alors que le Conseil national de la Résistance espérait, à la Libération, que la France se dote d'une presse indépendante des " puissances financières ", celles-ci contrôlent aujourd'hui presque tous les médias. Et la normalisation économique se double fréquemment d'une normalisation éditoriale, quand il ne s'agit pas d'une censure pure et simple.

Main basse sur l'information est la première grande enquête sur le sujet depuis le séisme Bolloré-Drahi-Niel.

Je a dit…

La finance de l'ombre a pris le contrôle

L'impasse est dramatique. Mais inévitable : depuis 7 ans, les banques centrales ont enivré les marchés aux taux 0%. C'était cela, le prix de la sortie de crise... Et c'est cela qui causera la suivante. A quand une gouvernance opérante de la finance mondiale ?

Que s'est-il passé depuis la fin de la crise des subprime ? La finance s'est-elle réformée ? Bien au contraire: jamais le risque n'a été aussi élevé. Cette fois, tout s'est passé dans l'ombre. Les courtiers, gérants de fonds, traders et négociants de la finance sophistiquée s'emparent des activités bancaires, tout en opérant en dehors des règles bancaires. Ces dernières se sont durcies, alors le monde de la spéculation s'est échappé dans un univers parallèle: la finance de l'ombre fait crédit aux entreprises et les "dark pools", ces bourses secrètes, redéfinissent les règles du jeu sans consulter les gouvernants.

Le shadow banking, c'est 80'000 milliards d'actifs à haut risque qui ont pris les banques centrales en otage: la moindre hausse de taux d'intérêt, et c'est le krach.

Ce monstre qui prospère dans l'obscurité est pourtant bien la création des banques centrales. La finance de l'ombre reste solvable uniquement parce que les taux sont à zéro. Si la Fed veut enrayer le risque systémique, elle doit relever les taux, mais si elle le fait, la montagne spéculative explosera, emportant avec elle des pans de l'économie réelle.

Je a dit…

Le prix de l'inégalité

Ce livre est consacré à l'un des grands sujets de l'économie actuelle et curieusement assez peu traité : Les inégalités. Dans ce livre majeur Joseph Stiglitz explique comment les inégalités ont ainsi prospéré dans le monde depuis près de 20 ans. Et pourquoi ces tels écarts de richesses entre les plus riches et les plus pauvres sont à la fois inacceptables socialement et extrêmement dangereux économiquement. En effet Stiglitz démontre magistralement qu'il n'y aurait sans doute jamais eu la crise de 2007 si les classes pauvres et moyennes américaines notamment avaient vu leur pouvoir d'achat augmenté régulièrement (il stagne voire décroît aux Etats Unis depuis 2 décennies). Contrairement à la doxa libérale qui pense que moins l'Etat intervient pour réglementer mieux se porte l'économie, l'auteur démontre que c'est précisément cette absence de régulations qui a provoqué la crise. De même contrairement à la doxa libérale qui prétend que l'argent ruisselle spontanément des plus riches vers les plus pauvres, la richesse s'est concentré en un glacis détenu pour l'essentiel par 1% des habitants du globe. Un livre qui bien entendu non content de dénoncer et d'expliquer , toujours avec un remarquable sens pédagogique, propose de solutions et surtout d'autres alternatives à un système économique mondial qui, s'il n'est pas profondément réformé, risque l'effondrement.

Je a dit…

Le Capital au XXIe siècle

La répartition des richesses est l'une des questions les plus vives et les plus débattues aujourd'hui. Mais que sait-on vraiment de son évolution sur le long terme ? La dynamique de l'accumulation du capital engendre-t-elle inévitablement sa concentration toujours plus forte entre quelques mains, comme l'a pensé Marx au XIXe siècle ? Ou bien les forces équilibrantes de la croissance, de la concurrence et du progrès technique conduisent-elles spontanément à une réduction des inégalités et à une harmonieuse stabilisation dans les phases avancées du développement, comme l'a cru Kuznets au XXe siècle ? Ce livre tente de répondre à ces questions à partir de données historiques et comparatives beaucoup plus étendues que toutes les études antérieures.
Parcourant trois siècles et plus de vingt pays, il offre une perspective inédite sur les tendances à l'oeuvre et un cadre théorique renouvelé pour en comprendre les mécanismes. Dès lors que le taux de rendement du capital dépasse durablement le taux de croissance de la production et du revenu - ce qui était le cas jusqu'au XIXe siècle, et risque fort de redevenir la norme au XXIe siècle -, alors le capitalisme produit mécaniquement des inégalités insoutenables, arbitraires, remettant radicalement en cause les valeurs méritocratiques sur lesquelles se fondent nos sociétés démocratiques.
Des moyens existent pour inverser cette tendance, tout en repoussant les replis nationalistes ou totalitaires, mais la voie est étroite.

Je a dit…

Après la présentation d'Amazon, voici celle de Wikipédia :

Le Capital au XXIe siècle est un livre d'économie écrit par Thomas Piketty et publié en 2013, paru aux éditions du Seuil.

Ce livre étudie la dynamique de la répartition des revenus et patrimoines dans les pays développés depuis le XVIIIe siècle. Pour l'auteur, la répartition des richesses constitue un problème politique fondamental pour la stabilité des sociétés démocratiques modernes et cette question est trop souvent débattue sans chiffres précis. Cette étude s'appuie sur une compilation de différentes données historiques disponibles, par exemple les archives fiscales françaises.

Ces résultats remettent en cause la relation de Kuznets établie dans les années 1950 qui laissait à penser que le développement économique s'accompagnait mécaniquement d'une baisse des inégalités de revenu. Les inégalités observées en ce début de XXIe siècle sont comparables aux niveaux d'inégalités du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Piketty affirme donc que le capitalisme, s'il n'est pas régulé, génère des inégalités grandissantes. Il suggère plusieurs mesures politiques pour limiter la hausse des inégalités et notamment la création d'un impôt mondial sur le capital. Il insiste aussi sur la nécessité de mettre en place des évaluations précises des hauts patrimoines.

L'ouvrage est un succès mondial avec plus de 2.5 millions d’exemplaires vendus, fin 2017. Il a d'abord obtenu un grand succès public en France avant de devenir un succès d'édition aux États-Unis. Il reçoit un accueil critique favorable, notamment après sa traduction en anglais publiée en 2014. Une quarantaine de contrats de cessions ont été signés par l'éditeur dans le monde, « record quasi-absolu » pour un essai volumineux de ce type.

Je a dit…

La finance imaginaire : Anatomie du capitalisme desmarchés financiers à l'oligarchie

Figure imposée de la communication politique, la dénonciation des excès du capitalisme sauvage - aussi virulente qu'inoffensive - a duré le temps nécessaire à la recapitalisation des banques. Les responsables et intellectuels dominants des puissances occidentales l'avaient, pourtant, répété à qui voulait l'entendre : l'Etat allait reprendre la main sur la finance et contrôler les banquiers. Voilà pour les slogans de campagne. Sur le terrain, le capitalisme réel voit les plus grands noms de la politique internationale - qu'ils soient démocrates ou républicains, travaillistes ou conservateurs, socialistes ou libéraux - siéger dans les conseils d'administration de trusts et hedge funds assimilant l'économie à un portefeuille géant d'actifs. Quant aux spéculateurs d'hier, dénoncés il y a peu encore pour leur cupidité et leur irresponsabilité, ils ont déjà été réinstallés par les pouvoirs publics à la tête de commissions de sages prônant une meilleure gouvernance de la finance... Etude détaillée de l'oligarchie financière et analyse serrée du discours social, La finance imaginaire, véritable Who's Who, rompt avec l'image désincarnée des marchés financiers que relaie, jour après jour, les penseurs de la doxa, et qui est bien faite, consciemment ou non, pour laisser impensés les véritables bénéficiaires des mesures de crise et politiques d'austérité à venir.

Je a dit…

Néolibéralisme versus Etat-providence

Comment tendre vers un système économique plus prospère, juste et durable ?
Comment se déterminent les salaires sur le marché du travail ? Quelles sont les principales causes du chômage ? L'offre crée-t-elle sa propre demande ? L'épargne peut-elle être trop abondante ? Quel est l'impact des politiques de relance budgétaires et du commerce international sur la croissance des économies ? Quelle est l'origine de l'inflation et comment la combattre ? Quelles politiques économiques conduire pour sortir les économies de la crise et bâtir un monde meilleur ?
Pour répondre à ces questions, Edouard Cottin-Euziol imagine un débat entre deux professeurs émérites, acquis à deux théories économiques opposées - les écoles (néo)classique et (post)keynésienne.
Leurs discussions offriront au public les éléments nécessaires pour mieux comprendre le fonctionnement de nos économies ainsi que les grands débats qui secouent actuellement la communauté des économistes et dont l'issue contribuera à façonner le monde de demain.
Une approche vivante et accessible des différences entre les théories (néo)classique et keynésienne.

Je a dit…

Au coeur de la monnaie : Systèmes monétaires, inconscient collectif, archétypes et tabous

Est-ce que l'argent moderne est en cohérence avec nos besoins et valeurs d'aujourd'hui? Et si nos systèmes monétaires constituaient le dernier grand tabou de notre époque ? Et s'ils étaient en fait fondés plus sur des émotions collectives et inconscientes que sur une rationalité ? Expert de la chose financière, Bernard Lietaer nous convie à un passionnant voyage de vingt huit mille ans jalonné par des archétypes, de la préhistoire à Wall Street. Il aborde notamment ceux de la Grande Déesse, de la féminité, de l'argent Yin. La mise en lumière de la dimension émotionnelle de la monnaie nous renvoie aux tréfonds de notre psyché. Il s'agit de guérir nos blessures face à l'argent pour le remettre à sa place de serviteur, au lieu de maître. L'auteur tire de ce voyage des enseignements très actuels pour éclairer les choix monétaires du XXIe siècle. Alors que la situation du système monétaire global de la planète semble devenir ingérable, ce travail de recherche, très bien documenté, ouvre des opportunités exceptionnelles pour trouver des réponses innovantes hors du cadre de la pensée unique.

Je a dit…

The New Confessions of an Economic Hit Man

Shocking Bestseller: The original version of this astonishing tell-all book spent 73 weeks on the New York Times bestseller list, has sold more than 1.25 million copies, and has been translated into 32 languages.

New Revelations: Featuring 15 explosive new chapters, this expanded edition of Perkins's classic bestseller brings the story of economic hit men (EHMs) up to date and, chillingly, home to the US. Over 40 percent of the book is new, including chapters identifying today's EHMs and a detailed chronology extensively documenting EHM activity since the first edition was published in 2004.

Former economic hit man John Perkins shares new details about the ways he and others cheated countries around the globe out of trillions of dollars. Then he reveals how the deadly EHM cancer he helped create has spread far more widely and deeply than ever in the US and everywhere else—to become the dominant system of business, government, and society today. Finally, he gives an insider view of what we each can do to change it.

Economic hit men are the shock troops of what Perkins calls the corporatocracy, a vast network of corporations, banks, colluding governments, and the rich and powerful people tied to them. If the EHMs can't maintain the corrupt status quo through nonviolent coercion, the jackal assassins swoop in. The heart of this book is a completely new section, over 100 pages long, that exposes the fact that all the EHM and jackal tools—false economics, false promises, threats, bribes, extortion, debt, deception, coups, assassinations, unbridled military power—are used around the world today exponentially more than during the era Perkins exposed over a decade ago.

The material in this new section ranges from the Seychelles, Honduras, Ecuador, and Libya to Turkey, Western Europe, Vietnam, China, and, in perhaps the most unexpected and sinister development, the United States, where the new EHMs—bankers, lobbyists, corporate executives, and others—“con governments and the public into submitting to policies that make the rich richer and the poor poorer.”

But as dark as the story gets, this reformed EHM also provides hope. Perkins offers a detailed list of specific actions each of us can take to transform what he calls a failing Death Economy into a Life Economy that provides sustainable abundance for all

Je a dit…

Les confessions d'un assassin financier - Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis

Les 'assassins financiers' sont des professionnels grassement payés qui escroquent des milliards de dollars à divers pays du globe. Leurs armes principales : les rapports financiers frauduleux, les élections truquées, les pots-de-vin, l'extorsion, le sexe et le meurtre. L'auteur sait de quoi il parle, c'était son 'métier'. Il a exercé pour le compte des États-Unis et il confesse aujourd'hui ses terribles manipulations.

Je a dit…

La déconnomie - Quand l'empire de la bêtise surpasse celui de l'argent

Le management actuel du capitalisme n'est pas "inefficace", il tue des gens ! La théorie économique dominante n'est pas "discutable", elle est absurde ! Et les politiques "anti-crise" aggravent la crise. Tout cela est vraiment "déconnant", c'est-à-dire insensé, catastrophique et incroyable. Rien n'est plus sidérant que l'aisance avec laquelle une génération entière d'intellectuels, de responsables politiques et de journalistes adhère au même fatras d'âneries économiques et s'enferme dans le déni du désastre engendré par la mise en oeuvre de ses lubies (politique de l'offre, compétitivité, chasse aux déficits, "modèle allemand").
Comprendre cet effondrement général de l'entendement, tel est l'objet de ce livre. Les premiers chapitres composent une sorte d'anti-manuel (la déconnomie politique, la déconnomie européenne, allemande, théorique, etc) démontrant l'absurdité des recettes à la mode. L'auteur explique ensuite pourquoi on ne peut pas imputer les politiques "déconnantes" au seul complot d'une élite au service des riches.
Il s'agit donc de comprendre la "bêtise des intelligents" (Attali, Ferry, Macron, Valls, Hollande) et l'obscurantisme des prix Nobel d'économie (Tirole). Une part de l'explication tient à l'enseignement de l'économie. Une autre au dévoiement de la démocratie en système d'élection des moins doués pour la chose publique.

Je a dit…

Richesse, richesse virtuelle et dette - La solution du paradoxe économique de Frederick Soddy

Cet ouvrage d’économie a cela d’original qu’il a été rédigé par un scientifique (prix Nobel de chimie) et traduit par un physicien, près d’un siècle après sa parution en langue anglaise. Dans le texte publié en 1926, l’auteur, Frederick Soddy, met en lumière la nature exponentiellement divergente du système bancaire et pressent ses effets lors du siècle suivant. Il s’appuie sur les lois de la physique pour établir une théorie scientifique de l’économie où, notamment, les dettes ne peuvent pas enfler sans limites.
Les règles de l’économie mondiale et les analyses qui en découlent ont été échafaudées par la haute finance au service d’elle seule, sans aucune considération des principes physiques précédemment mentionnés. Selon Soddy pourtant, la gouvernance économique aurait beaucoup à gagner à être traitée «avant tout comme une affaire d’ingénierie scientifique, et non une affaire de comment tirer des intérêts de morceaux de papier».

Je a dit…

Comment les pays riches sont devenus riches et pourquoi les pays pauvres restent pauvres

La crise économique actuelle a montré les limites de l'économie dominante : les recettes promues par elle ne faisant qu'enfoncer les pays pauvres dans plus de pauvreté, en attendant d'appauvrir les pays riches. Prix Gunnar Myrdal 2008 de la meilleure monographie en évolution de l'économie politique, ce livre prophétique est paru en 2007, à Londres, quelques mois avant la crise alimentaire en Afrique, deux ans avant la crise économique mondiale. Il donne les clefs d'une nouvelle économie pour conduire des pays en voie de développement à entrer dans le concert des pays industrialisés, au-delà d'un "colonialisme de la charité" infligé par les mêmes pays responsables de la domination de la finance sur l'économie. Une partie basée sur l'analyse historique nous fait voyager aux confins du monde des spéculateurs et des économistes de la Renaissance.

Je a dit…

Le seigneuriage est l'avantage financier direct qui découle, pour l'émetteur, de l'émission d'une monnaie. Dans le cas de la monnaie fiduciaire, émise seulement par les banques centrales, il est égal au montant émis, moins ses coûts de fabrication, de mise en circulation et d'entretien (remplacement des espèces usagées). S'ajoutent à ce revenu les intérêts de refinancement du système bancaire par l'institut d'émission.

Dans le cas de la monnaie scripturale, ce sont les banques de second rang (banques commerciales) qui, ayant seules le privilège d'émettre cette monnaie sous forme de crédits, bénéficient de l'avantage financier du seigneuriage. Il est égal à la différence entre le coût de la gestion des comptes chèques et le taux d'intérêt de refinancement auprès de la banque centrale.

Débats sur le seigneuriage

La question reste vivace pour la monnaie de crédit créée par les banques (depuis l'émission de monnaie fiduciaire par la Banque d'Angleterre aux XVIIIe siècle).

David Ricardo écrit dans ses Principes d’économie politique : « Dans le cas de la création monétaire, l’avantage serait toujours pour ceux qui émettraient la monnaie de crédit ; et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l’impôt, si elle, et non la banque, avait fait elle-même l’émission de cette monnaie… Le public aurait un intérêt direct à ce que ce fût l’État, et non une compagnie de marchands ou de banquiers, qui fît cette émission ».

Aujourd'hui le questionnement tourne autour du financement des déficits publics par le crédit bancaire. L'État paie des intérêts aux banques privées et ne touche pas la rente de seigneuriage de la monnaie de crédit correspondante, sinon sous forme d'impôt sur le bénéfice des banques. Plus généralement l'appropriation privée des fruits d'un pouvoir régalien, celui de donner sa validité juridique à une monnaie, peut être considérée comme un démembrement discutable de la ressource publique. [...]

Je a dit…

Le seigneuriage est l'avantage financier direct qui découle, pour l'émetteur, de l'émission d'une monnaie. Dans le cas de la monnaie fiduciaire, émise seulement par les banques centrales, il est égal au montant émis, moins ses coûts de fabrication, de mise en circulation et d'entretien (remplacement des espèces usagées). S'ajoutent à ce revenu les intérêts de refinancement du système bancaire par l'institut d'émission.

Dans le cas de la monnaie scripturale, ce sont les banques de second rang (banques commerciales) qui, ayant seules le privilège d'émettre cette monnaie sous forme de crédits, bénéficient de l'avantage financier du seigneuriage. Il est égal à la différence entre le coût de la gestion des comptes chèques et le taux d'intérêt de refinancement auprès de la banque centrale.

Débats sur le seigneuriage

La question reste vivace pour la monnaie de crédit créée par les banques (depuis l'émission de monnaie fiduciaire par la Banque d'Angleterre fin du XVIIème et au XVIIIe siècle).

David Ricardo écrit dans ses Principes d’économie politique : « Dans le cas de la création monétaire, l’avantage serait toujours pour ceux qui émettraient la monnaie de crédit ; et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l’impôt, si elle, et non la banque, avait fait elle-même l’émission de cette monnaie… Le public aurait un intérêt direct à ce que ce fût l’État, et non une compagnie de marchands ou de banquiers, qui fît cette émission ».

Aujourd'hui le questionnement tourne autour du financement des déficits publics par le crédit bancaire. L'État paie des intérêts aux banques privées et ne touche pas la rente de seigneuriage de la monnaie de crédit correspondante, sinon sous forme d'impôt sur le bénéfice des banques. Plus généralement l'appropriation privée des fruits d'un pouvoir régalien, celui de donner sa validité juridique à une monnaie, peut être considérée comme un démembrement discutable de la ressource publique. [...]

Je a dit…

Histoire de la Banque d'Angleterre

La banque a été fondée en 1694 sous le nom de The Governor and Company of the Bank of England, quelques années après la Glorieuse Révolution par un groupe d'artisans, parlementaires et marchands menés par sir William Paterson et construite sur l'ancien temple romain dédié à Mithras, situé dans Walbrook. Son capital initial était fixé primitivement à 1,2 million de livres sterling, il s’élève en 1697 à 2,2 millions de livres puis en 1710 à 5,56 millions de livres.

Parfois surnommée the old lady of Threadneedle Street, « la vieille dame de Threadneedle Street », du nom de son adresse dans la City de Londres depuis 1734, son capital a été nationalisé le 1er mars 1946, puis en 1998, elle devient un organisme public indépendant, uniquement contrôlé par le Treasury Solicitor's Department (TSol).