Le philosophe Voltaire, de son vrai nom François-Marie Arouet, est bien placé pour savoir ce que signifie "sans principes" car il a fait sa fortune dans la vente d'équipements militaires à l'armée française et a, à plusieurs reprises, demandé la condamnation à mort de son "ami" Jean-Jacques Rousseau (d'après les conférences de l'historien Henri Guillemin).
Sur le plan politique, il est en faveur d’une monarchie modérée et libérale, éclairée par les « philosophes ». Les révolutionnaires de 1789 s'en inspireront pour établir provisoirement une monarchie constitutionnelle. Son influence sera décisive sur la bourgeoisie libérale qui gardera le pouvoir après l'exécution du roi (non préméditée par les révolutionnaires).
Mais ma réflexion porte plutôt sur la définition de la politique.
J'affirme qu'elle est partielle parce qu'elle ne s'applique qu'au système républicain (ou monarchiste parlementaire), celui où des électeurs se choisissent des maîtres. Voltaire lui-même, en tant qu'écrivain et philosophe, a contribué au remplacement de la monarchie absolue par l'oligarchie (c'est-à-dire la république dirigée par les plus riches en ce qui concerne la France).
Mais si les hommes (et les femmes) se gouvernaient eux-mêmes, en assemblées rassemblant toutes et tous les citoyens, il n'y aura plus ces "hommes sans principes" ou du moins seraient-ils noyés dans la masse et, de plus, ils subiraient eux-mêmes les décisions qu'ils imposent aux autres.
Il faut donc rejeter la monarchie (concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul) mais aussi l'oligarchie (concentration des pouvoirs dans les mains d'un petit groupe) afin de restituer le pouvoir politique à l'ensemble des citoyennes et citoyens.
La décentralisation de la prise de décision le permet. Reste ensuite à décider, pour des raisons empiriques mais surtout philosophiques, si l'on doit adopter la démocratie majoritaire (qui implique un pouvoir coercitif afin que la décision de la majorité s'impose à la minorité) ou aller jusqu'à l'unanimité/le consensus comme c'est le cas dans des sociétés sans État (observées par les anthropologues occidentaux) ou dans des communautés anarchistes.
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