D'après l'hindouisme, il existe quatre fins (buts) à l'existence humaine :
1- le Kama
2- l'Artha
3- le Dharma
4- et la Moksha
Kama étant le dieu de l'amour, en Inde, ce but de la vie est le plaisir. Il peut être la jouissance comme dans le "Traité de l'amour" (Kama Sutra) ou le plaisir sous diverses formes plus modérées. On y voit des analogies frappantes avec l'hédonisme, du cyrénaïsme à l'épicurisme.
l'Artha désigne la richesse, le pouvoir. Dans notre société de consommation et de concurrence entre les hommes et au-delà entre les nations, cette fin matérialiste (avoir plutôt qu'être) apparaît comme extrêmement moderne.
Le Dharma correspond au devoir, à la loi cosmique. Les stoïciens grecs (Zénon de Kition, Cléanthe, ...) et romains (Sénèque, Epictète, Marc Aurèle) insistent sur le devoir de chacun de rester à sa place et de vivre sa vie conformément à son devoir, au sens de destin divin, en accord avec la nature et la raison pour atteindre la sagesse et le bonheur. Dans le Bagavit-Gita, c'est la doctrine que professe Krishna. Les Chinois de l'époque impériale rejoingnaient aussi ce point de vue.
Enfin, la Moksha est la délivrance : la libération de l'âme emprisonnée dans le cycle des réincarnations. Cette finalité est caractéristique du bouddhisme et du jaïnisme selon lesquels la vie n'est que douleur, issue des désirs. Y échapper, se fondre dans le néant (ou la divinité ultime), voilà le quatrième et plus précieux but de l'existence pour l'hindouisme.
Mais le sage Chârvâka, premier matérialiste et athéiste de l'histoire, rejette totalement le dharma, le devoir envers l'équilibre du monde, et la moksha, la libération finale de l'âme individuelle. Il considèrent que l'artha, l'enrichissement, et le kâma, la satisfaction des passions, sont les deux seuls buts légitimes.
Personnellement, étant de sensibilité épicurienne (plaisirs modérés), je hiérarchiserais ces deux buts :
- en donnant une priorité au kâma
- et ne considèrerais utile l'artha que s'il contribue à atteindre le premier but.
En résumé :
1- Œuvrer pour son bien-être et celui de ses proches.
2- Et, ce but étant atteint ou dans le but de l'atteindre, éventuellement s'intéresser à un cercle plus élargi de la société, pour y exercer un pouvoir de décision et/ou en tirer plus de bien-être pour soi et ses proches.
mercredi 5 mars 2008
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