mardi 11 mars 2008

Fils maudits

Comment passer de la sagesse à la mégalomanie; du romantisme absolu au fanatisme religieux ? Tels furent pourtant les destins de deux fils maudits :
- Commode, fils de l'empereur romain Marc Aurèle (le philosophe stoïcien), lui-même empereur de 180 à 192,
- et Aurangzeb, fils de l'empereur moghol Shâh Jahân (le bâtisseur du Taj Mahal), lui-même empereur de 1658 à 1707.

Commode, comme Néron, a une image d'empereur cruel et sanguinaire. Des rumeurs disent qu'il n'était pas le fils de Marc Aurèle mais d'un gladiateur qui aurait eu des relations avec sa femme, Faustine la Jeune. En effet sa mère est décrite par les sources romaines (essentiellement Dion Cassius et l'Histoire Auguste) sous un jour peu flatteur, très volage elle trompait son mari avec des gladiateurs.
Lorsqu'il avait douze ans, à Centumcelles, il trouva que son bain n'était pas assez chaud. Il ordonna donc qu'on jetât l'étuviste dans la chaudière. On évita la mort de l'esclave en faisant rôtir, à la place, de la peau d'animal. En sentant l'odeur de chair grillée, il fut satisfait.
Commode favorise la plèbe et l’armée et dépense des sommes considérables en donations et en distributions frumentaires.
Commode renomma peu à peu toutes les institutions, et changea le nom des mois et même renomma Rome : "Colonia Lucia Annia Commodiana".
Sa mégalomanie lui avait pourtant attiré les faveurs de la plèbe, lorsque, organisant en de nombreuses occasions des jeux, il descendait dans l'arène pour y vaincre des gladiateurs et des fauves.
Il ne fut pas divinisé à sa mort par le sénat, mais reçut à l'instar de Néron ou Domitien la damnatio memoriae (condamnation de la mémoire).

Aurangzeb est le troisième fils de l'empereur Shâh Jahân et de Mumtaz Mahal (celle en l'honneur de qui fut érigé le mausolée Taj Mahal). Dârâ Shikôh, son frère aîné, était le successeur désigné, Aurangzeb ne venant qu'en troisième dans l'ordre de succession.
Mais Aurangzeb, fanatique musulman est avide de pouvoir.
Il finira par emprisonner son père Shâh Jahân dans le fort d'Âgrâ, et fera exécuter ses frères Mûrad Baksh et Dârâ Shikôh. Seul Shâh Shujâ ne devra son salut qu'en s'enfuyant dans la jungle birmane où il finira probablement ses jours.
Convaincu que l'islam ne tolère pas la musique, il bannit de le cour musiciens, danseurs et chanteurs. Il encourage la destruction des sculptures dans des temples hindous, abattant d'ailleurs un grand nombre de ceux-ci, en particulier à Vârânasî (il rasa et pilla tous les temples hindous), mettant en place des problèmes intercommunautaires qui subsistent jusqu'à nos jours.

Références :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commode_%28empereur%29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aurangzeb

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