vendredi 14 septembre 2012

Premier pas dans la lutte contre l'obsolescence programmée en France ?

Benoît Hamon, l'obsolescence programmée et l'ampoule de Livermore
par Antoine Duvauchelle, ZDNet France. Publié le jeudi 13 septembre 2012

Environnement - Le ministre délégué à la Consommation, Benoît Hamon, veut lutter contre l'obsolescence programmée. Mais comment s'opposer aux géants de la hi-tech sur leurs politiques industrielles ?

Dans une interview donnée au magazine 60 millions de consommateurs, le ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire et à la Consommation, Benoît Hamon, affirme vouloir lutter contre "l'obsolescence programmée."

"L'obsolescence des appareils est quasiment pensée au départ par les opérateurs pour favoriser le renouvellement. Or, acheter un appareil qui est destiné à être totalement démodé un an plus tard pose d'autant plus question lorsque le constructeur a lui-même a organisé son obsolescence."

Mauvais pour la planète, et mauvais pour le portefeuille du consommateur. Et c'est justement le rôle de Benoît Hamon de défendre ce dernier.

Avant tout : consulter

Pour le ministre, il convient d'y regarder de plus près. Benoît Hamon affirme qu'il compte interroger le Conseil national de la consommation (CNC) à ce sujet.

Pour l'heure, on est donc encore assez loin de l'artillerie lourde. Mais donner un peu de grain à moudre aux associations écologistes, qui critiquent depuis longtemps l'obsolescence programmée, le jour de sortie de l'iPhone 5, ce n'est jamais mauvais pour l'image.

D'autant que le lancement de l'iPhone 5, justement, a relancé le débat : l'association Les Amis de la Terre en a profité pour dénoncer les conséquences environnementales de "la course à l'innovation que se livrent les géants du secteur hi-tech."

Mais pour l'heure, il n'y a pas le début d'une piste de réflexion dans l'interview accordée par Benoît Hamon. Le CNC, organisme paritaire consultatif auprès du ministre de la Consommation, a pour but de donner des avis.

"Et ça dure, et ça dure, et ça dure..."

Quel que soit l'avis rendu au final, il faudra du courage à Benoît Hamon pour prétendre dicter aux multinationales du hi-tech leurs politiques industrielles.

On peut à ce propos rappeler un célèbre cas d'obsolescence programmée, rappelé par Wikipédia : l'ampoule à incandescence, dont la durée de vie moyenne ne dépassait pas 1000 heures – contre 10 000 heures pour une lampe à basse consommation.

Or il est de notoriété publique que des brevets portant sur des durées de vie atteignant 100 000 heures avaient été déposés dès l'ampoule à incandescence. Il n'y a qu'à aller du côté de Livermore, en Californie : une ampoule y brille depuis 1901 sans interruption.

Par contre, les webcams qui la filment en permanence ne tiennent pas le coup. Leur durée de vie moyenne est d'environ trois ans….

http://www.zdnet.fr/actualites/beno-t-hamon-l-obsolescence-programmee-et-l-ampoule-de-livermore-39782477.htm#xtor=RSS-1=

3 commentaires:

Je a dit…

C'est une excellente nouvelle qu'un homme politique, en France qui plus est, s'apprête à lutter contre ce fléau de la société de consommation : l'obsolescence programmée.

Quelle honte de fournir aux consommateurs des produits qu'ils devront jeter un an, deux ans, tout au plus trois ans après les avoir achetés, quand la technologie permettrait de les faire durer une ou plusieurs dizaines d'années.

Les bas nylon furent les premiers articles à être conçus ainsi. Estimant qu'ils étaient trop durables, leurs fabricants ont fini par incorporer dans la matière synthétique une substance rendant le nylon sensible au soleil et moins pérenne ... multipliant ainsi les ventes pour renouveler des bas sans cesse effilochés.

Je a dit…

Depuis, tous les appareils électroménagers subissent le même vice de fabrication. Sans oublier les appareils-photos numériques, les ordinateurs et tout ce que la haute technologie produit aujourd'hui.

C'est devenu un gaspillage scandaleux, insupportable!

Les associations de défense de l'environnement et les écologistes le dénoncent. Un nouveau pas est fait grâce au ministre Benoît Hamon, symbolique, certes, puisqu'il s'apprête surtout à écouter, consulter, mais il faut bien commencer un jour.

Bravo !

Je a dit…

Les années ont passé. Benoît Hamon est parti en même temps que son gouvernement et le projet en est resté au stade de la consultation.
Il faut donc y voir un simple "coup de manche".

Les élus doivent en effet jongler entre :
- leurs électeurs, séduits par des promesses électorales;
- et leurs financeurs, ceux qui paient les campagnes électorales et ouvrent les portes des journaux nationaux et des télévisions (comprendre : les industriels et les banquiers).

Les intérêts des uns et des autres étant opposés, l'élu fait le choix de "la main qui le nourrit" tout en faisant semblant d’œuvrer pour le peuple qui l'a mandaté (mais hélas sans mandat impératif, seulement avec un mandat dit "représentatif"; c'est-à-dire sans aucune obligation).