dimanche 16 septembre 2012

Cette détestation de l'homme occidental devenue centrale dans la société française

Publié le 4 juin 2012


Cette semaine : un antisioniste au Front de Gauche, les lois mémorielles de Christiane Taubira toujours controversées et l’étrange attitude de Roméo Langlois à l'égard des Farc…

Si l’on veut se faire une idée concrète de ce à quoi pourrait correspondre le risque zéro, en théorie inexistant dans la pratique, il suffit de songer à l’impossibilité de voir SOS-Racisme ou le MRAP réclamer des comptes à Libération pour son article de jeudi dernier s’indignant du trop de blancs au sein du gouvernement français.

On a suffisamment glosé, et à juste titre, sur l’indigence glauque du propos pour que l’auteur de Réflexions sur la question Blanche n’en rajoute une couche quant à l’évidence de ce racisme de plus en plus visible par tous, à la notable exception des associations auto-désignées pour l’éradiquer.

Je m’autoriserai néanmoins deux observations en profondeur :

Cette question Blanche, ou pour la dire autrement : cette détestation pathologique de l’être occidental n’a rien de périphérique : elle est omniprésente, obsessionnelle et centrale. Sans la comprendre, impossible d’appréhender le monde qui est, les questions sociétales, à commencer par celle de l’immigration, comme les problèmes internationaux et leur traduction médiatique.

Ceux qui, comme le journal précité, sont obsédés par elle sont bien entendu ceux qui applaudiront le plus à la proposition de François Hollande de bannir le mot «race» de notre Constitution.

Pour eux, et on me permettra de me citer, «suggérer la possible existence d’une race blanche, et vous allez entendre toute la gamme des bruits martyrocrates qui vont du toussotement gêné au hurlement vengeur en passant par le ricanement goguenard. A une nuance près, capitale : Le blanc existe toujours, et peut, très correctement être évoqué, mais en creux. Lorsqu’il s’agit d’évoquer ou de revenir sur ses turpitudes (…) Là où il a le mauvais rôle : Le Monde du 14 septembre : «Les Noirs ont six fois plus de risques de subir un contrôle que les Blancs.» Dans cette occurrence négative, il peut continuer à proliférer verbalement. »

Vivement l’abrogation de la Constitution, que l’on puisse enfin s’aimer entre gentils antiracistes.

Un antisioniste au Front de Gauche ?

Dans un ordre d’idées assez voisin, on commence, et c’est heureux, à également beaucoup gloser sur la présence de René Balme, investi par le Front de Gauche dans le Rhône en dépit de ses obsessions antisionistes «confinant à l’antisémitisme » (dixit le Nouvel Obs et rue 89).

Parmi les articles posés sur son site et qui lui sont reprochés, on trouve ceux de l’imposteur Israël Shamir, faux juif mais vrai antisémite. Le PCF, un tantinet gêné regarde ailleurs, quant à Martine Billard, sévère sur les textes, elle plaidouille sans grande conviction la liberté d’expression.

Soyons juste envers René Balme : l’Humanité et Politis ont déjà publié Israël Shamir sans que nul n’estime devoir s’en émouvoir.

A l’époque, mes protestations avaient été accueillies comme autant de borborygmes. Il aura fallu l’article aussi honnête qu’étonnant de Rue 89, pour qu’on s’aperçoive que M. Mélenchon et ses amis devraient enfin commencer à balayer devant leur porte les immondices qu’ils cherchent frénétiquement ailleurs.

Le nouveau gouvernement au pays de Oui-Oui

Lorsque j’écrivais il y a peu que l’apaisement chanté sur tous les tons par le nouveau gouvernement semblait correspondre à la traduction de l' «apeasement» de M. Chamberlain, je ne croyais pas si bien dire.

Le Monde du 2 juin écrit que Manuel Valls va devoir adapter son laïcisme exigeant à « la volonté d’apaisement du nouveau pouvoir ». En clair composer avec les radicaux islamiques.

En revanche, pas d’apaisement à l’ordre du jour du ministère de l’Intérieur à l’égard des organisations professionnelles de police en matière de contrôles inopinés. Celui qui aura obtenu un récépissé pourra vaquer tranquillement à ses occupations éventuellement illicites.

Idem pour notre ministre de la Justice, acclamée sans surprise par les professionnels de la justice des mineurs.

Lors de leur congrès, la Garde des sceaux a commencé par leur dire que l’appellation «tribunal pour mineurs» était vilaine, qu’elle lui préférait celle de «tribunal pour enfants». C’est bien là tout le problème : le participant, de 17 ans à une tournante, à un casse ou à une agression à main armée, est-il encore un enfant ?

Le monde de Oui-Oui est un monde apaisé.

Un article de Libération du lundi 28 mai («Quand Massy s’enfièvre pour une rumeur») en donne une vivante illustration : « Massy a vécu, la semaine dernière, au rythme d’une folle rumeur qui a débouché sur deux soirées d’échauffourées avec les forces de l’ordre. Colportée de bouche-à-oreille ou via les réseaux sociaux, elle prétendait que deux jeunes à moto avaient été percutés par une voiture de police». Suivent les commentaires apaisants : «Une quarantaine d’ados excités ont brisé les vitres des voitures, mais ça a duré à peine une heure et demi chaque fois», tempère Jonseba, 37 ans, «lorsque l’on sait que le quartier comporte 17 000 personnes, on peut vraiment se dire qu’il s’agit d’une infime minorité» poursuit Brahim, responsable associatif apaisé. Effectivement.

Dans la nuit de samedi à dimanche, la vitrine d’une agence d’assurances a été endommagée par des jets de pierres. Un gymnase a par ailleurs été entièrement détruit la même nuit par un incendie. En réalité, poursuit Libération «les premiers éléments ont révélé les multiples infractions commises par Mohamed H, 24 ans : il roulait à très vive allure sur une 757cm cubes volée, sans casque, sans permis, avec 1,08 g d’alcool dans le sang et sous l’emprise du cannabis. Grièvement blessé, le jeune homme, connu des services de police, est décédé dans l’ambulance qui le transportait à l’hôpital de Longjumeau». «On ne peut pas parler d’embrasement, mais plutôt de soubresauts», estime Vincent Delahaye, sénateur maire apaisant de Massy.

On n’ose imaginer ce qui serait passé si, même sans responsabilité, une voiture de police avait été réellement impliquée dans l’accident. Mais voilà que je deviens un brin clivant.

L'esclavage et l’Occident chrétien

Toujours dans Libération (vendredi 25 mai) retour sur l’esclavagisme ancien et les réparations que certaines organisations voudraient exiger des anciens pays esclavagistes, à la manière des réparations allemandes.

J’écrivais déjà dans ces mêmes colonnes que le souvenir des lois mémorielles de Mme Taubira excluait délibérément les traites barbaresques pour ne pas désespérer les banlieues. Et dans l’article dont s’agit, il s’agit bien encore de ne réclamer des comptes qu’à l’Occident chrétien.

Las, s’il ne s’agissait encore que du passé. Un article du Monde du même jour nous apprend qu’«en Mauritanie, les autorités campent dans le déni de l’esclavage» et Christophe Chatelot de décrire, pour une fois, les souffrances des noirs-Mauritaniens dominés économiquement et politiquement par les Maures. Défense d’évoquer «des livres anciens mais encore étudiés et qui soutiennent la pratique, toujours en cours, de l’esclavage, malgré le déni des autorités et de l’élite mauritanienne.». Risque zéro, encore, que nos organisations antiracistes veuillent bien se saisir de la question noire en terre islamique. En Libye, au Soudan, au Mali.

Risque zéro, encore, qu’on demande sinon des réparations, au moins des explications aux émirats esclavagistes.

Si l’on veut un indice explicatif, le Journal Du Dimanche de cette semaine révèle que les Français les moins prévenus contre Al Jazeera sont les sympathisants de l’extrême gauche. Pourtant, à première vue, ceux-ci devraient être les plus braqués contre l’émirat qatari, sa fortune insolente, et sa désinvolture en matière de Droits de l’Homme. Et si l’on revenait, pour comprendre, vers la question Blanche, ou si l’on préfère la détestation de l’Occident, ou si l’on préfère encore la xénophilie ?

Inacceptable...

Inacceptable. Le mot revient en boucle pour qualifier, à gauche, l’attitude de la droite. Les propos à l’égard de Mme Taubira : inacceptables, selon dame Sultan, responsable du syndicat de magistrats spécialisés en matière de mineurs.

Inacceptables, ceux d’Eric Zemmour, à l’égard de la même ministre, selon Harlem Désir.

Même expression utilisée par un démocrate américain (le Monde du 25 mai) pour qualifier l’attitude du conseiller de Mitt Romney n’hésitant pas à traiter, tenez-vous bien, son adversaire de «super dépensier» !

Si jamais notre homme venait à apprendre qu’en France, on traite le président de nazi et que l’on compare ses meeting au congrès de Nuremberg, il risque de rencontrer un problème de vocabulaire.

Syndrome de Stockholm ou de La Havane ?

Retour sur le retour de Roméo Langlois à Paris après son étrange détention par les FARC. Sa maman célèbre sur tous les tons la qualité de la nourriture que le FARC a l’habitude de servir à ses otages. Clara Rajoz et leurs amis, pendant leur si longue captivité n’ont pas semblé partager ce point de vue gastronomique. Jeudi France Inter interroge un journaliste du Monde Diplomatique, qui en bon fils spirituel d’Ignacio Ramonet grand adorateur de Fidel devant l’éternel, se dit «ému» par ce «journalisme honnête» qui traite avec équité la guérilla colombienne. Et tant pis pour les victimes de l’un des mouvements terroristes les plus cruels d’Amérique latine.

Que penser de ce journaliste - otage, qui accepte de jouer les petits télégraphistes en remettant un message de ses anciens ravisseurs au gouvernement français ?

Syndrome de Stockholm ou de La Havane ? Si j’osais, je trouverais ça inacceptable.

Gilles William Goldnadel

Gilles William Goldnadel est un avocat pénaliste aux prises de position contestataires, président fondateur d'Avocats sans frontières. Il fut le défenseur des accusés dans les affaires Sentier I et Sentier II, ainsi que dans l'Angolagate. Il est l'auteur de "Réflexions sur la question blanche" et de "Le vieil homme m'indigne ! : Les postures et impostures de Stéphane Hessel" parus chez Jean-Claude Gawsewitch.

http://www.atlantico.fr/decryptage/centralite-detestation-etre-occidental-societe-francaise-gilles-william-goldnadel-379989.html

4 commentaires:

Je a dit…

Belle plaidoirie.

Anonyme a dit…

Il y a des échos avec l'article que tu as signalé sur ton blog à propos de la création du Califat de France !

Je a dit…

La culpabilité de l'Occidental qui fut jadis un colonialiste. Mais l'auto-flagellation doit avoir des limites dans le temps. Ou alors être une réflexion globale, à l'inverse du projet (?) de loi de Taubira dénonçant la traite comme un crime contre l'humanité (la traite est un crime contre l'humanité) mais en excluant le tiers "revenant" aux Arabes et le tiers "revenant" aux Noirs-Africains.

Anonyme a dit…

L'Occidental, ici, c'est surtout le Français, prompt à l'auto-flagellation : je ne crois pas que les Britanniques, tout aussi colonialistes que nous, ou encore les Allemands (qui ont, certes, une tout autre croix à porter), les Italiens, les Belges, les Espagnols ou les Portugais, ne vivent dans l'auto-détestation de leur identité nationale comme cela tend à devenir la mode en France !