jeudi 13 mars 2014

De l'utilité de voter à la Réunion (dialogue)

ECDB : A la Réunion le vote ne sert à rien. [...] J'aimerais tant que tout le monde le comprenne. Ça viendra. Malgré les nombreux obstacles. 

JMais en même temps, ne pas voter arrange les acheteurs de votes; car ils ont moins à débourser et plus à se mettre dans les poches. Ce n'est pas une solution ; juste un moindre mal.

ECDB : Dans l'immédiat, ne pas voter arrange ceux qui ont des masses d'esclaves qui ne s'abstiennent pas. Mais vu que les élections sont fraudées d'autres façons aussi (dans les bureaux de vote), il n'y a pas mieux à faire.

En revanche quand je dis ça, je sous-entends qu'il faut organiser une solution pour mettre fin à ce simulacre de démocratie qui transforme à chaque scrutin notre île européenne en dictature d'Afrique.

JQuelle solution ? L'allocation universelle libérerait un grand nombre "d'esclaves" dépendants des élus les plus véreux, certes, mais encore faudrait-il pouvoir élire quelqu'un au niveau national qui soit d'accord pour appliquer une telle mesure. Quel dirigeant de parti politique est engagé dans cette voie ? Ou alors un permis de voter qui serait attribué aux électeurs, soit en fonction de leurs compétences (en droit, en économie, en sciences politiques ...), soit en pondération de leur contribution au fonctionnement de l’État, c'est-à-dire à leur participation à l'impôt ? Cela compliquerait beaucoup la tâche à ceux qui veulent acheter les voix ! Mais cette alternative va à l'encontre du suffrage universel, donc ne serait pas du tout populaire et serait retournée contre ceux qui la proposeraient par les populistes. Alors, quelle solution à court terme et surtout à la Réunion ?

ECDBL'allocation universelle libèrerait en effet beaucoup de voix, notamment celles des bénéficiaires et entourages des fameux contrats aidés (plus de la moitié des suffrages exprimés).

Pas besoin d'élire quelqu'un au niveau national pour l'établir. La Fr
ance acceptera tout projet innovant pour la Réunion du moment que ça ne lui coûtera pas (c'est le cas) et que ça correspondra à une demande populaire, légitime. A priori l'allocation universelle ne rencontrera aucune opposition dans la société, étant distribuée à tous, universelle.

Pour la participation des individus au vote en fonction de leurs connaissances, cela serait légitime et justifié au regard de l'illettrisme et de la faible éducation civique et économique très répandues à la Réunion. Après tout il existe déjà des interdictions pour les faibles d'esprit et si on recensait réellement, si on testait pour de vrai, cette catégorie serait considérablement élargie à la Réunion. Néanmoins on devine de suite l'opposition qu'un tel projet engendrerait. C'est donc difficilement envisageable.

Personnellement je crois en la capacité des Réunionnais à évoluer rapidement, si un moment d'Histoire les y amène. Ça s'est déjà vu ailleurs, dans des pays bien plus reculés. L'allocation universelle par exemple permettra de financer des associations d'éducation populaire. Celles-ci pourront faire chuter l'illettrisme et donner les bases pour comprendre la démocratie et l'économie.

Parallèlement il faut revoir les pratiques politiques lors des élections et appliquer une charte de moralisation, mais aussi une réforme électorale. Ces deux solutions enlèveront l'argent de la corruption des scrutins et rétabliront l'équité entre candidats, sur les simples critères d'idées et de débats. Je pense notamment à une propagande sans papier, basée sur l'interactif, l'audiovisuel et le web, accessible à tous.

http://ensemble-lesite.fr/?page_id=883




ensemble-lesite.fr
La Réunion, pourtant département français, ressemble à une République bananière. Pour la sortir de la corruption généralisée, facteur de non-développement et donc de pauvreté, nous proposons cette Charte et réclamons:

- Des observateurs de l’Union Européenne et des huissiers de justice dans tous les bureaux de vote, pour en vérifier la régularité et annuler les scrutins le cas échéant.

- Des policiers aux rassemblements de campagne, pour éviter les achats de voix.

- Un audit des besoins de travailleurs dans les intercommunalités, les SEM et toute la fonction publique territoriale et assimilée. Ce qui décidera la titularisation des contractuels dont l’activité est durable, évitera les pressions politiciennes sur leurs renouvellements et mettra à jour les emplois fictifs à ne pas remplacer lors des départs en retraite.

- La limitation à 2,5% des effectifs le nombre de non-titulaires pour permettre les contrats en alternance.

- Un calendrier espaçant les recrutements dans la fonction publique territoriale, les SEM et structures semi-publiques, pour avoir une moyenne d’embauche stable sur l’année. Et une interdiction de recrutement un mois avant et après les élections qui limitera le clientélisme.

- Idem pour les subventions et distributions de contrats aidés aux associations.

- Des brigades financières pour enquêter sur les dépenses électorales, les procédures de marchés publics, le train de vie des élus et des journalistes, etc. Ce qui réduira le gaspillage d’argent public, limitera la corruption et rétablira l’équité dans les médias et aux élections.

- L’engagement des partis politiques à ne plus présenter des candidats condamnés dans le cadre de l’exercice d’un mandat politique ou d’une fonction publique. Ce qui assainira les collectivités et y replacera de la compétence et de l’efficacité.

- L’égalité de temps d’audience et de publication dans les médias entre les candidats aux élections et l’organisation de débats, en particulier à la télévision.
Tant que ces différentes dispositions (au demeurant simples et rapides à mettre en place et parfaitement banales dans toute démocratie moderne) ne seront pas appliquées à l’île de la Réunion, nous ne pourrons pas la qualifier de démocratique.


ECDB : http://ensemble-lesite.fr/?page_id=76

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Il va sans dire qu’un candidat ayant obtenu 25% des suffrages de 40% des inscrits, soit 10% des électeurs au final, n’est pas légitime pour représenter la population. Surtout qu’il est souvent issu d’un parti politique déjà au pouvoir et disposant donc de larges moyens pour acheter des milliers de de voix (cf. CLIENTELISME et FRAUDES).
 

Des élections équitables grâce à la proportionnelle et aux débats
Par conséquent nous sommes pour une révision du mode de scrutin, de la campagne électorale et des moyens de propagande. Pour y parvenir nous proposons:

- La proportionnelle à 1 tour pour tous les scrutins. Les listes réalisant plus de 5% auront des élus et devront former une majorité sur un contrat de politique commune. En cas d’impossibilité de dégager une majorité, de nouvelles élections seront organisées.
 
- L’obligation pour chaque liste de donner: 1 000 € à 5 000 € selon les scrutins.
 
- L’emploi de ces sommes par la commission de propagande pour financer de façon égale les bulletins de vote et les clips de campagne.
 
- La diffusion égale des clips de campagne à la TV et sur Internet.
 
- L’organisation de débats équitables entre toutes les listes à la TV et sur Internet.
 
- L’organisation de débats entre chaque liste et les électeurs à la TV et sur Internet.
 
- La rediffusion de ces clips de campagne et de ces débats dans des cinémas, pour les personnes ne disposant pas de TV ni de PC connecté à Internet.
 
- L’interdiction de tout moyen de propagande autre que ceux mentionnés ci-dessus.
 
- La Charte de moralisation de la vie politique pour éviter la corruption des électeurs.
Démocratie réelle
Cette réforme électorale permettra à la population de devenir actrice de la Politique, de se reconnaître dans ses élus et ainsi la motivera à participer davantage aux scrutins. La proportionnelle était d’ailleurs une revendication des Indignados de la Puerta del Sol.


 

J:  J'adhère à ces propositions ! Comment faire, concrètement, pour que la décision de les appliquer soit prise ? Une pétition adressée aux autorités nationales (afin que ce ne soit pas intercepté par les "caïds" locaux) ?

ECDBCe n'est pas un incendie de forêt là. On atteint un ordre de gravité où les politiques et les médias locaux feront pression sur le gouvernement pour faire capoter cette pétition, ces propositions, cette évolution. La pétition adressée à Paris ne suffira donc pas.

Les Réunionnais doivent prendre conscience que tout se joue à la Réunion. Ils doivent se décomplexer. Ils doivent comprendre qu'ils ne seront écoutés que d'une seule façon. Parce que tous les moyens classiques de démocratie ont été annihilés méticuleusement par les potentats locaux. Même des manifestations de masse sont censurées. Ceux qui veulent faire avancer notre belle île doivent prendre tous ces obstacles en compte.


J:  Pas de pétition. Pas de manifestation de masse. Désolé, je suis probablement long à comprendre ... que suggères-tu ? Une révolution ?

1 commentaire:

Je a dit…

En 2014, je m'interrogeais sur la notion de "permis de voter" en évoquant deux critères : celui de la "compétence" et celui de la "contribution".

Ou alors un permis de voter qui serait attribué aux électeurs, soit en fonction de leurs compétences (en droit, en économie, en sciences politiques ...), soit en pondération de leur contribution au fonctionnement de l’État, c'est-à-dire à leur participation à l'impôt ? Cela compliquerait beaucoup la tâche à ceux qui veulent acheter les voix ! Mais cette alternative va à l'encontre du suffrage universel, donc ne serait pas du tout populaire et serait retournée contre ceux qui la proposeraient par les populistes.

Le deuxième critère, celui de la contribution à l'impôt, a déjà été utilisé dans l'histoire. Il s'agit du suffrage censitaire réservé à ceux qui payait le cens.

Le cens (droit seigneurial), au Moyen Âge, est une redevance foncière due au seigneur qui possède des titres sur la terre. Le cens (impôt), dans le cadre du suffrage censitaire, est un seuil d'imposition (quotité d'imposition) qui conditionne le droit de vote et l'éligibilité des citoyens.

Mais ce critère réserve le droit de vote aux riches propriétaires.

L'autre critère, celui de la compétence, est plus flou. Qui définirait les compétences requises ? Cela risquerait de réserver le droit de vote aux seuls titulaires de diplômes universitaires, ou plus sélectif encore, aux seuls titulaires d'écoles spécialisées en "sciences politiques", "commerce" ou autres selon l'idéologie des décideurs.

Au final, le peuple dans sa grande majorité serait écarté des décisions alors qu'il subit ces décisions au même titre que les autres citoyens riches et/ou diplômés.
Ce serait injuste, éthiquement.